BATTLE ROYALE ▬ Event n°2

les corps tendres des enfants opposent peu de résistance aux décharges de chevrotine.

comme linda s'effondre, blythe ne bouge même pas. par-dessus le bruit de la mer, par-dessus la voix de hammer, l'annonce du haut-parleur, et par-dessus toute la chaleur, elle hurle. mugit comme un cabot. impossible, en écoutant ce cri, d'en identifier la nature. c'est l'aboi d'un chiot qui voit quelque chose mourir pour la première fois.

celui qui l'enlace n'est plus vraiment son maître, et la chose qu'il enlace n'est plus vraiment un chien ; ils sont maintenant tous deux cette boule de viande liée par la même convulsion.

une vomissure imprègne les cheveux noirs filasse dans lesquels blythe passe une main en peigne. à nouveau silencieuse, elle se tourne vers hammer dont les chairs des doigts se carbonisent sur le cylindre. il pose une drôle de question, ponctuée par les gémissements du ukulélé, qu'elle ne comprend pas vraiment.

parce qu'elle était là, sans doute ?

elle voit near encore à portée de collimateur qui s'éloigne dans la lumière catastrophique et le pointe d'un doigt accusateur. sa voix baveuse murmure.

- y va partir.

blythe sourit tendrement à son comparse indisposé, imprégnée de sa gerbe comme un bébé sale, et ses mains esquissent, dans son dos, de gentilles tapes rassurantes.

blythe se dégage, chope hammer par la main, et l'entraîne à sa suite vers le petit corps sanguinolent que le sable avale. ses reliefs, dans la chaleur du rivage, lui semblent une hallucination. son cerveau est immergé dans un étrange jus qui la distancie du réel.

elle lâche hammer et flanque la carabine dans sa main maintenant libre avant de ramasser la tronçonneuse gisante.

- la musique c'est pas ton truc à toi hein. essaye ça plutôt.

elle lui sourit avidement parce qu'elle le trouve très beau avec son fusil et son épouvante.

action:

Quand son coeur bat dans sa tête comme un tambour et lui impose de s'arrêter, il se cache derrière un arbre, au milieu d'une forêt, sans savoir vraiment où il est.
Il lui semble avoir fui sur une zone proche de la plage où git maintenant le cadavre de Linda, et d'avoir continué à avancer pour s'éloigner le plus possible de l'espèce de démon sans âme qui leur a tiré dessus sans sommation.

Il ne voit que des arbres à perte de vue et il tente de reprendre son souffle, assis par terre, le visage dans les genoux, le corps tremblant.

Il fixe le sol devant lui sans le voir.

Son regard se pose ensuite sur ses mains qui tremblent. Il a abandonné Linda comme un lâche.

Il sait qu'il n'a pas le temps de faire dans le sentimentalisme et son cerveau l'empêche d'ailleurs de le faire, comme pour le protéger, il se distancie de ce qui vient de se produire. Les images de la mort de la petite blonde se floutent, puis disparaissent. Ça n'existe pas, c'est un cauchemar, ce n'est pas la réalité. Inutile de perdre du temps.

Il tremble encore.

choc

déni

colère

Il reste bloqué sur cette étape de son deuil en constatant le sang sur ses vêtements blancs, un affreux contraste.

Il faut réfléchir maintenant.
Une alliance avec un autre binôme est vitale à présent, et il ne pourra compter que sur sa chance. La probabilité qu'un autre orphelin soit une brute assoiffée de sang est minime, donc il peut s'estimer heureux d'avoir échappé aux foudres de cet oeuf pourri dès la première rencontre. Comme ils ne sont pas informés des autres participants, il ne peut que croiser les doigts pour que le prochain groupe qu'il rencontrera soit composé d'orphelins moins stupides.

Il reste assis là longtemps. Il ne pleut plus, le sol est mouillé, boueux. Le sang sur le tissu dégage une odeur métallisée fétide. Il voudrait dormir et se réveiller dans son lit. D'ailleurs, il s'endort, comme si son cerveau avait besoin d'un shut down. Quand il se réveille de la micro-sieste qu'il vient de faire, il se relève péniblement, ramasse son sac et se remet en route.

La colère et l'injustice réveillent son envie de gagner, mais il n'a pas la prétention de s'autoriser de l'espoir. Il n'a pas vraiment d'amis à la Wammy's House et ce n'est pas dans un tel contexte qu'il va s'en faire.

Spoiler:

L’irlandais était loin de se douter des pensées fatalistes qui agitaient l’esprit de saon camarade. Iel les voyait déjà morts alors que lui avait encore l’espoir qu’il pouvait s’en sortir. A cœur vaillant rien d’impossible ! disait le proverbe et l’espoir faisait vivre.
Alors il allait vivre.
Ils allaient vivre.
Il en avait la certitude. Il s’en était fait la promesse.
Il ne laisserait rien ni personne leur faire du mal. Même si pour cela, il devrait être celui qui fait du mal…

La pluie tombait drue, réduisant une visibilité déjà tronquée par le feuillage épais de la forêt qui les cernait. Smooth rit en regardant le ciel comme s’iel célébrait ces larmes qui cognaient le sol sans vergogne.
Mais Zygote n’eut pas le temps de s’en préoccuper, le talkie grésilla, d’autres orphelins semblaient proches. Il acheva cette joie confuse de sa présence envahissante, enveloppa Smooth d’une étreinte rude et certainement injuste.
Mais il voulait à tout pris éviter le pire…
Finalement il lea sent glisser sa main dans la sienne et la serrer fort, seul geste trahissant l’angoisse sourde qui rongeait son cœur et sa conscience. Et contre ses doigts les mots continuèrent de filtrer, venant se glisser à ses oreilles, faire frémir son épiderme. Son regard plongea dans le sien, captivé par la profondeur de la peur qu’il pouvait y lire.
Soudain, à la pluie se mêlèrent des larmes salées sur les joues rondes. Déstabilisé, l’expert ne peut que serrer un peu plus fort Smooth contre lui tout en cherchant la menace du regard, incapable de soutenir ces iris noyés de tristesse.

Son prénom, il résonna au creux de son oreille. Cela faisait si longtemps… Comment savait-iel ? Mais ce n’était pas le moment de s’interroger. Iel s’était tu pour mieux murmurer de nouveaux propos.
La mer.
Une dernière fois.
Smooth pensait qu’ils ne s’en sortiraient pas. Iel ne partageait pas sa foi en eux et les doigts de Zygote se serrèrent sur les siens alors que sa bouche se tordait de désaccord. Un éclat pour assombrir ses prunelles et au lieu de vaciller, il se sentit plus résolu encore.
Enfin, il aperçu entre les branches ceux qui avaient troublé leur paix.
Un mouvement. Un éclat de voix.
Déjà il s’était dressé entre eux et Smooth, la lame au clair, prêt à en découdre.
Trempé par la pluie, ses cheveux trop longs et son visage trop dur lui donnait des airs sauvages, de ceux qui poussaient les Hommes à s’entredéchirer pour une vaine gloire factice…
Puis, ces cheveux roses !
Jinx.
Saga.
L’arme fut abaissée alors qu’il répondait aux signes de paix qui lui étaient adressés.
Et d’une main sûre, il aida saon coéquipier.e à se relever, ne relâchant pas sa main.

« Vient Smooth, nous ne sommes pas encore mort. Tu as des dizaines d’années devant toi, encore, pour contempler la mer. »

Il fallut grimper pour rejoindre l’autre binôme dans leur grotte mais Zygote s’était senti poussé des ailes. Quelle joie de voir des visages amis après cette pénible première journée à se demander ce qu’il allait fait !
Mais il déchanta rapidement en remarquant le teint cireux de Jinx, le sang qui le maculait et le bandage sommaire qu’avait réalisé Saga.
Il tapota l’épaule de celui-ci avant de s’agenouiller devant le rose, pour mieux lui offrir un sourire en coin.

« Bah alors Pinky Pie ? Tu délires si tu crois que je vais t’attaquer après ce qu’on a vécu ensemble… Ah moins que tu ne veuilles que je t’achève parce que tu souffres trop ? »

Il en était incapable. Ce n’était pas comme d’apaiser les souffrances d’un animal. Zygote voyait là toute l’étendue de ses limites et d’un cœur trop tendre qu’il avait pourtant tenter de renforcer toutes ces années.
On le croyait froid et détaché, dans le besoin de protéger son frère car ce dernier était plus faible mais c’était tout le contraire. Zadig était bien plus fort que lui, il s’en sortirait bien mieux dans la même situation…
Mais les haut-parleurs résonnèrent alors, annonçant le premier décès dans cette partie d’échec macabre.
Linda.
Il la connaissait un peu, la jolie blonde souriante, une copine d’art comme d’autres dans les couloirs de l’orphelinat.
Un bel oiseau qui n’aurait jamais fait de mal à une mouche. Tant d’innocence gâchée pour le plaisir de vieux sadiques en manque d’adrénaline…
Une flopé de jurons irlandais dévala sa langue alors qu’il relevait les yeux sur Saga. Son esprit rationnel devait reprendre le dessus et ne pas laisser son cœur l’affaiblir.

« Que s’est-il passé ? Qui a blessé Jinx ? »

Celui-ci s’affola et il reporta toute son attention sur lui, posant une main rassurante sur sa cuisse, secouant sa tête de droite à gauche.

« T’as vu ton état ?! Il faut que tu te reposes. Et que l’on cherche de quoi désinfecter ta plaie si vous ne l’avez pas fait. Un bandage c’est bien mais si c’est pour mourir de septicémie dans une semaine, c’est pas la peine ! »

Le ton pouvait paraître dur mais c’était plus fort que lui. Ils avaient beau être séparés depuis des lustres maintenant, il tenait toujours à lui. Et le voir dans cet état réduisait son palpitant en lambeaux.

