BATTLE ROYALE ▬ Event n°2

artiste : Yun Ling

Samedi matin. Le soleil qui perce à travers le rideau de votre chambre vous réveille doucement, mais qu'importe, vous savez que vous pourrez faire la grasse matinée. Cependant, en reprenant vos esprits, vous vous rendez compte que ce n'est pas le soleil qui vous a réveillé mais des voix, voire des cris dans le couloir. On ouvre une porte, on crie, on ouvre une porte, on crie. La voix se rapproche petit à petit de votre chambre. Vous le savez, ça va être votre tour. Soudain un homme masqué, en tenue militaire, ouvre brutalement la porte de votre chambre et vocifère de vous lever, de vous habiller et de descendre dans la cour. Le reste est flou, tous les orphelins sont réunis dehors, parfois violemment trainés par les professeurs et un hélicoptère se pose dans le parc. Vous montez, avec d'autres orphelins. Vous demandez des explications mais personne ne vous répond.

Vous ne savez pas combien de temps vous volez au dessus de l'océan, cela semble une éternité. C'est alors que vous apercevez une île, au milieu de nulle part, visiblement abandonnée... peut-être quelques blocs de béton et de ponts qui semblent être cassés. Beaucoup de forêt, de plages. Des villages en ruines et des reliquats de villes. L'hélicoptère descend et c'est alors qu'on vous impose une cagoule sur le visage et une sorte de collier épais qui vous enserre soudain le cou. Vous ne voyez plus rien.

Lorsqu'enfin on vous autorise à voir de nouveau, c'est sur le sol de cette île inconnue que vous vous trouvez après ce terrible voyage qui vous a donné mal au cœur. Il n'y a qu'un seul orphelin à côté de vous. Vous ne savez pas où sont les autres. Vous ne savez pas quelle heure il est, mais il va bientôt faire nuit. Vous dévisagez ces hommes inconnus, masqués, aussi froids que des robots. Soudain un d'eux prend la parole. Vous ne reconnaissez pas sa voix et ce qu'il dit vous glace le sang.

"L a été assassiné. Sans revenus auparavant stables, l'orphelinat n'a plus les moyens de subvenir aux besoins des pensionnaires. Faute d'avoir désigné un successeur avant sa mort, nous avons décidé de faire au plus simple."

A ces mots, un homme balance deux sacs à dos devant vous, a priori un paquetage de survie, l'un pour vous et l'autre pour l'orphelin à côté de vous.

"C'est une lutte à mort. Nous avons placé un drapeau blanc portant un L noir, quelque part sur cette île. Le binôme qui le trouvera devra le ramener à la base, que vous trouverez notée sur la carte dans vos sacs. Vos sacs contiennent de l'eau, des vivres, une boussole, une carte de l'île, vos talkies-walkies et votre... arme. Ce sera amplement suffisant pour atteindre votre objectif.

Les orphelins qui ne récupèreront pas le drapeau seront tués par ces jolis petits bijoux autour de vos cous qui exploseront si vous restez sur une zone interdite ou si le drapeau a été rapporté à la base. Nous ne voulons pas de témoins de l'ancienne vie du futur L, ni de nos méthodes, qui pourraient ternir la réputation de L.

Alors, que le meilleur vive."

A ces mots, les hommes remontent dans l'hélicoptère, vous laissant avec votre binôme, seuls et désemparés.

Le but du jeu :

Le but du jeu est de trouver, sur l'île, le drapeau avec la lettre L (cliquer pour visualiser) caché quelque part dans une des zones de la carte.

Le binôme (ou personnage seul) qui récupère le drapeau doit ensuite retourner avec cet important objet, et en un seul morceau, à la base (notée en rouge sur la carte).

Le binôme (ou personnage seul) gagnera ainsi l'évent. Il est possible de voler le drapeau à ses adversaires en... les tuant, tout simplement. Vous récupérerez ainsi le drapeau et devrez à votre tour atteindre la base avant d’être tué.

Le binôme gagnant aura la vie sauve et gagnera un précieux artefact. Vous n'avez pas plus de détails pour le moment.

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Le fonctionnement du jeu :

voir la carte en HD : CLIQUER ICI

Voici la carte de l’île. Comme vous le voyez, elle est divisée en zones numérotées.

Un MP vous est envoyé pour vous indiquer où votre personnage et son binôme se trouvent actuellement, au début du jeu. Vous ne devrez révéler à personne (à part votre binôme), à aucun moment, où votre personnage se trouve sur la carte, cela retirerait du fun et de la tension au jeu, le déroulé du jeu aurait été rédigé pour rien !

Il est par ailleurs inutile d'essayer de trouver une logique sur la position intiale des autres binômes ou bien sur celle du drapeau, tout a été tiré au hasard !

A chaque post, vous pouvez vous déplacer à travers la carte, sur une nouvelle zone (évidemment la zone où vous vous déplacez doit être à côté de celle où vous vous trouvez, votre personnage ne peut pas sauter d’un bout à l’autre de la carte en un post).

A chaque post, pour indiquer où se rend votre personnage veuillez envoyer un message privé au compte "Maître du Jeu" ou bien contacter Line sur Discord en message privé. Mettez-vous d'accord au préalable avec votre binôme pour décider où doivent se rendre vos personnages.

Les autres membres ne pourront ainsi pas savoir où vous vous trouvez.

Conseil : Gardez en mémoire les zones que vous avez visitées pour ne pas y repasser inutilement !

Le détail des règles :

REGLE PRINCIPALE : Avant de poster, indiquez par MP au MJ sur quelle zone vous souhaitez aller. Merci de lire la catégorie "phase de déplacement" et "phase de combat", mais votre seule action obligatoire avant chaque post est de préciser votre déplacement au MJ. Vous pouvez également lire le "résumé de la phase de déplacement et d'attaque" qui récapitule tout.

N'ayez pas peur des chiffres, on s'occupe de tout.

Les descriptions violentes et graphiques sont à mettre sous spoiler avec un TW.
Merci de respecter absolument les secrets du jeu : ne jamais révéler votre position à d'autres joueurs.
Aucun minimum de lignes demandé. 2 phrases peuvent suffire. Amusez-vous !
Les jours de la semaine dans la réalité (du lundi au vendredi) correspondent à la journée in RP. Les jours de weekend (samedi et dimanche) correspondent à la nuit in RP.
A 00h chaque jour, vous retrouvez votre droit à deux déplacements. Il n'est pas obligatoire de se déplacer.
Ordre de post : il n'y a pas d'ordre particulier pour poster. Vous pouvez vous déplacer de deux zones même si le MJ n'intervient pas entre les deux zones. Le MJ interviendra au moment opportun.
Des hauts parleurs dispersés sur l'île annonceront parfois les zones qui deviennent interdites pour pouvoir précipiter vos rencontres et écourter le jeu. La carte sera alors mise à jour. La voix des hauts parleurs annoncera aussi les noms de vos camarades décédés. Les personnages ne pourront plus aller sur ces zones sous peine de voir leur collier exploser. Si aucun des deux membres d'un binôme n'a indiqué le déplacement à la fin de la journée IRL après ce type de posts du MJ et que les personnages se trouvent sur l''une des zones interdites, ils meurent.
Il existe 5 types de zones : forêts, plages, cours d'eau, anciennes zones urbaines et montagnes réparties sur la carte. Rien ne permet de vous situer précisément à part ces indications vagues. Les zones urbaines sont trop abîmées pour être vraiment des lieux reconnaissables. Vous pourrez inventer ce que votre personnage voit et trouve, mais uniquement ce qui pourrait logiquement se trouver là. Votre personnage ne peut pas trouver de bazooka ou d'armes utiles sur le sol, mais il peut interagir avec son environnement pour ramasser des vivres ou des petits objets inutiles.
Vos stocks de munitions sont inépuisables et vos armes ne s'abîment pas.

PHASE DE DÉPLACEMENT
Pour avancer : le binôme doit se concerter en privé et décider de la prochaine zone à explorer puis prévenir le MJ (Line) en privé du numéro de la zone qu'ils souhaitent explorer. Idem pour un personnage seul, il contacte le MJ.
- Chaque binôme a le droit à deux déplacements par jour (IRL) sur des zones adjacentes. Ils peuvent faire moins ou ne pas bouger du tout.
- Un personnage qui a perdu son binôme ou s'est séparé de lui a également droit à deux déplacements sur les zones adjacentes.
- Si un binôme décide sciemment de se séparer pour élargir leur zone de recherche, ils ont droit à deux déplacements chacun aussi mais ils communiquent entre eux. Se séparer permet donc de ratisser une zone plus large (soit 4 zones au lieu de 2) pour trouver le drapeau.

Pour tous : 1 post = un déplacement d'une zone à l'autre. Pas de double post. Deux déplacements maximum de zone par jour (IRL), mais vous pouvez RP plus si vous voulez une fois que vos personnages sont sur une zone. Vous pouvez bouger de deux zones d'un coup.
Si un des membres du binôme n'est pas disponible ou moins actif, l'autre pourra choisir la zone seul et le binôme qui était absent sera considéré comme l'accompagnant d'office dans les posts suivants.
Les binômes peuvent choisir de se séparer ou rester ensemble. Ils possèdent un talkie walkie pour communiquer ensemble à tout moment. Cependant, si un personnage séparé de son binôme tombe sur un binôme au complet il aura moins de chances de gagner un combat.
ATTENTION : Survivre seul est drastiquement plus difficile que survivre à deux. Il est donc possible mais FORTEMENT déconseillé de tuer son binôme ou d'essayer de se débrouiller seul.

