BATTLE ROYALE ▬ Event n°2
Page 6 sur 6
Page 6 sur 6 • 1, 2, 3, 4, 5, 6
Messages : 98
Luxons : 122
Autres comptes : Angel
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Mer 7 Juil 2021 - 16:03.
Jinx le serre dans ses bras.
Il déteste le contact physique, il a toujours détesté qu'on le touche sans prévenir, qu'on rentre dans sa zone personnelle sans permission.
Pas le temps pour le sentimentalisme. Son cerveau lui impose ce mantra depuis le début de ce cauchemar. Mais ce contact imprévu le rattache soudain à une réalité qu'il ne voulait pas voir et concrétise tout ce qu'ils viennent de vivre.
–continue comme ça, et fais de ton mieux, ça vaut la peine. moi je suis juste ici pour la violence.
La voix étrange de Blythe lui revient alors qu'il avait essayé de l'occulter. Elle semblait souffrir et s'amuser en même temps. L'expression surprise et innocente de Linda lui revint aussi comme un tsunami. Blythe qui lui tire dessus avec une euphorie assumée, sans aucun regret. Il ressent un mélange de mépris et de colère, c'est difficile à décrire. Il la déteste, mais il ne voulait pas entendre ses dernières paroles.
– Ne fais confiance à personne.
Hammer aurait dû s'éloigner d'elle depuis le début. Imbécile. Il n'a pas eu de chance.
Near n'a même pas le temps de lui dire quoi que ce soit, ni encouragements ni conseil, il ouvre la bouche mais il entend Hammer prononcer quelques mots qu'il ne distingue pas à la brune et le bruit de l'explosion, sourd et glauque, coupe court à la communication.
Les hauts parleurs annoncent leur décès dans la bonne humeur.
Near a vu et entendu mourir trois camarades.
Pas de sentimentalisme.
"Je suis content de te voir en vie."
Il ne devrait pas lui faire confiance, mais il n'en a pas la force.
Un petit coup d'épaule pour repousser Jinx sans animosité, le corps tendu, le cerveau épuisé, Near se rend compte que toute l'énergie qu'il lui reste est concentrée sur sa tentative de fuir la moindre émotion. Négative ou positive.
Ils n'ont pas le temps.
– Ne fais confiance à personne.
Hammer a raison, mais sans doute que la fatigue le rend plus conciliant, moins concentré. Mais son instinct lui dit que Jinx ne le trahira pas.
Son talkie walkie capte une nouvelle fréquence, c'est Mello. Si l'espoir s'immisce en lui un court instant, comme une bouffée de chaleur, son expression s'assombrit de minute en minute. Quand il réalise que même ici, à la fin de tout, son rival n'acceptera jamais de faire équipe, il respire lentement, longuement, pose le talkie walkie par terre, s’asseoit à côté, met la tête contre son genou replié et fixe devant lui sans rien dire pendant de longues minutes.
Pas de sentimentalisme, pas d'émotions.
Ils vont devoir trouver une autre solution.
Saga propose une idée, puis une autre, Jinx veut une corde, Zygote est déterminé, et peut-être qu'avec un semblant d'équipe il pourra faire en sorte de survivre. Near prend encore quelques minutes pour intérioriser tout ce qu'il ressent et quand il y parvient, il ramasse son talkie walkie, son diapason, et se remet à bricoler avec Saga pour voir s'il est possible de brouiller les fréquences qui rattachent les colliers à la base et qui pourraient leur permettre de se déplacer dans des zones interdites sans exploser ; cela leur prend un certain temps, et quand ils y parviennent, Near est conscient de l'inconstance de leur réussite. Le risque d'explosion reste présent, comme une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, mais ils peuvent au moins tenter quelque chose.
Il note sur sa carte la fréquence du talkie walkie de Mello et de son binôme. Il voudrait le rappeler. Lui dire de ne pas (encore) faire quelque chose de stupide, lui dire de survivre. Lui ordonner de survivre.
Il regarde son équipe de fortune et il se dit qu'ils n'ont presque plus rien à perdre.
Messages : 59
Luxons : 100
Autres comptes : fallout
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Mer 7 Juil 2021 - 21:49.
Saga, silencieux, réfléchit à comment tourner tout ça à son avantage. Jinx est une proie facile. Near est une petite créature fourbe, mais pas une menace non plus. Quand à Zygote... S'il devait l'affronter, il jouerait sur ses sentiments. Mais est-ce vraiment un avantage ? Quel est l'intérêt de deviser sur le meurtre de ses compagnons quand tant de variables pourraient les tuer à sa place ? Et puis, ne sont-ils pas plus utiles en vie ?
C'est vrai, ça. Les capacités d'analyse d'un riddle spécialisé dans la logique pourraient jouer en leur faveur, la loyauté d'un grand frère en position d'incertitude n'est pas à négliger, et Jinx ? Même instable, il attire la compassion. Comme un chien fidèle qui mord parce qu'il veut protéger son maître.
Bien sûr, Saga ne se demande pas ce qu'il a d'utile lui-même : c'est évident, non ? Ou peut-être qu'il doit se convaincre que ça l'est, pour continuer d'avancer sans craindre ni la mort ni le sang. Il est celui qui tourne les règles à son avantage, froidement et platement, comme il l'a toujours fait. Et quand les règles sociales n'ont plus leur place : il ne reste que les règles du jeu. Survivre à tout prix.
Alors il se garde bien de rassurer Jinx. Qu'il reste un élément instable et armé. Il ne se gêne pas pour adresser une ombre de sourire au nouveau duo, aux intentions tues. Qu'ils restent le rat et le traître à ses yeux. Cette alliance le servira autant qu'elle le peut. Il s'assied sur un rocher, le dos voûté, la joue dans la main, et il observe la scène.
Oui, cette alliance sera ce qu'elle veut à ses yeux : utile. Elle le serait plus si elle était plus peuplée, et Near le précède dans cette réflexion (ce n'est pas pour rien que sa simple existence le contrarie, après tout) en contactant un nouveau talkie-walkie.
Mello.
Que penser de Mello ? Saga s'est toujours bien arrangé pour l'éviter à l'orphelinat jusque là. Il ne l'estime pas, comme tous ces gens qui mettent à mal le masque qu'il porte sans s'en rendre compte – et quelque part, il n'est pas surpris d'assister à cette conversation où il a les yeux plus gros que le ventre. Venir désarmés, quand ils ne savent même pas si le trajet pour les rejoindre serait sécurisé ? Ce n'est pas faisable. Quelqu'un pourrait récupérer leurs armes derrière, et les retourner contre eux tous. Peut-être que le boomerang finirait par toucher une nuque ; peut-être que le fusil d'assaut finirait par cribler un corps.
Il encaisse mieux les doutes sur son attitude que son binôme attitré, qui continue de récolter les graines qu'il a semé en le poussant à attaquer. Pour Saga, le plus embêtant est de ne pas pouvoir assumer pleinement cette attaque stérile – ils ont tiré en premier, oui, et pour quoi ? Mais il fait une note mentale : Mello, ou quelqu'un dans son équipe, a semé la peur autour d'eux, autour du chant du cygne de Dainty. Lux ? Sa mort n'a toujours pas été annoncée...
- Near ? J'ai quelque chose en tête.
Ces colliers sont en effet problématiques – quand bien même il arriverait à tous les tuer, qu'est-ce qui empêcherait les organisateurs de lui faire sauter la tête malgré tout ? Et s'il arrivait à fuir, à survivre seul, combien de temps avant que cette chose s'active sans qu'il ne puisse rien y faire ? Etrangement, c'est une réflexion malsaine qui l'amène à sa proposition. Si Mello, ce Mello, a réussi à les désamorcer avec son groupe, qu'est-ce qui les empêche de trouver une solution proportionnelle ?
Sans se rendre compte qu'il mord bien plus à l'hameçon du travail en équipe qu'il ne l'avait prévu initialement, il engage la conversation avec ce garçon qu'il méprise pourtant tellement. Il s'expose doucement à travers sa collaboration, profitant (comme toujours) que les esprits soient abattus pour laisser aller sa voix qui porte en hypothèses et considérations.
Chacun décide de suivre sa voie. Near s'occupe des colliers. Zygote construira ce qu'il peut. Jinx fera ce qu'il a à faire avec sa corde. Et lui ? Lui, il ne compte pas repartir les mains vides. Après avoir trouvé un cocotier, il lance son boomerang dans l'espoir d'en faire tomber un fruit – le goût doucereux de l'eau de coco et de sa chair l'enchante déjà, alors qu'il récupère son arme, puis la noix de coco tombée à terre.
Il reviendra pour signaler sa trouvaille, avec une lueur dans les yeux qui était éteinte jusqu'alors. Saga n'aura jamais perdu sa détermination. Il finira cette aventure en beauté, puisqu'il faut bien la finir maintenant.
C'est vrai, ça. Les capacités d'analyse d'un riddle spécialisé dans la logique pourraient jouer en leur faveur, la loyauté d'un grand frère en position d'incertitude n'est pas à négliger, et Jinx ? Même instable, il attire la compassion. Comme un chien fidèle qui mord parce qu'il veut protéger son maître.
Bien sûr, Saga ne se demande pas ce qu'il a d'utile lui-même : c'est évident, non ? Ou peut-être qu'il doit se convaincre que ça l'est, pour continuer d'avancer sans craindre ni la mort ni le sang. Il est celui qui tourne les règles à son avantage, froidement et platement, comme il l'a toujours fait. Et quand les règles sociales n'ont plus leur place : il ne reste que les règles du jeu. Survivre à tout prix.
Alors il se garde bien de rassurer Jinx. Qu'il reste un élément instable et armé. Il ne se gêne pas pour adresser une ombre de sourire au nouveau duo, aux intentions tues. Qu'ils restent le rat et le traître à ses yeux. Cette alliance le servira autant qu'elle le peut. Il s'assied sur un rocher, le dos voûté, la joue dans la main, et il observe la scène.
Oui, cette alliance sera ce qu'elle veut à ses yeux : utile. Elle le serait plus si elle était plus peuplée, et Near le précède dans cette réflexion (ce n'est pas pour rien que sa simple existence le contrarie, après tout) en contactant un nouveau talkie-walkie.
Mello.