« A la ferme on utilise du miel mais je doute qu’on en trouve. Et une ruche sauvage, ce serait trop beau pour baser nos espoirs dessus ! … Il nous faudrait du basilic ou de la lavande, ce sont de bons antiseptiques naturels aussi.
Je vais essayer d’aller trouver ça, d’accord ? »

Et déjà debout, il était prêt à remuer ciel et terre pour mettre la main sur ces plantes odorantes qu’il ne lui semblait pourtant pas avoir croisé sur leur route.

Event Battle Royal – ft Les dingues et les paumés

♪♪

L'ordre de Nihil t'arrache de ton angoisse. T'as du mal à retrouver ta respiration. Savoir où tu es.
Une minute avant vous discutiez en mangeant.
Une minute avant.
Une min-
Linda est morte.

Morte.

Morte.

La conserve t'échappe des mains. Merde. Mais pas un son ne sort de ta bouche. A part du sang. A force de trop mordre. Pour pas vomir. Tu sais même pas comment t'arrives à vider la casserole d'eau sur le feu, récupérer les affaires et suivre sous la pluie Nihil alors que l'obscurité tombe.
Que le cauchemar se poursuit.

Tu sais pas. Tu sais plus. Tu veux pas savoir.

Tu veux pas mourir. T'aimerais bien. Comme ça tout serait fini.

Maudit L. Saleté de L. Putain de Wammy.

T'essuies tes larmes et ta morve, ravale ta peur et talonne Nihil dans le chemin montagneux et boueux. En ombres chinoises dans ce crépuscule d'enfer.

Et une seule question dans ta tête. Où est Mello ? Si tu le croises...que te fera-t-il ? Qui te tuera toi la ballerine de trop ?
Des pierres chutent glissent sous tes pieds et dévalent la pente boueuse.
Tu regardes pas. Tu oublies l'envie de se jeter dans le vide qui troue tes entrailles et tu suis Nihil vers le sommet de la montagne.

C'est ton dernier ballet. Ton chant du cygne, Gugulethu.

Spoiler:

Ce n'est qu'une fois dissimulés dans un renfoncement montagneux que Mello ose prendre le temps de la réflexion. Le lance-flammes ? Un facteur parfaitement incontrôlable, potentiellement aussi dangereux pour eux que pour leurs adversaires. Tout en conjecturant une foultitude de situations dans lesquelles son usage pourrait s'avérer salvateur ou fatal, il manipule et observe l'arme, silencieux.

Bien sûr lui et Héphaïstos s'accordent sur la nécessité d'établir des tours de garde – à deux, c'est vite vu. Dans un rare élan de générosité, le blond se propose de guetter durant la première partie de la nuit, offrant à sa binôme la possibilité de se reposer après ces longues heures de marche lors desquelles ils ont dû emprunter moult chemins étroits et rocailleux.

(A vrai dire, même sous la surveillance muette d'Héphaïstos, il ne parviendra pas tout à fait à trouver le sommeil.)

*
**

« Veux ? »

Mello secoue brièvement la tête.

« Garde tes rations tant que t'en as. »

Plus tôt dans la matinée, il a tenté d'en estimer la quantité et, surtout, la durée – au meilleur des cas, il ne s'agit que d'une question de quelques jours.
Et, quelques jours, ça lui paraît bien peu, s'il faut
éliminer tous les autres.
Il s’avérera bientôt plus difficile, en déduit-il, de préserver sa propre vie que de l'ôter aux autres.

« Héphaïstos. On y va. »

Bouger – toujours bouger.
Parce que stagner, dans cette île,
c'est crever.

*
**

Des coups de feu–
(le tonnerre–)
Mello s'arrête brusquement–
les épaules raides les yeux élargis–
d'instinct les mains se précipitent pour récupérer le lance-flammes rangé dans son dos.
Elles s'arrêtent cependant lorsque, jaugeant la puissance et la distance du bruit, il suppose qu'ils sont à une certaine distance de la zone de tirs. Il se tourne quelques instants vers son acolyte de (mauvaise ?) fortune afin d'évaluer sa réaction puis, après avoir pris une profonde inspiration, il se remet en marche.

*
**

Les cimes grises et anguleuses des montagnes disparaissent peu à peu alors qu'ils s'enfoncent dans une forêt de plus en plus épaisse. D'un geste agacé, l'éternel second décolle quelques mèches poisseuses de son front – la lourdeur humide de l'air électrise son esprit d'une nervosité hargneuse.
C'est alors qu'à nouveau leur parviennent des bruits de tirs – une véritable rafale –, cette fois suivis d'une annonce au son distordu.

« Nous avons perdu Linda aujourd'hui ! Bonne chance à tous les autres, une concurrente en moins ! »

Dans un mouvement tout à fait inconscient, les doigts de Mello se serrent sur la croix de son chapelet. Linda l'exaspérait profondément – pour autant l'annonce de sa mort ne lui apporte aucun plaisir. Pauvre gosse, sacrifiée au nom d'une cause – d'une course qui ne la concernait même pas.

L'idée est là. Persistante.

Personne, ici, n'a ce qu'il faut pour devenir L.

Personne, à part lui.

Lui
ou
Near.
~~(Near.)~~

Mello déglutit péniblement – il a dans la bouche le goût de la poudre et de la fumée.

Personne, ici, n'a ce qu'il faut pour devenir L.
Alors... pourquoi les autres ?

L aurait haï ce massacre qui s'orchestre en son honneur.

Spoiler:

La nuit tombe lentement désormais. Autour d’un repas sommaire, toujours planqué dans le creux d’un bâtiment, et le silence qui s’étale. Qui s’étale comme lors de la nouvelle, balancé plus tôt par les voix des hauts-parleurs. Linda est morte. Elle inspire lentement à y songeant à nouveau. En vérité, elle n’a rien dit. Elle ne dit pas grand-chose depuis le début de cette horreur. Juste du silence, l’écoute des bruits au loin, des combats auxquels elle ne participe pas.

Vous être tranquilles.
Pour le moment.

Et elle avale difficilement sa ration militaire. Ah, qu’est-ce qu’elle a fait pour se retrouver ici ? Avec tout ce beau monde, avec tous ces gosses ? Elle n’en sait rien. Difficile de penser. Pas dans ses conditions.

Faut trouver ce foutu drapeau. Le plus rapidement possible. J’veux pas finir comme Linda... Ou j’veux pas que quelqu’un finisse comme Linda à cause de moi.

Pour autant, si vous parvenez par un quelconque miracle à trouver ce drapeau. A le ramener. Tous les autres finiraient comme Linda... N’est-ce pas ? Elle secoue la tête, comme si ça pouvait l’empêcher de penser.

Elle inspire profondément, occupée à se regarder les ongles. En vérité, elle n’a pas vraiment envie d’éclater des têtes à coup de batte de baseball, elle n’a pas envie de te voir balancer des grandes sur un groupe de deux autres gamins. Elle, elle n’a pas fini d’être ici. Elle, elle a encore à faire sur cette Terre. Encore un peu trop.

Elle, elle ne veut pas crever ici.

Est-ce que tu me suis ? On profite de la nuit pour bouger. Il faut fouiller pour trouver ce putain de bout de tissu.

Alors voilà : il faut qu’on bouge.
Le plus possible.

Battle Royale
vs everyone

Spray & Ephélide

BATTLE ROYALE ▬ Event n°2 - Page 3 Test5

Comment accepter des pensées si dérangées sans broncher ? Plongée dans un royaume sombre où la Faucheuse pouvait la rattraper à chaque instant, répliquer encore plus fort était la seule façon de survivre. Mais la culpabilité causée par sa lâcheté la faisait délirer. Elle était certaine que bon nombre de ses camarades allaient, avaient, auraient tenté de dialoguer, de parler, de travailler en équipe pour vaincre ce jeu maudit. Mais savoir que le néant se trouvait autour de son cou l'empêchait de raisonner correctement. Elle n'avait jamais été une bonne personne. Miser sur autrui était juste impossible pour elle. Mais après, qu'allait-il se passer ? Ses mains allaient être couverte du sang de ses camarades et comment oublier ça ? Vivre après ça ? Quelqu'un d'autre devait faire ça. Le Masque allait faire ça.

Alter-Ego qui partageait son corps, un esprit à la recherche de l'esthétique gore : une créature qui se complaisait dans la mort.

Masque à peine relevé au-dessus de ses lèvres, elle ingérait difficilement son maigre repas sans offrir le moindre regard compatissant à sa comparse. Masse humaine quasiment inanimée assise en tailleur sur le sol glacé et humide de cette bâtisse délabrée, ses cordes vocales refusaient d'obtempérer et d'offrir la moindre réponse à la rouquine lorsque celle-ci fit part de ses sentiments. Pas envie de tuer, espoir de terminer ce cauchemars avec les mains propres : utopie impossible. Un maigre sourire se dessina sur ses lippes face à cette innocence enfantine. Contrairement à Ephelide, le Masque l'avait accepté. Grenade dans sa main libre, une véritable extension de son être et de sa volonté. La personne derrière ne se sentait plus concernée et lui laissait un libre-arbitre totale. Qui était-elle pour brider les émotions cachées et les pulsions viscérales d'autrui; elle qui avait toujours recherché la Liberté ainsi que celle d'expression dans la peinture. Il s'agit simplement d'un autre type d'Art.