PHASE DE COMBAT
Si deux personnages/binômes se retrouvent sur la même zone à la fois, le Maître du Jeu interviendra pour indiquer au binôme arrivant sur une zone occupée que vos personnages s’aperçoivent. Ce binôme aura la priorité pour engager le combat ou essayer de passer son chemin. Le binôme déjà sur la zone aura ensuite également le choix d'attaquer l'autre binôme ou non. Si un seul des binômes veut engager le combat, l’autre devra s’y soumettre. Si aucun des deux binômes ne souhaite combattre, vos personnages resteront alors sur la même zone et pourront choisir de communiquer, collaborer, s'ignorer...
Si vous êtes attaqués, vous ne pouvez pas techniquement décider de vous défendre mais le lancer de dés vous laisse une chance de riposter. Vous serez informés par le MJ.
Si vous décidez d'attaquer, sachez que cette action n'est pas sans risques ; vous avez toujours un risque (minime) d'échouer pathétiquement ou d'être tué par l'adversaire qui vous prend de vitesse.
Lorsqu'un combat est lancé et qu'un binôme perd, alors un des personnages mourra ou subira une blessure qui l'empêchera de se battre. Le binôme perdant sera informé par le MJ de la zone où ils s'enfuient d'office.
Un personnage à qui on annonce la mort a le droit à un post RP pour décrire la mort de son personnage puis il ne pourra plus intervenir sur ce topic.
Votre personnage peut survivre à une blessure, mais pas à une deuxième.
Il est possible de voler l’arme d’un personnage tué. Vous ne pouvez pas voler les armes de personnages vivants. Vous ne pouvez pas échanger vos armes. Vous ne pouvez pas cacher vos armes aux personnages qui vous attaquent.
Quand votre binôme est mort ou parti, vous pouvez vous remettre en binôme avec quelqu'un d'autre si vous croisez un personnage seul et que le personnage accepte. (c'est même conseillé...) A négocier en MP avec l'autre joueur quand le MJ vous annonce que vous vous trouvez sur la même zone et vous demande si vous voulez combattre.
Un combat "égal" est un combat 2 contre 2 ou 1 contre 1. Un combat "inégal" est un combat 2 contre 1, 3 contre 2... Les probabilités de victoire sont impactées.
Résumé de la phase de déplacement et d'attaque :

- Votre binôme ou personnage seul indique au MJ sur quelle zone il veut aller, en MP.
- Si un binôme est déjà sur la zone, le MJ vous propose d'attaquer ou non. Vous pouvez choisir d'attaquer même si votre binôme refuse.
- Si vous refusez tous les deux le combat, l'attaque est proposée au binôme déjà présent sur la zone qui peut également refuser le combat.
- Tous les personnages peuvent demander au MP d'activer leur pouvoir à tout moment (si applicable).
- Le MJ fait un jet de dés pour votre attaque (et y ajoute les bonus d'armes et pouvoirs si applicables)
- Le MJ fait le lancer de dés pour la défense du binôme attaqué (50/50 de chances de prendre les dégâts, plus ou moins en fonction du bonus d'armes.)
- Le MJ vous informe du résultat et vous invite à RP l'action.
- Le binôme perdant passe d'office sur une zone adjacente.
- Un personnage qui meurt peut RP sa mort.

ENDGAME
Lorsque vous tombez sur la zone où se trouve le drapeau, le Maître du Jeu vous l’indiquera en MP et fera une annonce sur le topic. Les autres membres sauront que quelqu'un a trouvé le drapeau et que le but est maintenant pour vous de retourner à la base, pour eux de vous rattraper et vous tuer au plus vite. En RP, cela signifie que vos personnages entendent une annonce dans les hauts parleurs de l'île et se mettront en chasse du binôme qui a trouvé le drapeau, ils ne savent cependant pas qui a trouvé le drapeau ni où ces personnes se trouvent. Ils savent simplement que le binôme doit essayer de revenir à la base. Ils vous traqueront donc car ils ont peur que leurs colliers n'explosent et les tuent.
Pour voler le drapeau au binôme qui l'a trouvé, il faut se trouver sur la même zone que lui, engager le combat et espérer réussir au lancer de dés. Vous devrez tuer les deux membres du binôme pour récupérer le drapeau.

Les pouvoirs spéciaux :

Selon son groupe, votre personnage possède une capacité spéciale qui pourra l'aider durant le jeu.

Ces pouvoirs peuvent être utilisés UNE SEULE FOIS. Ils peuvent être utilisés simultanément par les deux membres du binôme.
Ex : Un riddle utilise sa capacité pour s'échapper, le Shape utilise sa capacité pour fuir les ennemis de plusieurs cases d'un coup.

Pour activer votre pouvoir vous devrez contacter Line (pseudo discord : Line - End & Vin & Wave & Matt * ou mp au Maître du Jeu).

EXPERT

WORD

ALTER

SHAPE

RIDDLE

Les binômes et leurs armes :

Groupe 1 : Near regarde dans son sac et en sort un diapason & Linda une tronçonneuse légère de la marque Stihl en bon état de marche.
Groupe 2 : Hephaïstos voit dépasser de son sac un club de golf flambant neuf & Mello un lance-flammes (chargé) de la société d'Elon Musk.
Groupe 3 : Zygote trouve une hache de viking bien aiguisée & Smooth des fléaus coréens (appelés mouhebong)
Groupe 4 : Lux est dépitée par son jeu de 52 cartes & Dainty sort deux uzis chargés et des munitions de son sac.
Groupe 5 : Spray découvre un stock de grenades à main & Ephélide une belle batte de baseball brillante
Groupe 6 : Saga sort du sac un hunting boomerang assez lourd & Jinx un fusil d’assaut SIG 552 et ses munitions.
Groupe 7 : Nihil a la chance d'obtenir un arc moderne et des flèches & Ginger cherche son arme mais ne trouve qu'une petite cuillère en argent...
Groupe 8 : Blythe a gagné un fusil de chasse semi-auto Benelli Raffaello Edition Limitée & Hammer un petit ukulélé, ainsi qu'un étrange petit cahier noir affublé du titre “Death Note” en blanc

Bonus des armes :

- Un diapason : sortir votre arme vous rend ridicule et votre adversaire ne vous prend pas au sérieux. (+10% de chance d’esquiver lorsque vous êtes attaqués.)

- Une tronçonneuse légère : Vous êtes absolument terrifiant avec ça dans les mains. Une vision d’horreur. (+20% bonus d’attaque au combat).

- Un club de golf : Ça n’a l’air de rien et l’objet a l’air fragile, mais c’est du solide et vous avez de l’allonge et ça, c’est vraiment non négligeable. (+10% bonus d’attaque en combat égal, +40% bonus en combat inégal)

- Un lance-flammes : Un putain. De lance flammes. (Lors d’une attaque, vous pouvez choisir d’essayer de blesser ou tuer deux personnages d’un coup avec un bonus de 10%).

- Une hache de viking : La fierté des peuples nordiques d’antan. Utilisez-le à bon escient sur les crânes de vos ennemis pour entrer fièrement au Valhalla ! Ça peut aussi servir à couper du bois. (+10% bonus d’attaque au combat).

- Des fléaus coréens : Ces armes ne sont pas évidentes à utiliser. Mais vous trouverez sans doute un moyen créatif et élégant de vous en servir. (5% de bonus en combat ).

- Jeu de 52 cartes : Si un personnage de manga peut s’en servir pour décapiter des gens, pourquoi pas vous ? Ca demande probablement juste un peu d’entraînement… (+10% de chance d’esquiver lorsque vous êtes attaqués.)

- Deux uzis : Vous êtes Lara Croft. (20% bonus d’attaque en combat)

- Un stock de grenades à main: FIRE IN THE HOLE ! (Lors d’une attaque, vous pouvez choisir d’essayer de blesser ou tuer deux personnages d’un coup avec un bonus de 10%).

- Une batte de baseball : Il ne lui manque que des clous pour être vraiment l’arme chic et choc idéale. (+10% bonus d’attaque en combat égal, +40% bonus en combat inégal)

- Un hunting boomerang : « Un boomerang c’est comme un frisbee mais pour les gens qui n’ont pas d’amis ». (5% de bonus en combat)

- Un fusil d’assaut SIG 552 : Ce fusil vous paraît comme une extension de votre propre bras. Il y en a plein comme lui, mais celui-là, c’est le vôtre. (20% bonus d’attaque en combat)

- Un arc moderne et des flèches : Tel un doux cupidon, vous transpercez de vos flèches tous vos petits camarades. (+10% bonus d’attaque en combat égal, +40% bonus en combat inégal)

- Petite cuillère en argent : Non vraiment, à part pour tenter le meurtre le plus lent du monde, vous n’avez vraiment pas de chance. (Aucun bonus)

- Un fusil de chasse semi-auto : Ahh, la délicieuse odeur de chevrotine et de viande fraîchement tuée. La tête de votre victime serait charmante au-dessus de votre cheminée ! (20% bonus d’attaque en combat)

- Un petit ukulélé : Vous pouvez essayer de faire de la musique pour adoucir les mœurs et vous carapater en chantant loin d’un combat… ou taper quelqu’un avec… ? (+10% de chance d’esquiver lorsque vous êtes attaqués.)