Que penser de Mello ? Saga s'est toujours bien arrangé pour l'éviter à l'orphelinat jusque là. Il ne l'estime pas, comme tous ces gens qui mettent à mal le masque qu'il porte sans s'en rendre compte – et quelque part, il n'est pas surpris d'assister à cette conversation où il a les yeux plus gros que le ventre. Venir désarmés, quand ils ne savent même pas si le trajet pour les rejoindre serait sécurisé ? Ce n'est pas faisable. Quelqu'un pourrait récupérer leurs armes derrière, et les retourner contre eux tous. Peut-être que le boomerang finirait par toucher une nuque ; peut-être que le fusil d'assaut finirait par cribler un corps.
Il encaisse mieux les doutes sur son attitude que son binôme attitré, qui continue de récolter les graines qu'il a semé en le poussant à attaquer. Pour Saga, le plus embêtant est de ne pas pouvoir assumer pleinement cette attaque stérile – ils ont tiré en premier, oui, et pour quoi ? Mais il fait une note mentale : Mello, ou quelqu'un dans son équipe, a semé la peur autour d'eux, autour du chant du cygne de Dainty. Lux ? Sa mort n'a toujours pas été annoncée...
- Near ? J'ai quelque chose en tête.
Ces colliers sont en effet problématiques – quand bien même il arriverait à tous les tuer, qu'est-ce qui empêcherait les organisateurs de lui faire sauter la tête malgré tout ? Et s'il arrivait à fuir, à survivre seul, combien de temps avant que cette chose s'active sans qu'il ne puisse rien y faire ? Etrangement, c'est une réflexion malsaine qui l'amène à sa proposition. Si Mello, ce Mello, a réussi à les désamorcer avec son groupe, qu'est-ce qui les empêche de trouver une solution proportionnelle ?
Sans se rendre compte qu'il mord bien plus à l'hameçon du travail en équipe qu'il ne l'avait prévu initialement, il engage la conversation avec ce garçon qu'il méprise pourtant tellement. Il s'expose doucement à travers sa collaboration, profitant (comme toujours) que les esprits soient abattus pour laisser aller sa voix qui porte en hypothèses et considérations.
Chacun décide de suivre sa voie. Near s'occupe des colliers. Zygote construira ce qu'il peut. Jinx fera ce qu'il a à faire avec sa corde. Et lui ? Lui, il ne compte pas repartir les mains vides. Après avoir trouvé un cocotier, il lance son boomerang dans l'espoir d'en faire tomber un fruit – le goût doucereux de l'eau de coco et de sa chair l'enchante déjà, alors qu'il récupère son arme, puis la noix de coco tombée à terre.
Il reviendra pour signaler sa trouvaille, avec une lueur dans les yeux qui était éteinte jusqu'alors. Saga n'aura jamais perdu sa détermination. Il finira cette aventure en beauté, puisqu'il faut bien la finir maintenant.
Messages : 61
Luxons : 83
Autres comptes : citronnelle
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Jeu 8 Juil 2021 - 12:27.
Ils avancent vers nul part.
Le sol crisse sous leurs chaussures moisies et crasses. Héphaïstos fulmine comme une bête terrible prisonnière de l'immensité insulaire qui se déploie en boucle. Les crocs acides grincent et les poings se décolorent tant les mains tremblent.
Elle a aidé Mello (dans quel but puisqu'ils ne se sont pas emparé du drapeau). Elle a protégé Lux (mais pour combien de temps encore). Elle a retrouvé Nihil (et l'a perdu à jamais).
La marche funeste est sempiternelle : est-ce qu'ils ne tournent pas en rond comme des damnés ? Parfois l'air marin vient délier quelque chose dans l'atmosphère, mais rien n'apaise la rage dans l'estomac grondant d'Héphaïstos.
En arrière, elle entend la respiration crue de Nihil. Elles n'ont prononcé aucune parole à leurs retrouvailles : il avait fallu remettre les corps esseulés en mouvement.
Ils ont un plan, Mello traçant en éclaireur au travers de l'horizon. Dans les décombres d'une vieille installation miteuse, ils s'emparent d'engrais. L'arrêt pour que Nihil et Hephaïstos inspectent les colliers de Dainty et Smooth. Les mots échangés sont purement techniques : sous les ongles de la plus âgée, le sang noir, sale n'est pas parti.
Les colliers se désamorcent et Héphaïstos a un ricanement terrible.
Maintenant il faut du sang.
Le sol crisse sous leurs chaussures moisies et crasses. Héphaïstos fulmine comme une bête terrible prisonnière de l'immensité insulaire qui se déploie en boucle. Les crocs acides grincent et les poings se décolorent tant les mains tremblent.
Elle a aidé Mello (dans quel but puisqu'ils ne se sont pas emparé du drapeau). Elle a protégé Lux (mais pour combien de temps encore). Elle a retrouvé Nihil (et l'a perdu à jamais).
La marche funeste est sempiternelle : est-ce qu'ils ne tournent pas en rond comme des damnés ? Parfois l'air marin vient délier quelque chose dans l'atmosphère, mais rien n'apaise la rage dans l'estomac grondant d'Héphaïstos.
En arrière, elle entend la respiration crue de Nihil. Elles n'ont prononcé aucune parole à leurs retrouvailles : il avait fallu remettre les corps esseulés en mouvement.
Ils ont un plan, Mello traçant en éclaireur au travers de l'horizon. Dans les décombres d'une vieille installation miteuse, ils s'emparent d'engrais. L'arrêt pour que Nihil et Hephaïstos inspectent les colliers de Dainty et Smooth. Les mots échangés sont purement techniques : sous les ongles de la plus âgée, le sang noir, sale n'est pas parti.
Les colliers se désamorcent et Héphaïstos a un ricanement terrible.
Maintenant il faut du sang.
- Spoiler:
- Mello, Lux, Nihil et Héphaïstos se déplacent. Ils ont désamorcé leurs colliers.
Messages : 92
Luxons : 124
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Jeu 8 Juil 2021 - 18:32.
Tchak. Tchak. Tchak.
La hache fendait l’air avec régularité, entamant l’écorce tendre d’un arbre, encore et encore, dans un mouvement répétitif et lassant. La sueur ruisselait sur sa peau dans la moiteur environnante, laissant l’épiderme frémissant de celui qui, fourbu déjà, répétait ses gammes inlassablement.
Tchak. Tchak. Tchak.
Les premiers mouvements avaient été irréguliers, lourds, mal-calculés. Puis Zygote avait pris le pli, trouvant le rythme qui lui convenait pour abattre le travail qu’on lui avait confié. Lentement, persévérant dans la douleur de ses muscles surmenés, il émoussait le tranchant de cette arme qui n’avait fait couler aucun sang.
Tchak. Tchak. Tchak.
Pourtant habitué au dur labeur de la ferme, au travail ingrat du curage des logettes et autre boxes, il mettait son corps au supplice sans se plaindre, découvrant l’existence de muscles qu’il n’avait jusqu’alors, certainement jamais utilisé.
Tchak. Tchak. Tchak.
Un dernier arbre, encore, pour le mât. Il fallait se hâter, ne pas ralentir, ne pas abandonner malgré la langueur qui tentait de s’emparer de lui. Son esprit était vide de toute pensée cohérente. Il avait pleuré ses pertes, dégouté par le genre humain et toute la cruauté dont il pouvait faire preuve.
En trois jours, peut-être quatre, l’expert avait maigri. Incapable de se nourrir régulièrement et correctement, apathique depuis l’annonce de la mort de Smooth, la faim ne semblait plus capable de l’atteindre. La pointe de ses omoplates saillait dans son dos rougis par le soleil. Il avait depuis longtemps jeté son t-shirt puant qui lui collait à la peau, s’exposant sans pudeur et sans même y pensée, à la vue de ses camarades.
Tchak. Tchak. Tchak.
Un crissement puis l’arbre qui gémissait dans sa dernière chute. Un craquement sec, le dernier, alors qu’il s’effondrait sur le sol, cadavre de vie et de verdure. Quelque part, le cœur de Zygote saignait de ce spectacle désolant.
Mais il n’avait pas le choix.
Ils n’avaient pas le choix.
Un travail d’équipe, chacun à sa tâche et bientôt tous rassembler pour unir leurs efforts. Et le radeau fut assemblé, se dressant fièrement sur le sable chaud de cette plage que Smooth voulait fouler de ses pieds.
La mise à l’eau, comme l’accomplissement de leur vie, le rassemblement de tous leurs espoirs. Une pensée pour Nihil qu’il laissait derrière lui malgré une volonté farouche de courir après elle. Pour la serrer dans ses bras, une dernière fois…
Soudain les cris, les ordres, les détonations.
Il n’avait pas même eu besoin de réfléchir, son corps s’était jeté devant – sur – celui de Jinx , déjà blessé. Dans leur course contre la mort, ils avaient eu la chance de survivre. Et dans cette pluie de balles qui jouait une mélodie nouvelle, assourdissante, il cessa de respirer.
Un instant. Un infime instant.
Jusqu’à ce que la douleur, vive, soudaine, ne le surprenne et ne lui arrache un cri de terreur, vite étouffer dans leurs vêtements.
Le sang épais poissa rapidement son pantalon alors qu’il se recroquevillait contre le bois du radeau. Il lui fallut un certain temps pour parvenir à se redresser et à déchirer le tissu pour évaluer la gravité des dégâts.
Touché à la cuisse, la balle n’était pas ressortie. Un soupir à fendre l’âme alors qu’il relevait le nez pour croiser le regard de Jinx. Il avait de la volonté et de la persévérance, mais il se sentait déjà faible et vaseux.
Il ne parviendrait pas, seul, à déloger le corps étranger de son membre blessé.
« S’il te plait… J’ai pas le courage... »
Il fallut serrer les dents, s’accrocher de toutes ses forces à ce qui l’entourait – Jinx, encore une fois, pardon Saga, pardon Near – pour ne pas s’effondrer.
Un peu de miel et un bandage plus tard, Zygote avait fini par se coucher sur l’écorce rugueuse qui lui servait de matelas.
Semi-conscient, délirant peut-être, son esprit était parti naviguer dans d’autres contrées. Il lui semblait avoir chanté à un moment. Dans un sommeil qui n’en était pas, il avait silencieusement appelé Nihil, Zadig, Angel et Spray. D’autres peut-être, ceux qui lui tenaient à cœur, qui constituaient ce qu’il appelait sa « famille ».