Une main tremblante vint réajuster le masque sur sa face lorsque la demoiselle à la queue de cheval demanda si elle suivait. "Je te suis." Voix profonde et presque dénuée d'émotion, elles devaient partir tandis que le soleil tombait sur l'île.

...

Silhouettes de bâtiments au loin. Pas de dialogue sur le chemin, le Masque réfléchissait intensément tandis que les corps pour l'instant intacts des deux survivantes se laissaient englober par la pénombre. Discrétion demandée, sa respiration restait néanmoins forte à cause de ce qui obstruait ses poumons. Un peu de buée brouillait sa visière partiellement brisée. Ses pas étaient légers et vifs. Ses phalanges tapotaient le métal de l'explosif.
Elles suivirent pendant un temps les routes abandonnées, fouillant chaque bâtiment à la recherche du saint drapeau avant de tomber sur un site de construction. Similaire à celui qu'elle avait traversé avec Lux. Non. Identique même. À l'intérieur, le matériel habituel. Et, plus loin, dissimulés derrière d'épaisses bâches sombres -comme pour les camoufler- plusieurs seaux de peintures scellés. Elle récupéra le premier, le second et finalement le dernier. Orange, jaune et noir. Bombe dans une main, une seule couleur pouvait les accompagner. Et le noir fut adopté.
De retour à l'extérieur, elles atteignirent la bordure de la ville. Au loin, le reste de cette île sauvage et mortelle qui s'étendait. "Attends." Ordre donné à l'attention de l'autre âme, elle s'approcha de la devanture d'un magasin. Il ressemblait aussi étrangement à celui du centre-commercial qu'elle avait tagué avec toute la bande. Peut-être que son esprit délirait. Surement. Elle n'avait pas bien dormi après tout. Seau déposé au sol, elle l'ouvrit avant de plonger sa main dans le mélange visqueux. Sans bombe de peinture ni même pinceau, elle devait se salir les mains. Littéralement. Habilement, tranquillement, les formes s'ajoutèrent pour donner naissance à l'une de ses plus belles créations. Symbolique derrière son art, elle était l'oiseau, le Masque était l'arme. Seul moyen de s'envoler : accepter de laisser tomber la mort sur ceux qui ne pouvaient se hisser jusqu'à elle. Puis elle se retourna vers Ephelide. "Bouge pas." Index et majeur toujours sombres, elle barbouilla les joues et les vêtements de sa camarade dans un paterne vaguement militaire avant de faire de même sur sa propre carcasse. "On sera plus difficiles à voir. Et à reconnaître. Allons-y." Et elles continuèrent.

...

awful

Son contact l'écœure autant qu'il le rassure. Hammer se laisse guider par Blythe, encombré par sa canne et ses armes. Et ils marchent, encore et encore, s'enfoncent dans la végétation.

L'humidité lui est insurmontable, sa main serrée autour de celle de Blythe lui permet de suivre le rythme malgré la douleur qui palpite dans sa jambe. Son muscle manquant se rappelant à lui.

Il a bien trop peur de Blythe pour lui demander de ralentir.
Il est certain qu'elle n'hésitera pas à le couper en deux s'il est trop lent.

L'idée de l'étrangler, là, sur la plage, suffisamment longtemps pour qu'elle perde connaissance s'était imposée à lui pendant de longues minutes. Quand elle l'avait armé, cette idée s'était volatilisée. Pour l'instant.

Parce qu'il préfère l'avoir avec lui que contre lui.

Quand elle cesse enfin, quand elle consent à ce qu'il s'assoient pour une pause, son cerveau est encore dans du coton. Sidéré, il a l'impression de s'observer lui même, en train de fracasser le ukulélé contre une pierre.

Il récupère les cordes qui pourraient servir à fabriquer des collets, quand leurs vivres viendront à manquer. Il récupère le bois aussi, toujours incertain quant à l'idée de faire du feu.

Le voilà qui utilise la bandoulière du ukulélé pour accrocher le Benelli. Le fusil n'est pas grand, et pas trop lourd, le voilà avec les mains libres au moins.

Le simple t-shirt noir qu'il porte laisse apparaître l'eczéma à vif au creux de ses bras. Il retire le vêtement qu'il humidifie en le passant sous l'eau pour ensuite le poser sur le sommet de son crâne, inquiet à l'idée que sa température corporelle monte trop rapidement.

Son estomac en creux laisse apparaître la fibre de ses muscles et la sécheresse de sa corpulence. Il regarde un instant Blythe, un bref instant, directement dans les yeux. Et il lui tend l'autre moitié de sa barre protéinée.

– Tiens, j'ai pas très faim.

Pourtant il se force à mâcher la barre de céréales visqueuses qu'il fait passer avec un bon nombre de gorgées d'eau avant de proposer à Blythe de boire également. Peut-être nourrit-il l'espoir que la déshydratation couplée au stress sont responsable de sa crise psychotique. Leur bidon est pratiquement vide.

Et lui, il mange non par faim, mais par conscience qu'il ne tiendra pas longtemps. Et surtout parce que son cerveau limbique ne peut avoir peur et faim en même temps. Parce que son cerveau considère que si on mange, c'est qu'on est en sécurité.

Il arrête de trembler.

Leur matériel mis à plat devant lui il calcule, confiant la surveillance de la zone à Blythe.
Il calcule combien de temps ils peuvent tenir.
Il calcule que c'est bien peu.

Ses yeux bruns considèrent brièvement la tronçonneuse de Blythe. Cette saloperie marche à l'essence et doit faire un bruit faramineux.

Il avise ensuite la petite radio. Peut-il en faire quelque chose ?

Alors il enfile à nouveau son t-shirt et se penche sur la petite machine.

Son sac est prêt.

Au bout de ce qui paraît être des heures, celles-ci se met à grésiller et il distingue immédiatement des voix humaines. Il a réussi.

Les voix sont familières, mais il ne les reconnaît pas. Il comprend toutefois qu'elles sont tout proches, à l'est de leur position. La radio émet un ultime grésillement avant de s'éteindre pour toujours. Par acquis de conscience, il la glisse tout de même dans son sac.

– Hé.

Toute couleur a quitté son visage encore enfantin.

– Prépare-toi.

Et il se redresse, l'arme bien en main, l'estomac serré, le dos contre un arbre et sa canne à plat dans la végétation, invisible.

Au moins, ils ne l'auront pas par surprise.

Elle entend les pas de Ginger derrière elle — les cailloux qui roulent, aussi, dans la marche précipitée de la Shape. Nihil retient une envie de regarder par dessus son épaule pour s'assurer de la sécurité de la jeune fille, trop effrayée, peut-être, à l'idée de la voir disparaître, si elle se retourne sur l'univers ténébreux dont elle essaye de s'arracher à chaque pas. Il lui semble que le sol est un goudron sombre qui tente d'avaler chacun de ses gestes, et le ciel qui s'assombrit à mesure que le soleil disparait derrière l'horizon installe une atmosphère cauchemardesque.
Nihil frissonne.
Dans son dos glacé, elle entend les reniflements de Ginger qui avance tant bien que mal, sa respiration haletante tandis qu'elle pose un pied devant l'autre en s'efforçant de ne pas tomber dans la pente. L'Expert s'arrête pour prendre dans sa main celle toute froide et singulièrement petite de sa binôme. Ses doigts enserrent naturellement la paume étroite avec fermeté, tentant de transmettre la force de son propre corps à celui de Ginger.

Et elle avance. Se fraye un chemin toujours plus profondément dans ce monde oublié des Hommes, où la mort est le prix à payer pour échapper à la fatalité d'un destin amer.
Un dernier voyage dans la nuit — et elles, deux silhouettes tremblotantes, comme deux flammes qui ne peuvent se résoudre à s'éteindre.

Le temps a, dans les contrées oubliées par les lois des Hommes, des longueurs inattendues. Il se transforme et prend des lenteurs chimériques, se contracte et les heures soudain lycanthropes se métamorphosent en secondes avides. La main de Ginger dans la sienne, Nihil cherchant un chemin métaphorique ou réel pour fuir ce rêve, le temps est une notion abstraite qui pulse comme un coeur, la chaleur de leurs deux corps comme seul repère. Il y a une vie entière qui se joue dans leur respiration un peu haletante à mesure qu'elles empruntent des chemins oubliées par le monde, les redécouvrent pour y trouver peut-être la clé de leur survie.

Et puis, soudain — dans les heures les jours les secondes qui les séparent des vivants — deux éclairs vifs. Deux flammes, elles aussi, vives, qui illuminent cet univers gris de leurs douces nuances oranges et dorées. Deux filles.
Nihil sent la chaleur de la main de Ginger dans la sienne, et s'arrête, serrant toujours entre ses doigts avides l'innocence de la paume contre la sienne.
Immobile, elle réfléchit. Nihil pense à l'horreur du meurtre — à ses doigts tremblants dirigeant la flèche pour la planter dans le corps des adolescentes dos à elle, à quelques dizaines de mètres, aveugles au drame qui les menace. Elle pense à l'injustice et la terreur des enfants qui partagent le même sort qu'elles, eux qui n'avaient jamais eu la moindre ambition de succéder à L et se retrouvaient à subir les caprices d'une organisation devenue criminelle. Elle pense aussi à l'absurdité bête et si laide de la tragédie qui se joue sur cette île hors du temps et de la morale.

Et puis la chaleur de la main de Ginger la rappelle à l'ordre.
Elle pense à Hayato. Elle pense à cette main et ce corps près d'elle qui n'a rien fait, rien demandé — qui a la naïveté de vouloir survivre sans se salir. Elle pense, surtout, au fait que seules deux personnes pourront échapper à cette nuit.
Alors elle lâche cette main, après l'avoir pressé une dernière fois — la certitude un peu triste qu'il faut sacrifier son âme pour élever celle des justes comme point final à l'histoire de sa propre innocence.