Que le meilleur vive !

Hammer ajuste comme il peut le collier à son cou et jette un coup d'œil en coin à Blythe qu'il va décidément appeler Beetle jusqu'à la fin des évènements. Il ne sait pas s'il doit être plus effrayé par ce qui les attend ou par la jeune fille au regard indéchiffrable et sauvage.

Lorsqu’on leur a balancé chacun un sac, il était déjà pâle comme la mort, mais en découvrant le contenu, il paraît au bord de l’apoplexie.

Un. putain. de. ukulélé.

Et un pauvre cahier noir, d’aspect usé, entièrement vierge si on exclut les premières pages qui lui font penser à d’obscures vidéos TikTok « cursed ».

Comme un enfant qui vient d’ouvrir ses cadeaux de Noël nullissimes, il zyeute sa comparse. La jalousie lui fait reprendre des couleurs.

Le ukulélé est fourni avec une petite bandoulière, dans le doute, il la passe autour de lui : désormais il est au couleur de Bob L’éponge (qui fait mine de jaillir de la bouche de l’instrument en brandissant des burgers).

En croisant son reflet déformé dans la carlingue intérieur de l’hélico, il est soudain pris d’une rage irrépressible et, d’un mouvement bref du poignet, lance le carnet tel un Frisbee dans le vide. L’objet finira sûrement dans l’océan, mais qu’est-ce qui’l pouvait bien avoir à foutre ?

Et maintenant ? Les deux hommes en tenue militaire les laissent-là, avec leurs armes et leur courage. Hammer considère son « arme » ,sa coéquipière puis, finalement, inexpressif, sa canne en aluminium.

– Eh bah putain.

Battle Royale
vs everyone

Spray & Ephélide

"Alors, que le meilleur vive."

Les militaires remontèrent alors dans leur hélicoptère, abandonnant derrière eux les deux demoiselles laissées sur terre. Sac à dos bazardé à ses pieds, Sheryl cligna plusieurs fois des yeux en observant l'oiseau s'envoler et disparaître à l'horizon, hors de sa portée. Pulsations anormales dans son torse, le résidu d'alcool dans ses veines datant de la veille ajouté à la pression et au stress des annonces faites fit doucement apparaitre un sourire ... Malicieux, narquois, mauvais. C'était des conneries. C'était forcément des conneries.

Et elle éclata de rire. Ventre entouré de ses bras légèrement musclés, pliée en deux par cette vaste blague un peu trop bien organisée, la demoiselle s'époumona jusqu'aux larmes avant de se tourner vers chère camarade d'infortune. "T'as vu la gueule de ces cons ?! On dirait des putains de crackheads débiles ! Roger aurait pu payer des acteurs plus convaincants pour nous faire une prank !" Elle tremblait légèrement. Mouvement bref du poignet pour essuyer les gouttes de pluies qui s'étaient formées dans ses prunelles, elle s'accroupit immédiatement pour fouiller les seules affaires qu'on lui avait laissé. Prière silencieuse pour trouver une bombe de peinture, elle sortit une vraie bombe. Une grenade. Poids assez lourds, une odeur de poudre. Son sourire se fit bien plus grand. Elle était terrifiée. "R-regarde Eph', ils ont même fait des p-putains de répliques merdiques !" Et elle arracha la goupille avant de maintenir la cuillère en place. Bras levé juste au-dessus de sa tête. Ses poils s'étaient hérissés. Une façon de prouver qu'elle avait raison, que tout n'était qu'une mise en scène. Mais incapable de la lâcher à ses pieds, l'alter prit son élan et lança la chose au-loin, en direction de quelques arbres. "Tu vois ?! Tu vois bien ?! C'est de la merde, c'est des conneries, c'est des putains de mens-"

Et la grenade explosa, soufflant un arbre au passage.

Sheryl resta figée.

awful

[...] et c'est là qu'on se dit, mon p'tit Zyzy, qu'on est vachement chanceux d'être des p'tits génies. Le discours de Smooth, durant les premiers temps, avait été aussi insipide qu'incessant. du commentaire de ses baskets qui se retrouveront souillées, aux lamentations sur sa vie trop courte et trop peu pleine pour qu'iel meure aujourd'hui, aucun sujet n'avait échappé à son attention sans laisser Zygote en placer une. Toutefois Smooth avait le certain talent, de part le fait qu'iel soit une parodie de sa propre existence, de rendre tout risible, jusqu'à leur future presque mort. Iel progressait sans particulièrement s'épuiser, toutefois fait-e pour ce genre d'exercices de longues marches. Les larmes par gros sanglots dramatiques s'étaient éteints au bout de dix longues minutes et maintenant iel s'amuse avec ses deux armes dont iel ne maîtrise pas tout-à-fait l'art.
En avançant, iel voit un relief - plus spécifiquement un rocher qui dénote, et sur lequel iel grimpe vigoureusement. Iel garde son sac et face au contrebas, iel se met à chanter HIGH LIKE THE MOON ROCK WITH ME BABY - pour le "baby", iel se tourne vers zygote en le pointant du doigt. KNOW THAT I GOT THAT HEAT LET' ME SHOW YOU 'CAUSE TALK IS CHEAP ! silence. MARCO ?

Pas de Polo à l'horizon.

Hahahaha je crois qu'on est rien que nous deux mon petit Zyzy. Pas d'humeur à passer ses derniers instants la boule au ventre, Smooth est déjà persuadée de mourir quand elle reproduit la danse de la chanson qu'elle chantait sur son rocher.

Soyons beaux parleurs : c'est vraiment un monde à la con, tu ne trouves pas?

Tu n'as pas le temps de réfléchir à la carrière que tu t'apprêtes à bâtir et à l'avenir qui t'attends qu'en bon orphelin de la WH, tu te retrouves à subir le sinistre héritage du défunt L. Mais voilà : tu n'as pas le choix. Ici, tu es une brebis qui se jette dans la gueule du loup et ses crocs acérés. Mon binôme ne me contredira certainement pas là-dessus : La vie est une affaire de temps, et le temps, c'est de l'argent. Avec certitude, l'on pensera de cette île comme une mauvaise farce après toute cette démonstration de force exagérée, mais j'ai du mal à en voir l'intérêt derrière cette comédie sans charme. Ah, le contact sous mes doigts est glacé! Elle est trop froide, trop métallique pour nous donner un faux rôle. Ainsi, j’ai déchanté quand mon regard a coulé et détruit l’énigme de notre situation. La présence de mes deux uzis me confirment déjà fort bien que tout ceci n'est pas un jeu, car eux-aussi, ils sont trop beaux, trop réalistes pour tirer un jet d'eau ou de la peinture multicolore. Cette conclusion me rend perplexe depuis déjà quelques minutes : assise sur un rocher, je songe. Je cogite, les yeux fermés. Je réfléchie à ce que je dois faire. Ce que je devrais faire. Je n’arrive pas encore à m’y faire. Je renonce et mon arme cogne le sol.

Dois-je jouer le jeu ?
Ou dois-je lutter de manière pacifiste?

Caractérisées par une manucure encore intacte, mes ongles reposent entre mes dents et tapotent mes lèvres ; le contact m'assure que je souffle encore. Je suis persuadée de ne pas être la seule à réfléchir à ses milles et une option qui déambule dans notre esprit. Les militaires ont parlé de vie. Mais ils ont aussi parlé de mort. Je trouve ça terrifiant. On va peut-être mourir. Est-ce que quelqu'un se souviendra de nous ? Et surtout, est-ce que tout ceci ne reviendrait pas à se retrouver dans les bas-fonds de Londres ?

I mean, j'ai 18 ans. Ils m'auraient gentiment expliqué qu'ils n'ont plus de quoi nourrir les gosses ou une autre raison horrible, ou alors, ils m'auraient demandé de foutre le camp, je me serais exécutée. Et elle aussi, elle l'aurait fait. Mais on n’a pas ce luxe, parmi les têtes d’ampoule.

Alors une chose est sûre : quel que soit l'état d'âme de ma coéquipière, mais je ne suis pas prête à passer l'arme à gauche. J’inspire, j’expire. Je reprends mon courage à deux mains. Je tente de sourire à pleine dents, mais je devine le sourire faux et laid. Alors j’arrête de déformer ma bouche et je me tais. Pour lentement mais sûrement, me lever, m’étirer comme un chat et me retourner. Je suis prête à lui faire face et à partager mes connasses de pensées. Désabusée.

Dans mon rôle.

"Et donc…Il fallait que ce sac à merde annonce que je me retrouve avec un binôme qui fera joujou avec...ça. Et qu’il nous balance un "tout ira bien, allez-vous entretuer pour un chiffon dans les bois, on vous récupère à l’arrêt de bus mais seulement deux d’entre vous…" Ca me fait une belle jambe, tiens."