Et puis, quand il avait rouvert les yeux, ce fut pour voir la ligne claire d’une autre terre que celle qu’ils avaient quitté.
Et dans son cœur fatigué, chanta l’espoir de jours plus beaux. De jours meilleurs.
Ils avaient survécu à l’horreur.
Ils survivraient à cette épreuve.
Ensemble.
La hache fendait l’air avec régularité, entamant l’écorce tendre d’un arbre, encore et encore, dans un mouvement répétitif et lassant. La sueur ruisselait sur sa peau dans la moiteur environnante, laissant l’épiderme frémissant de celui qui, fourbu déjà, répétait ses gammes inlassablement.
Tchak. Tchak. Tchak.
Les premiers mouvements avaient été irréguliers, lourds, mal-calculés. Puis Zygote avait pris le pli, trouvant le rythme qui lui convenait pour abattre le travail qu’on lui avait confié. Lentement, persévérant dans la douleur de ses muscles surmenés, il émoussait le tranchant de cette arme qui n’avait fait couler aucun sang.
Tchak. Tchak. Tchak.
Pourtant habitué au dur labeur de la ferme, au travail ingrat du curage des logettes et autre boxes, il mettait son corps au supplice sans se plaindre, découvrant l’existence de muscles qu’il n’avait jusqu’alors, certainement jamais utilisé.
Tchak. Tchak. Tchak.
Un dernier arbre, encore, pour le mât. Il fallait se hâter, ne pas ralentir, ne pas abandonner malgré la langueur qui tentait de s’emparer de lui. Son esprit était vide de toute pensée cohérente. Il avait pleuré ses pertes, dégouté par le genre humain et toute la cruauté dont il pouvait faire preuve.
En trois jours, peut-être quatre, l’expert avait maigri. Incapable de se nourrir régulièrement et correctement, apathique depuis l’annonce de la mort de Smooth, la faim ne semblait plus capable de l’atteindre. La pointe de ses omoplates saillait dans son dos rougis par le soleil. Il avait depuis longtemps jeté son t-shirt puant qui lui collait à la peau, s’exposant sans pudeur et sans même y pensée, à la vue de ses camarades.
Tchak. Tchak. Tchak.
Un crissement puis l’arbre qui gémissait dans sa dernière chute. Un craquement sec, le dernier, alors qu’il s’effondrait sur le sol, cadavre de vie et de verdure. Quelque part, le cœur de Zygote saignait de ce spectacle désolant.
Mais il n’avait pas le choix.
Ils n’avaient pas le choix.
Un travail d’équipe, chacun à sa tâche et bientôt tous rassembler pour unir leurs efforts. Et le radeau fut assemblé, se dressant fièrement sur le sable chaud de cette plage que Smooth voulait fouler de ses pieds.
La mise à l’eau, comme l’accomplissement de leur vie, le rassemblement de tous leurs espoirs. Une pensée pour Nihil qu’il laissait derrière lui malgré une volonté farouche de courir après elle. Pour la serrer dans ses bras, une dernière fois…
Soudain les cris, les ordres, les détonations.
Il n’avait pas même eu besoin de réfléchir, son corps s’était jeté devant – sur – celui de Jinx , déjà blessé. Dans leur course contre la mort, ils avaient eu la chance de survivre. Et dans cette pluie de balles qui jouait une mélodie nouvelle, assourdissante, il cessa de respirer.
Un instant. Un infime instant.
Jusqu’à ce que la douleur, vive, soudaine, ne le surprenne et ne lui arrache un cri de terreur, vite étouffer dans leurs vêtements.
Le sang épais poissa rapidement son pantalon alors qu’il se recroquevillait contre le bois du radeau. Il lui fallut un certain temps pour parvenir à se redresser et à déchirer le tissu pour évaluer la gravité des dégâts.
Touché à la cuisse, la balle n’était pas ressortie. Un soupir à fendre l’âme alors qu’il relevait le nez pour croiser le regard de Jinx. Il avait de la volonté et de la persévérance, mais il se sentait déjà faible et vaseux.
Il ne parviendrait pas, seul, à déloger le corps étranger de son membre blessé.
« S’il te plait… J’ai pas le courage... »
Il fallut serrer les dents, s’accrocher de toutes ses forces à ce qui l’entourait – Jinx, encore une fois, pardon Saga, pardon Near – pour ne pas s’effondrer.
Un peu de miel et un bandage plus tard, Zygote avait fini par se coucher sur l’écorce rugueuse qui lui servait de matelas.
Semi-conscient, délirant peut-être, son esprit était parti naviguer dans d’autres contrées. Il lui semblait avoir chanté à un moment. Dans un sommeil qui n’en était pas, il avait silencieusement appelé Nihil, Zadig, Angel et Spray. D’autres peut-être, ceux qui lui tenaient à cœur, qui constituaient ce qu’il appelait sa « famille ».
Et puis, quand il avait rouvert les yeux, ce fut pour voir la ligne claire d’une autre terre que celle qu’ils avaient quitté.
Et dans son cœur fatigué, chanta l’espoir de jours plus beaux. De jours meilleurs.
Ils avaient survécu à l’horreur.
Ils survivraient à cette épreuve.
Ensemble.
Event Battle Royal – ft Les dingues et les paumés
Messages : 58
Luxons : 92
Crédit avatar : mon talent conjugué à celui de Line ♥
Autres comptes : diana la princesse bien-pensante.
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Jeu 8 Juil 2021 - 21:54.
Durant quelques instants peut-être, Mihael croit qu'une trêve est possible –
qu'une trêve, rigoureusement cadrée et limitée par les conditions qu'il impose, pourrait leur être profitable, à toutes et tous.
L'échange, cependant, s'avère être un nouveau champ de bataille – la mésentente comme une fatalité fiévreuse et froide qui les emporte dans sa marche funèbre.
Amen.
C'est ce qu'il se dit en observant les morceaux éclatés de son talkie-walkie.
« Ainsi soit-il, répète-t-il en sa langue maternelle, en un souffle à peine audible. »
Et Mello avance. Il n'a pas besoin de donner quelque instruction que ce soit, il sait qu'elles suivront – sinon désireuses de le suivre lui, tout du moins animées par une même volonté. Pffft, songe-t-il alors qu'il se fraie un chemin jusqu'à une zone urbaine désaffectée, une trêve ? pour quoi faire, une trêve ? Cet espoir-là était mort-né. Condamné d'avance par l'objectif qu'il s'est fixé, et que Near aurait assurément désapprouvé.
Tandis que Nihil et Héphaïstos farfouillent les décombres, à la recherche des matériaux nécessaires à l'exécution de son plan, il tente quelques mouvements et enchaînements afin de se familiariser avec les mouhebong qu'il s'est empressé de réquisitionner. Après tout, s'il a une relative connaissance et maîtrise de la plupart des armes à feu, le blond se sent significativement plus en contrôle dans les combats au corps à corps.
(Quoique, dans
l'Absolu,
y'a-t-il encore besoin de contrôle ?)
Une fois que tout a été trouvé, il se joint au duo d'Experts – son ego ne veut pas admettre tout à fait que, dans ce qu'elles s'apprêtent à essayer, il ne leur sera d'aucune utilité. Fasciné par la précision agile de leurs gestes, par l'efficacité concise de leurs paroles, Mello les regarde traficoter et titiller les mécanismes des colliers qui n'ont plus de propriétaire. Et puis...
Et puis il sent quelque chose dans son propre pendentif s'enclencher, se déverrouiller–
il entend sa binôme ricaner–
il comprend aussitôt.
(Quelques jours lui auront suffi à apprendre à déchiffrer la forgeronne farouche dans le moindre de ses rires et soupirs. A comprendre cette nature véritablement brute – à respecter, même, l'authentique sauvagerie de ses comportements et pensées.)
Son cœur s'emballe – d'une main extatique, comme pris d'un délire, il retire son collier et le jette le plus loin qu'il peut ; après quoi il se tourne vers les deux filles, leur adressant un large sourire empreint d'une allégresse carnassière.
« Vous êtes, vraiment, des génies. »
Il pare ce dernier mot d'une vibration sardonique – pas parce qu'il raille leur intelligence, mais tout simplement parce que cette notion de génie, par laquelle on les a tant valorisés (dupés), lui paraît à présent si dérisoire.
Des génies ? pour quoi faire, des génies ? si c'est la barbarie, à la fin, qui triomphe ?
Amen.
Délivrés de ce joug qui menaçait à tout instant de leur exploser à la tronche, ils se dépêchent de préparer ce qui doit l'être. L'éternel second – qui ne l'est plus – s'étonne presque de constater la méthode avec laquelle sa fureur se déploie. Il rentre dans les quelques bâtiments qui tiennent encore debout, tant bien que mal – avec une brutalité méticuleuse il retourne étagères et placards, récupère un bon nombre de bouteilles d'alcool ; il revient auprès de ses camarades, arrache quelques bandes de tissu de ses vêtements...
Dans ses prunelles d'azur grandit
l'incendie.
qu'une trêve, rigoureusement cadrée et limitée par les conditions qu'il impose, pourrait leur être profitable, à toutes et tous.
L'échange, cependant, s'avère être un nouveau champ de bataille – la mésentente comme une fatalité fiévreuse et froide qui les emporte dans sa marche funèbre.
Amen.
C'est ce qu'il se dit en observant les morceaux éclatés de son talkie-walkie.
« Ainsi soit-il, répète-t-il en sa langue maternelle, en un souffle à peine audible. »
Et Mello avance. Il n'a pas besoin de donner quelque instruction que ce soit, il sait qu'elles suivront – sinon désireuses de le suivre lui, tout du moins animées par une même volonté. Pffft, songe-t-il alors qu'il se fraie un chemin jusqu'à une zone urbaine désaffectée, une trêve ? pour quoi faire, une trêve ? Cet espoir-là était mort-né. Condamné d'avance par l'objectif qu'il s'est fixé, et que Near aurait assurément désapprouvé.
Tandis que Nihil et Héphaïstos farfouillent les décombres, à la recherche des matériaux nécessaires à l'exécution de son plan, il tente quelques mouvements et enchaînements afin de se familiariser avec les mouhebong qu'il s'est empressé de réquisitionner. Après tout, s'il a une relative connaissance et maîtrise de la plupart des armes à feu, le blond se sent significativement plus en contrôle dans les combats au corps à corps.