Les bras musclés lèvent l'arc avec précision — le poids et la taille n'ont rien à voir avec les arcs de kyudo, mais Nihil a la mémoire de l'expérience, et son esprit calcule avec rigueur les réajustements de l'application sur le réel. Elle retient son souffle, son corps en tension et concentré sur sa cible, aveugle à tout. Aveugle à Ginger surtout, dont elle perçoit la morale dans le corps tendu et les éventuelles plaintes auxquelles elle se rend sourde.
Enfermer son coeur, étrangler la raison pour mieux survivre. Acquérir la rigueur et la simplicité de la Nature qui prend sans état d'âme.

Nihil tire.

Les mains sales pour que celles de Ginger restent immaculées.

Spoiler:

Tout se passe toujours trop vite. C'est embêtant, quand on a l'habitude de prendre son temps pour peaufiner ses petits plans. Alors qu'il veille sur son partenaire, deux nouveaux visages apparaissent. Zygote. Un ami en qui il a toujours eu confiance. Smooth. Excentrique, mais pacifique. Le regard de Saga survole leurs armes pendant une fraction de seconde, puis il revient à la nouvelle compagnie.

Aucune raison d'en arriver à la violence s'il peut faire jouer ses relations. Au fond de lui, une petite voix sombre et creuse ricane. Quelle merveilleuse idée d'être resté aux côtés de Jinx blessé. Ce dernier prend la parole avant lui, et il joue parfaitement bien la carte de la pitié. Saga ouvre la bouche pour en rajouter une couche, et est interrompu par l'annonce.

Linda est morte. Il n'aura jamais eu l'occasion de lui parler. Il est mitigé. Tant mieux, tant pis ? Elle a toujours eu l'air sympathique. C'est dommage, mais au moins, le haut-parleur vient de confirmer une hypothèse. Lux et Dainty. Zygote et Smooth. Linda et... ? Il y a un maillon manquant, seul, fragile. Un danger de moins, sauf s'il rallie un autre groupe pour le renforcer. Un électron libre.

Saga garde la main de Jinx dans la sienne. La nouvelle lui fait mal, peut-être même plus mal que sa blessure. Il est incapable de comprendre ces sentiments, mais il fait semblant. Ses lèvres s'étirent dans un sourire fatigué, lui donnant l'air peiné. Il est temps de lisser la vérité.

- Dainty a tiré sur Jinx. On a fui ici. J'ai fait de mon mieux pour arrêter l'hémorragie... Merci, Zygote. Je suis triste de savoir que vous êtes coincés dans ce jeu macabre vous aussi, mais je suis heureux que vous nous ayez trouvé, mes amis.

On ne pourra pas l'accuser d'avoir menti. Et s'il fallait donner plus de détails, il les donnerait, bien sûr. Il dirait qu'il avait eu peur, qu'il avait encouragé son partenaire à attaquer, que tout était de sa faute, parce qu'il avait paniqué. C'est ce qui arrive aux gens quand ils se retrouvent dans ces situations. Ils ont peur, ils perdent le contrôle, et ils prennent des décisions douteuses. Les meilleurs déguisements sont les plus réalistes – alors que perdait-il à simplement avoir l'air humain ?

Il passe une de ses mains dans les cheveux encore dégoulinants de son partenaire, et tourne la tête vers Smooth. Iel a toujours été solide, et cela devrait les aider à bouger moins lentement.

- A nous deux, nous pourrions plus facilement aider Jinx à marcher. Nous ne devrions pas nous reposer ici, c'est trop dangereux. Tu te sens d'attaque ?

Cette alliance serait sûrement leur meilleur atout à tous les quatre. Ou peut-être que c'était juste ce que Saga se disait, pour se justifier de s'appuyer autant sur les autres.

Rp Message radio commune:

Je ne suis pas certaine de ce qui m'a poussé à entreprendre mes correspondances incertaines. Pourquoi être éternellement en quête de sensations? Pourquoi prendre tant de risques ? Pourquoi peser le pour et le contre à tout instant? Je joue au chaud-froid à chaque minute, sans réponses évidentes. Un coup, j'ai envie de tirer. Un autre, j'ai envie de négocier.

Puis au final, je ne sais plus.
Plus que jamais, je ne sais pas qui je suis.
Et je me sens...extrêmement seule.

Mes uzis contre la paume de mes mains ont cette froideur qui m'appartienne habituellement. Elle me réveille et me donne la force de survivre. Mais plus on marche, plus mes idées sont confuses et partagées.

Un bruit au loin se fait entendre.

"Lux, fais attention."

J'ai chuchoté et levé un doigt près de mes lèvres pour imposer le silence. Au moindre craquement de bois, nous sursautons, comme si la mort nous frôle et nous caresse de ses doigts glacés. Mon coeur bat alors à mille à l'heure mais nous gardons ce masque albâtre; dénué de toute émotion.

Quand on est en action, on croit au sang-froid, ici.

Je vois une forme de faiblesse pathétique à l'idée de céder à la folie et le meurtre facile. Inconsciemment c'est Lux qui m'aide à voir cela, tout en gardant la tête froide. Elle ne s'en rend pas compte, dans son genre de petite poule toute timorée. Bien que laconique, elle a cette poigne ferme contre son sac et cette éternelle froideur sur son visage. Ca me va. On a toute les deux la gachette facile, mais je la sens éteinte. Rationnelle. Tendue. Ma main tapote alors son épaule ; je tente de réveiller en elle un peu d'amour propre en désignant cette fois-ci du doigt un petit endroit pour camper.

"On sera mieux là-bas", murmurai-je tout bas.

Il commence à se faire tard. Et nous fatiguons. On aurait pu s'endormir, avec un peu de chance.
Mais nous en manquons cruellement, de chance.

Je ne m'en aperçois pas tout de suite mais quelque chose s'abat sur moi. Le bruit est horrible, comme un arbre qu'on coupe une bonne fois. L'impact fut telle qu'il me fit chûter au sol, les mains sur la pierre. En vain, j'ai essayé de tirer mais dans ma douleur, j'ai compris.

J'ai compris que c'était peut-être la fin pour moi.

"Lux..."

Et quand j'ai touché mon dos, j'ai senti la flèche qui réveillait mes sens et mettait mes nerfs à vif.
Je veux me relever, mais je n'y arrive pas.

"Lux, je peux pas..."

Tu dois fuir.

"Casse toi ! Et prend ce drapeau de merde..."

Les minutes, les secondes sont interminables.
J'ai si mal...
Je ne veux pas mourir.

C'est la douleur traversant mon ventre qui rend ma gorge meurtrie. Avec difficulté, je serre les dents. Je réunie mes dernières forces pour me redresser, épaule contre un tronc de sapin. Instinctivement, je ferme les yeux, la respiration rapide. Je cherche à trouver du réconfort en reconstituant mentalement l'odeur du tissu neuf et l'image d'une scène bien éclairée. J'en ricane un bref instant, puis je chiale une bonne fois à l'idée de mourir au sommet d'une chaîne de montagne perdue. L'absurdité de mes actes prend alors tout son sens et me plonge dans un profond désespoir...Un abysse amer et impitoyable.

Quelle mort pitoyable.

Au loin, je perçois deux ombres malgré ma vue brouillée. Je crois que je leur ai fait peur. Malheureusement, je n'arrive pas à identifier mes assassins. Alors une ultime fois, je leur adresse tout mon mépris et chuchote quelques mots interdits ; un regard sombre, un regret pour ma propre vie et une peur que je balaye par rage pour dernières armes.

Aucune douceur dans mes gestes piquants, comme à mon habitude.

Et dans la douleur, tout devient flou.
Je vais mourir.
Seule.

Nihil attaque le duo. Lux parvient à s'en sortir, mais Dainty meurt.

Codage par Libella sur Graphiorum

Agenouillé près d'une rivière à l'eau claire, il essaye de laver un peu le sang sur ses vêtements, sans grand succès.

Son esprit tourne toujours à deux cent à l'heure.

Il lui faut absolument trouver une solution. Faire comprendre à la personne qui profite de la mort de L pour faire s'entretuer ses potentiels successeurs qu'il ne s'en sortira pas comme ça.

Il faut qu'il rencontrer un groupe raisonnable. Au moins une personne raisonnable.

"Bien le bonjour, c'est Dainty bande de bitches."

Il tourne la tête vers l'origine de la voix, quelque part derrière lui, vers les hauts parleurs. Comment a-t-elle fait pour...

"Je vais aller droit au but : Négocions et allons au plus vite dans cette affaire."

C'est elle qu'il aurait dû croiser. Ils auraient pu organiser la résistance.

Mais c'est une idiote.
S'il est absolument impressionné par l'idée et par la réalisation, impossible que les organisateurs de l'exécution généralisée se contentent de la laisser s'exprimer avec autant de liberté, aussi longtemps. Impossible que ce soit aussi simple de rallier tout le monde à sa cause. Qu'elle se taise, mais qu'elle se taise...
Elle est trop intelligente pour se faire tuer sur un caprice des organisateurs, et Dieu sait s'ils peuvent faire exploser leurs colliers quand ça les arrange.

Elle parle trop, et elle finit par annoncer qu'elle tuerait Jinx sans état d'âme, et il lève les yeux au ciel. Sa carte sous les yeux, les mains encore tachées, les vêtements et les cheveux souillés, la sensation de solitude plus dévorante que jamais, il décide que Dainty doit être dans des zones d'habitation pour avoir réussi à hacker les hauts parleurs, et il va essayer de la rejoindre.

