BATTLE ROYALE L'EXAMEN ▬ Event n°2 [FINI]

Il y a trop de gens.
Il y a trop de gens.

Wave parle, mais ça ne fait que bourdonner. Ça bourdonne aussi au creux de sa paume.

Sa main se serre autour de la sienne, mais elle a l'impression que c'est son cœur qu'elle écrase de ses doigts.

Pure remercie d'un regard adouci Kama et pose ses yeux verts avec espoir sur MadMax qui s'accroupît à leur hauteur. Le simple craquement des genoux de l'adulte la remettent dans sa position. Dans sa vraie posture.

Celle d'une enfant.
Nous sommes des enfants.

Les enfants repérés comme HPI ne sont pas à proprement parler plus intelligents [...] — où a-t-elle lu ça ? — , leur mode de pensée se fait différemment, en arborescence, en fonctionnement constant. Plus important encore : leur vitesse de traitement des informations n'égale en rien. leur. hypersensibilité.

Pure sait sans savoir. Au contact de la peau froide de peur de Ginger, aux appels sans réponse que celle-ci formule dans son sommeil, dans une langue qu'elle ne connaît pas. Aux sursaut aux bruits soudains. Aux regards dégoutés devant des films de guerre. Au silence qui noue sa gorge quand on parle de son pays. Pure le sait alors que ce n'est pas son histoire, pas ses souvenirs, pas ses sensations.

— ...Arrête - Arrêtez de m’utiliser...

Si seulement on pouvait se débarrasser de l'empathie.
À la place, elle préfère ressentir de la colère.

De la colère pour les adultes, largement, sans exception.
De la colère pour ceux qui ont décidé de ce jeu macabre.
De la colère pour ceux qui les ont aidé à le mettre en place.
Et de la colère pour elle, qui ne les as pas empêché.

Ginger se jette au cou de MadMax et Pure ne parvient pas à ravaler une expression d'aversion profonde et soudaine. Son visage est en cet instant si expressif qu'il en devient laid. C'est si bref, qu'on aurait pu le rêver.

Ne fait-il pas partie des traîtres ?

Elles se sont lâché la main.
Pure saisit finalement la tasse proposée par le jeune tibétain.

– Merci fait-elle d'une voix atone.

Puis elle se tourne vers Spray et Ephelide qui savourent leur victoire.
D'un ton neutre, elle constate :

– Peut-être que tu devrais revenir plus tard.

Le thé sent la lavande.

Exam Royale
with everyone

Spray & Ephélide

BATTLE ROYALE L'EXAMEN ▬ Event n°2 [FINI] - Page 2 Test5

Détachée de la réalité, Spray avait continué de sourire malgré tout. Agitation autour de sa colocataire, une foule plutôt conséquente qui mêlait des orphelins et un professeur. Toujours incapable de se rendre compte des dégâts que cette violente simulation avait pu causer sur ses camarades de classe, l'artiste s'amusait à secouer et faire virevolter le bout de chiffon en attendant une quelconque réponse. Mais rien. Que ce soit de la part de ses colocatrices ou de n'importe qui d'autre. On ne lui adressa pas le moindre mot. Ou presque. L'autre Alter lui avait cordialement dit d'aller voir ailleurs. "Mais ... C'est ma pote aussi ... J'peux pas la laisser ..." Voix faible, un léger sourire triste se dessina sur ses lippes avant de disparaître lorsque confronté au regard froid et inexpressif de Pure. Sans rien rajouter, elle jeta un oeil aux autres personnes présentes dans l'espoir de se faire retenir par quelqu'un avant d'abandonner et partir les mains dans les poches pour se rendre sur les marches de l'orphelinat. Coudes sur les genoux, elle prit sa tête entre ses mains avant de soupirer.

Puis la voix de Saga se mit à retentir. Elle redressa la tête. Sa gorge ? Comment ça ? Elle n'avait aucune idée de quoi il parlait, elle n'avait pas regardé le jeu depuis son retour à la réalité. Et comment ça "en ce qui le concerne" ? Mais avant que la peintre ne puisse poser la moindre question à son ami, celui-ci s'était enfui vers le buffet. Un nouveau soupire attristé. Elle avait cette désagréable impression qu'on lui en voulait. Son regard se posa alors sur Zygote qui venait de se redresser et retrouver Smooth. Cela voulait-il dire que Near était aussi venu à la réalité ? Peut-être. Qui sait. Mais Sheryl n'avait pas la force d'aller le chercher pour crâner.