(Quoique, dans
l'Absolu,
y'a-t-il encore besoin de contrôle ?)
Une fois que tout a été trouvé, il se joint au duo d'Experts – son ego ne veut pas admettre tout à fait que, dans ce qu'elles s'apprêtent à essayer, il ne leur sera d'aucune utilité. Fasciné par la précision agile de leurs gestes, par l'efficacité concise de leurs paroles, Mello les regarde traficoter et titiller les mécanismes des colliers qui n'ont plus de propriétaire. Et puis...
Et puis il sent quelque chose dans son propre pendentif s'enclencher, se déverrouiller–
il entend sa binôme ricaner–
il comprend aussitôt.
(Quelques jours lui auront suffi à apprendre à déchiffrer la forgeronne farouche dans le moindre de ses rires et soupirs. A comprendre cette nature véritablement brute – à respecter, même, l'authentique sauvagerie de ses comportements et pensées.)
Son cœur s'emballe – d'une main extatique, comme pris d'un délire, il retire son collier et le jette le plus loin qu'il peut ; après quoi il se tourne vers les deux filles, leur adressant un large sourire empreint d'une allégresse carnassière.
« Vous êtes, vraiment, des génies. »
Il pare ce dernier mot d'une vibration sardonique – pas parce qu'il raille leur intelligence, mais tout simplement parce que cette notion de génie, par laquelle on les a tant valorisés (dupés), lui paraît à présent si dérisoire.
Des génies ? pour quoi faire, des génies ? si c'est la barbarie, à la fin, qui triomphe ?
Amen.
Délivrés de ce joug qui menaçait à tout instant de leur exploser à la tronche, ils se dépêchent de préparer ce qui doit l'être. L'éternel second – qui ne l'est plus – s'étonne presque de constater la méthode avec laquelle sa fureur se déploie. Il rentre dans les quelques bâtiments qui tiennent encore debout, tant bien que mal – avec une brutalité méticuleuse il retourne étagères et placards, récupère un bon nombre de bouteilles d'alcool ; il revient auprès de ses camarades, arrache quelques bandes de tissu de ses vêtements...
Dans ses prunelles d'azur grandit
l'incendie.
- Spoiler:
- Suite à l'échange avec Near, Mello brise son talkie-walkie. Une fois les colliers désamorcés, il se débarrasse du sien, après quoi il trouve des bouteilles d'alcool tandis que Nihil et Héphaïstos trouvent de l'engrais.
Messages : 98
Luxons : 122
Autres comptes : Angel
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Ven 9 Juil 2021 - 1:07.
Il aurait dû se douter que trafiquer les fréquences des colliers aurait des répercussions.
Ils sont à peine assez loin du rivage que les militaires accourent et font feu, pour tenter de tuer dans l'oeuf leur tentative de fuite.
Il les fixe, le radeau tangue. Il n'essaye même pas de se protéger, de se cacher. Ils n'ont plus qu'à compter sur leur chance.
Les balles pleuvent, Zygote se précipite pour empêcher Jinx d'être tué. Saga échappe à l'assaut.
Near ressent soudain la fatigue accumulée, la faim, le stress, la peur.
La balle qui le traverse à l'épaule l'assomme. Trop de stimuli et trop de douleur.
Quand ils atteignent le sable des îles du sud est grâce aux efforts des trois autres, les militaires ne peuvent plus rien leur faire. Par dessus les pulsations de son coeur dans sa tête, il entend un déclic étrange dans son collier. Ils sont hors zone, les colliers ne captent plus rien, ils ne sont plus que des bouts de métal inoffensifs.
Ils se détachent tout seuls. (il n'est pas sûr que ce soit le fruit du travail de l'autre équipe. Il s'en doute un peu. Il espère.)
Near est couché dans le sable, ses vêtements autrefois blancs couverts de son sang et de celui de Linda.
Il ne sait pas pourquoi il s'est battu à ce point pour survivre.
Il respire lentement en fixant le ciel bleu.
Messages : 74
Luxons : 109
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Ven 9 Juil 2021 - 1:25.
Cette fois, les hauts parleurs s'allument brutalement et la voix qui en sort n'a plus du tout l'air amusé.
"Quand je pense qu'on vous a gentiment laissé une chance de vous en sortir en jouant le jeu correctement, voilà que vous voulez jouer aux plus malins...
A l'attention des petits génies qui ont désactivé les colliers... et à ceux qui ont eu l'idée idiote d'aller se cacher sur d'autres îles... si vous pensez que vous allez vous en sortir aussi facilement, ne vous faites pas trop d'illusions... Nous finirons bien par vous retrouver."
La voix semble peu sûre d'elle, cependant.
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Ven 9 Juil 2021 - 15:43.
Les colliers se détachent comme des corps tombant au sol sous les mains expertes de Hephaïstos et Nihil, et elle ne peut qu'éprouver une forme de soulagement incongrue en constatant que même dans la mort et le sang, sa compétence reste. Que si elle n'est plus là, ses mains continuent à s'agiter, dociles et déterminées. Que son esprit comprend toujours les termes techniques, reconstruit toujours les modélisations dans un coin de sa tête.
Hephaïstos ne parle pas sinon pour donner des instructions et comparer leurs réflexions dans l'évidence de leur binôme, et Nihil n'éprouve aucune amertume face à son silence froid — elle a l'acceptation lasse, la satisfaction de n'être accordée aucune pitié et traitée à la valeur d'un objet qu'on ne peut qu'utiliser jusqu'à l'usure.
Elle aussi ne se parlerait pas.
Il y a, dans ce travail appliqué, les joies simples de l'habitude, le plaisir de faire ce qu'elle a toujours fait avec talent et intelligence.
Mello les félicite — elle n'entend que le ton de la voix sans en comprendre les mots, trop occupée à se laisser envahir par le réconfort presque mathématique de voir ses réflexions prendre forme et confirmer son expertise. Rigoureuse parce qu'elle n'a plus rien d'autre, l'immuabilité de la méthode comme dernier rempart contre le gouffre béant qui se tord à ses pieds.
Une fois libérés de leurs colliers, Nihil ne bronche pas et continue de travailler — bête s'épuisant à la tâche sans dire un mot, elle récupère le sac d'engrais qu'elles ont trouvé un peu plus tôt. Les cristaux sont étincelants d'une blancheur translucide entre ses mains sales, et Nihil ne peut s'empêcher de souffler devant la bêtise de ceux qui ont crû bon de la laisser, elle, sur une île avec du nitrate d'ammonium. Une erreur qui coûtera cher, elle pense. Comme rassembler Mello, Hephaïstos et elle. Comme penser que la révolte ne grondait pas continuellement au fond, tout au fond, qu'ils n'étaient pas des brasiers prêts à s'enflammer — que la rage n'allait pas les prendre à la gorge.
En puisant à pleines mains la mane providentielle, Nihil s'efforce de calculer les proportions : 95% de nitrate d'ammonium pour 5% d'essence. Elle jauge le baril vide où elle verse complètement les granulés cristallins, et ajoute le restant d'essence qu'elle n'a pas transformé en napalm. Le processus la satisfait comme la promesse d'une destruction future et inévitable — quelques heures pour que le nitrate s'imbibe d'essence, le temps pour elle de réfléchir à un détonateur, et peut-être convaincre Hephaïstos de lui constituer un minuteur.
En attendant, ses cheveux enfin détachés, Nihil trempe ses flèches dans le napalm substance noire et visqueuse qui s'accroche à la surface longiline avec entrain. Elle aperçoit Mello un peu plus loin, occupé à déchirer des bandes de tissu pour les imbiber d'alcool, et une vague de soulagement la prend en voyant ces yeux orageux et ce front plissé par la concentration.
Elle sent, en voyant M, que la vengeance sera à la hauteur de ses peines.
Que sa rage inextinguible trouvera dans le carnage qui approche de quoi se rassasier juste un peu.
Un bûcher pour les âmes errantes.
Hephaïstos ne parle pas sinon pour donner des instructions et comparer leurs réflexions dans l'évidence de leur binôme, et Nihil n'éprouve aucune amertume face à son silence froid — elle a l'acceptation lasse, la satisfaction de n'être accordée aucune pitié et traitée à la valeur d'un objet qu'on ne peut qu'utiliser jusqu'à l'usure.
Elle aussi ne se parlerait pas.
Il y a, dans ce travail appliqué, les joies simples de l'habitude, le plaisir de faire ce qu'elle a toujours fait avec talent et intelligence.
Mello les félicite — elle n'entend que le ton de la voix sans en comprendre les mots, trop occupée à se laisser envahir par le réconfort presque mathématique de voir ses réflexions prendre forme et confirmer son expertise. Rigoureuse parce qu'elle n'a plus rien d'autre, l'immuabilité de la méthode comme dernier rempart contre le gouffre béant qui se tord à ses pieds.
Une fois libérés de leurs colliers, Nihil ne bronche pas et continue de travailler — bête s'épuisant à la tâche sans dire un mot, elle récupère le sac d'engrais qu'elles ont trouvé un peu plus tôt. Les cristaux sont étincelants d'une blancheur translucide entre ses mains sales, et Nihil ne peut s'empêcher de souffler devant la bêtise de ceux qui ont crû bon de la laisser, elle, sur une île avec du nitrate d'ammonium. Une erreur qui coûtera cher, elle pense. Comme rassembler Mello, Hephaïstos et elle. Comme penser que la révolte ne grondait pas continuellement au fond, tout au fond, qu'ils n'étaient pas des brasiers prêts à s'enflammer — que la rage n'allait pas les prendre à la gorge.
En puisant à pleines mains la mane providentielle, Nihil s'efforce de calculer les proportions : 95% de nitrate d'ammonium pour 5% d'essence. Elle jauge le baril vide où elle verse complètement les granulés cristallins, et ajoute le restant d'essence qu'elle n'a pas transformé en napalm. Le processus la satisfait comme la promesse d'une destruction future et inévitable — quelques heures pour que le nitrate s'imbibe d'essence, le temps pour elle de réfléchir à un détonateur, et peut-être convaincre Hephaïstos de lui constituer un minuteur.