J’essaie l’humour. Je ne sais pas si j’y arrive. D'un regard las et plein de jugement, mes yeux océans s’attardent de loin sur sa chevelure de feu, jusqu’à désigner les 52 misérables cartes qu’elle tient dans sa main. Aucun tact. Va falloir que Lux s'y habitue. A mon comportement. Et à tout le reste, aussi. Car il n'y a pas de douceur quand le monde te condamne à survivre... Pas même dans l’ultime caresse en vérité effrayée que j’adresse à l’uzi dans ma main. C’est dans cette plus sincère résignation que je ramasse le reste de nos biens en notre possession et les lui rends, la gorge serrée.

Dans mon rôle. Lequel ?

« J’ai tout étudié. Les talkies-walkies, la carte, et les armes. Ce sont des vrais. Il n’y a pas de trucage, pas de mise en scène, si ce n’est celle qu’on veut nous faire jouer.» Les yeux fermés, un soupir m’échappe et j’en viens, difficilement, à la terrible conclusion. « Bref, on veut nous voir à l’action. »

Mais la Riddle le sait. Je le sais aussi. D’un air entendu, je sonde le fond de ses yeux et ses réactions. J’ai envie de m’assurer que mon binôme n’est pas dans le déni. Qu’elle ne s’imagine pas dans un joli salon à étudier le cours des marchés financiers, avec ses hululements de chouettes blessées lorsque le prix des titres baisse et que la vente se fait mauvaise. Car on est loin de tout ça, avec nos colliers pour chiens enragés.

On est au milieu d’une forêt en pleine épreuve de survie, Lux. Et j’ai envie de bouger. De ramener ce drapeau sans encombre. Je ne tiens pas à tuer mais...je veux survivre. Alors, qu’as-tu à proposer ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Tu clignes des yeux quelques instants avant de tomber au sol, la respiration se coince dans ta gorge et t'as l'impression de mourir avant même d'avoir commencé à te battre.

"Nous allons mourir." Tire sur le collier que t'as autour du cou avant d'abandonner l'idée, horrifié en regardant l'autre gamin. "Saga. Nous allons mourir. S'IL VOUS PLAIT, NE ME FAITES PAS SAUTER LA TÊTE POUR AVOIR TIRER DESSUS S'IL VOUS PLAIT!" Tu regardes tes mains dans l'espoir que tout ça ne soit qu'un rêve.

T'attrapes le sac avec une main tremblante, ouvre le pour y trouver un peu de nécessaire et une arme assez impressionnante. Jette toi sur tes pieds en jetant un regard à l'autre garçon.

"Ok... J'ai peut-être surréagi." Les mains qui entourent l'arme avec un peu plus de sérieux. "Je sais me servir de ça, c'est comme les jeux vidéos, pas vrai?" Tu regardes Saga dans l'espoir que ce dernier ai une réponse mais tu doutes que ce soit le cas.

"Je n'ai pas envie de tuer quelqu'un... Tu devrais prendre mon arme peut-être, je serais peut-être meilleur au boomerang?' Mais en même temps t'as pas envie de l'abandonner, serre le contre ta poitrine. "Saga, je n'ai pas de plan. Mais. Fuyons."

Voilà. Voilà ça c'est le bon plan.

A peine une minute du babillage incessant de Smooth et Zygote était déjà agacé. Tentant d’ignorer au mieux ses chouineries, il avait pris le temps avant tout déplacement de vérifier le contenu de son paquetage puis les alentours.
L’hélicoptère les avait laissés à l’orée d’une forêt de feuillus dont il reconnaissait certaines essences. Les pieds dans le sable chaud de la plage et, au loin, à l’horizon, la coupe déchiquetée des montagnes.
Bon. Prendre la carte, étudier leur position, se souvenir des mots affreux du discours qui leur avait été servi.
Et surtout, ignorer Smooth tant qu’elle ne prendrait pas elle-même la peine de se taire. Il la connaissait peu, mais assez pour savoir qu’il serait difficile d’en placer une. Au moins était-il tombé avec quelqu’un d’assez endurant pour marcher longtemps sans se plaindre…

Préférant laisser les hautes montagnes dans son dos, incapable de grimper dans ces arbres sans prises, ne pouvant observer les alentours comme il l’aurait voulu, il avait fini par entrainer sa camarade bavarde vers le sud, s’enfonçant juste assez dans les sous-bois pour garder un œil sur la plage sans être totalement à découvert.
Alerte, son cerveau ne cessait d’échafauder des théories sur le pourquoi du comment. Il ne croyait pas à la soi-disant mort de L ni même au fait qu’on avait coupé les fonds de l’orphelinat, si soudainement.
Au fond de lui, il espérait que tout ceux qu’il aimait était en sécurité et que cette étrange épreuve ne les concernait pas.
Mais le tranchant de l’arme qui pesait sur son épaule se rappelait bien trop à lui pour lui permettre de vains espoirs.

« Tellement géniaux que ceux qui prennent soin de nous ont décidé de nous éliminer, Smooth. »

Il grommelle et gronde comme un ours.
Leur réserve d’eau et de nourriture serait insuffisante pour survivre bien longtemps. Et pour l’instant, pas de bruit d’eau si ce n’était celui de la mer toute proche. Construire et poser des pièges pour espérer manger ne lui poserait pas de problème.
Mais sans eau, s’ils se maintenaient en mouvement constant, il serait difficile de survivre plus de quelques jours…
Soudain, Smooth fut sur un rocher, à chanter et danser en le désignant. Un haussement de sourcil dubitatif fut la seule réponse qu’elle obtint avant qu’un soupire à fendre l’âme ne franchisse ses lèvres.

« Oui, et heureusement, vu le boucan que tu fais. »

Comme à son habitude, l’irlandais ne prenait pas de gants avec ses mots. Lui faisant signe de descendre pour qu’ils reprennent leur route, il ajouta.

«On est trop jeunes pour mourir mais tu fais tellement de bruit que tous les autres vont rappliquer. Certains hésiteront peut-être à tirer. D’autres… Feront tout pour réussir cette épreuve. »

Les Mello, Near et compagnie ne s’embarrasseraient certainement pas de scrupules s’ils étaient amenés à se croiser. Alors, il lui faudrait tout son courage pour ne pas en avoir aussi.

Event Battle Royal – ft Les dingues et les paumés

Sa grasse matinée avait sauvagement été écorchée, arrachée à elle, détruite, écourtée. Ah, autant dire qu’elle l’avait mauvaise, air porté sur ses traits et dans ses cheveux encore en vrac. Et tout ça pour quoi ? Une compétition dont elle n’avait que faire. Leur blague aurait pu vaguement la faire sourire, si seulement elle avait eu quatre heures de sommeil supplémentaires.

Et tu rigoles, un peu trop fort.
Elle, elle te regarde. Encore dans ses draps.

Elle baisse les yeux pour te voir tenir une grenade dans les mains - répliques selon toi, véridiques selon elle si seulement elle avait eu les yeux en face des trous. Et elle te voit la lancer, et souffler un arbre comme s’il n’était -qu’une brindille. Tu ne rigoles plus. Et la voilà désormais réveillée. Alors comme tu le fais, elle reste figée quelques secondes durant, dans ce silence qui vous enveloppe après la détonation. Elle déglutit.

Freaks.

Elle baisse les yeux sur son propre sac, sans un mot en sort une batte de baseball à l’aspect luisant. Pince les lèvres - ah, ce que tu as est plus intéressant à ses yeux. Mais qu’importe. Elle regarde la carte rapidement, le stock d’eau et de vivres - il va probablement falloir en retrouver. Puis enfin, la voilà qui se redresse, attache rapidement ses cheveux en une queue de cheval sommaire. La batte sur l’épaule, le regard qui vole autour de vous-deux.

Ok, on bouge.

♬♬

Respire.
Inspire.

L a été assassiné.

Apnée.
Nausée.

...c’est une lutte à mort...

Respire.
Inspire.

votre...arme.

.
Vomir.

Fouettés.

...seront tués...

Respire.

Entrechats

.
Inspire.

...petits bijoux autour de vos cous exploseront...

Bile à la gorge.

Flash de deux cercueils à l’ombre des ramures du vieux baobab.

Effacé par le gris de l’asphalte et du crachin poisseux anglais.

Respire.

...ne voulons pas de témoins...

In their hearts a burning hunger

pourraient ternir

Beneath the copper sun

Ke na le modisa ke tla be ke hlokang?

L

Inspire

Oh mohope oa khaphatseha

Respire

Que le meilleur vive

Expire.

T’as l’impression de crever. Qu’il n’y a que du vide dans tes poumons. De l’acide dans ta gorge et tes entrailles. Les sons se son déformés, confondus avec les souvenirs, l’ombre de l’hélicoptère dans l’horizon crépusculaire, les embruns salés et l’amer de tes larmes.
Ne te reste que ta bile et cette peur qui te glace à t’en faire claquer les os.

Ton sang pulse. Pulse. Pulse. Boum boum que dit le cœur. Pitié pitié pitié que hurle ton silence. En écho à l’angoisse qui semble autant faire pâlir ta compagne d’infortune. Sans la regarder, tu palpes le collier à ton cou, le froid du métal te soulève encore plus le cœur et nerveusement tu fouilles dans le sac que le militaire t’a jeté pour matérialiser un peu plus ce cauchemar.

Le monde continue de s’empourprer un peu plus entre les plaintes languissantes des mouettes tandis que tu fouilles. Fouilles. Fouilles. Gratte. Retourne. Griffe. Nausée.
Soudain tes doigts enserrent un objet. Un soleil vespéral fait scintiller ton arme.