Au moins ça lui donne un objectif qui lui permet de concentrer son énergie, oublier Linda, oublier qu'il va mourir.

Spoiler:

Nihil & Ginger ont repéré Lux & Dainty.

Nihil transperce de ses flèches une Dainty qui n'a malheureusement pas le temps de s'enfuir. Ses organes vitaux sont transpercés, déchirés, mais c'est une mort lente. Elle ne rendra son dernier souffle que lorsqu'elle aura perdu tout son sang, et personne ne peut rien faire pour l'aider. Mourir sous les balles de Jinx aurait été moins pénible.

Lux, quant à elle, n'a pas non plus eu le temps de repérer à temps d'où sont venues les flèches mortelles, et même si elle a peut-être aperçu la chasseresse qui a ôté la vie à Dainty, elle est à découvert et n'a pas d'autre choix que de s'éloigner pour se protéger.

Les hauts parleurs s'allument, la voix qui retentit semble moins enjouée que la première fois.

"Dainty a fait joujou avec nos hauts parleurs et nous en étions très contrariés... Mais nous sommes heureux de vous apprendre qu'elle n'a pas survécu à la nuit. Bonne continuation à tous! "

Dainty est morte.
Lux s'enfuit et se retrouve désormais seule dans la compétition.
Ginger et Nihil peuvent récupérer les uzis de Dainty si elles le mentionnent en rp.

Sourire laborieux sur tes lèvres. dire que tu ne mens plus serait mentir, cependant tu te bat avec la sensation de vomir et t’as envie d’accueillir les autres avec un câlin, une pression contre leurs corps mais tu ne le fais pas. Secoue simplement la tête avec un sourire.

«J’aimerais survivre encore un peu plus s’il te plaît.» Parce que t’étais prêt à tuer Dainty pour ça.

Jette un coup d’oeil à ton partenaire lorsqu’il raconte les faits en omettant le détail le plus important et t’as encore envie de vomir. Ferme les yeux et vois son visage encore une fois. Elle est encore là t’en fais pas, encore là quelque part à attendre de mettre une balle entre tes deux yeux. Hoche la tête de nouveau.

Désolé Zygote, désolé Smooth, il faut mentir pour survivre.

Tu les regardes s’activer autour de toi et pendant un instant, un court instant seulement, t’as l’impression que vous pouvez vous en sortir.
Non.
Tu as tort.
Sale lâche.
La vérité frappe à la porte tandis que t’entends la voix de Dainty dans la radio. Culpabilité qui glace la peau et tu resserres ta main sur le manche de ton arme, comme un réflexe prêt à lui mettre une seconde balle.

Lance un regard vers ton partenaire.

«Oh non.»

Resserre la main sur l’arme, redresse toi comme tu le peux tandis que tu plantes tes yeux sur le vide en face de toi. Quelque part, peut-être que quelque part t’aurais pu croire en ce speech. Si ça avait été quelqu’un d’autre, si tu n’avais pas essayé, toi, de lui tirer dessus.

"Hier, Jinx m'a tiré dessus et j'ai riposté.»

Cligne des yeux, pure vérité dans ses mots, t’as encore la bile de la sensation. Mais tu t’es fait une raison pendant la nuit, Saga t’as donné une bonne raison. Vous devez survivre, sortir d’ici et faire quelque chose pour récupérer ce putain de drapeau pas vrai. Les larmes te montent aux yeux de nouveau, rapproche les genoux de ta poitrine.
Corde sensible. Tu te sens amèrement responsable, une culpabilité au point où si l’un d’entre eux décident de te finir maintenant tu n’es même pas sûr que tu essaierais quelque chose pour les en empêcher.

Et c’est le pire. L’idée qu’il y est de l’espoir pour tout le monde sauf pour toi. Ces larmes ne sont plus de culpabilité mais de tristesse maintenant. Une peur sans pareille qu’ils décident tous de te sacrifier pour Dainty, pour qu’elle ai raison sur toi. Même dans cette situation elle est toujours supérieure à toi. Putain de reine qui a tout ce pouvoir sur toi et sur tous les autres. T’étais celui qui prônait la paix et t’as été le premier à vouloir mettre un balle à quelqu’un. Plus moyen de se mentir à soi-même. C’est le moment de jouer sa carte supplémentaire.

«J’AI PAS EU LE CHOIX. ON A PAS LE CHOIX DAINTY. TU M’ENTENDS DAINTY?! ON A PAS LE CHOIX!» Crie le contre les murs de la caverne. «JE NE VEUX PAS QU’ON ME TUE!» Le sanglot qui rattrape tes paroles et tu viens serrer ton arme contre ta poitrine comme si elle allait trouver une solution à tes problèmes.

Oh.
Oh et pourquoi pas?
Tu ne veux pas qu’on te tue mais pourquoi pas mourir?
Pas spécialement peur des joueurs de ce jeu qui sont avec toi.
Peur de Dainty à l’extérieur.
Et si c’était la solution à tes problèmes?

Tourne l’arme vers ton corps, un simple regard vers tes partenaires. La situation n’a rien d’agréable avec l’arme forcée contre ton torse, regarde la mort en face, dis toi simplement que ça pourrait être la meilleure solution à tous tes problèmes. Mais t’es lâche? En capacité de se tirer une balle. La solution serait la plus simple, reconnaît le. Avale difficilement ta salive, lâche, incapable de regarder leurs regards.

«je suis désolé. j’ai jamais voulu tirer sur personnes, j’ai pas voulu faire de mal à Dainty-j’ai, j’ai pas envie qu’elle me tue...» Ta voix se brise. Si ce n’est pas elle qui le fera, tu le fera tout seul. «Ce sera plus simple pour nous tous.»

Ferme les yeux.
Prépare toi.
Oh moins tu ne mourras pas seul.
Toi.

T’en es pas capable, pas vrai?
T’attends qu’on t’arrête, quelque chose.
Le signe, finalement, tombe.

Dainty est morte.
Rouvre les yeux, lève le regard vers tes partenaires. Dainty est morte? Et alors. Le terrible poids sur les épaules. Bien que l’épaule souffre affreusement, quelque chose s’échappe et cette culpabilité que tu pouvais ressentir un instant auparavant s’efface un court instant. Et pendant ce court instant un rire nerveux échappe tes lèvres.
Savoure la sale sensation de victoire qui s’étend dans cette épaule qui fatigue.
Savoure le fait que ton sang bat encore quand le sien est froid comme de la roche.

«Dainty?»

Et c’est comme si dire son nom te ramène sur tes actions, comme si tu prends conscience que c’est toi. Toi certainement qui a du être une des raisons de sa mort.
Qu’elle prônait le message de paix une seconde auparavant et que maintenant elle reste sans vie. Les yeux s’écarquillent.

«Dainty.»

Tu l’as peut-être jamais porté dans ton coeur outre mesure. Une jalousie sans pareille. Mais t’avais pas souhaité sa mort un seul instant, même en pointant son arme dans son dos; quelconque soulagement quand c’est toi qui fut toucher. Lève les yeux vers les deux membres ajoutés.

«Ne rompez pas l’alliance s’il vous plaît.»
Respire un court instant.
«Même si chaque fibre de votre corps demande vengeance pour ce que j’ai-pour ce qui est arrivé à Dainty, bien qu’elle ai réussit à prendre le pas sur moi... On a besoin les uns des autres.»
Hoche doucement la tête, force une nouvelle larme de crocodile.
«J’ai jamais voulu en arriver là...»

Spoiler:

— Casse toi ! Et prend ce drapeau de merde...

La noblesse de Dainty n’aura pas eu le temps de déteindre sur Lux.
Ses discours sur la morale, sur la faiblesse psychologique de certains, sa volonté authentique de parlementer et de transmettre une proposition d’entraide, même ce dernier geste, où elle lâche ses armes dans sa direction et lui intime de partir - Lux ne s’en est jamais senti concerné.
Elle a juste été une spectatrice aux premières loges de sa représentation, celle du combat intérieur d’une héroïne qui ne se l’avoue pas.

Ce fut passionnant, d’être l’ombre du premier rôle.

La flèche dans son dos indique le baisser du rideau. Lux se lève, n’attend pas même s’il y a un rappel, et quitte la salle sans remords. Elle jette un coup d’oeil dans la direction des assaillants et reconnaît la silhouette étirée de Nihil, et celle menue de Ginger à ses côtés. Elles sont comme nous, pense-t-elle, ont dû vivre ces derniers jours dans la torpeur de l’attente, se blottissant l’une contre l’autre pendant la nuit, marchant à la poursuite du drapeau pour finir tout ça. Pas de colère, d’incompréhension. Lux et Dainty auraient pu être Nihil et Ginger.

En filant à travers les fourrés, bondissant entre les rochers, elle songe qu’elle n’a pas ramassé les armes de Dainty. De toute façon, en étant seule, elle avait drastiquement réduit ses chances de survie.
Il faudrait redevenir Lux et trouver son chemin à elle, une solution parallèle au problème.

Action:

Les preuves d'affection, les bras autour d'ellui sont les derniers naufragés de leur vie d'avant sur cette île, de ce qui reste de leur adolescence. L'eau se mêle à la terre et leurs pieds arrêtent de faire craquer les feuilles au sol, maintenant humides, lourdes, collantes à leurs semelles. Iel se redresse avec Zygote et ses yeux rougis s'illuminent d'espoir ; Smooth est gorgé-e d'un nouvel espoir qui lae rend spectateurice pour un instant. Iel observe attentivement Zygote échanger puis accourt jusqu'en haut de grandes foulées, son coéquipier et ellui s'entraînant mutuellement.