En attendant, ses cheveux enfin détachés, Nihil trempe ses flèches dans le napalm substance noire et visqueuse qui s'accroche à la surface longiline avec entrain. Elle aperçoit Mello un peu plus loin, occupé à déchirer des bandes de tissu pour les imbiber d'alcool, et une vague de soulagement la prend en voyant ces yeux orageux et ce front plissé par la concentration.
Elle sent, en voyant M, que la vengeance sera à la hauteur de ses peines.
Que sa rage inextinguible trouvera dans le carnage qui approche de quoi se rassasier juste un peu.
Un bûcher pour les âmes errantes.
- Spoiler:
- Nihil prépare des bombes artisanales avec l'engrais que Heph a trouvé et son essence.
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Ven 9 Juil 2021 - 16:49.
Vous allez y arriver.
T’avais oublié la sensation d’espoir depuis quelques jours, l’impression que tout le monde s’écroule sur toi, tu peux de nouveau croire en quelque chose apparemment, croire en eux déjà, aucun d’entre eux n’a tourné une arme les uns contre les autres. Aucun n’a tenté de mettre fin à ses jours.
Espoir. Espoir de voir quelque chose autre que ces foutus arbres pour les jours qui suivent entre et encore. Regarde avec une certaine amertume votre radeau, comme si vous alliez survivre à cette aventure.
Espoir encore. Vous allez survivre à cette aventure. Pousse le en mer en grognant tandis que les uns et les autres se mettent à la tâche pour partir au large. Votre mission est simple pour le moment. Atteindre les autres îles, hors de cette zone où vos colliers risquent d’exploser à la minute.
Il suffit d’une seconde d’inattention et t’as l’impression que le monde s’écroule de nouveau. Zygote tombe sur toi, sa tête qui s’enfonce dans ton épaule et tu laisses échapper un cri de douleur. Un regard vers vos autres partenaire, l’impression de nouveau qu’il y a trop de sang tandis que tu te bats pour continuer de faire avancer votre radeau.
«Saga?» Jette un regard à son attention mais l’autre est déjà penché sur Near et t’espères sincèrement que tout va bien.
Bile au fond de la gorge, débarrasse toi en urgence du sac a dos, grognant sur ton épaule tandis que tu te penches sur l’homme en face de toi, pousse une mèche de cheveux derrière son visage. Son sourire te glace le sang quand tu vois tout ce sang.
On ne se rend pas compte quand quelqu’un est aussi fin que lui, à la limite de chétif, on se rend pas compte à qeul point il y a du sang dans un corps humain.
« S’il te plait… J’ai pas le courage... »
Bile qui force encore dans ta gorge et tu te retiens pour ne pas régurgiter le peu qu’il y a encore dans ton estomac. Hoche la tête fébrilement après avoir voulu demande de l’aide à Saga. Mais il ne peut pas t’en offrir de l’aide, déjà occupé, penché sur Near.
«T’en fais pas, t’en fais pas Zygote, tout va bien je gère.» Tu gères rien du tout, rien du tout, t’as peur de lui faire mal mais t’as pas le choix. Trempe tes mains dans l’eau salée avant de regarder sa plaie avec un haut le coeur. «Je suis désolé, je suis désolé pour tout d’accord.» Mords toi les lèvres tandis que tu plonges tes mains pour récupérer la balle. Regarde le dans les yeux, incapable de regarder à ton travail, t’as envie de vomir encore plus fort mais c’est pour votre espoir tout ça, pour votre survie. Tu le vois tourner de l’oeil tandis que tu sors finalement la balle que tu jettes avec un petit cri. Pas le temps de tremper tes mains dans l’eau, t’attrapes le miel qu’il avait prévu pour toi et enroule sa cuisse du mieux que tu puisses toi et ton savoir bancal.
Claque un baiser rapide sur ses lèvres tandis que tu viens l’allonger sur le sol et bat toi avec l’eau de mer pour te débarrasser de tout ce sang sur tes mains, impossible de se défaire de ce que tu as sous les ongles. Une longue respiration, jette un regard vers Saga qui a lui aussi couché Near. Approche toi du plus jeune, zieute son visage pale et repousse les cheveux collés à son front dû à la transpiration.
Tous les deux semblent fatigués mais bien vivant, alors tu te laisses tomber de nouveau à côté de votre ridicule pale, parce qu’il faut bien aller quelque part.
«On a eu de la chance, pas vrai?»
Et t’attends simplement qu’il dise oui, que tout ira bien. Que maintenant vous n’avez plus qu’à trouver une nouvelle maison. Mais que quoiqu’il arrive. Quoiqu’il arrive tu t’occuperas de Spray.
T’avais oublié la sensation d’espoir depuis quelques jours, l’impression que tout le monde s’écroule sur toi, tu peux de nouveau croire en quelque chose apparemment, croire en eux déjà, aucun d’entre eux n’a tourné une arme les uns contre les autres. Aucun n’a tenté de mettre fin à ses jours.
Espoir. Espoir de voir quelque chose autre que ces foutus arbres pour les jours qui suivent entre et encore. Regarde avec une certaine amertume votre radeau, comme si vous alliez survivre à cette aventure.
Espoir encore. Vous allez survivre à cette aventure. Pousse le en mer en grognant tandis que les uns et les autres se mettent à la tâche pour partir au large. Votre mission est simple pour le moment. Atteindre les autres îles, hors de cette zone où vos colliers risquent d’exploser à la minute.
Il suffit d’une seconde d’inattention et t’as l’impression que le monde s’écroule de nouveau. Zygote tombe sur toi, sa tête qui s’enfonce dans ton épaule et tu laisses échapper un cri de douleur. Un regard vers vos autres partenaire, l’impression de nouveau qu’il y a trop de sang tandis que tu te bats pour continuer de faire avancer votre radeau.
«Saga?» Jette un regard à son attention mais l’autre est déjà penché sur Near et t’espères sincèrement que tout va bien.
Bile au fond de la gorge, débarrasse toi en urgence du sac a dos, grognant sur ton épaule tandis que tu te penches sur l’homme en face de toi, pousse une mèche de cheveux derrière son visage. Son sourire te glace le sang quand tu vois tout ce sang.
On ne se rend pas compte quand quelqu’un est aussi fin que lui, à la limite de chétif, on se rend pas compte à qeul point il y a du sang dans un corps humain.
« S’il te plait… J’ai pas le courage... »
Bile qui force encore dans ta gorge et tu te retiens pour ne pas régurgiter le peu qu’il y a encore dans ton estomac. Hoche la tête fébrilement après avoir voulu demande de l’aide à Saga. Mais il ne peut pas t’en offrir de l’aide, déjà occupé, penché sur Near.
«T’en fais pas, t’en fais pas Zygote, tout va bien je gère.» Tu gères rien du tout, rien du tout, t’as peur de lui faire mal mais t’as pas le choix. Trempe tes mains dans l’eau salée avant de regarder sa plaie avec un haut le coeur. «Je suis désolé, je suis désolé pour tout d’accord.» Mords toi les lèvres tandis que tu plonges tes mains pour récupérer la balle. Regarde le dans les yeux, incapable de regarder à ton travail, t’as envie de vomir encore plus fort mais c’est pour votre espoir tout ça, pour votre survie. Tu le vois tourner de l’oeil tandis que tu sors finalement la balle que tu jettes avec un petit cri. Pas le temps de tremper tes mains dans l’eau, t’attrapes le miel qu’il avait prévu pour toi et enroule sa cuisse du mieux que tu puisses toi et ton savoir bancal.
Claque un baiser rapide sur ses lèvres tandis que tu viens l’allonger sur le sol et bat toi avec l’eau de mer pour te débarrasser de tout ce sang sur tes mains, impossible de se défaire de ce que tu as sous les ongles. Une longue respiration, jette un regard vers Saga qui a lui aussi couché Near. Approche toi du plus jeune, zieute son visage pale et repousse les cheveux collés à son front dû à la transpiration.
Tous les deux semblent fatigués mais bien vivant, alors tu te laisses tomber de nouveau à côté de votre ridicule pale, parce qu’il faut bien aller quelque part.
«On a eu de la chance, pas vrai?»
Et t’attends simplement qu’il dise oui, que tout ira bien. Que maintenant vous n’avez plus qu’à trouver une nouvelle maison. Mais que quoiqu’il arrive. Quoiqu’il arrive tu t’occuperas de Spray.
Messages : 59
Luxons : 100
Autres comptes : fallout
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Ven 9 Juil 2021 - 21:34.
Cette fois la voix n'est plus si joyeuse. Cette fois, pas de « bisous » ou de « bon courage ». Sous les feuilles de cocotier que Saga tient pour les abriter du soleil et des regards, il laisse échapper un gloussement, englouti par le bruit des vagues. Ils n'ont plus de raison de s'inquiéter.
Ou presque.
Les militaires ont repéré leur petit radeau et s'en donnent à cœur joie pour teinter l'eau du lagon de leur sang. Saga ne s'inquiète pas d'être touché : il a appris, grâce à cette épreuve, qu'il est bien au dessus de tout ça. Au dessus de la mort. Pendant que Zygote bondit sur Jinx, il s'occupe de maintenir l'équilibre du radeau. Near est blessé.
Ah, pauvres et pitoyables mortels.
Une fois de plus, il devra être celui qui tend la main vers la plèbe, pour mieux la relever. Near n'a toujours aucune valeur à ses yeux, mais il serait mal vu de le laisser mourir – alors il coince les feuilles entre ses cuisses, et il se penche vers la petite chose blafarde. Une autre blessure à l'épaule... Saga lève les yeux au ciel, et reproduit les mêmes gestes que lorsqu'il était dans la caverne. Avec, peut-être, un peu moins de tendresse, cette fois.
Ils parviennent aux petites îles du sud, et étant le seul à être intact, sali seulement par le sang des blessés, il tire le radeau sur le sable pour éviter qu'il soit emporté par la première vague.
Il regarde le ciel, et sourit au soleil.
C'est une belle journée pour défier la mort.
Ou presque.
Les militaires ont repéré leur petit radeau et s'en donnent à cœur joie pour teinter l'eau du lagon de leur sang. Saga ne s'inquiète pas d'être touché : il a appris, grâce à cette épreuve, qu'il est bien au dessus de tout ça. Au dessus de la mort. Pendant que Zygote bondit sur Jinx, il s'occupe de maintenir l'équilibre du radeau. Near est blessé.