Et ton estomac est de plomb. Puis. Tu gerbes. Tout ce que t’as. Tout ce trop plein que tu pensais avoir atténué depuis huit ans. De la mort de tes parents à cet orphelinat de merde et cette putain de succession.
Tes phalanges prêtes à péter sur cette cuillère en argent.

Tu hoquètes. Mais plus rien ne sort. Alors tu hurles. De rage. De douleur. De violence. Parce que cette foutue cuillère c’est la dernière insulte pour piétiner ton chagrin, tes insécurités et tes fêlures.
Contrairement à ta binôme et peut-être même tous ceux sur cette île, on ne te donne pas la moindre chance. Parce que tu n’as jamais eu de chance.

Tu hurles encore.

Les minutes passent. Les ombres s’allongent. Seuls restent ta respiration et celle de l’Experte.
D’une main tremblante t’essuie ta rage et ta bile de tes lèvres. Tremblante, tu ranges ton sac, te redresses et te tournes vers Nihil.
Tu te souviens bien de sa silhouette - plus grande que la tienne, plus sauvage, plus solide (si fragile aujourd’hui) - entraperçue dans les couloirs ou dans cette sortie du club urbex. Pure l’avait aussi mentionnée comme la première inscrite du club de caféologie. Tu te souviens qu’elle a un frère et ton cœur se serre. Parce que toi tu n’as personne. Si Mello est sur cette île, tu sais qu’entre L et toi, il n’hésitera pas. Personne n’hésitera.

Furieuse, tu lâches ton sac et enserre maladroitement les épaules de Nihil. Faute de mots. Faute de tout. Parce que tu crèves de peur autant qu’elle sûrement.

« Viens. » finis-tu par chuchoter plusieurs minutes après.

Puis tu te tournes, prends ton sac, fais quelques pas et scrute la végétation près de la plage et les vieilles maisons qui semblent se dessiner à plusieurs kilomètres.

« Regarde. Si on allait là-bas pour trouver...une solution. Y aura peut-être des objets, les règles du club d’urbex ont plus de sens maintenant. »

Tu tentes un petit sourire timide, essayant de la rassurer comme tu peux malgré tes larmes et tes tremblements. Essayer de promettre de l’aider à retrouver son frère si il est sur cette île ou ailleurs.
Parce que tu as l’intention de survivre.
Pas pour ce putain de L.
Mais pour revoir les jacarandas.

Son cerveau qui ordinairement traite les données dans un flux continu, comme une machine quelque part dans le cloud indépendant de son corps, a un temps de latence.

Son sac tout léger; les gros instruments que Dainty tient en main, étincelants, détaillés, lourds; sa main qui tâte dans le sac, qui ne trouve pas de métal autre que sa gourde d'eau, qui cherche ce qu'on lui a donné.

Y a eu un bug, pense-t-elle. Je me tape le seul sac dans lequel ils ont oublié de mettre une arme. Elle pense que son revolver ou son fusil de chasse attend encore dans l'hélico, que les gars le voient et se disent, putain on a oublié, tant pis.

Et puis ses doigts effleurent un petit paquet aux angles précis et doux. Elle l'a instinctivement reconnu sans même avoir conscience de ce que c'est.

Et tandis que, incrédule, presque hilare, elle détaille les cartes, vérifie les têtes, les couleurs, qu'il n'y a pas de message caché, un plan, des instructions, un sourire de plus en plus large et de plus en plus crispé froisse sa peau constellée de tâches brunes.
Dans sa hâte, l'une des cartes lui entaille le pouce.

— Ils se foutent bien de ma gueule.

Heureusement qu'il y a Dainty. Sa machine se remet sur les rails. Oublie les milliers de livres et de dollars qui l'attendant sur son téléphone, oublie le confort de l'orphelinat, les paris quotidiens, tout ce qu'elle a trimé pour elle, parce que tout semble en effet se foutre de sa gueule, surtout ce petit paquet de cartes que Dainty avait désigné avec mépris, à juste titre, alors Lux, ça a servi à quoi tous ces jeux, toute cette usure, tout ce poker ?

Heureusement qu'il y a Dainty. Elle a déjà la tête froide, les mains fermes, la langue bien pendue comme à l'habitude. Elle veut survivre, comme moi, elle ne se laissera pas casser, comme moi. Voire mieux.

— Alors il n'y a pas de temps à perdre. Il faut bouger avant que les autres nous trouvent.

Plutôt que de décider d'une direction et de prendre la tête du duo, elle attend l'approbation de Dainty et lui emboite le pas. C'est elle qui a les vraies armes après tout.

Saga arbore un sourire placide pendant le discours de l'homme masqué. L est mort. La vraie compétition commence enfin. Qu'ils comprennent enfin la grandeur de celui qui a toujours su tendre sa main. Qu'ils voient la grandeur du seul vrai successeur, celui qui sourit à tous, même quand toute sa vie s'est écroulée. Qu'ils meurent, et que seul lui vive.

Un peu sceptique devant le contenu de leur sac à dos, il se pince les lèvres et réfléchit. Il y a de quoi survivre quelques jours et explorer les environs, et communiquer si jamais ils sont séparés. Et un boomerang ? Ca fera l'affaire. Il n'est pas fort, mais il a confiance en ses capacités. Et puis, il est en bonne compagnie.

Une compagnie qui panique, mais en qui il a confiance. Il suit les gestes de Jinx du regard, et feint une mine inquiète.

- Ne t'inquiète pas. Je suis là, avec toi. Nous allons travailler ensemble comme on le fait si bien, d'accord ? Si tu as peur, rappelle-toi que tu peux toujours compter sur moi.

Il n'est qu'à moitié sincère, mais ce n'est pas pertinent. Il glisse doucement sa main, chaude et un peu moite, dans celle de son ami.

- Commençons doucement, le temps que tu trouves tes marques. On peut échanger nos armes si cela te met plus à l'aise, je n'ai pas de préférences. Cachons-nous par ici, et analysons la situation ensemble.

Saga amène son camarade jusqu'à un petit coin d'ombre, et il lui parle de ses notes. Celles qu'il a toujours pris, sur tout le monde. Les forces d'un tel. Les inquiétudes d'un autre. Il rappelle à Jinx l'importance de parler la bonne langue pour atteindre le cœur des gens. Leurs mots seront plus forts que toutes les armes.

Ou en tout cas, c'est ce qu'il choisit de dire, pour le moment. Mieux vaut rassurer son partenaire avant de passer aux choses sérieuses, après tout.

Sa tête est pleine de coton.

Les informations qui d'habitude circulent de façon si fluide dans sa tête sont embrumées, comme s'il voyait le monde défiler sous ses yeux à travers un filtre, comme s'il n'avait plus d'influence sur ce qui se passait autour de lui.

Il dissocie comme ça jusqu'au moment où l'hélicoptère, s'envolant dans un brouhaha assourdissant qui l'assommerait presque, le ramène à la réalité avec une brutalité inouïe.

Si L n'avait pas choisi de successeur, alors quel intérêt ?
Ils n'avaient qu'à le tuer tout de suite.
Ca lui aurait épargné du temps, de l'énergie, et surtout ça lui aurait évité de ressentir la terreur qui s'empare de lui comme une poigne puissante qui l'enserre et qui l'empêche de bouger pendant de longues, très longues minutes, le temps que la nuit tombe.

Le sable sous ses genoux le nargue. La normalité de ce qui l'entoure est en décalage avec ce qu'on vient de leur annoncer et leur situation. C'est une sensation infâme. Il voudrait rester assis là et attendre, mais le collier autour de son cou lui rappelle quelle mort atroce il risque de subir s'il décide de rester inerte.

Il ne regarde pas Linda, il ne l'écoute pas, il est seul dans sa tête et il se concentre.
Il essaye de défricher la masse de coton qui l'empêche de réfléchir, l'expression froide et sérieuse, et quand il finit par y arriver, difficilement, il se lève. Ils n'ont pas de temps à perdre.

C'est un jeu, et il est hors de question de perdre.

Voir Linda avec une tronçonneuse lui inspire dégoût et inquiétude. Il ne faisait déjà confiance à personne, mais cette situation risque d'exacerber des passions dont il n'a vraiment pas envie d'être le témoin.
Dans son sac, un petit objet métallique. Il le fixe quelques minutes. Ses jambes flagellent, mais il ne faiblit pas. Ses chances de survie sont de 10%.

Au loin, un gigantesque bruit d'explosion.

Il a mal au coeur, et se met en route, conscient qu'ils vont devoir s'approcher de l'origine de ce bruit, et de la personne qui en est responsable.

Ils ont déjà commencé à essayer de s'entretuer, semble-t-il.

Near : "Avançons. Il ne faut pas rester là. Nous sommes à découvert. "

Il réfléchira à une solution à mesure qu'ils avancent.

Peut-être qu'ils peuvent feinter le système et tous s'en sortir. Il y a forcément une faille et il compte bien la trouver.

Lux a raison : il faut partir. J'acquiesce donc et, sans aucune forme d'hésitation, je reprends mon sac d'une main experte. Très rapidement -car j'aspire ne pas nous faire perdre trop de temps-, je fourre à mon tour mes vivres et mes biens personnels. Tout comme elle, une rencontre malheureuse est bien la dernière chose que je souhaite...Mais pas parce qu'on risque d'être agressées, dans le fond. Honnêtement, je ne suis pas certaine de nos propres réactions.