La suite, pour un instant, est paisible. Iel sourit à Saga, déchante en voyant le sang de Jinx mais ne se laisse pas abattre. Iel détourne un peu des yeux face au sang puis s'y confronte à nouveau, regardant fixement la plaie dont l'hémorragie est difficile à arrêter. Iel est toujours debout, surplombe le trio de garçons de sa hauteur. D'un mouvement lent, iel attache ses cheveux en queue de cheval tout en écoutant ; alors il a été attaqué ! Et la panique dans la voix de Jinx, le désespoir suintant - Smooth s'est arrêté-e de pleurer. Il y a quelque chose de réconfortant de ne pas être lae seul-e à s'émouvoir de la situation - et ah - ce n'est pas grave - ils soigneront Jinx et -

Smooth sursaute en reconnaissant la voix de Dainty. Interdit-e, iel fixe ses deux nouveaux camarades. Quelque chose ne colle pas. Iel n'arrive pas à suivre la suite du discours - iel a été absorbé-e par la première partie. Iel ne retire pas son regard d'eux car,
Quelque chose ne colle pas.

Quelque chose ne colle pas.

Iel n'a pas l'intelligence de comprendre tous les mensonges, mais, une certitude qui lui serre le coeur - c'est que quelque chose ne va pas. Saga ne leur a pas menti mais - c'est un peu comme de l'omission non ? Tout n'a pas été précisé et - Jinx qui s'agite - Smooth recule d'un pas malgré ellui, le coeur battant. Tu - Vous - Hébété-e, iel fixe l'arme que Jinx pointe sur lui. Un fusil d'assaut.

L'image est terrifiante.

Avec cette arme - Jinx a tenté de tuer quelqu'un - Avec cette arme -
Jinx menace de se suicider. Smooth a l'air profondément pathétique, à regarder le vide ainsi ; iel a vaguement pâli d'horreur en plus de tout le reste, dans l'obscurité. Iel envoie un regard en coin pour Zygote, et iel comprend surtout que personne n'est vraiment fiable. Tout le monde est accablé par ses propres sentiments -

TU AS FAILLI LA TUER ! Elle se met à hurler, le coeur battant. Les sens en alerte. Iel est désorienté-e. Ne cherche pas à être discret-e. TU - et toi - Tu ne l'as pas empêché. Tu ne lui en veux pas. Tu es toujours là, Saga. Vous -

Iel est interrompu-e par l'annonce de la mort, puis les supplications de Jinx - et plus rien ne fait sens. Iel a un léger vertige et une envie de vomir qui occupe beaucoup de place. Smooth hoquette de désespoir et voudrait avoir la force de lui dire de tirer, Smooth aimerait avoir la hargne suffisante pour s'approcher, les pousser tous, prendre ce fusil et tirer ellui-même sur Jinx. Tout faire cesser, ah - et Zygote qui voulait le sauver ! Même ellui qui était prêt-e à le prendre sur son dos pour quand ils devront se déplacer. Un pas encore en arrière. Iel pose ses mains sur les sangles de son sac à dos. Sa respiration est courte. Iel, d'un mouvement souple, (et dans sa tête ça dit : je suis désolé-e, je suis désolé-e, Zygote je suis désolé-e), récupère son arme qui pendait depuis son sac pour se défendre, tenant une extrémité dans sa main, vaguement menaçant-e. Iel, qui était toujours debout, toujours proche de l'entrée, se soustrait d'un coup. Seul-e. Iel n'hésite pas un instant pour courir de toutes ses forces sous la pluie pour s'éloigner d'eux.

Cette vengeance n'est pas la sienne.

note : Smooth se désolidarise et de l'alliance et de son binôme. Iel prend la fuite.

Il n’avait pas eu le temps de partir chercher un antiseptique naturel que son talkie walkie s’était mis à grésiller de nouveau.
En le bidouillant pour essayer de comprendre à qui il pouvait bien avoir à faire à présent, les voix de Lux et Dainty résonnèrent dans la grotte de manière quelque peu altérée par la robotisation de l’objet.
La même Dainty qui avait tiré sur Jinx.
Zygote n’était pas du genre rancunier, pas plus qu’il n’avait envie de se venger malgré l’état dans lequel il voyait ses amis. Saga avait eu de la chance de ne pas être touché, certainement. Mais Jinx… Non, trouver un antiseptique et si possible mieux nettoyer la plaie et y appliquer de quoi aider la cicatrisation.

Partir semblait une bonne idée, ils étaient trop près de celles qui risquaient de tous les tuer. Au fond de lui, l’Expert se sentait triste de la tournure que prenait ce jeu macabre. Linda était morte… Tuée par Dainty aussi peut-être ? Ou par un.e autre sauvage.
Pourtant, ils n’eurent pas le temps de quitter la grotte que les haut-parleurs grésillèrent à leur tour. Cependant ce fut la voit de la blonde théâtrale qui résonnait à la place de celle des organisateurs.
…
Jinx avait tiré sur Dainty. Dainty s’était défendue et avait tiré sur Jinx.
Les yeux sombres cherchèrent ceux de son camarade, plongèrent dans les prunelles noisettes pour y lire la vérité. Que devait-il croire ? Que devait-il penser ? Le cœur rongé par le doute, il en oubliait presque cette idée de coalition tentante qui pourrait certainement tous les sauver… Ou du moins, sauver le plus grand nombre.
Il se fichait de devenir L. Il se fichait de retrouver ce fichu drapeau ! Il voulait vivre, retrouver ses amis et son frère, continuer ses recherches et mener son projet au bout…
Et sous ses yeux, Jinx se brisait morceau par morceau, pièce par pièce. Les larmes qui envahissaient ses yeux, brouillaient sa vue… Ses genoux qu’il avait ramené contre lui comme un rempart contre le reste du monde.
Alors Zygote réalisa que Saga ne lui avait offert qu’une demi-vérité et son regard se posa sur son autre ami. Limpide et pourtant loin d’être dénué de tout jugement.

Il se sentait trahi, trahi par ce demi-mensonge, cette vérité dissimulée comme s’ils ne l’avaient pas jugé digne de connaître l’entière vérité. Avaient-ils pensé que, sachant, il allait leur tourner le dos ou pire ?! Les attaquer à son tour ?
Sa main voulu retrouver celle de Smooth dans une tentative désespérée de ne pas perdre pieds. Le monde tanguait autour de lui et l’agaçant.e devenait son ancre, sa bouée de sauvetage… Mais il ne la trouva pas et quand son regard se posa sur iel il se rendit compte que le trouble était encore plus grand chez ellui.
Jinx choisi ce moment pour se briser complètement, criant aux murs de la grotte comme si Dainty s’était trouvé là, comme si elle avait pu entendre ses maigres excuses, à en faire sursauter l’irlandais.
Le regard du rose sur l’arme.
Non…
Non non non non non non non non […] non !
NON !
Il ne pouvait pas… Il n’avait pas le droit de commettre l’irréparable. Pas là, pas maintenant, jamais en fait !
Et le corps de Zygote d’abord figé par l’horreur de la scène, se mit en branle au moment même où les haut-parleurs annoncèrent une bien funeste nouvelle.
Dainty était morte…
Assassinée à son tour, les words perdaient de nouveau l’une des leurs
Et quelque chose céda chez Smooth, la panique, les cris en mots saccadés, phrases tronquées qui ne voulait plus rien dire. Il voulait lea rattraper, l’attirer contre lui pour lea réconforter comme un peu plus tôt dans les buissons mais il était trop loin et lui s’était jeté sur Jinx pour lui retirer son arme. Un mouvement, un regard…
Et soudain, Smooth ne fut plus là et lui heurta Jinx sans considération pour son épaule meurtrie.

« !! SMOOTH !!!!! »

Mais le cri n’eut que le vide comme écho et la pluie déchirante d’intensité qui s’abattait toujours sur l’île.
Alors il reporta sa colère et son trop plein émotionnel sur le pauvre word entre ses doigts qu’il gifla (fallait bien lui remettre les neurones en place à ce crétin !) avant de lui saisir le col.

« T’es qu’un putain d’idiot égoïste ! Tu croyais faire quoi là ?! Tu croyais que j’allais te regarder te tirer dessus sans rien faire ! Mais t’es vraiment le plus sombre des crétins Jinx ! »

Il avait écarté l’arme et se relevait déjà essayant d’entrainer l’autre avec à lui faire face, d’égal à égal !

« Debout ! Et vivez ! Faites marcher vos putains de cerveau et trouver une autre solution que d’obéir à des ordres stupides d’inconnus stupides ! Putain ! »

Sentiments tumultueux dans le cœur adolescent qui battait la chamade dans sa poitrine. L’adrénaline envahissait ses veines comme un feu liquide, lui donnant une rage qu’il n’avait jusqu’alors jamais éprouvée dans sa vie.
Il l’avait lâché.
Déjà trop de temps avait été gâché et ce fut sur un dernier regard sombre qu’il abandonna Saga et Jinx à leur sort, bondissant à son tour hors de la grotte pour partir à la poursuite de saon partenaire.

Qu’importait les risques, il ne pouvait pas lea laisser seul.
Il ne se pardonnerait jamais sa mort.

Spoiler:

Event Battle Royal – ft Les dingues et les paumés

"Dainty a fait joujou avec nos hauts parleurs et nous en étions très contrariés... Mais nous sommes heureux de vous apprendre qu'elle n'a pas survécu à la nuit. Bonne continuation à tous! "

Le répit aura été de courte durée.

