Perfect day to fly, to flee || Ephelide [terminée]

Physique : 1m72 pour 56kg, elle a oublié qu’elle devait arrêter de grandir / Longue chevelure rousse foncée qui tombe jusqu’à ses hanches / Il lui arrive de les attacher sommairement en cas de besoin / Yeux marron foncé également / Des taches de rousseur sur le nez, qui se font un plaisir de se multiplier en plein soleil / C’est d’eux que vient son surnom / Grande et fine, elle a un aspect d’asperge / Style vestimentaire de garçonne, préfère les chemises trop larges aux tops ou autres trucs de ce genre / Elle a déjà essayé de se maquiller, ce fut : une catastrophe / Quelques boutons d’acnés et cicatrices associées, elle espère que ce sera bientôt fini / Elle porte des boucles d’oreille très sobres / Elle espère pouvoir se faire quelques piercings et tatouages une fois majeure.

Caractère: Ephelide, elle semble être la grande sœur dont tout le monde rêve : drôle, enthousiaste et malicieuse, toujours prête à vous écouter, vous comprendre, bonne oreille et bons mots toujours dans le fond de sa voix, sourire sur les lèvres et air mutin dans le regard. Oh, elle sera aussi probablement la première à vous amener à l’aventure, désormais l’une des plus âgée du pensionnat, elle a appris au fil des ans à connaître tous les coins et recoins du manoir. Alors elle est celle qui réveille les plus jeunes dans leur sommeil : viens on va voler un bout aux cuisines, que penses-tu d’une escapade nocturne ? Ephelide, elle est de ces adolescents un peu trop aventureux, un peu trop curieux pour leur propre bien et celui des autres, mais elle a un charisme tranquille, tellement sûre d’elle que l’on ne peut que lui faire confiance, pas vrai ?

Ephelide, justement elle est un peu trop sûre d’elle, à la limite de l’arrogance qu’elle embrasse dès qu’elle le souhaite. A grandir dans l’idée que l’on est essentielle alors on finit forcément par le penser : très égocentrique, insouciante, inconsciente.

Ephelide, elle est au fond une adolescente typique, un peu trop soucieuse de son apparence, à maintenir cet aspect artificiellement cool pour se faire accepter d’autrui. Elle en vient alors à mentir – embellir ses exploits selon elle – pour exister à travers eux alors qu’au fond, le stress la bouffe peu à peu. A trop s’en mettre sur les épaules, on finit par ployer sous son poids. Ephelide, elle a grandi dans une famille un peu trop dysfonctionnelle, un peu trop à l’ouest, et encore en restent quelques séquelles : bouffée par une jalousie sans nom, tant envers ses biens personnels que ses proches, toujours à craindre qu’on les lui arrache comme on a finit par lui arracher son cadet, alors facilement elle devient possessive, d’une colère et d’une rancœur qui s’abat avec.

- Tu penses qu’Oncle Dimitri nous voit, depuis là-haut ?
- Bien sûr ! Tu sais bien qu’il nous laisserait jamais tomber.

Sasha, elle semble un peu trop âgée pour son âge. C’est ce que tout le monde dit, c’est ce que tout le monde raconte. Ici, dans ce quartier populaire de Glazov, tout le monde ou presque connaît la famille Eristov. Le père a renié ses enfants. La mère est malade. Alors c’est la fille plus âgée qui gère ce qu’il faut. Les finances, les courses, l’éducation, les papiers, l’administration. Mischa, son frère plus jeune.
Tout le monde le sait.
Tout le monde se tait.

On pourrait croire, de loin, à une famille normale. Un père absent, qu’est-ce dont de nos jours ? Les familles monoparentales ne sont pas aussi peu que l’on aimerait le faire croire. Entre les murs de l’appartement, tout se passe pour le mieux. La plupart du temps. On slalome entre les crises, la paranoïa, les angoisses, les hallucinations, les mots que l’on souffle, la fille qui veut prendre ta place, t’enlever ton fils unique, partir loin de toi, loin de vous, le poids, le boulet alors on hurle et on gueule, à s’en tirer les cheveux et à s’en briser la voix. Et le lendemain, tout se calme et s’apaise. Et on recommence. Encore et encore.
Jusqu’au jour où tout s’arrête.