Alors elle resta toute seule sur ses marches tandis qu'Ephelide tapait la discussion à Matt. Au moins elle pouvait parler à quelqu'un sans se faire remballer.

awful

mood:

Retire le casque avec des mains aussi tremblantes que ta réalité.
Bile au fond de la gorge, touche ton épaule comme si rien ne s'était passé. Mais rien ne s'est passé. Tout est normal, tout va bien, lâche qui a fuit tout va bien tu es en vie.

A quoi ça sert? A quoi ça sert de parler 10 langues quand t'es dans l'incapacité de tirer sur n'importe qui? Tombe au sol, assis, la tête entre les jambes tandis que tu te débarrasses de tout ce que tu as sur toi.

T'as échoué auprès des autres mais t'as surtout échoué auprès de toi-même. Tu pourras jamais devenir quelqu'un en étant qui tu es actuellement, totalement dépendant d'une équipe qui t'as porté du début à la fin.

Lève de nouveau les yeux, regarde les autres qui célèbrent comme s'ils vivaient leurs meilleurs moments alors que toi t'as l'impression de mourir de l'intérieur. T'aurais jamais du t'inscrire à ce putain de battle royale parce que maintenant tu peux plus te cacher derrière l'étiquette du lâche.

Il faut que tu parles a Kharon, il faut que tu parles à Divine, peut-être à Nox. Il faut que tu fasses quelque chose. C'est pas en traduisant des mots que tu vas faire quelque chose de ta vie.
Enfonce ta tête entre tes genoux un peu plus encore, larmes qui coulent à flot, mais t'as pas envie qu'on les voit. Pas envie qu'on te traître de lâche encore plus.

Ses favoris ont été pitoyables. Iel a regardé tandis qu'Hammer a détruit son casque au loin, silencieux et énervé.
Iel garde un dernier espoir sur Lux et peut-être Nihil, bien qu'avec un comportement comme celui-ci iel doute qu'ils fassent quelque chose de glorieux.

Chance la vision du casque, regarde Héphaïstos qui semble aussi pouvoir faire quelque chose mais iel n'y croit plus vraiment, regarde les deux vainqueurs, ce n'était pas dans les plans, apparemment iel doit revoir quelque chose dans son éducation, bien qu'iel ne soit pas surpris qu'une shape ai réussit à mener le groupe à la victoire. Nox doute sincèrement que ce soit la capacité d'une peintre en herbe qui ai mené les deux aussi loin. Bien que... Bien que c'est ça ce qu'iel a oublié de prendre en compte. Le facteur mental. Spray était certainement la plus ouverte mentalement à l'idée de tirer sur les uns et les autres.
Bien.

Regarde Théa virevolter entre les enfants, observe les réactions des gamins.

"Hm."

Iel ouvre un nouveau dossier sur sa tablette, note la réaction de Ginger comme si elle n'était pas évidente. L'examen de l'année dernière était presque plus intéressant. Iel se rapproche du groupe, cherche les derniers sortis du regard. Pose ses yeux sur Zygote, iel lui dira un mot plus tard.

"Non."
Nouvelle note dans son dossier.

Cherche Near, pour lui rappeler que peut-être on attendait bien mieux de lui. Mais la troupe de gamins est au milieu et les adultes attelés à s'en occuper. Nox écoute. A son habitude.

Je l'ai dit tout de suite à mon partenaire, un shape un peu sensible avec des grands yeux. Je me battrai pas pour eux. Pas pour ça.

Il m'a dit qu'on allait crever. Je lui ai dit qu'il valait mieux partir avec dignité que vivre avec la mort sur les doigts. J'ai pas sorti la carte fourbe, mais j'aurais pu : celle du "c'est pas parce que je suis une arabe que j'ai envie de buter des gens". Il était gentil, alors je l'ai gardée pour moi.

Il avait un fouet, et j'avais un couteau papillon. Entre ça et le fait de pas avoir pu choisir mes propres rations, j'étais pas dans ma zone de confort. Pas grave. C'est toute l'histoire de ma vie, de survivre sans confort. J'ai usé de ruse pour qu'on puisse fuir notre premier affrontement – le temps de deviser un plan. Il allait me donner son t-shirt pour le déchirer, et avec des brindilles, je comptais faire une douzaine de petits drapeaux factices à planter sur les zones interdites.

Il m'a dit que j'allais crever. Je lui ai dit que je lui ferai gagner du temps, et qu'avec des rations et des armes pour deux, en plus de connaître la position de mes faux drapeaux, il n'aurait pas de mal à s'intégrer à un autre groupe.

J'ai placé mes leurres de façon stratégique – suffisamment visibles de loin pour attirer les naïfs, et pourtant, suffisamment loin pour qu'ils aient pas le temps de revenir avant de sauter. J'aurai pas le temps de revenir non plus. Mais j'emmènerai avec moi la majorité des esprits perdus. Ceux qui veulent en finir rapidement, facilement.