Ah, ces pensées me rongent...

Alors, quand mon binôme m'interpelle, la vérité m’échappe alors du bout des lèvres, à demi-mot…

"Ouais. Espérons-le...Sinon, on a toujours de quoi se défendre, je suppose."

Mes yeux se lèvent au ciel et le jour se fait encore prometteur. Il nous reste du temps avant que la nuit tombe. La cîme des arbres, la roche ou la plage de cette île pourraient bien nous aspirer dans un cercle sans fin ; ils m’aident pourtant à me repérer, pour l’instant. De zone en zone, je lis la carte, dans l’espoir de trouver un itinéraire…logique ? 21, 32, 14, 15…Mon regard s’attarde finalement sur une case. Parfait : d’un mouvement de menton, je lui indique le chemin qu’on emprunte, tout en étudiant les petites pierres une à une. A défaut d’armes, Lux pourrait peut-être se reconvertir en David si on trouve de quoi construire un bon lance-pierre ?

Je divague …

« M'est d'avis que cette affaire ne va pas se régler en une journée. Quitte à passer la nuit, ils auraient quand même pu nous laisser une bouteille de vin... » Je m’arrête un bref instant, pour l’observer de nouveau yeux dans les yeux. Je ne sais pas encore si je peux compter sur elle. J'aimerais bien, en tout cas. « J’ai jamais pris trop le temps de faire connaissance avec toi, et nous n’avons peut-être pas les meilleures relations au monde mais actuellement…j’ai besoin qu’on se fasse confiance. Ou au moins, qu’on marche ensemble.»

Car aujourd’hui, mon trio habituel a disparu et cette situation m’anesthésie immédiatement, sentimentalement parlant. Je me demande si Sulfur est là, parmi nous. Et Arsène, que fait-elle ? Par un heureux hasard, je n’en ai pas beaucoup, « des proches ». Les vrais, hein. Pourtant j’espère également ne pas croiser les plus jeunes orphelins.

Le bruit de mes pas et le crissement de mes semelles contre le sol m’interpellent. L'environnement qui craque et qui piaille m’a fait sursauter durant les premières minutes de notre marche.
Maintenant, ce bruit inconfortable me semble être une formalité...

« Nous voilà. »

Je crois que notre marche pourrait peut-être lui plaire. A Lux.

Codage par Libella sur Graphiorum

« L a été assassiné. »

L'espace de quelques secondes, Mello jurerait avoir senti son cœur s'arrêter – ses membres se raidissent convulsivement ses prunelles s'écarquillent sa bouche s'ouvre sur une pléthore de mots muets...

« Faute d'avoir désigné un successeur avant sa mort... »

La rage.
Le sentiment d'avoir été trahi.
Toute une vie sacrifiée dans l'espoir d'accéder un jour à cette Consécration suprême–
tout ça pour quoi, finalement ?

« C'est une lutte à mort. »

En même temps qu'il prête une oreille attentive à ce que dit l'inconnu à l'air vaguement menaçant (Mello est persuadé que, s'il se trouvait seul, il l'allongerait facilement), l'éternel second (et maintenant ?) balaye ses environs d'un regard alerte.
Derrière la clarté froide de ses yeux bleus l'incertitude l'inquiétude
(la peur)
Matt – où est Matt ? Ginger ? ~~(Near ?)~~
incapables de survivre par eux-mêmes où sont-ils ? avec qui ?
(et si tu les croises, Mello ?
alors
que feras-tu ?)

L'hélicoptère repart dans un vrombissement assourdissant.
Et puis
un immense
silence.

Le blond baisse la tête, scrute le sac à dos abandonné à ses pieds. C'est à ce moment qu'il le voit.
Le lance-flammes.
Il attrape l'arme avec une prudence fébrile – ses mains tressaillent tandis qu'il en observe et analyse les mécanismes.

Soudain ça le submerge–
l'âcreté brûlante de la fumée noire–
l'odeur puissante de l'essence et de la poudre–
mamusiu ! mamusiu !

Retour à la réalité.
Mello resserre sa prise sur le lance-flammes – il jette un œil placide à Héphaïstos, évaluant silencieusement son potentiel. Forces et faiblesses, compétences et capacités... Il étudie et conjecture avec la rapidité glacée de celui qui s'est déjà résigné à survivre.
A
tout
prix.

« Pour le moment je pense qu'on ferait mieux de se trouver un coin caché où passer la nuit. »

Le jeune garçon attrape son sac à dos, y range le lance-flammes avant de le charger sur ses deux épaules. Il attrape carte et boussole, s'emploie à tenter de les localiser...

« On est à peu près là, je pense... – il pointe l'emplacement de son index – … et on devrait avancer par-là. Et après on verra. »

L ou rien.
L ou rien.
L ou rien.

Chers orphelins, c'est une nouvelle journée qui commence sur la Wammy's Island.

Il n'y a pas eu de morts. Vous avez cependant entendu une explosion, cette nuit, vers le sud. Aucun autre signe de vie ne semble avoir été donné. Cette semaine il vous faudra manger, boire, et peut-être tuer, pour vivre.

Le drapeau vous attend toujours.

Que le meilleur vive.

Battle Royale
vs everyone

Spray & Ephélide

Un pouvoir destructeur entre les pattes, une terreur paralysante dans les muscles et une folle envie de vivre dans le crâne. Pas besoin d'être un Near pour comprendre à quel point la situation était désespérée, que le sang allait couler. Telle une animale acculée, Sheryl n'avait d'autre choix que de se battre pour survivre, pour continuer à exister, pour ne pas être oubliée. Promesse faite à son reflet il y a de ça des années : la célébrité était son tremplin vers l'immortalité. Et mourir sur cette île balayerait son nom de cette planète comme les militaires l'avaient précisé. Elle ne pouvait l'accepter. Le pourquoi du comment, la mort de L qui avait tout déclenché. Mais ... Pourquoi elle en particulier ? Faible dans la plupart des matières excepté sa spécialité ainsi que la psychologie —véritable surprise même pour elle— l'artiste ne s'était jamais considérée comme une potentielle successeur au plus grand Detective de cette planète. Tronc encore fumant effondré devant ses prunelles ambrées, son esprit créatif ne pouvait s'empêcher de dépeindre une scène identique en remplaçant le bois explosé par les corps sans vies et déchiquetés de ses amis. Une vision horrible qui manqua de la faire vomir, à défaut d'avoir réussi à la faire tomber à genoux. Trippes sens dessus dessous, ses deux mains se posèrent contre le sol humide tandis que son regard ambré fut brouillé par sa chevelure argentée et les larmes qui l'accompagnaient.

Si elle perdait, elle mourrait. Si elle ne se battait pas, elle perdait. Alors elle devait se battre. Et pour se battre, elle devait ... Tuer.

L'écho de l'explosion résonnait dans son crâne, se répétait, s'amplifiait, se multipliait. Bruit assourdissant, soudain et violent, les grenades dans son sac attendaient sagement de détonner, d'atteindre leur objectif : celui de détruire. Puissance de feu légendaire, une certaine ironie du destin. Les bombes de peinture s'étaient transformées en de véritables bombes. Mais peu importe si les parois renfermaient de la gouache ou du shrapnel, Sheryl allait pouvoir colorer le monde qui l'entourait de manière presqu'identique. Elle restait une artiste. Une peintre. La Reine des Chromatiques. Privée de violet améthyste et de bleu ciel, ses peintures se feraient à coup de tons noirs brûlés et rouges profonds. Cette île, une toile immaculée qui n'attendait que son concours pour être perfectionnée. Seule âme capable de rendre ce massacre en une création unique et magnifique, Roger —ou quiconque ayant rempli ce sac en toile— lui avait offert une toute nouvelle chance de s'exprimer à travers une violence propre à l'Humanité. Une chance de montrer que sa maîtrise des arts allait l'aider peu importe la situation dans laquelle on la plongeait. La Beauté de la Mort était à sa portée, Sheryl allait apprendre à la maîtriser à l'aide tous les modèles forcés qui furent autrefois ses camarades d'orphelinat. Les derniers instants de leurs vies, quelque chose qu'elle comptait embellir au nom de l'Amitié et l'Amour qu'elle éprouvait à leur égards. Toujours au sol, elle leva les yeux vers celle qui deviendrait son élève durant cette épreuve avant de la voir éventrer son propre paquet pour sortir une batte de baseball métallique. Il s'agissait d'un pinceau, en un sens. Quelque chose qui s'avèrerait utile si l'un de ses futurs modèles refusait de se faire immortaliser en une bouillie sanguinolente de chairs carbonisées. Queue de cheval effectuée, Ephelide était prête à bouger; elle ne semblait plus fatiguée, simplement prête à affronter ceux qui possédaient un collier. Un soupir s'échappa des lippes de l'artiste. Le bruit avait probablement attiré l'attention, partir était la meilleure option. Redressée à son tour, elle récupéra une bombe de couleurs et tourna la tête vers l'apprentie peintre, sa disciple, celle qui allait l'aider à repeindre cet endroit d'une couleur rouge vive. "Ouais. On y va." Son visage se tourna vers des bâtiments au loin qu'elle pointa du doigt. Elles allaient aller par là.