L’oncle Dimitri, c’est un repère dans tout ce bordel. Repère familial. Repère financier. Tous les mois, il envoie ses petits papiers, ses petits sous à sa sœur, sa nièce et son neveu. C’est grâce à cela que l’on tient, que l’on survit, que l’on paye les courses, la bouffe, les vêtements, l’école. Un semblant de vie normale. C’est Sasha qui gère tout, sa mère n’en est plus capable depuis longtemps maintenant. On dit qu’elle est déjà bien mature, la tête sur les épaules cette petite. Que serait cette famille sans elle ? Sans cet oncle qui les aide ?

Pas grand-chose.

L’oncle Dimitri, il sait voler. Parfois il vient leur rendre visite, entre deux vols en plein ciel. Il n’a pas vraiment le temps, vous savez. C’est un homme occupé, c’est un homme demandé. L’oncle Dimitri, il parle plusieurs langues, toujours bronzé, toujours à voir des paysages, à raconter ses histoires. L’oncle Dimitri, il a fini par partir, plus haut qu’il n’est jamais allé. Assez haut pour qu’il ne revienne jamais.

Et c’est là que tout part en vrille.
Les finances ne suivent plus, les bourses ne sont plus réapprovisionnées, l’état de la mère soudainement s’aggrave. Les crises se font de plus en plus. Plus en plus fréquentes, plus en plus violentes. Et ce sont les voisins qui finissent par avertir les services sociaux, lorsque la gamine est venue frapper à leur porte avec son petit frère au bout de sa main. Elle a dix ans, son frère en a huit. La mère alors, il faut l’interner, elle est dite incapable de s’occuper d’enfants aussi jeunes. Tant pis, on fait avec. On commence déjà petit à petit, à déchirer la famille.

Sasha et Mischa arrivent alors chez leur père, le pauvre qui pensait que jamais il n’aurait à s’occuper de ses mômes. C’est compliqué, il ne semble pas vraiment présent. Toujours absent, toujours ailleurs, souvent saoul en rentrant, endetté jusqu’aux dents. Alors on recommence ce cirque, la petite qui gère toute la famille, et doucement passe une demi-année. Elle fait les courses, comme toujours par petite touche. Une brique de lait par ici, un gâteau par-là. Et puis un jour, tout s’échappe à nouveau, une raison bête, idiote pourrait-on dire. Le père n’est pas connu pour être une lumière, il faut dire. Mais envoyer sa fille de onze ans à peine acheter des bières à sa place, c’est bien là une idée qui lui est pourtant passée par l’esprit. La gamine tend à la caisse la carte d’identité de son paternel, ce n’est pas pour elle dit-elle, mais de nouveau on avertit les gens, les autres, les agents de sécurité et ça remonte.

On raccompagne finalement la petite chez-elle, on découvre un taudis, un père avachi dans le fauteuil du salon, occupé à décuver de sa cuite de la vieille. Tout semble pourtant étrangement en ordre, étrangement normal, les devoirs de son frère sont faits, les lits également, le linge lavé, la vaisselle nettoyée. Et de nouveau l’enquête est faite, le père qui gagne ses quelques sous en pariant aux jeux, sans emploi, sans revenu fixe, alcoolique.

Les enfants à nouveau sont retirés.
Entre la mère internée et le père incapable, que pourrait-on bien faire ? D’eux-deux ? La petite est sacrément futée, un peu trop même, alors on l’envoie à des milliers de kilomètres, une maison pour les enfants comme elle. Le frère ne peut pas la suivre, il sera placé en famille, deux ou trois qui suivront le gamin recueilli du système avant qu’il ne puisse se fixer dans l’une d’elle. Quelques années passent ainsi, à s’échanger des lettres entre frère et sœur, essayer tant bien que mal de garder contact, malgré les kilomètres. Toujours un peu. Tenir ensemble.