Mon collier sonne. Je me jette à terre, allongée, tendant le bras vers un de mes drapeaux. Je serai l'appât final. Je meurs.

Je revis. On m'enlève un truc sur la tête, et je me rends compte que l'herbe dans laquelle je suis allongée est celle de l'orphelinat. Je me relève et je regarde autour de moi. D'autres gens sont toujours casqués, il y a une rediffusion d'un côté, et un buffet de l'autre. Je remarque que même les gamins y sont passés.

BANDE DE TARÉS ! ON FAIT PAS CA AUX MIOCHES !!

Je hurle dans le vide en arabe, comme pour moi-même. Je sais mieux que personne à quel point ces exercices sont nécessaires. Les lois de la rue ne ménagent personne... Je porte le deuil d'assez d'amis d'enfance pour le savoir. Le confort est un luxe, pas un droit. Je donne un coup de pied dans un arbre, assez fort pour faire vibrer ses branches, et sentir quelques feuilles tomber autour de moi. Ca m'énerve. J'arrive pas à savoir si j'approuve ou pas, et j'aime pas ça. Je crois que ça veut dire que j'approuve pas.

Je chipe un stylo dans la poche arrière d'un adulte, et j'en saoule une autre pour obtenir quelques feuilles de papier. Et sans piper mot à mes camarades d'infortune qui ont, pour cette épreuve, subi tout ce à quoi je travaille à les préparer, je prends des notes.

Sur les émotions et les sentiments qu'ils sont encore capables de montrer.
Ceux qui attaquent et ceux qui fuient.
Ceux qui paniquent et ceux qui s'organisent.

Tous ceux que je pourrai aider, et la façon dont je pourrai leur être le plus utile. Je m'en fous d'avoir raté l'examen. J'ai jamais été là pour remplacer un flic surcôté, de toute façon.

Le livre de chevet de DJ s'appelle La Désobéissance Civile, de Henry David Thoreau. Il en a retenu deux choses fondamentales après une vague lecture un peu embrumée : que tous les jeux ont des règles, et que la première d'entre elles admet que l'on n'est plus joueur si on déclare forfait.

Il leur avait suffi de jeter aux mûres leurs armes puis de prendre d'office une silencieuse retraite au fond de la forêt. Ils marchèrent en discourant sur la relative impossibilité du vivre ensemble. Kama parlait de fleurs et celles à leurs fusils trouvaient grâce dans la lumière d'une après-midi trop agréable pour mourir.

Il faisait beau. Les dernières miettes de CBD au fond de sa poche grattées au-dessus d'une feuille sèche de maïs, Dario avait roulé son joint avec une gravité sacerdotale. Il fermait les yeux sur ce qu'il ne pouvait imaginer et laissait l'ample brouillard désénerver ses muscles.

La moiteur de la jungle, le bruit des coups qu'on tire au loin, l'épaisse chaleur qui leur rissolait la peau l'avaient rendu nauséeux et apathique. Heureusement Kama avait une bouilloire de fortune et des décoctions pour que les nœuds de son estomac s'assouplissent. Sa présence lui faisait penser que tout au monde valait encore la peine.

DJ avait choisi de ne pas suivre les règles, comme à son habitude. Le stress l'avait quitté en quelques heures et il s'était dit qu'il mourrait serein.

Accroupi dans la mousse pour cueillir une girolle, il leva les yeux vers Kama et pensa comme la vie était triste. Puis il pensa à la chanson Trust de Trust Unlimited et se rappela que ce n'était pas si grave. Sa persistance à glisser comme un poisson hors du système lui faisait penser qu'un jour, il apprendrait à en brûler les filets. Lorsque leur zone explosa il se dit qu'il n'était finalement qu'un poisson.

En enlevant calmement le casque de sa tête, il revissa le sien autour de ses oreilles et respira profondément. Il était en train de piétiner les semis du verger. Passif et circonspect, inattentif aux bruits sourds de l'assistance et des gamins rompus, il murmura pour lui-même,

- Il faut que tous les poissons nagent ensemble en même temps...

et ralluma son ter avant de se diriger vers les dortoirs.

Tous les orphelins sont maintenant sortis de la partie.
Incrédules, perplexes, contrariés, satisfaits... Les réactions ne se font pas attendre.

Mais alors que le buffet semble être la solution miracle à toute contrariété et que certains se sont déjà rués dessus, l'écran de "game over" s'efface de tous les écrans visibles pour être remplacé par une vidéo d'un blanc saturé sur lequel apparaît une seule lettre.