Sheryl avait compris.
Sheryl n'était pas ici pour survivre, mais pour donner une raison à la vie de ses comparses. Ils étaient nés pour qu'elle puisse faire d'eux de magnifiques peintures en exploitant ce potentiel qu'elle seule était capable de voir. La Mort était belle et gracieuse. Leur existence ne l'était pas. Sheryl allait arranger ça. Et un faible sourire carnassier se dessina progressivement sur ses lippes gercées.

awful

L’écho de l’explosion qui résonne encore entre les arbres. Elle regarde autour de vous, les yeux plissés entre les branchages, à espérer que personne ne soit dans les parages. La grenade que tu as lancé a déjà dû s’entendre à des centaines de mètres autour de vous, alors on se met sur ses gardes, batte entre les mains.

La raison est mise de côté.
L’empathie également.

Et elle te regarde - il n’y a qu’un seul L. Quelques secondes de réflexion puis -plus rien. Elle inspire, expire. On verra ça plus tard, pour le moment, il faut juste partir. Loin de cette zone, si possible. Les bâtiments semblent être une bonne alternative. Y passer la nuit, y trouver du matériel, un abri, potentiellement des conserves et de l’eau potable en bouteille. C’est l’eau le plus important. Lorsque l’on ne manque pas d’air, c’est d’eau dont on a besoin. Et si on ne meurt pas de la main d’autrui, on mourra par déshydratation.

Alors c’est par là-bas que l’on se dirige.
Du moins pour la nuit.

*
* *

On se lève avant même le soleil, après une nuit inconfortable dans des bâtiments à moitié en ruine et pillé ou presque de toute ressource. Quelques heures de sommeil dans le fond des yeux, le regard fixé vers l’extérieur. Elle a géré le dernier tour de garde, pendant que tu dors tranquillement - plus ou moins. Pour l’instant, le manque ne se fait pas sentir - pas encore du moins. Mais autant y remédier avant qu’il n’apparaisse. Alors c’est sans réelle douceur qu’elle te réveille à ton tour - ah on est loin, bien loin de la gamine qui sourit à tout, qui tente de paraître plus cool qu’elle ne l’est réellement.

On a besoin de bouffe et d’eau potable. Et de tout ce qui peut être utile - un ouvre-boite, un briquet, des allumettes. Avec ce qu’on a, on va pas tenir bien longtemps.

Et elle se redresse.
Regarde aux alentours.

Garde ton talkie, on fouille les bâtiments. On s’éloigne pas trop l’une de l’autre, on communique régulièrement.

Elle inspire profondément, jetant un dernier coup d’œil à tes grenades. Et le bruit de celle que tu as lancé la veille revient dans sa mémoire - un miracle encore que personne ne soit venu les voir dans leur sommeil.

Et on reste discrètes.

Elle te tapote l’épaule.

(Lux et Dainty se déplacent)

La nuit avait lavé tous les restes d’incrédulité et de scepticisme de Lux. Et si la veille, dans le fond, elle pensait encore à une blague, et que tout à coup Kharon ou un de ces autres profs tarés allaient sortir d’un bosquet et les féliciter d’avoir survécu une journée sur une île, aujourd’hui, elle avait pris conscience de la réalité de l’absurde. Le bruit de l’explosion, les habitations désaffectées au loin, leur sommeil léger et fébrile, qu’elles avaient partagé en tours de garde, avaient fini de la convaincre.

Paradoxalement, c’est là que Lux semblait se détendre, et que sa déception passée s’effaça au profit de son caractère naturel, adaptatif et opportuniste.
Elle n’avait pas proposé à Dainty de partager ses armes. Tout d’abord, parce qu’en observant son corps étonnamment athlétique, sa détermination, elle était sûre qu’il valait mieux la laisser aux rênes. Et bien sûr parce que, au moment où il faudrait fuir, elle aurait de meilleures chances sans cinq ou dix kilos supplémentaires sur les bras.

« Je te parie que Spray a déjà clamsé. Tombée d’un arbre ou de déshydratation d’avoir bu de l’eau de mer. »

D'un regard en coin, elle guette une réaction de sa binôme. A quoi pensait-elle ? Se laissait-elle aller à une mélancolie faiblarde, à penser à sa petite suiveuse rousse, à ses deux potes ? Elle-même s’interdit de n’accorder ne serait-ce qu’une pensée à celles et ceux qu’elles risqueraient de croiser.

La dame de coeur en main, elle la sépare de ses congénères, la pose sur le devant du paquet de cartes. Ostracisée et livrée à elle-même, c’est pas comme si Dainty n’en avait pas l’habitude. Elle allait s'en sortir, comme d'habitude. Une contre tous, elle les prenait tous, avec ce mental qui jamais ne s'était laissé ramollir par la bienveillance ou la critique. Dainty dans un long monologue depuis si longtemps, supplantant tous les autres sur scène, résistant aux huées, carburant aux applaudissements.
Assise aux premières loges, Lux avait presque hâte de la voir en spectacle. Elle avait misé gros sur la word, et elle louait une partie de sa chance.

Un seul L pas vrai? C’est pas pour toi ça, t’as jamais voulu devenir L. Mais t’as pas le choix pas vrai? Serre les mains presque en sueur sur l’arme et hoche la tête face à l’autre garçon. Okay. Tu peux faire ça, t’as qu’à l’écouter, sa douce voix qui te dit avec intérêt et patience que tout ira bien. Tu veux bien y croire.

Enserre sa main dans la tienne, t’as pas le profil du survivant mais tu sais parler pour survivre, pas vrai Jinx que tu vas survivre.

«Tu as raison.»

Raison sur tout. Et quand il te tire à l’ombre, dévoile ses notes tu peux pas t’empêcher de rire. Un rire franc, un vrai. T’avais peur de perdre, de t’enfoncer dans l’océan et de te noyer pour dire que ce serait la chose la plus simple à faire. T’as encore ce coeur qui bat à tout rompre.

«On a pas le choix de toute façon.» Mais tu t’occuperas de tuer Saga, toi tu tenteras de discuter jusqu’à ce qu’on te tire entre les deux yeux. Pas vrai? Ou tu as déjà changé d’avis?

«Si tu sais quels sont les points forts de chacun, tu sais qui on doit fuir à quel moment.» Hoche la tête, plus pour te convaincre toi même. «On reste ici pour le moment, je doute que quelqu’un vienne jusqu’à la plage.» Fouille ses yeux comme pour être sûr que le plan est accepté.

Tu fermes pas les yeux un seul instant cette nuit là.

***

Pas de manque d’énergie évident au soleil levant, une nuit entière à se questionner sur ses choix. Qui se trouvent sur l’île? Qui est-ce que tu aurais la détermination de tuer? Les bras ballants contre l’arbre, le visage de Spray qui ne semble pas vouloir s’effacer, impossible de lui mettre une balle dans le corps.
Un regard vers Saga, il est si déterminé que tu es presque terrifié. Il se débarrassera de toi dès qu’il en aura occasion? Peu sûr de la formulation, question ou affirmation, tu sauras pas le faire changer d’avis.
Saute sur tes pieds, aucune envie de rester là encore plus que nécessaire. Tends la main vers Saga avec un petit sourire qui se veut encore encourageant même si les cernes s’étalent sous tes yeux.

«Il est temps qu’on se mette en marche vers la montagne. Comme on a dit. Rester ici serait un danger monstre.»

Mais rencontrer qui que ce soit serait un danger monstre. T’es presque trop silencieux, venant de toi c’est tout bonnement terrifiant.

Les gens t’aiment non? Plus qu’ils t’aiment bien. Ils ne pourront pas se débarrasser de toi.

Pas vrai?

La nuit tombe. Saga s'allonge et réfléchit. Est-ce qu'ils devraient vraiment se faire confiance ? Est-ce qu'il se réveillera le lendemain ? Il se fait la remarque que si Jinx lui voulait du mal, il n'aurait pas attendu. Ou peut-être qu'il attendrait le bon moment... Lentement, le sommeil prend le dessus. Une nuit sans rêve.

Le soleil le réveille, et il passe la main dans ses cheveux pour écarter les mèches qui couvrent ses yeux. Il repense à ses notes, à Jinx, à toutes les informations ingurgitées hier. L. Le drapeau. Survivre à tout prix. Il sourit doucement. A tout prix...

Levé, prêt à tout, il prend la main que son partenaire lui tend.

- Allons-y.

Il ne rajoute rien, parce qu'il n'y a rien à rajouter. Mieux vaut éviter les longs discours, quand on a des choses à cacher.

Tu as passé une partie de la nuit à contempler les crépitements des braises et les fragments d'étoiles. A guetté quand le bruit de la chouette ou le craquement d'une branche deviendrait une menace humaine. Allongée sur le sol, tu te souviens de ses siestes sur le sol carrelé et froid du salon durant les étés brûlants. Il y a toujours la peur et en même temps un vide cotonneux comme si plus rien ne comptait. Puisqu’il faut mourir. On meurt tous un jour. Tu t'es noyée dans des rêves sans songe à souhaiter la caresse de l'aube derrière les rideaux de ta chambre avec Pure et Spray. Mais ici, entre chien et loup, il n’y a que l'herbe humide de rosée et le bitume en ruine.