Ah, pauvres et pitoyables mortels.
Une fois de plus, il devra être celui qui tend la main vers la plèbe, pour mieux la relever. Near n'a toujours aucune valeur à ses yeux, mais il serait mal vu de le laisser mourir – alors il coince les feuilles entre ses cuisses, et il se penche vers la petite chose blafarde. Une autre blessure à l'épaule... Saga lève les yeux au ciel, et reproduit les mêmes gestes que lorsqu'il était dans la caverne. Avec, peut-être, un peu moins de tendresse, cette fois.
Ils parviennent aux petites îles du sud, et étant le seul à être intact, sali seulement par le sang des blessés, il tire le radeau sur le sable pour éviter qu'il soit emporté par la première vague.
Il regarde le ciel, et sourit au soleil.
C'est une belle journée pour défier la mort.
Messages : 133
Luxons : 152
Autres comptes : kama et prince
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Dim 11 Juil 2021 - 18:08.
La nuit est tombée.
Avec elle, l’obscurité les enveloppe comme un fil invisible. Reliés un à un entre eux, les quatre adolescents retiennent leur souffle, parlent en murmures, invoquent la chance et l’incendie dans leur ultime entreprise.
À Hephaïstos à laquelle elle doit sa vie, à Nihil qui avait failli la tuer et qui maintenant l’avait sauvée de son collier, à Mello qui commandite l’assaut à venir, elle a dédié son corps et son esprit entiers. Elle les suivra au bout du monde, les uzis de Dainty en main, comme un souvenir d’outre-tombe.
Que penserait la Word d’elle ? Raillerait-elle sa soumission, sa docilité, son manque de flamboyante habituelle ? Ou au contraire, serait-elle fière de ce plan, de ce qu’ils s’apprêtaient à commettre ?
Tout ça pour ça, pense-t-elle, avec ce sourire nerveux qui jamais ne la quittera, même s’ils parvenaient à s’enfuir de l’île. Tout ce qu’elle avait sacrifié au long de sa vie pour sa petite personne n’était rien par rapport à la grandeur de se sentir partie d’un organisme plus grand, plus fort, plus déterminé qu’elle.
Quand le bras de ce monstre frappera, sera-ce Nihil, Heph, Mello, elle ? Personne ne saura, mais ils seront tous les quatre, d’une force et d’une intelligence commune, mûs par la même volonté, celle de détruire.
L’heure de l’attaque approche. Se rappelant geste pour geste la façon dont Dainty avait manié ses armes, elle tire les cartes de sa poche et les laisse tomber au sol, se dépouillant de ce qui la ramenait au souvenir de la Lux d’avant. La lâcheté, la rationalité, la mesure, éparpillés dans l’herbe.
Le signe pour mener l'assaut retentit.
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Mar 13 Juil 2021 - 21:22.
La nuit arrive vite dans l’attente d’un carnage qui ne se laisse que trop désirer, les corps exsangues incapables désormais de se mettre au repos. Ils attendent. Ou peut-être qu’ils n’attendent pas, Nihil préparant avec minutie les dernières bombes rassemblées en un tas ordonné, s’assurant de la longueur des mèches, vérifiant les misérables boîtiers à détonation qu’elle a bricolé avec le peu de ressources et le peu de temps. Elle fronce des sourcils maculés de sueur et de terre sur un visage où l’enfance s’est étouffée, et elle laisse les fantasmes de vengeance et la présence des autres guider sa main. La même anticipation dans leurs gestes, leur respiration comme un unique souffle excité par un projet commun — le même battement sourd et rebelle d’un coeur qui se refuse à mourir.
Et comme Nihil a la rage froide, et le calcul de ses émotions trop grand et trop formel, sa vengeance se planifie pièce par pièce sous l’égide de M comme maître à ressentir. Elle a, maintenant, abandonné les artifices de l’identité pour se donner entière à cette destruction froide et méthodique qu’elle aime tant : elle met dans le nitrate d’ammonium et les restes d’essence le peu d’âme qui s’agite encore — elle coince ses rêves et son futur dans ces boitiers de fortune pour les réduire à néant totalement. Un aveu de sa défaite. Une confession finale, sur la corrosion de sa morale et l’impuissance de son humanité face à cette nuit qui ne finit pas et dont elle n’attend plus la fin.
Quand elle ressent plus qu’elle n’entend les mots de Mello, le souffle bref et amer de son camarade, Nihil se fond dans la respiration brutale du garçon. Sa main qui a trop tiré déjà son arc le tend encore, le mouvement maintenant si familier qu’il vient avec la facilité de ce souffle partagé — Nihil tire d’une main trop ferme et trop froide une dernière flèche enflammée.
Un cadeau pour les défunts. La seule chaleur qu’elle peut encore offrir.
C’est autant un aveu de sa faiblesse qu’une dernière tentative de retrouver une forme d’honneur, cette flèche qui vient se loger avec une précision aguerrie sur son objectif, et la mèche qui fait éclater une bombe, puis une autre. C’est un esprit trop avide de survie qui essaye encore de se convaincre qu’il a des raisons d’être, une ultime tentative pour apporter une conclusion à l’horreur.
Dans les yeux de Nihil qui voient la base s’embraser, le reflet des flammes qui lèchent joyeusement le camp n’apporte que nausée. Les plaisirs simples de la physique n’ont pas lieu d’être dans les mondes oubliés par le bon sens, alors il faut des satisfactions plus sombres qui n’en sont pas vraiment, des fantasmes de monstres en exil. C'est, au fond, l'application stricte et formelle d'une Justice qui se suffit à elle-même — la certitude ressentie jusqu'au sang que les abominations retournent toujours sur les lieux de leur création pour venir ronger les os de ceux qui les ont créé, connaissant trop bien les vices de leurs créateurs pour les avoir trop avalés recrachés.
La vengeance n'a, ici, pas de délicatesse ou de prétentions. C'est la sentence terrible d'un corps qui n'a plus rien d'Humain et se fait main armée parce qu'on l'a façonné ainsi.
Et comme Nihil a la rage froide, et le calcul de ses émotions trop grand et trop formel, sa vengeance se planifie pièce par pièce sous l’égide de M comme maître à ressentir. Elle a, maintenant, abandonné les artifices de l’identité pour se donner entière à cette destruction froide et méthodique qu’elle aime tant : elle met dans le nitrate d’ammonium et les restes d’essence le peu d’âme qui s’agite encore — elle coince ses rêves et son futur dans ces boitiers de fortune pour les réduire à néant totalement. Un aveu de sa défaite. Une confession finale, sur la corrosion de sa morale et l’impuissance de son humanité face à cette nuit qui ne finit pas et dont elle n’attend plus la fin.
Quand elle ressent plus qu’elle n’entend les mots de Mello, le souffle bref et amer de son camarade, Nihil se fond dans la respiration brutale du garçon. Sa main qui a trop tiré déjà son arc le tend encore, le mouvement maintenant si familier qu’il vient avec la facilité de ce souffle partagé — Nihil tire d’une main trop ferme et trop froide une dernière flèche enflammée.
Un cadeau pour les défunts. La seule chaleur qu’elle peut encore offrir.
C’est autant un aveu de sa faiblesse qu’une dernière tentative de retrouver une forme d’honneur, cette flèche qui vient se loger avec une précision aguerrie sur son objectif, et la mèche qui fait éclater une bombe, puis une autre. C’est un esprit trop avide de survie qui essaye encore de se convaincre qu’il a des raisons d’être, une ultime tentative pour apporter une conclusion à l’horreur.
Dans les yeux de Nihil qui voient la base s’embraser, le reflet des flammes qui lèchent joyeusement le camp n’apporte que nausée. Les plaisirs simples de la physique n’ont pas lieu d’être dans les mondes oubliés par le bon sens, alors il faut des satisfactions plus sombres qui n’en sont pas vraiment, des fantasmes de monstres en exil. C'est, au fond, l'application stricte et formelle d'une Justice qui se suffit à elle-même — la certitude ressentie jusqu'au sang que les abominations retournent toujours sur les lieux de leur création pour venir ronger les os de ceux qui les ont créé, connaissant trop bien les vices de leurs créateurs pour les avoir trop avalés recrachés.
La vengeance n'a, ici, pas de délicatesse ou de prétentions. C'est la sentence terrible d'un corps qui n'a plus rien d'Humain et se fait main armée parce qu'on l'a façonné ainsi.
Messages : 58
Luxons : 92
Crédit avatar : mon talent conjugué à celui de Line ♥
Autres comptes : diana la princesse bien-pensante.
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Mar 13 Juil 2021 - 21:30.
Durant le reste de la journée, ils se font invisibles et inaudibles – impossibles à débusquer pour quiconque voudrait les détourner de leur objectif. Et dans la clarté brûlante du jour, Mello rumine. Machine infernale, il grignote, avale et recrache, amplifiés, des gouffres de rage et de rancœur. Sa détermination, animée par le douloureux sentiment d’avoir dédié sa vie toute entière à des chimères – à de grandiloquentes illusions –, lui paraît
volonté
divine.
Tout du moins, le flamboyant caprice de Celui qui s’est voulu l’égal de Dieu.
Finalement, la nuit recouvre les environs d’une obscurité sourde et épaisse, semblable aux firmaments lourds et bas qui couvent en leur sein de fulgurantes tempêtes. Le plan est d’une simplicité enfantine. Ils utilisent les bombes fabriquées par Nihil afin d’entourer la base - comme si, en un sens, ils recréaient à leur tour l’étau qui les a soumis aux desseins macabres de…
Peu importe, maintenant.
Ils reculent, se dissimulent dans des fourrés en contrebas – Mello avec Nihil, Lux avec Héphaïstos. (Ça lui fait presque bizarre, de se séparer de celle qui aura été, peut-être, sa seule constante dans la folie sanguinaire de ces derniers jours.) Il serre, une dernière fois, la croix de perles grenat entre ses doigts livides ; puis il donne le signal.
« Vas-y. »
En un souffle,
tout détruire.
Les bombes se déclenchent les unes après les autres – se déclenchent les unes les autres, dans un effet de domino funeste. Les détonations déchirent le silence de la nuit, les flammes enflent et s’élèvent vers la noirceur infinie des cieux.
M sourit au Chaos.