Est-ce que c'est une plaisanterie ? Ou il avait donc vu juste et les organisateurs se sont vengés dans la foulée ? Ou quelqu'un l'a tuée de sang froid alors qu'elle venait de montrer à tous qu'il était peut-être possible de faire une alliance et de s'en sortir ?

Jinx, par peur de sa colère vengeresse ? Non, impossible. C'est un crétin, mais pas un crétin meurtrier.
Qui alors ? Qui favorise sa survie égoïste au mépris du bon sens ?
Est-ce qu'ils vont vraiment finir par jouer le jeu et tous s'entretuer ?

Revenu après quelques heures de marche, au milieu d'habitations abandonnées, (seul, sans croiser personne, il se demande si tout le monde est au même endroit et que les morts vont pleuvoir d'un coup sans prévenir...) il s’asseoit sur un canapé éventré dans un salon vide de tout objet d'intérêt. Il a cherché des prises fonctionnelles sans succès, il n'a pas eu plus de chance avec d'éventuels couteaux, scies ou autre. Tout est inutile ou abîmé, vieux, rouillé.

Il est si contrarié par la mort de Dainty qu'il reste assis là longtemps. Il grignote une barre protéinée.
Il a froid, il est trempé, il est sale, il est seul. Il a effacé Linda de ses pensées pour se protéger.

Tous ses nerfs sont en tension et il ne peut rien faire pour s'apaiser.
Il contemple la possibilité de finir ses jours. Il visualise toutes les options possibles. Tous les cheminements de son avenir à court terme défilent dans sa tête. Ils finissent tous par sa mort.
Il continue à y réfléchir. Ca ne change rien.

Il pourrait rester là et dormir un peu. De toutes façons, ça sera toujours moins pénible que de crapahuter dans la forêt. Il pourrait rester caché là et attendre. Les laisser s'entretuer comme des imbéciles et rejoindre le groupe avec le drapeau.

Meilleur cas de figure, le drapeau est récupéré par une personne seule et il la croise et parvient à négocier pour devenir son nouveau binôme. La probabilité que cela arrive est si faible qu'il préfère s'endormir là et se dit qu'il peut mourir comme un lâche. Si survivre à ce type de jeu est nécessaire pour devenir L, alors peut-être qu'il n'a pas le niveau.

Cette pensée le contrarie plus que l'idée de mourir.
Il se relève, ramasse des conserves dans le placard de la cuisine, reste un moment debout sans rien faire pour repousser le moment fatidique où il devra sortir, et reprend son chemin.

Spoiler:

♪♪

La foudre s'abat. Le vent mugit. La montagne gronde. La pluie glace vos os. Vos respirations sont rauques. Comment saisir les mots de la voix qui tente de couvrir vos maux ? Tu n'entends rien que des bribes, des échos confus d'une voix que tu peines à identifier parce qu'au fond tu es juste terrifiée à l'idée de mourir. De trouver la bonne solution.

Pas en tant que L. Juste toi. Avec ton envie de vivre. (c'est bien pour ça que tu as toujours dansé et continué même si tu te noyais dans ton mal être et entretenais tes plaies ?) Et cette peur viscérale de voir encore quelqu'un mourir sous tes yeux.
Umama.
Ubaba.
Comment sont-ils morts Gugulethu ?
Tu veux pas te souvenir.

T'enfonces tes ongles dans la chair chaude et rassurante de Nihil. Cette main à laquelle tu t'accroches comme à chaque relation que t'as tissée dans cet orphelinat. Par peur d'être seule. Abandonnée de nouveau.

Deux éclairs lézardent l'obscurité. Un instant où l'île apparaît blafarde et froide, indifférente à vos douleurs. Le tonnerre te foudroie sur place et tu te réfugies contre le dos de Nihil qui s'est arrêtée.
T'as peur.
Comme ce jour-là.

Ta main n'étreint plus que du vide. T'as peur. Tu chuchotes dans le noir. Comme cette fois-là. Mais c'est pas Umama et Ubaba que tu appelles. Nihil ? Nihil. Nihil ! NihiL ? NihIL ?! NiHIL !

NIHIL !

Un bruit d'un objet sifflant l'air.
Un hurlement.
Une voix tordue de douleur qui supplie quelqu'un de fuir.

Ubaba !

Ca fait mal...

Umama !

Au secours !

« Non ! NON ! NON ! ARRETEZ ! »

Tu sais pas qui tu supplies en larmes. Nihil ? Les autres ? Ceux qui vous imposent cette horreur ? Ce jour-là ?
T'as poussé Nihil. Ou d'abord t'as crié à Lux de revenir et ensuite t'as couru vers Dainty à terre en larmes. Ou l'inverse. Quelle importance ?
T'as toujours cette envie de gerber et tes mains poisseuses du sang d'une Dainty plus blanche à chaque seconde. Transpercée et au supplice. Tu peux que lui serrer la main...à hésiter de l'achever pour abréger ses râles ou pleurer de pas faire une spécialité médecine qui servirait à quelque chose.

T'es comme cette cuillère en argent. Tu sers à rien.

« C’est pas...ce qu'il voulait...jamais il aurait voulu...L...il...»

Tu manges tes mots et déglutis tes larmes. Tu n'as jamais voulu être L mais tu sais à force de côtoyer Mello et Pure que si ils veulent suivre ses traces ce n'est pas pour ce chemin là.

Ou peut-être que si.
A quoi ça sert ? Tout ça pour quoi ? Pourquoi continuer ?

Tes doigts effleurent le métal glacé et froid du collier. Prêts à voir jusqu'où la résistance peut aller.

Ginger, vous avez essayé de retirer votre collier, le lancer de dés a indiqué un échec critique. Vous explosez.

Il fait nuit. Les hauts parleurs s'allument et vous réveillent, la voix qui retentit a une froideur morbide alors que vous entendez la nouvelle.

"Ginger a tenté de retirer son collier. Cette tentative d'évasion s'est soldée par sa mort. Que cela vous serve de leçon. Bonne nuit à tous."

Ginger est morte.
Nihil se retrouve seule dans la compétition.

Sa marche frénétique ne s’arrêtera pas. Elle n’a personne sur qui compter en dormant, personne pour la réchauffer si elle s’arrête et a trop froid. Personne pour lui dire de ménager ses forces et lui montrer l’absurdité du jeu.

Elle s’est seulement immobilisée quelques instants pour enduire ses cheveux trop vifs dans la nature vert gris de boue argileuse trouvée près d’un ruisseau. Le visage, les bras et les genoux également barbouillés, elle continue après s’être abreuvée, sans même prendre le temps de manger.

Le message qui annonce la mort de Ginger est un refrain qui lui traverse la tête avec trop de facilité.

Elle doit trouver le drapeau au plus vite, sinon tout n’aura servi à rien.

Action:

Il est 5heures du matin, vous avez finalement réussi à vous endormir malgré l'annonce de la mort de vos camarades. C'est alors que les hauts-parleurs se rallument.

"Les nouvelles zones impraticables seront les zones 13, 14, 40, 41, 34, 36 et 30. Je répète : 13, 14, 40, 41, 34, 36 et 30."

Vous avez deux jours pour vous éloigner des zones.

BATTLE ROYALE ▬ Event n°2 - Page 3 Ile_de13

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Que le meilleur vive.

Récapitulatif :

Morts :

Dainty
Ginger
Linda

Blessés :

Jinx

Dissocie avec le moment tandis que la douleur perce ton épaule. Relève les yeux vers l’autre homme.

Cligne des yeux, regarde les fuir comme si tu n’avais pas fait tout simplement ce qu’on voulait de toi. T’as toujours voulu être un bon gamin non, envie qu’on soit fier de toi. T’as peut-être jamais voulu finir comme ça, à vouloir tirer sur quelqu’un mais. Mais pourquoi réagissent-ils comme ça? T’as même pas touché, incapable de faire quelque chose comme ça.

Vraiment incapable? Tourne la tête vers Saga comme s’il avait toutes les réponses à tes questions. Un phrase dans cette obscurité dont tu ne peux pas te sortir, tu ne peux pas faire quoique ce soit sans lui.

«Saga- Saga, tu vas pas partir toi aussi?»

Redresse toi pour attraper sa main, les mots des autres encore en tête, regarde l’arme un peu plus loin et prend conscience énorme de ce que tu as voulu faire quelques instants plus tôt.
Honte au fond de ton coeur, qu’on peut lire sur ton visage.

Pendant un court instant tu rigole simplement à l’idée qui fut d’abandonner. Jamais. Trop de goût pour cette vie qu’est tienne. Tu te laisseras pas tuer par quelqu’un d’autre comme tu refuseras de te tuer toi-même. Un rire, qui grandit dans ta poitrine. Cache la douleur comme tu peux tandis que tu tournes les yeux vers Saga de nouveau.

«Je veux pas mourir moi. Je veux que l’un de nous ai le drapeau. Je veux qu’on vive.» Et si tu dois mourir pour ça, qu’il en soit ainsi. De toute manière t’as plus de grandes raisons de vivre. Ceux que tu aimes te détestent.

Grogne tandis que tu te redresses, regarde encore l’extérieur comme si tu allais y trouver la réponse à toutes tes questions. Zygote et Smooth se sont enfuis par là. Prend un instant, long moment pour repenser à leurs paroles.

«Oh. Alors ils veulent de la paix lorsque c’est elle qui la donne.» Cligne des yeux, incrédule, essaie de comprendre encore ce qui vient de se passer. «Pourquoi?» T’attends peut-être pas que Saga te le susurre, l’idée qui commence à gratter à la porte de ton esprit.