Tu as l’habitude de te lever avant l’aurore. Instinctivement tu as fait des échauffements de pointes puis regardé la carte alors que Nihil se réveille boudeuse. T’étouffes un sourire parce que ça te rappelle Pure. Puis ton cœur se serre de son absence. Tu grignotes un biscuit. Juste un. Merci ces années troublées sur ton alimentation, tu as les reins pour résister avec peu dans l’estomac comme tu sais que ne plus avoir de provisions est l’une de vos épées de Damoclès.

Nihil t’ignore, s’affaire avec méthode et marmonne un ordre quand tu t’approches. T’as l’impression d’être de trop, un poids lourd avec ta cuillère d’argent mais t’effaces ta culpabilité derrière un hochement de tête une fois que tu as compris ses intentions.

« Je vais regarder les bâtiments voir si on trouve pas aussi des vivres ou un point d’eau en plus...Peut-être qu’ils auront laissé de l’argenterie avec une pelle à gâteau. »

Ton rire a un goût de cendre. T’es morte de trouille.

« On reste en contact, hein ? » t’ajoute en agitant le talkie-walkie.

Puis tu pars fouiller les vieilles bâtisses, devenues tristement banales dans le jour. Tu trouves pas de couteau de cuisine pour te défendre mais tu tires le jackpot avec un vieux bidon de lait pas rouillé. Récipient parfait pour de l’eau. C’est quand t’arrives vers les champs en friche que tu trouves une bouteille à l’étiquette abîmée, dans un hangar au toit effondré, qui pourrait être de l’engrais que tu aperçois la rivière au loin.

« Nihil. J’ai peut-être trouvé ce qu’il te faut mais je vais aller vers la rivière pour des rations d’eau. Rejoins moi quand tu peux. »

Tu marches, cours presque vers ta destination non sans observer partout si il n’y a pas quelqu’un près à te flinguer à bonne distance, et arrives essoufflée au point d’eau. T'es en vie. Merci Seigneur. L'eau est belle. T’aurais presque envie de t’y baignais si la situation était pas aussi critique. C’est taré de s’être éloigné mais tu te dis que vous pouvez toujours communiquer par radio, qu’au pire t’as un bidon – lavé et rempli – à envoyer à la tête de celui qui voudra ta peau. Toujours mieux que ta cuillère.

Puis, tu repasses dans ta tête les différentes positions de systema apprises par Mello. T’as aucune chance mais tu te laisseras pas faire.

Leurs cours théoriques de survie leur ont suffi à préparer un petit feu de bois sommaire, et leurs vivres leur permettront peut-être de faire de la randonnée juste assez longtemps pour sortir de ces montagnes qui semblent infinies. Linda doit en plus porter sa tronçonneuse et cela limite la rapidité de leurs mouvements, sans parler de la capacité cardiaque de Near dans ces petits chemins escarpés qui montent.

Les dés du destin ne lui ont vraiment pas été favorables jusqu'à maintenant.
Linda est un amour, et il l'a toujours appréciée pour ça, mais ils se retrouvent dans une des seules situations où l'intelligence émotionnelle et l'empathie sont presque inutiles.

Si seulement il avait pu être en équipe avec un shape peut-être. Quelqu'un avec de bons réflexes. Quelqu'un qui n'aurait pas de pitié à utiliser une arme. Quelqu'un de complémentaire à lui.
Mello peut-être.

Mello qui le tuera sans doute sans aucun remords s'ils se croisaient.
Mais au moins peut-être sera-t-il clément et en fera-t-il une mort rapide et sans douleur.
Near s'en satisferait.

Le petit génie n'a pas fermé l'oeil de la nuit. Les bruits de la forêt, les craquements des arbres et de potentielles pattes d'animaux sur le sol, le souffle du vent et le lointain ressac de la mer l'ont gardé éveillé autant que ses réflexions incessantes.

Qu'aurait fait L ?

Il n'aurait tué que lorsqu'il se serait retrouvé acculé sans aucune autre solution.

Il faut fuir. Mais comment ?

Par la mer ? Probablement impossible. Personne ne pourrait faire équipe assez longtemps pour construire le moindre radeau qui permettrait de rejoindre les côtes autour, et ils ne savent même pas s'il y a des côtes dans les environs. La nature lui indique qu'ils ne sont pas dans des îles tropicales mais il n'a pas encore vu de vestiges humains pour mieux se situer. Et puis de toutes façons, même si par miracle ils parvenaient à s'enfuir par bateau, le collier exploserait probablement.

Trouver le fonctionnement du collier et tenter de les désactiver ? Compliqué, et risqué. Ils ne savent pas s'ils peuvent y toucher sans le faire exploser, et il ne compte pas essayer, il laisse ça à un autre crétin suicidaire. Et même s'ils trouvaient un moyen, il faudrait sans doute pour agir sur le fonctionnement des colliers avoir accès à un ordinateur, à internet, à l'électricité. Peut-être à la base dont les militaires ont parlé ?

Faire équipe avec d'autres orphelins, avec tous les orphelins, permettrait peut-être d'aller à la base en position de force et attaquer ceux qui s'y trouvent peut-être ?

Trop de probabilités, trop d'incertitudes.
Et à l'exception de Mello, les autres orphelins sont tous des imbéciles.

Sourcils froncés, il fait tourner ses cheveux entre ses doigts de façon tellement rapide et mécanique qu'il ne se rend pas compte que ça lui fait mal à l'épaule, aux tendons de l'avant bras, à la peau de ses phalanges, et que ça ne le détend absolument pas.

Le soleil s'est levé mais il est encore sous trop d'adrénaline pour ressentir la fatigue.

Soyons rationnels : il leur faut de l'eau, à manger, un lieu pour s'abriter et il lui faut une autre arme.

Après de longues heures de marche à travers les cailloux qui s'enfoncent dans la semelle de ses chaussures, après plusieurs piqûres de moustiques, de pauses pour reprendre leur souffle et de rationnement de leur eau, ils finissent par atteindre la fin de la zone montagneuse, et Linda aperçoit ce qui ressemble à des maisons.

S'y abriter ne sera une sécurité que de courte durée et Near le sait, mais avoir des murs autour de lui le fera se sentir moins vulnérable.

Hoche la tête à son attention. Resserres les lanières de ton sac à dos tandis que tu te met en route. Saga est derrière toi, les montagnes qui se dessinent peu loin, la destination de rêve. T’es pas bon à ça, déteste la forêt et pourtant.

‘-Tombée d’un arbre ou de déshydratation d’avoir bu de l’eau de mer.’

Relève la tête quand t’entends une voix. Écureuil effrayé tu tournes la tête vers ton partenaire qui secoue la tête.

Pas d’amitié. Pas d’amitié. Tu reconnais, tu vois juste devant vous,

Dainty.
Lux.

Regarde de nouveau ton partenaire.
Saga hoche la tête.

En joue.

T’as les mains qui tremblent. Tu veux pas faire ça, tu peux pas faire ça, heureux de pas voir le visage de la personne sur laquelle tu vas tirer. C’est Lux, c’est Dainty, tu veux même pas savoir. Tu peux pas tirer sur la word, ton propre groupe, t’as un respect immense pour elle, une jalousie imperceptible. Tu met ton viseur sur la jolie blonde.

Les mains tremblent.
T’appuies sur la détente alors que les yeux se brouillent.

Tu pleures?
Lâche.
T’appuies une fois puis deux, et tu lâches pas la gâchette, comme si ça cachait la douleur.

Désolé.
Désolé d’être le premier à vouloir vous tuer.

Jamais plus tu te regarderas dans une glace.

Héhé héhéhé... Souris un peu ! Iel accepte de descendre du rocher pour s'étirer et observer plus sérieusement les alentours. On va fuir. A chaque fois, iel ne se bat pas, d'ailleurs iel tient à bout de bras son arme qui traîne dans la terre poussiéreuse - peu attentifve.

Faut qu'on dorme un peu, pis, demain à l'aube... On bouge ! Iel acquiesce et propose bien qu'il ne faudra pas compter sur ellui pour prendre des décisions tactiques.

-

La nuit passée, Smooth réveille Zygote à l'aube pour qu'ils bougent leurs fesses. Au loin, ils entendent un coup partir, sur l'île - Faudrait qu'on bouge non ?! Pour croiser le moins de gens possible, être toujours en mouvement.

Tout cela l'enchante bien.
Finies les inepties d'orphelins surdoués et de spécialités crétines. L assassiné, bon débarras. Enfin on allait comprendre ce qu'était la réelle puissance : sans détour, sans merci et sans pitié. La puissance cruelle et intolérable qui assassine les corps, bouffe les esprits et les écrase dans la démence.
Vivement la démence.
Alors le monde aurait le véritable successeur qu'il mérite.

Elle crache et de sa bouche s'expulse une mélasse épaisse et noire : ils ont dormi dans la terre, sur un tas brut de feuillage et de branches humides.
L'aube s'amorce à peine mais ils sont déjà en marche.

Du bout de ses mains crasses, elle sort une barre de céréales de son sac et en tend la moitié à son partenaire de crime.
« Veux ? »

Elle le regarde et ses lèvres délivrent un sourire aux crocs jaunes.
Il ne faudrait pas qu'il clamse. Pas tout de suite en tout cas.

BATTLE ROYALE ▬ Event n°2

Battle Royale vs everyone

Spray & Ephélide

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Battle Royale
vs everyone

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