Elle est donc là–
elle l’a toujours été–
la Justice.
(Te souviens-tu, Mello ? te souviens-tu, L ou rien, L ou rien ; tu clamais opiniâtrement.
Et à présent... ?)
Vengeance, grondent les feux radieux – vengeance pour qui ?
Pour L ?
Pour celles et ceux qui ont péri ?
Pour celles et ceux qui vivent, mais à quel prix ?
(Pour toi, Mihael, qui n’as vécu que pour être Lui, et qui n’as jamais rien, de toi-même, accompli ?)
Comme prévu, les militaires alertés sortent et descendent en trombe – une déferlante désordonnée d’hommes et de femmes qui ne comprennent pas, qui se pensaient en pleine maîtrise, qui…
Le sourire de M s’élargit–
s’aiguise–
tandis qu’il se dresse et que, d’une main assurée et habile, il allume le cocktail Molotov–
que, de l’autre, il tire le projectile qui éclate contre le torse d’un soldat.
« On avance. Maintenant. »
Il joint le geste à la parole, pour Héphaïstos et Lux qui se trouvent à une centaine de mètres sur leur gauche ; et sans même s’assurer que ses camarades suivent, il se met en marche. Il sème sur son passage une myriade d’explosions brèves et éclatantes – les relents d’alcool et de tissu brûlé, les cris et les pleurs de souffrance ravivent en lui le souvenir d’un temps lointain (bien trop lointain) qui lui étreint la gorge, lui étrangle le cœur. (Mais ce temps-là, ce temps-là t’a-t-il jamais appartenu ? drôle de question, à un drôle de moment.)
Plus drôle encore, la facilité – la félicité avec laquelle tu les supprimes, toutes et tous ; toi qui n’as pas voulu te livrer à la barbarie fratricide organisée au nom de L. Peut-être parce qu’ils sont toutes et tous déjà coupables, et condamnés à l’être pour toujours. Aucune possibilité de rédemption. Qu’ils crèvent. Qu’ils crament. Ils ne seront que les premiers d’une liste interminable.
Ce ne sera que
Justice –
intransigeante à l’extrême, incandescente comme les entrailles sans fond des Enfers.
Justice.
Soudain, au milieu du tumulte intérieur, un éclair d’intelligence – le sursaut substantiel de l’esprit qui veut plus que tout survivre. M balaye les alentours d’un regard alerte – il cherche ses acolytes. Dès qu’il en trouve une il l’appelle d’une oeillade brève et autoritaire, et il recommence ainsi jusqu’à les avoir toutes aperçues – rassemblons-nous, leur commande-t-il silencieusement.
Il ne lui suffit pas d’avoir détruit cette base, d’avoir tué ces individus.
Le Feu a encore faim.
Tou.te.s les quatre regroupé.e.s, ils n’ont même plus besoin de mots. Mello braque deux militaires de son lance-flammes – il ne doute pas que, derrière lui, ses alliées l’assistent dans l’exécution de cette idée inspirée par l’instinct.
« Nous voulons quitter cette île maudite, déclare-t-il d’une voix rauque, abîmée de fumée, et je suppose que vous voulez vivre. Arrangeons-nous. »
Les deux le dévisagent d’un air étrange. Sont-ils éberlués, horrifiés, face à ces quatre gamins, couverts de terre, de sang, qu’ils ont eux-mêmes armés jusqu’aux dents ? pareils à Frankenstein devant sa créature hideuse, tremblent-ils d’une terreur coupable ?
(Ou bien voient-ils, eux, sur ta figure barbouillée de suie et de poussière, les sillons creusés par les larmes que tu n’as toi-même pas senti couler ?)
Malgré leur trouble ils coopèrent – obligés, assurément, par les circonstances –, expliquant au groupe qu’il y a bien un hélicoptère grâce auquel ils pourraient s’enfuir… La bouche du Polonais se crispe en une fine ligne – il devine déjà quelle sera leur stratégie, quelles conditions ils voudront négocier…
« Il y a quatre places dans l’hélico’. Et nous partons avec vous. »
Mello se tourne vers les autres, arborant un rictus nerveux. Le dilemme lui paraît presque plus insurmontable que s’il s’était retrouvé face à Near, quelques jours auparavant, et qu’il aurait fallu se résoudre à le tuer. Car, comme tout chef digne de ce nom, il a à cœur de mener ses troupes vivantes à la victoire. Il ouvre la bouche, s’apprête à céder sa place – il trouvera un moyen de s’arracher à l’emprise moite et ferreuse de cette putain d’île, s’il le faut il partira à la nage, mais il est sûr qu’il en réchappera, lui... – lorsqu’Héphaïstos et Lux se désignent elles-mêmes pour rester. Chercher de potentiel.le.s autres survivant.e.s, affirment-elles. Dans un élan de mansuétude qui ne lui ressemble pas, il s’abstient de leur demander qui, au juste, elles espèrent retrouver.
« On revient vous chercher – vous et les autres, s’il y en a. C’est une promesse. »
Il grimpe à l’avant de l’hélicoptère, là où devrait s’asseoir le co-pilote – le pilote, d’ailleurs, proteste ; cependant Mello y coupe court en le menaçant de la lame de son couteau. (Celui qu’Héphaïstos, se rappelle-t-il presqu’affectueusement, lui a fabriqué à partir de pas grand’chose.)
« Tu voles et tu fermes ta gueule. Ton co-pilote c’est moi aujourd’hui. – se tournant vers Nihil, assise à l’arrière avec le deuxième otage – Je compte sur toi pour surveiller le copain derrière. »
L’engin frissonne, s’ébranle et, finalement, décolle. Mihael se baisse, observe quelques instants – pas trop longtemps, il ne voudrait pas laisser croire à son otage qu’il existe ne serait-ce qu’un semblant d’ouverture dont il pourrait profiter – cette terre damnée, abreuvée du sang de celles et ceux qui furent, d’une manière ou d’une autre,
ses frères,
ses sœurs.
Sa prise sur le couteau tremble – se resserre brutalement.
Plus qu’à son arme, c’est à une conviction inébranlable – à un désespoir inflexible – qu’il s’accroche.
Celles et ceux qui doivent payer
payeront.
Plus fort, plus cher, que
celles et ceux qui ont survécu.
Amen.
volonté
divine.
Tout du moins, le flamboyant caprice de Celui qui s’est voulu l’égal de Dieu.
Finalement, la nuit recouvre les environs d’une obscurité sourde et épaisse, semblable aux firmaments lourds et bas qui couvent en leur sein de fulgurantes tempêtes. Le plan est d’une simplicité enfantine. Ils utilisent les bombes fabriquées par Nihil afin d’entourer la base - comme si, en un sens, ils recréaient à leur tour l’étau qui les a soumis aux desseins macabres de…
Peu importe, maintenant.
Ils reculent, se dissimulent dans des fourrés en contrebas – Mello avec Nihil, Lux avec Héphaïstos. (Ça lui fait presque bizarre, de se séparer de celle qui aura été, peut-être, sa seule constante dans la folie sanguinaire de ces derniers jours.) Il serre, une dernière fois, la croix de perles grenat entre ses doigts livides ; puis il donne le signal.
« Vas-y. »
En un souffle,
tout détruire.
Les bombes se déclenchent les unes après les autres – se déclenchent les unes les autres, dans un effet de domino funeste. Les détonations déchirent le silence de la nuit, les flammes enflent et s’élèvent vers la noirceur infinie des cieux.
M sourit au Chaos.
Elle est donc là–
elle l’a toujours été–
la Justice.
(Te souviens-tu, Mello ? te souviens-tu, L ou rien, L ou rien ; tu clamais opiniâtrement.
Et à présent... ?)
Vengeance, grondent les feux radieux – vengeance pour qui ?
Pour L ?
Pour celles et ceux qui ont péri ?
Pour celles et ceux qui vivent, mais à quel prix ?
(Pour toi, Mihael, qui n’as vécu que pour être Lui, et qui n’as jamais rien, de toi-même, accompli ?)
Comme prévu, les militaires alertés sortent et descendent en trombe – une déferlante désordonnée d’hommes et de femmes qui ne comprennent pas, qui se pensaient en pleine maîtrise, qui…
Le sourire de M s’élargit–
s’aiguise–
tandis qu’il se dresse et que, d’une main assurée et habile, il allume le cocktail Molotov–
que, de l’autre, il tire le projectile qui éclate contre le torse d’un soldat.
« On avance. Maintenant. »
Il joint le geste à la parole, pour Héphaïstos et Lux qui se trouvent à une centaine de mètres sur leur gauche ; et sans même s’assurer que ses camarades suivent, il se met en marche. Il sème sur son passage une myriade d’explosions brèves et éclatantes – les relents d’alcool et de tissu brûlé, les cris et les pleurs de souffrance ravivent en lui le souvenir d’un temps lointain (bien trop lointain) qui lui étreint la gorge, lui étrangle le cœur. (Mais ce temps-là, ce temps-là t’a-t-il jamais appartenu ? drôle de question, à un drôle de moment.)
Plus drôle encore, la facilité – la félicité avec laquelle tu les supprimes, toutes et tous ; toi qui n’as pas voulu te livrer à la barbarie fratricide organisée au nom de L. Peut-être parce qu’ils sont toutes et tous déjà coupables, et condamnés à l’être pour toujours. Aucune possibilité de rédemption. Qu’ils crèvent. Qu’ils crament. Ils ne seront que les premiers d’une liste interminable.
Ce ne sera que
Justice –
intransigeante à l’extrême, incandescente comme les entrailles sans fond des Enfers.
Justice.
Soudain, au milieu du tumulte intérieur, un éclair d’intelligence – le sursaut substantiel de l’esprit qui veut plus que tout survivre. M balaye les alentours d’un regard alerte – il cherche ses acolytes. Dès qu’il en trouve une il l’appelle d’une oeillade brève et autoritaire, et il recommence ainsi jusqu’à les avoir toutes aperçues – rassemblons-nous, leur commande-t-il silencieusement.
Il ne lui suffit pas d’avoir détruit cette base, d’avoir tué ces individus.
Le Feu a encore faim.
Tou.te.s les quatre regroupé.e.s, ils n’ont même plus besoin de mots. Mello braque deux militaires de son lance-flammes – il ne doute pas que, derrière lui, ses alliées l’assistent dans l’exécution de cette idée inspirée par l’instinct.