Une étrange voix résonne dans les hauts parleurs et les casques, et tous peuvent entendre ou voir :

Texte de la vidéo:

La vidéo s'arrête et ne laisse plus qu'un grésillement neigeux et l'écho de ses mots. Tout le monde se regarde confus. Même les professeurs sont troublés ou piqués de découvrir cette partie finale de l'examen. Seul le directeur, Roger Ruvie, garde contenance et clame d'une voix forte dans un micro :

Roger : « Mes chers enfants, je vous félicite tous et toutes d'avoir participé à cet examen préparé par l'un des tous premiers orphelins que nous avons accueilli en ces murs. Comme vous l'avez compris, L a tenu à vous observer et vous évaluer dans des conditions totalement inédites. De fait, à partir de maintenant nous nous contenterons plus uniquement de vous noter de manière traditionnelle et académique. Désormais, toutes vos actions auront une influence dans un nouveau classement qui sera un tableau d'honneur.»

Il n'a pas envie de rester sur place trop longtemps car il n'a pas envie de devoir s'expliquer auprès de chaque élève et chaque professeur, le comportement et les choix douteux de L restant toujours aussi impénétrables que les voies du Seigneur... et il disparaît assez rapidement, pour prendre à part Spray et Ephelide.

Le vieil homme leur annonce qu'il les félicite d'être arrivées premières à l'examen final de Battle Royale, qu'elles ont su sagement exploiter la carte, leurs capacités, se défendre, mettre leurs émotions de côté et atteindre le but fixé. Il les félicite chaleureusement. L lui-même connaît leurs noms et a apprécié leur performance.

Roger : « L m'a dit de vous dire que...."le drapeau renferme votre véritable réussite" il hausse les épaules "peu importe ce que cela veut dire, je suis les ordres.»

Le directeur tourne les talons. Spray et Ephelide qui détenaient le drapeau entre leurs mains décident alors de l'inspecter un peu mieux...en touchant la hampe, elles s'aperçoivent que celle ci est creuse. Et alors qu'elles retirent la base, deux papiers roulés, cachés dans le drapeau, leur tombent soudain des mains. Ce ne sont pas des papiers mais... des photos !!

Comment sont-elles arrivées là ? Qui les y a mises ?

RESULTATS ET RECOMPENSES DES PERSONNAGES :

Pour avoir trouvé et ramené le drapeau: Spray et Ephélide vous obtenez chacune un artefact légendaire.

Entre vos mains Spray, vous tenez une photographie aux couleurs un peu estompées mais vous reconnaissez en arrière-plan le bâtiment principal de l'orphelinat et ses jardins (à cette époque l'aire de jeu et la serre n'existaient pas encore). Au tout premier plan quatre orphelins avec ces vêtements fluo et aux motifs extravagants si caractéristiques des années 80. D'ailleurs en tournant la photographie vous pouvez lire à l'encre noire à demi-effacée : "Automne 1987, Wammy's House, première génération". Soudain, vous vous rendez compte que ces orphelins ne vous sont pas inconnus ! Ce petit de huit ans avec Gizmo sur son t-shirt...c'est Nox ! Et cette petite blonde de quatre ans, cheveux en bataille et pull Bisounours couvert d'herbe et de terre, c'est Théa ! Et là, dans le coin avec sa peluche et ce t-shirt Ducktales trop large...MadMax ?! Quant au quatrième orphelin entre Nox et MadMax...son visage est abîmé, flouté, rayé et presque brûlé mais pour vous il ne fait aucun doute que c'est...L

Ephélide, vous récupérez la seconde photo. Comme la précédente, vous reconnaissez le cadre de l'orphelinat. Prise aussi dans les jardins mais en direction des bois et en hiver au vue des pulls portés. Vous découvrez un Roger plus jeune en compagnie de deux orphelins. Un petit MadMax de deux ans plus âgé sourit devant l'objectif et agite presque la main à la personne prenant la photographie. Le second enfant tourne le dos à l'objectif, presque boudeur et plus intéressé par les kinders dans sa main. Mais vous reconnaissez la silhouette de la première photo. C'est le même enfant ! L ?! Quand vous retournez la photo vous pouvez lire au dos : Hiver 1989, excursion d'observation des insectes avec Roger, Miffy et -. Hélas le nom de l'autre enfant a été effacé mais pas de doute pour vous c'est L enfant !
Pour chaque participant à l'Examen Battle Royale, les appréciations de L pour le tableau d'honneur sont les suivantes (en italique, un mot privé de L.) :