Ils préfèrent la reine. Dainty et son charisme, Dainty et ce qu’elle est. Ils préfèrent tous Dainty et ce qu’elle est. Etait. Qu’elle t’ai tiré dessus, que ce soit elle qui t’ai fais saigner ce n’est qu’un détail pas vrai? Omis toutes les paroles douces qu’à pu te souffler Zygote, sentiment étrange et si peu souvent effleuré.
Colère, bouillonnante. Jalousie qui flâne. On l’abandonne pour un cadavre, celui de la jolie blonde qui n’a d’intérêt que par ses belles paroles.

«Elle avait tort, hein Zygote-» Secoue la tête. Cet abruti est parti, te laisse pour mort avec Saga. «Saga. Elle avait tort pas vrai?» Question qui ne nécessite pas de réponse mais tu as besoin d’une vrai. «On ne peut pas survivre en faisant la paix, elle est morte de-»

Ginger, autre nom essuyé avec fracas sous un autre bruit en extérieur. T’écoutes cette voix sans vie annoncé la mort d’une autre comme si ce n’était rien. Secoue la tête en soupirant. Attrapes la main de ton partenaire tandis que tu regardes la nuit si sombre.

«Je ne pense pas qu'ils fassent quelque chose ce soir, essaie de fermer les yeux.» Parce que moi j'en suis incapable.

***

Le haut parleur est ce qui te réveille avec fracas. Pas de temps à perdre encore. Met toi debout en sifflant sous la fatigue, la douleur amère.

«On peut pas rester là.»

Regard froid vers Saga, ton seul réel allié dans cette aventure. Il ne t’as pas encore abandonné et il semble ne pas vouloir le faire. Offre lui un sourire, un mince sourire avant de venir poser une main ferme sur son épaule.

«Je ne peux compter que sur toi Saga. Merci d’être avec moi.» Jusqu’à ce qu’il décide aussi de te tirer une balle dans le dos.

Tire le contre ta poitrine, écrase tes lèvres contre le haut de son crâne, prend la chaleur physique que l’on accepte de t’offrir puisque personne ne veut le faire. Plus personne n’est là pour toi.

Si tu dois te rouler dans leurs entrailles pour avoir la chaleur dont t’as besoin tu le feras. Il n’aura fallu que trois morts pour que tu réalises que tu n’iras peut-être nulle part en ayant peur des victimes.

Spoiler:

La nuit a déjà enveloppé l'île de sa pénombre emplie de murmures et de craquements lorsque leurs talkie-walkies laissent échapper une succession de grésillements saccadés. Mello se saisit aussitôt du sien en fronçant les sourcils – il ne peut que s'agir d'un... camarade, les organisateurs de ce jeu macabre se servant plutôt des hauts-parleurs pour communiquer. Mais qui... ?

« Bien le bonjour, c'est Dainty bande de bitches. »

Sa bouche se tord en une moue d'agacement. Évidemment. Jamais elle ne rate une occasion de faire l'intéressante, celle-là – le laïus mi-dramatique mi-sarcastique qu'elle leur déballe le laisse profondément indifférent. Pas parce que le propos est débile mais parce qu'au contraire, il est d'une évidence exaspérante.

Et, comme si le Destin lui-même avait senti la nécessité de sanctionner cette arrogance grandiloquente...

« Dainty a fait joujou avec nos hauts parleurs et nous en étions très contrariés... Mais nous sommes heureux de vous apprendre qu'elle n'a pas survécu à la nuit. Bonne continuation à tous ! »

Voilà, cqfd. De tout ce que la blonde a dit, Mello ne retiendra que les informations d'intérêt premier. Jinx fait partie des participant.e.s et il posséderait une arme à feu, avec laquelle il aurait tenté de tuer Dainty – ce n'est toutefois pas lui qui l'a achevée. Et puis, avant elle, Linda...

Tout ceci n'a aucun sens. C'est d'une
absurdité
tragique.

Et ça ne fait que commencer.

Combien de temps s'écoule entre l'annonce de la mort de Dainty et... ?

Quelques minutes, pas plus, jurerait Mello.

Et pourtant, ils ont eu le temps de s'éloigner du fleuve qui traverse une partie de l'île, et même de dresser un campement rudimentaire pour la nuit. Héphaïstos s'apprêtait à se coucher tandis qu'il allait entamer son tour de garde.

« Ginger a tenté de retirer son collier. Cette tentative d'évasion s'est soldée par sa mort. »

Ces mots submergent son esprit de leurs échos sinistres. Il se sent vaciller – titube jusqu'à un large saule contre lequel il se laisse lourdement tomber. Le cœur bat avec frénésie – il n'en éprouve aucunement la fureur désespérée – les poumons brûlants se resserrent il étouffe il tremble il voudrait hurler il n'a plus d'air
pas Ginger putain
pas elle pas elle
si douce et si fragile
et si forte
(mais pas assez pour ce monde)

Mihael plaque les deux mains contre sa bouche, réprimant quelque chose comme un râle sanglotant. Il est
perdu
perdu
que faire que faire que faire ?
~~(Near saurait sûrement quoi faire, lui. Mais est-il seulement en vie ? lui à peine foutu de lacer ses chaussures ?)~~

*
**

Le jour ouvre un œil timide sur l'île. On entend quelques oiseaux voleter et gazouiller avec légèreté – sous leur poids branches et feuilles frémissent doucement.

Le calme, après la tempête, est d'une clarté glacée.

Mello et Héphaïstos s'affairent à lever le camp – le premier s'efforce d'effacer toute trace de leur passage tandis que la seconde récupère leurs quelques effets. C'est là qu'il l'entend – ce bruit de pas trop lourd, trop fatigué sans doute, pour être celui d'un animal.

« Heph'. Couvre-moi. »

D'un bref signe de tête, il lui indique la direction à suivre ; après quoi il avance d'une démarche précautionneuse, jusqu'à apercevoir une silhouette agenouillée, penchée au-dessus d'un ruisseau sinueux.

Le calme, après la tempête,
est d'une clarté glacée.

Il s'élance soudain et attrape la rousse par les cheveux, la tirant en arrière dans l'espoir de la faire tomber.

Spoiler:

Quel est le pire ?

Entre un message radio pseudo-inspirant, qui appelle à la cohésion mais qui se conclue sur l’aveu que l’auteure n’hésitera pas une seconde à tuer quiconque s’empare du drapeau - elle est morte de toute façon, comme tout le monde sur cette île, comme nous-tous. Elle ne pourra pas mettre ses belles paroles à exécution, ni même ses menaces. C’était bien la peine de s’acharner à pirater les hauts-parleurs.

Entre toi, camarade cachée derrière un masque à gaz, méconnaissable. Tu macules ses fringues de peinture, et les tiens aussi. L’idée est bonne, alors elle ne dit rien de plus, juste observer ton dessin du coin de son œil fatigué.

Tu laisses un souvenir pour les prochains qui viendront s’entretuer ici ? Trop sympa.

Les mots acerbes et les paroles franches. Toute cette histoire la fatigue au plus haut point. Trouver le drapeau sans tuer quiconque, là était son idée. Car elle n’a pas la foi, d’exploser la tête de ses camarades avec ce bout de bois - parfaitement propre et maculé. Encore. Encore un moment, espérons.

On s’est posé, à un moment pour manger et fermer un peu les yeux, alors qu’encore et toujours, on bouge et on se déplace. Balayer le plus d’endroits possibles. Et croiser les doigts pour ne pas tomber sur l’un de ses freaks. Et elle regarde sa binôme, à se demander si elle n’est pas tombée de leur côté, également. Hésiterais-tu à balancer l’une de tes grenades sur deux gosses tout aussi perdus ? Tu le ferais, elle en est persuadée. Mais hésiterais-tu ? Qu’importe, ce n’est pas le moment d’y songer. Alors autour d’un micro-repas, elle tente un trait d’esprit.

Hm, on sait pas si... si ces merdes explosent vraiment.

Elle pointe son collier, et le tien.

Après tout, on en a jamais eu la preuve, c’était peut-être le seul moyen que ces idiots ont trouvé pour qu’on finisse par s’entretuer. Une menace idiote et sans impact, p’tête même pas vraie. Si ça se trouve, cette merde c’est juste un bibe-

Une explosion au loin.
Et les hauts-parleurs. Ginger est morte, elle a essayé de retirer son collier. Alors elle a explosé. Et elle finit par se taire, laisser ses mots s’évanouir dans le fond de sa gorge. Sert les poings dans ses cheveux, ne rajoute rien de plus. Il faut dormir, avant que le jour ne se lève. Elle n’y arrivera pas, elle le sait déjà.

*
* *

Le jour se lève, mais déjà vous êtes en route depuis un moment déjà. La nuit a été courte, mauvaise. Les suivantes le seront tout autant, si ce n’est plus. Tout est silencieux. Très - trop - peu de mots entre vous-deux. Elle commence à traîner des pieds, la fatigue macule son visage en même temps que la peinture séchée. C’est désagréable, ça tire sur sa peau dès qu’elle bouge ou qu’elle cligne des yeux.

Elle a l’habitude, tant pis.

Les hauts-parleurs de nouveau grésillent, et elle se tend en s’attendant à un nouveau mort dans les rangs. Mais non, juste des zones que l’on supprime. On recommence, à raturer sur sa carte, sans rien dire. Finalement, on s’habituerait très vite à cette condition. Et on bouge, on bouge.

On entend la mer.

BATTLE ROYALE ▬ Event n°2

Battle Royale vs everyone

Spray & Ephélide

Battle Royale
vs everyone