Event n°1 spécial Pâques 2021 ▬ Ouvert à tous [FINI]

"Je suis certaine qu'il y a des œufs par ici. Ou en tout cas, qu'il y en a eu..." L'endroit est si évident que Dainty n'est pas certaine d'en retirer quoique ce soit de bon. "Je n'ai jamais profité des lieux étant plus petite. Mais ça doit faire une bonne cachette pour qui sait ramenée de bonnes choses..."

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« Rends-le moi. Tout de suite. »

Mello baisse les yeux, toise son rival d'un air profondément méprisant. Ses lèvres, étirées en un rictus gorgé de fiel, laissent échapper un bref ricanement sardonique.

« Ou sinon quoi, Near ? »

Comme il se sent ridicule, maintenant, d'avoir accordé une telle importance à une banale et puérile chasse aux œufs – il n'aime même pas le chocolat au lait, bon Dieu, comment a-t-il pu se laisser mener ainsi ? (Oh, mais tu sais comment, Mello. La réponse à cette question se trouve juste devant toi, sous la forme d'un petit garçon tout de blanc vêtu. D'une toute petite chose à peine vivante, te semble-t-il – d'un bout de perfection minuscule et fragile, malencontreusement égaré dans le vaste chaos brouillardeux et bourbeux qu'est ce monde.)

Et d'ailleurs pourquoi cet objet devrait revenir à Near, plutôt qu'à lui-même ? Lui aussi – surtout lui, ose-t-il croire –, il voue une admiration sans limites à L. Lui aussi, il rêve, un jour, de lui arriver ne serait-ce qu'à la cheville. Il s'apprête donc à cingler à nouveau le jeune albinos de quelque remarque acerbe lorsqu'on l'appelle et lui saisit le bras.

Son cœur manque un battement.

Pour avoir plus d'une fois senti la force implacable de cette poigne, il la reconnaît immédiatement. Merde. Merde merde merde merdemerdemerde.

« Roger ! Je … – un mensonge crédible, vite – J'allais le lui rendre, j'étais juste curieux et... »

Le directeur de l'orphelinat, après avoir rendu l'oeuf de Fabergé à Near, l'interrompt avec une sévérité impitoyable :

« Venez dans le parc, immédiatement. Mello tu es disqualifié de la compétition. Tu crois que tu pourras devenir L, un détective, un policier ? Tu prétends pouvoir arrêter des voleurs, des criminels mais tu te comportes comme l'un d'entre eux. »

La chute est
douloureuse.
La honte lui embrase la figure.
Et puis
l'indignation–
la fureur.

Mello baisse la tête, se mordant violemment l'intérieur des joues pour se retenir d'envoyer chier le vieux Roger – et le niais de Pixel avec. Un « travail sur lui-même », mais de qui se moque-t-on, là ? Quant à l'humiliation, c'est déjà trop tard. Il voudrait que la Terre s'ouvre en deux pour l'avaler tout entier.

(Oh, la fureur. Elle enfle, elle palpite, elle gronde dans ton cœur. A cet instant précis tu voudrais
tout
faire
sauter.)

D'un bref mouvement d'épaule, Mello chasse la main du surveillant. Sans lui adresser un regard, à lui ou à Near, il avance dans la direction indiquée à grandes enjambées coléreuses – rien que pour s'assurer de ne pas marcher en compagnie de son rival, il se rallonge le chemin d'une vingtaine de mètres. A vrai dire il se garde bien d'aller au devant de la scène – lui qui aime tant se montrer, d'habitude –, préférant rester en retrait, adossé au tronc d'un grand hêtre.

Il a été battu à plate couture.
Encore.

Et comme des gosses, on a glissé sur un petit toboggan.  

Wave me rappelle qu'il y a du bon à oublier la réalité de la Wammy House. Notre statut d'orphelins, aussi. On a tous été arraché à nos mères, à nos pères et...C'est quelque chose que je ne peux pas oublier. Quelque chose qui éteint ma sympathie, affute mon verbe et mes idées mesquines. A tout instant, je pourrais cracher mon venin, tel un animal blessé.