« Nous voulons quitter cette île maudite, déclare-t-il d’une voix rauque, abîmée de fumée, et je suppose que vous voulez vivre. Arrangeons-nous. »
Les deux le dévisagent d’un air étrange. Sont-ils éberlués, horrifiés, face à ces quatre gamins, couverts de terre, de sang, qu’ils ont eux-mêmes armés jusqu’aux dents ? pareils à Frankenstein devant sa créature hideuse, tremblent-ils d’une terreur coupable ?
(Ou bien voient-ils, eux, sur ta figure barbouillée de suie et de poussière, les sillons creusés par les larmes que tu n’as toi-même pas senti couler ?)
Malgré leur trouble ils coopèrent – obligés, assurément, par les circonstances –, expliquant au groupe qu’il y a bien un hélicoptère grâce auquel ils pourraient s’enfuir… La bouche du Polonais se crispe en une fine ligne – il devine déjà quelle sera leur stratégie, quelles conditions ils voudront négocier…
« Il y a quatre places dans l’hélico’. Et nous partons avec vous. »
Mello se tourne vers les autres, arborant un rictus nerveux. Le dilemme lui paraît presque plus insurmontable que s’il s’était retrouvé face à Near, quelques jours auparavant, et qu’il aurait fallu se résoudre à le tuer. Car, comme tout chef digne de ce nom, il a à cœur de mener ses troupes vivantes à la victoire. Il ouvre la bouche, s’apprête à céder sa place – il trouvera un moyen de s’arracher à l’emprise moite et ferreuse de cette putain d’île, s’il le faut il partira à la nage, mais il est sûr qu’il en réchappera, lui... – lorsqu’Héphaïstos et Lux se désignent elles-mêmes pour rester. Chercher de potentiel.le.s autres survivant.e.s, affirment-elles. Dans un élan de mansuétude qui ne lui ressemble pas, il s’abstient de leur demander qui, au juste, elles espèrent retrouver.
« On revient vous chercher – vous et les autres, s’il y en a. C’est une promesse. »
Il grimpe à l’avant de l’hélicoptère, là où devrait s’asseoir le co-pilote – le pilote, d’ailleurs, proteste ; cependant Mello y coupe court en le menaçant de la lame de son couteau. (Celui qu’Héphaïstos, se rappelle-t-il presqu’affectueusement, lui a fabriqué à partir de pas grand’chose.)
« Tu voles et tu fermes ta gueule. Ton co-pilote c’est moi aujourd’hui. – se tournant vers Nihil, assise à l’arrière avec le deuxième otage – Je compte sur toi pour surveiller le copain derrière. »
L’engin frissonne, s’ébranle et, finalement, décolle. Mihael se baisse, observe quelques instants – pas trop longtemps, il ne voudrait pas laisser croire à son otage qu’il existe ne serait-ce qu’un semblant d’ouverture dont il pourrait profiter – cette terre damnée, abreuvée du sang de celles et ceux qui furent, d’une manière ou d’une autre,
ses frères,
ses sœurs.
Sa prise sur le couteau tremble – se resserre brutalement.
Plus qu’à son arme, c’est à une conviction inébranlable – à un désespoir inflexible – qu’il s’accroche.
Celles et ceux qui doivent payer
payeront.
Plus fort, plus cher, que
celles et ceux qui ont survécu.
Amen.
Messages : 133
Luxons : 152
Autres comptes : kama et prince
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Mar 13 Juil 2021 - 21:44.
Alors que l’hélicoptère décolle, Lux, la main en visière, tente de croiser pour la dernière fois le regard de leurs deux camarades qui s’envolent. Nihil et Mello tiendront-ils leur promesse ? Sans doute. Parviendront-ils à leur envoyer des secours ? Rien n’était moins sûr.
Imaginer que le monde avait continué à exister parallèlement aux morts et à la douleur sur l’île relevait de l’exploit. Il était improbable qu’ils puissent le réintégrer maintenant, après ces derniers jours qui les avaient détachés définitivement du plan des mortels. De leur dimension parallèle étrange, toute communication avec les formes de vie et d’autorité d’avant était révolue. Ils devraient rendre leur justice eux-mêmes.
“A l’attention des orphelins encore vivants sur l’île s’il y en a : nous avons pris le contrôle de la base. Le message de Dainty tient toujours : rejoignez-nous et nous combattrons ceux et celles qui nous ont imposé cette épreuve. Nous avons tous souffert au-delà de tout entendement.
Il est l’heure de le faire payer.”
La voix qui réverbère sur les parcelles encore indemnes de l’île laisse entendre qu’en dehors d’elles, il n’y a personne.
Autour de Lux et d'Héphaïstos, il ne reste que décombres en fumée et plus loin, l’horizon se perd en miettes noircies, comme des bouts de papier calcinés. Il n’y a probablement plus personne, du moins de vivant. Near avait-il réussi à s’échapper, son équipe avait-elle été sauvée ?
La riddle se laisse tomber au sol ; pour la première fois depuis trois nuits, sa survie n’est plus en jeu, et la pression qui comprimait ses membres et la maintenait debout retombe. Elle pourrait disparaître dans une flaque avec la pluie.
“Heph,” elle l’appelle doucement, plus doucement même que quand elles se parlaient bas dans leur chambre de nuit, dans cette autre vie. “Reposons-nous.”
Messages : 61
Luxons : 83
Autres comptes : citronnelle
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Mar 13 Juil 2021 - 21:57.
Ce n'est pas le jour qui s'élève, c'est la lumière finie des braises.
Elle marche sur les décombres noircies et encore fumantes de la base assiégée. L'odeur âcre la prend à la gorge et sous ses pieds, le sol est encore chaud de la dévastation de la nuit.
Mello et Nihil ont quitté l'île en quête d'aide. Dora, elle, n'en est pas encore prête. Elle erre dans les ruines comme un spectre cherchant l'absolution qu'on ne lui accordera pas.
« Heph, reposons-nous. »
Elle tourne ses yeux vers le visage de Lux et ses lèvres dessinent un faible sourire. L'épuisement la prend comme un diable au corps. Maintenant qu'ils sont sains et saufs, qu'ils seront bientôt loin de ce lieu cruel et dévasté, elle voudrait abdiquer. Rester ici, puisqu'il n'y a plus rien pour eux nul part, excepté les cendres.
« En fait, je m'appelle Dora. »
Elles dormiront l'une contre l'autre, à l'abri de la pluie.
Elle marche sur les décombres noircies et encore fumantes de la base assiégée. L'odeur âcre la prend à la gorge et sous ses pieds, le sol est encore chaud de la dévastation de la nuit.
Mello et Nihil ont quitté l'île en quête d'aide. Dora, elle, n'en est pas encore prête. Elle erre dans les ruines comme un spectre cherchant l'absolution qu'on ne lui accordera pas.
« Heph, reposons-nous. »
Elle tourne ses yeux vers le visage de Lux et ses lèvres dessinent un faible sourire. L'épuisement la prend comme un diable au corps. Maintenant qu'ils sont sains et saufs, qu'ils seront bientôt loin de ce lieu cruel et dévasté, elle voudrait abdiquer. Rester ici, puisqu'il n'y a plus rien pour eux nul part, excepté les cendres.
« En fait, je m'appelle Dora. »
Elles dormiront l'une contre l'autre, à l'abri de la pluie.
Messages : 74
Luxons : 109
Re: BATTLE ROYALE ▬ Event n°2, posté le Mar 13 Juil 2021 - 23:02.
Pas d'annonce du haut parleur cette fois. Pas d'annonce pour vous indiquer que vous allez mourir, ou que vous serez retrouvés, rien du tout. Le silence assourdissant.
L'assaut a été une réussite. La base est détruite, en flammes, en cendres.
L'hélicoptère s'est envolé.
Vous respirez, sans plus aucune contrainte.
Soudain, tout devient noir devant vos yeux.
Vous sentez la sensation de gants et de capteurs sur votre corps. Un retour étrange à la réalité. Encore engourdi de votre expérience de survie,
un message s'affiche devant vos yeux :
Et une voix retentit :
— BRAVO Invité ! Félicitations à vous pour v̸̡̛̫̳͚̠̫̓̈̉̆͛̃͌̔̓͘̕͝ơ̶͕̼̠͇̤̺̫͑̒̓͆̑̚͜t̵̨͈͚̦͖̤͇̗̞̙̯̽ͅͅͅr̴̡̎ȅ̶̜̐͊͜ ̴͎͓͉̘͚͖̘̾̈́͂͆v̵̧͇̣̜̊͌͜͝i̷̢̢̨̜͉̻̳̞̫͙͙̓̊̓̂̏̈̅̽̈́̀̎͘̚̕͠c̶̢̗̝͔̣͍͕̱͔͙̍̇́̽͠ͅt̶͚̜͙̾̌̾̈́̃͑͌͌̿̑͠ọ̵̰͋̒̕i̶̧̧͓̟͕͙̜͚͖͓̿̐̿͂̊̾́̔͒̒̊̏͒̊̅͜r̷̡̫̣͍̮̠̣̫̝̩̯̥͎͍̝͒͛̀̽̒̋͂̾̆̽̃͑͑ȩ̷̫͉̠̺̖̪̻̦͇͓̟̮̻͌̿̀͂̕͜ !
Le mot "game over" et l'ensemble de l'image et de la voix sont comme glitchés. Vous êtes sortis par un moyen qui n'était pas prévu par le système à la base.
Vous retirez votre casque de réalité virtuelle et plissez instinctivement les yeux en retrouvant le soleil et la Wammy's House.
Ainsi s'achève l'event...
HRP | Merci à tous d'avoir participé. Rendez-vous sur ce topic.
Page 6 sur 6 • 1, 2, 3, 4, 5, 6
Sujets similaires
» BATTLE ROYALE L'EXAMEN ▬ Event n°2 [FINI]
» Ultimate spray art battle
» Event d'Halloween 2021 ▬ Ouvert à tous
» Event n°1 spécial Pâques 2021 ▬ Ouvert à tous [FINI]
» Ultimate spray art battle
» Event d'Halloween 2021 ▬ Ouvert à tous
» Event n°1 spécial Pâques 2021 ▬ Ouvert à tous [FINI]
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum