je vous déteste tous + Myth

PIERRE.
Où est mon père ? Viens, Thomas ; point de larmes. Par le ciel ! mon cœur se serre comme s’il allait  s’ossifier dans mes entrailles, et rester un rocher pour l’éternité.

LES MOINES.
Si vous êtes le fils de Philippe, venez avec nous, nous vous conduirons à lui ; il est depuis hier à notre couvent.

PIERRE.
Et je ne saurai pas qui a tué ma sœur ! Écoutez-moi, prêtres ; si vous êtes l’image de Dieu, vous pouvez recevoir un serment. Par tout ce qu’il y a d’instruments de supplice sous le ciel, par les tortures de l’enfer… Non ; je ne veux pas dire un mot. Dépêchons-nous, que je voie  mon père. Ô Dieu ! ô Dieu ! faites que ce que je soupçonne soit la vérité, afin que je les broie sous mes pieds comme des grains de sable. Venez, venez, avant que je perde la force ; ne me dites pas un mot : il s’agit là d’une vengeance, voyez-vous ! telle que la colère céleste n’en  a pas rêvé.

(Lorenzaccio, Alfred de Musset)

Briser le mythe c'est contrevenir directement à cet air d'ennui solaire qu'il affiche volontiers à qui le regarde, et qui fait qu'on lui imagine volontiers une langueur mélancolique, dorée seulement par l'obligation du port princier de sa tête et de la blondeur de ses cheveux. Appuyé sur le relief de ses phalanges, le regard dans un lointain flou, on se doute aisément de la peine immense du mythe et en extrapolant on la voudrait insondable et abandonnée. Briser le mythe c'est parler à côté de lui, marcher, respirer, vivre dans un air à contretremps à côté de lui qui se dresse alors dans un ouragan incendiaire. Disparus les beaux marbres de douleur, volatilisées les subtilités de langage et la beauté du sens, puisque quand Myth éclate c'est la vérité aussi : il jure, fusent insulte et oeillade moqueuse, parfois même ses mains viennent s'aplatir sur une table ou quelques joues pour achever de cracher au visage de tous les David. Ses exigences sont attachées à des valeurs surannées et triées par son soin mystique, Myth ne prend pas le temps de penser, ou s'il le fait c'est toujours pour faire le choix le plus flamboyant, le moins confortable, le plus virulent. Les mots se jouent déjà assez des hommes, Myth en vous rabaissant à terre vous rend le service monstrueux de vous les éclaircir ! C'est là la magie des communicants, et communiquer Myth ne s'embarrasse pas de le faire par quatre chemins, puisque qui que vous soyez, à part lui aucun de vous n'êtes digne de rien.

— Fils cadet d'une très grande famille italienne, à la tête d'une entreprise de luxe.
— Il révèle très tôt un talent certain pour déceler les mensonges des adultes et au contraire pour très bien maquiller les siens, en plus d'un véritable don pour arranger mots et couleurs. C'est à l'époque un enfant quereleur et dominateur mais très sociable, joueur.
— Une grande partie de sa famille a été retrouvée assassinée au domicile familial dans un incident horrifique qui reste un mystère — certains parlent de querelle mafieuse, certains parlent de cambriolage qui a mal tourné — et qui continue d'alimenter les passionné-es de true crime. Pietro était alors en sortie inopinée pour un cours d'escrime.
— Depuis il attend juste de sortir de là pour enquêter et se venger, une fois de plus il a seize ans donc le concept de vengeance est vague mais tkt
— L'entreprise familiale a été revendue et phagocytée par un plus grand groupe ; le nom existe toujours et Pietro en tire encore aujourd'hui une large aisance financière, mais aucun contrôle ni aucune fierté. Une grande partie de la publicité de l'entreprise se fait sur son mystère et son malheur.
— Envoyé à la Wammy's House, il a perdu de son éclat solaire et sa gouaille pour simplement se refermer sur lui-même et railler ou agresser quiconque lui adresse la parole. Il agit clairement comme un petit prince sans couronne, prêt à en découdre avec tout, ce qu'il assume parfaitement.
— Il continue d'opérer des stratégies de com pour des groupes en grand besoin de rajeunissement, à défaut de le passionner ça l'occupe.