Mais aujourd'hui, je me tais.

Je choppe les œufs sous un nain. Sous une bâche ou encore, du haut d'un toboggan. Et puis j'avance.

Wave n'a pas l'air contrarié par le jeu de chaud/froid auquel je le soumets durant nos échanges. Je me demande pourquoi. Il parait même rire de mes décisions et sa suggestion me précipite dans une confusion dont je partage l'imagination et le comique de la mise en scène...

Moi, avec Zygote et Quetzal ?

Si l'un me semble vouée à être une coopération improbable, l'autre m'est probablement plus familier pour ses quelques rares conseils extorqués du coin de la bouche. Et, plus que jamais, je me sens comme un devoir de mettre au clair ma fausse alchimie avec les animaux pour Wave...


Fière de ma confession néanmoins, je continue sur la même lancée, avec plus d'excitation encore que cette même matinée. Si les œufs n'ont plus d'importance, il reste encore des enjeux. Des mystères, que dis-je, des énigmes à résoudre ! Mes mains claquent et ma réponse s'envole. Vin serait ma prochaine cible...


Il fallait préparer cette scène de toute pièce !  Prof Vin s'en souviendrait assurément, de ce coup monté...Tandis que je l'observe s'égosiller sur un nouveau jeu pour gosses, incrusté dans le sol. Au premier coup d'œil, je devine son siège beaucoup trop petit pour un adolescent de sa taille. Le ressort pendouille, va de gauche à droite,  menacerait de céder à tout instant s'il faisait 10 kilos en plus...

Alors, moi, la magnifique, fabuleuse et piquante Dainty, je serais incapable de prouver les lois de la gravité par mon seul commandement ?

Allons bon, mon grand, as-tu oublié ta chute ?

Un sourire malin nait sur mes lèvres tandis que j'empoigne les poignets de la place opposée


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Je suis là pour le discours. Roger parle trop. J'essaie d'être contente mais je n'y arrive pas : je suis affichée dans toute la WH maintenant .

Troisième position.

Je ne me pensais pas aussi haut dans le classement, pour être honnête. Présent pour l'un, absent pour l'autre, je devine les deux gus aux deux premiers rangs fulminer silencieusement. Je ne suis pas dupe. J'ai honte. Car j'ai mon honneur, vous savez. Je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'entrer en compétition avec Mello cuir-moustache et l'petit gosse avec ses jouets (je vous jure, il me fait peur, un peu comme les petites bestioles dans la nuit qu'on n'a pas envie de toucher car trop étrange). Plus encore lorsqu'on apprend subitement que Numéro Deux a été puni pour une raison aussi étrangère que je ne la devine liée à la compétitivité malsaine qu'il entretient avec Near...

Et pourtant.

Quand on annonce mon prix...Je ravale mes mots et mon mépris. Roger et les professeurs ont fait un effort colossal pour cet événement. Alors, je reprends de la distance. Pour une fois, je me dis que ce n'est pas si mal, de faire bonne figure. Mes yeux océans se posent sur la couturière en bois, dissimulant tant bien que mal les étoiles qui s'y reflètent comme un millier de scintillement sur la surface d'un lac, tandis que mes doigts s'emparent des trois billets me promettant déjà une fabuleuse soirée théâtrale en charmante compagnie...

Mes occupations de la semaine sont déjà forgées.


Un peu d'exagération ne fait jamais de mal. Après tout, si j'y mettais plus d'efforts, peut-être que ce serait moi, la Numéro 3 ! De son côté, Wave applaudit en silence, mais je le devine tracasser par autre chose. Quant à Vin, il en profite tout autant, à une certaine distance.

Pour l'instant.
La fin de ce discours approche à grand pas.

Quant je me dégage du devant de la scène, ce ne fut que pour le prendre de court, la tête haute, avec le sourire le plus malicieux qui soit. Ma voix hausse le ton. Interpelle.

Ne dit-on pas "Chassez le naturel, il revient au galop" ?
Certainement.
Me revoilà.


Mes doigts se posent sur mes lèvres rosées, dans l'espoir de réprimer un amusement aussi joueur qu'intrigué. Mes prunelles se font quant à elles innocentes, mais mes intentions ne le sont pas. Je sais que Wave observe. Et j'attends, ô que oui, de voir la réaction de ma souris face à une élève potentiellement modèle. Ou potentiellement diablotine...

Tout dépendait de Vin, désormais. De ce qu'il dirait. De ce qu'il proposerait.

C'était un beau discours ! Mais Vin avait surtout hâte de discuter du bon chocolat avec les enfants et les collègues, tant pis pour le régime ! Ce lapin chocolaté qui attendait dans la cafétaria lui faisait bien trop d'oeil pour qu'il puisse l'ignorer, il avait bien fait de passer à la Wammy's ce week end.
Il s’apprêtait à revenir à l’intérieur, tout guilleret, sentant son teint que se hâlerait légèrement après ce délicieux bain de soleil quand il entendit un élève l’appeler. Vin se retourne, c’est Dainty qui vient lui parler, sa charmante actrice en herbe.

Dainty : Professeur ! Vous avez perdu ceci. Le Lapin de Pâques aime bien jouer avec nos nerfs, cette année.

Vin : Et bien oui figure toi que j’ai dû consoler des enfants qui n’avaient pas trouvé d’oeufs et-

Non, il était à côté de la plaque, c’est ce qu’il comprend quand il voit son livre...Vin hausse les sourcils et baisse ses lunettes de soleil pour être sûr d’avoir bien vu ce qu’il voit…. C’est bien ça. Dainty lui tend SON roman érotique, Le livre qu’il lisait ces jours ci. Elle a l’air fier et insolent. Il tend la main et récupère le livre.

Vin : oh.

Dainty : Je l'ai trouvé à côté de votre bicyclette. Il aurait été dommage qu'elle tombe entre de mauvaises mains ou que cette suggestion ne devienne un odieux ragot, n'est-ce-pas ? Heureusement, je ne suis ni l'un, ni l'autre...

Impossible de savoir si Dainty veut vraiment le faire chanter avec une telle déclaration. La vile diablotine se la joue angélique, ou l’ange se pare de cornes. Mais Vin n’est pas offusqué, ni gêné, il lui sourit.

Vin : Ooooh merci ma chérie, effectivement heureusement qu’il n’est pas tombé dans les mains des enfants, on m’aurait accusé de corruption, grâce à toi j’ai évité les sermons de Roger, quelle horreur ! Il sourit, rit même d’un air de bon gaillard. Ecoute quoi que je fasse je finis toujours par être victime des ragots, ne peut-on plus vivre sa vie d’adulte tranquillement ? Le seul ragot qui m’embêterait ce serait que ça soit se livre en particulier qui soit cité parce qu’il n’est vraiment pas terrible, si tu le dis à tes amis est-ce que tu peux citer un autre titre, l’Amant de Lady Chatterley, ça représente mes goûts au moins ! Je te le conseille d’ailleurs, cela parle de l’éveil de la sensualité féminine, de liberté de choix des femmes, c’était très féministe pour l’époque ! Le cinéma ne sait plus faire d’art sensuel, tout est aseptisé et surfait de nos jours ! Ah je suis content que tu aies trouvé mon livre, lorsque tu liras Lady Chatterley on pourra en discuter si tu veux ~~ !

Il riait, probablement conscient de la gêner mais c’était plus une blague pour la punir gentiment d’avoir osé lui faire des menaces, plutôt qu’une véritable invitation à parler de romans érotiques avec lui. Cela dit il ne voyait pas où était le problème, considérant que c’était des sujets que chacun devait aborder librement !

Vin : Bravo pour ta chasse aux œufs, j'espère que tu me feras une critique de la pièce que tu iras voir pour ta visite au théâtre j'espère, si tu veux j’ai la liste des représentations qui vont avoir lieu ce mois-ci ~