Spray, pour avoir remporté l’épreuve avec un brio exemplaire. Excellent travail, surprenante et brillante réussite.
Ephélide, pour avoir remporté l’épreuve avec brio, sans salir sa batte. Félicitations.
Near, pour avoir brouillé les signaux des talkie-walkie et tenté une alliance avec Mello, et pour avoir fui l'île avec vos compagnons. Bravo, je suis fier de toi.
Mello, pour avoir épargné Nihil et Lux, avoir tenté une négociation avec Near, avoir formé une alliance, détruit la base, et vous être rebellé contre les règles du BR en promettant de l'aide à vos alliés. C'est du beau travail.
Dainty, pour avoir réussi à hacker les hauts parleurs et eu le courage de proposer une alliance.
Zygote, pour avoir refusé de tuer, avoir épargné vos adversaires, avoir tenté de réunir les gens et avoir protégé vos amis.
Saga, pour n'avoir pas abandonné vos compagnons blessés et avoir participé à faire réussir votre groupe à fuir l'île en radeau.
Hephaïstos, pour avoir épargné vos adversaires (Lux et Nihil) et pour avoir utilisé vos compétences pour désamorcer les colliers, pour avoir participé à la destruction de la base et vous être proposée pour rester pour sauver deux camarades.
Nihil, pour avoir cherché à vous battre contre le BR, détruit la base grâce à vos compétences, fui l'île, participé à une alliance et avoir désamorcé les colliers.
Jinx, pour avoir ouvert le BR dans les règles de l'art, pour avoir soigné Zygote pour avoir aidé votre groupe à fuir l'île en se rebellant contre le BR.
Lux pour avoir réussi une négociation, vous être proposée pour rester en arrière pour sauver deux camarades et pour vous être rebellée contre le BR.
Smooth pour avoir épargné les adversaires, avoir tenté de réunir les gens et refuser de tuer.
Ginger, pour avoir tenté héroïquement d’arracher votre collier et vous être rebellée contre le BR.
Blythe, pour avoir tué de sang froid en suivant les règles du jeu et pour avoir protégé Hammer.
Hammer, pour vous être occupé de Blythe et vous être défendu courageusement.
Matt et Floyd, pour avoir aidé à coder le BR.

Tous les participants obtiennent une médaille de récompense pour la participation à l'Examen Battle Royale. La médaille sera ajoutée à leur tableau de bord :

BATTLE ROYALE L'EXAMEN ▬ Event n°2 [FINI] - Page 2 Medaille

_________

HRP | - Incroyable ! L qui n'avait jamais pris contact avec les orphelins vient de briser les règles pour annoncer qu'il y aurait un remaniement de la compétition. D'ailleurs vous pouvez dès à présent voir ci-dessus un avant goût du tableau d'honneur qui sera le nouveau classement et qui clôture cet examen final. Vous aurez plus d'explications très bientôt ;)

Vous êtes libres de RP dans cette section la réaction de votre personnage suite à cette annonce et son retour à la réalité après son expérience dans l'île. Vous pouvez inclure vos DCs et nous encourageons tous les membres n'y ayant pas participé à nous rejoindre.

- Comme énoncé dans le premier post de l'event, les professeurs et adultes sont libres de nous envoyer leurs appréciations/évaluations de cet examen que nous ajouterons au tableau d'honneur (bientôt ouvert).

- Nous vous enverrons très bientôt les mises à jour du Contexte et de l'Intrigue que nous finalisons très rapidement (bien entendu, le "Top 3" des orphelins ne change pas... ou pas encore ?)

- L'examen est fini mais vous avez encore la possibilité de jouer aux détectives dans ce topic, soyez attentifs

- MERCI MILLE FOIS ! D'avoir participé au Battle Royale avec réactivité, merci pour vos plumes incroyables, vos idées, votre fougue, vous êtes parfaits et le staff n'aurait pas pu rêver mieux

Et merci aux morts d'avoir gardé le secret sur cet event examen ;)

Sur-ce, ~~que le meilleur vive~~ AMUSEZ VOUS BIEN !

Et c’est seulement maintenant qu’elle se dit que l’ambiance semble étrange, douce-amer, meurtrie. Elle, bien trop occupée à célébrer sa victoire n’a pu voir les réactions des autres, pas de suite, pas immédiatement. Mais elle remarque seulement l’attroupement autour de Ginger, l’absence notable de Blythe et Hammer, Fallout qui gueule sa rage. Et voilà que son petit sourire satisfait s’évanouit sur ses lèvres.

Elle tire une moue contrariée, agacée.
Presque déçue.

Lorsque la voix de l’autre finit par résonner entre les arbres, elle ne peut que -rouler des yeux dans ses orbites. Cette quête absurde ne l’intéressait pas, ce n’est pas maintenant que tout ceci va changer. Elle, elle s’en fout de ceci - ce n’est pas sa vie, ce n’est pas sa vocation et elle ne laissera pas un parfait inconnu lui dicter ses règles. Alors qu’elle s’apprête à se diriger d’un pas décidé vers le buffet - seule véritable victoire à ses yeux - la voilà alors alpaguée par le directeur et sa comparse de jeu. Un petit regard, un petit sourire à son attention.

L m'a dit de vous dire que...."le drapeau renferme votre véritable réussite". Peu importe ce que cela veut dire, je suis les ordres.

Elle hausse un sourcil. Les félicitation de l’inconnu et les quelques mots du directeur lui en touchent une sans faire bouger l’autre. Tout ce qu’elle retient, c’est que les couilles du directeur semblent être tenues de main-ferme par L mais le peu de bon-sens qu’elle possède lui souffle de ne pas exprimer à haute-voix ces quelques pensées. Du moins, pas en anglais, ce qui ne l’empêche pas de souffler quelques insultes dans son russe natal.

Et le voilà qui se casse. Enfin. Elle jette un dernier coup d’œil à Spray et, alors que leur neurone commun se met en route pour décider de prendre au pied de la lettre les quelques mots de Roger, avant de tout bonnement défoncer l’objet de leur victoire.

Deux photos.
Que l’on regarde, que l’on observe.
En haussant les sourcils.

A reconnaître quelques têtes connus, de celle qui passe faire des commentaires aux élèves, de celui qui parle bien trop peu, de celui qui s’est fondu dans la troupe autour de Ginger. Et le dernier, visage inconnu mais pas tellement. Tout respire la fin des années 80 en Occident.

Deux photos. Deux petits bouts de souvenirs tenus entre leurs pattes.

Hm... Chelou.

Le casque est retiré brutalement dans une incrédulité panique. L'air et son sang ne font qu'un tour alors que la vision de la base militaire en ruines s’est évanouie brusquement.

Les pupilles d'Héphaïstos tremblent. Un aplat très vif et vert lui bousille la rétine.
Elle ne reconnaît rien de cette réalité qui dérape puisque les contours ont fusionné et que la lumière l'écrase. Au loin, loin, des visages inenvisageables s'agitent et des voix s'étouffent sous le sifflement aiguë qui lui vrille les tympans.

Une douleur fulgurante lui foudroie le cortex cérébral. Le sol s’amenuise, on dirait la mer qui se retire. Elle vacille, et ses pieds s'enfoncent, elle croit, dans des sables mouvants.
Elle tente de se rattraper, ses doigts perdus s'agrippent à ce qu'il y a de plus proche (c'est Saga).

Sa tête bascule en avant et de son corps plié en deux, elle vomit.

Exam Royale
with everyone

Spray & Ephélide

Mais tandis que des nuages s'annonçaient dans son esprit contrarié, elle vit au loin son cher ami sortir de son coma virtuel pendant que Fallout hurlait à s'en arracher les cordes vocales. Un maigre sourire apparut alors sur ses lèvres avant d'immédiatement disparaître en voyant que le jeune homme venait de se replier sur lui-même, coupé du monde et surtout des autres. En alerte, la demoiselle se redressa avant de trottiner dans sa direction ... Mais pour la seconde fois, on l'empêcha de venir en aide à qui que ce soit.
Pas une camarade, non, une lettre. Impossible de ne pas la reconnaître. Sheryl soupira en croisant les bras, avant de tourner la tête vers l'écran le plus proche, blasée. Blablabla-classement-blablabla-changement-blablabla-succession, elle n'avait écouté qu'à moitié, son cerveau bien trop obnubilé par la détresse dont Jinx témoignait. Le voir ainsi lui faisait beaucoup de mal. Bien trop pour que ce soit normal. Mais lorsque le supplice semblait être terminé, ce fut au tour de Roger de l'emmerder, non, de les emmerder. Elle et Ephélide furent prises à part -aussi dépitées l'une que l'autre- car apparemment, leur drapeau renfermait la véritable récompense.

Le directeur dégagea enfin et les gagnantes se regardèrent mutuellement. L'instinct leur hurlait probablement de faire valdinguer le bout de chiffon pour essayer de trouver la réponse à leur interrogation, mais une force surnaturelle les poussèrent à d'abord essayer de manipuler l'objet; et elles furent récompensées ... Par deux photos.
Deux photos ?
Elles restèrent dubitatives, Spray pensait qu'il s'agissait d'une vaste blague. Elles n'avaient pas cavalé tout ce temps pour deux bouts de papiers insignifiants, si ? La Shape se mit à regarder la récompense avec légèrement plus d'attention, l'Alter l'imita. Une photo ... Prise dans les années 80 d'après le verso. Qui représentait ... Des enfants, dont un sans visage. Après une inspection légèrement plus minutieuse, l'artiste comprit qu'il s'agissait que trois des gamins faisaient partis des adultes qui les encadraient aujourd'hui. Elle murmura avec dépit. "Dire qu'j'ai déchiré ma veste pour un autographe même pas signé des profs. Quelle arnaque." Puis, une illumination de son esprit. Le quatrième enfant, une personne dont personne ne devait connaître l'identité. "Hm. Au moins y'a L. J'crois ? Bref. J'vais récupérer Jinx et on s'retrouve au buffet, ça te va Eph' ? Espérons qu'ils ont des trucs meilleurs que les putains d'barres qu'on a graille pendant l'exam, histoire d'nous consoler." Puis elle tourna la tête vers le buffet tout en rangeant sa photo et elle vit Héphaïstos gerber sur le pauvre Saga. Visiblement son examen ne s'était pas très bien passé. Contrairement à son envie de manger. Un soupire. Tout le monde allait mal. C'était une catastrophe. Après avoir ramené à la raison Jinx, elle allait devoir s'occuper de sa petite soeur de coeur. Sans compter sa colocatrice.

Sans attendre, elle arriva enfin jusqu'à son meilleur ami et s'accroupit à ses côtés, une main se voulant réconfortante se posa sur son épaule et le caressa avec douceur. "Hey babe." Il pleurait, elle le ressentait. Sheryl tomba au sol et enlaça délicatement le word avant de lui murmurer. "Hey, hey, hey ... J'suis là, tout va bien ... Tout va bien. Personne n'est mort baby. T'as réussi, tu t'es enfui. T'as géré honey." Un baiser sur sa tempe et elle resta contre lui.

awful

mood:

T'entends la voix et les congratulations, viens placer tes mains sur tes oreilles dans l'espoir d'être coupé de tous ceux qui parlent.
Marre d'entendre à quel point ils sont contents d'eux.
Pourquoi t'es aussi nul, aussi lâche et incapable de faire quoique ce soit pour tuer quelqu'un.

La respiration qui se bloque dans la gorge et quand la main se pose sur toi t’as envie de crier de repousser avant que tu réalises qui c’est.
Peut-être que dans quelques heures t’auras envie de la frapper, qu’elle ne soit plus jamais dans ton champs de vision. Mais pour le moment, ce moment infime où tu ne sais pas quoi penser de ta vie, t’as simplement envie qu’elle te serre dans les bras pour des heures durant.

Ta main s’agrippe à son tee-shirt et tu relèves tes yeux ruisselants vers elle.

"Sors-sors-sors moi de là s'il te plaît." Ta voix n'est pas plus haute qu'un murmure. "J'en peux plus de les entendre se congratuler. Je vais vomir." Tremble tandis qu'elle essaie aussi difficilement que possible de te tirer vers le haut.

Espèce de lâche, tu fuis l'examen pour te réfugier dans ta chambre, espérant ne pas tomber sur Floyd et sa foutue idée de coder ce BR.

BATTLE ROYALE L'EXAMEN ▬ Event n°2 [FINI] - Page 2 Original

Étrangement, après quelques longues minutes, et le temps que la partie se termine pour tout le monde, Roger qui semblait avoir disparu réapparaît dans un coin du jardin. Les mains dans le dos, en chemisette d'été, il semble à la fois esquiver les professeurs outrés par l'examen et... patienter. Il semble observer (très) consciencieusement les petites abeilles et autres papillons colorés qui volettent autour des plants de fleurs qui ornent les escaliers.

Pour une raison qui vous échappe, il lance soudain, à l'attention des orphelins qui peuvent l'entendre, d'une voix douce :

- Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas.

Il est vrai que son temps est habituellement si pris qu'il disparaît rapidement lors de ce genre d'événement. Mais aujourd'hui, il vous regarde avec une douceur patinée de sévérité.

Comme s'il attendait quelque chose.

exam royale ★ ft. everyone

tw : descriptions crues et violentes

"Enregistrement 2654. L'examen vient de commencer. Néanmoins je ne souhaite pas réellement y participer. Je viens de me lacérer la main avec mon arme, une paire de ciseaux chirurgicaux, la douleur est extrêmement vive et le sang s'écoule comme dans la réalité, nous pouvons donc en déduire que cette simulation est ultra-avancée. Quelque chose de très rare, je compte profiter du réalisme pour faire des expériences. Lacrimosa me regarde bizarrement et semble sur ses gardes. Elle a l'air ennuyée, également. Pourtant, elle a un pistolet. J'ai une idée. Je me demande si elle va accepter."

"Enregistrement 2655." (Une légère pause.) "Je viens de tuer Lacrimosa. Une dizaine de coups de ciseaux dans le torse, au niveau des poumons, puis je l'ai égorgé pour m'assurer qu'elle ne souffre pas inutilement. Elle m'a donné l'autorisation de le faire, je préfère le préciser. Son corps a été pris de nombreux spasmes après la rixe, son cerveau a probablement activé ses nerfs alors qu'elle se vidait de son sang. Au bout du troisième coup, elle a tenté de se débattre, ce qui était vain évidemment. Je pense que la douleur était insupportable, si l'on se fie à ses cris stridents de détresse, ainsi qu'à l'expression horrifiée sur son visage désormais figé. Pour l'expérience, nous avons simulé une attaque à main armée à l'intérieur d'un appartement abandonné. Ses hémoglobines se trouvent sur la plupart des murs, mes vêtements en sont couverts également. Le paterne des tâches de sang est intéressant. J'ai déplacé son cadavre de plusieurs mètres, mais nous pouvons quand même facilement deviner où était le lieu de l'attaque et depuis quel angle je l'ai frappé. Je vais essayer d'utiliser divers produits ménagers pour nettoyer les traces, vérifier lequel fonctionne le mieux, s'il reste un moyen de détecter malgré tout la présence de sang ... Je referai un enregistrement."

"Enregistrement 2658." (Elle essoufflée.) "Je viens de tuer Perceval. Et son binôme. Ils n'ont pas opposé de grande résistance. Il faisait nuit, j'ai tiré trois balles dans le dos du garçon lorsqu'il ne s'y attendait pas puis une balle dans sa tête pour l'achever." (Une pause. Des souvenirs. Mauvais.) "Son binôme a essayé de fuir, puisqu'il n'avait rien pour se battre contre moi, je lui ai tiré dans les genoux et je l'ai étranglé. Je n'ai pas réellement demandé leurs avis, néanmoins ils me pardonneront à la sortie lorsqu'ils sauront que j'ai fait ça pour la science. Et aussi si je promets un bubbletea. Enfin bref. Les marques de strangulation sont visibles, son os hyoïde est brisé. Je pense que si j'y étais allée de manière légèrement plus contrôlée, j'aurai pu ne pas le casser. Une cyanose est apparue au niveau de son visage, ses lèvres sont légèrement plus bleutées. Le sujet a aussi des tâches rouges au niveau de l'oeil ... Pas de doute. Il est mort d'asphyxie. Enfin, je le savais. Mais si je ne le savais pas, je l'aurai su grâce à ça." (Elle se déplace.) "Quant à Perceval ... D'après ses phalanges crispées, il n'est pas mort à la première balle. Je pense qu'il était vivant jusqu'à la fin. Il a essayé d'attraper son arme ... Un shinai ? Intéressant. Il ne savait probablement pas s'en servir. Logique, il est anglais." (Elle bouge le cadavre.) "Il a du sang dans la bouche. Je pense que j'ai dû toucher l'un de ses poumons et qu'il s'est étouffé avec son sang. Hmm ... Oui, exactement. Celui droit. L'une des balles a traversé ses intestins et la dernière son flanc gauche, rien de bien important. Son sort était déjà scellé cependant. Je vais tenter d'autres expériences avec leurs corps et je pense que je vais m'arrêter là. Je commence à être fatiguée. Mais … J'irai m'excuser auprès de lui en sortant d'ici. Je me sens un peu coupable. Mais je crois qu'il ne m'en voudra pas trop. J'espère en tout cas."

"En … Enregistrement … 2660 … Je crois …" (Elle a une toux grasse.) "J'ai un … Un carreau d'arbalète logé dans la poitrine … J'ai affreusement mal …" (Elle renifle. Elle semble pleurer.) "Je crache du sang ... Je crois qu'une artère est touchée … Je suis comme paralysée au sol et …" (Sa voix devient plus forte, elle semble parler à quelqu'un. Sa voix déraille et son accent s'entend plus que d'habitude.) "M-merci de ton concours Jewel pour mon … Expérience … P-prenez mes armes, partez m-maintenant." (On entend le sol racler plusieurs fois. Puis elle reprend à voix basse.) "… Je ne peux pas me relever ni bouger, ou presque … Je n'en ai plus pour longtemps … Je le sais … La flèche m'a … Transpercée … Je ne peux pas la retirer sans me tuer … J'ai perdu beaucoup de sang déjà et …" (Des gémissements de douleur. Elle pleure un peu plus fort et continue en japonais.) "Je … Suis fatiguée … J'ai froid … Je comprends pourquoi … Lacrimosa ne s'est pas laissée faire à la fin … J'ai peur … Je sais que c'est faux ... Mais …" (Elle déglutit très difficilement, sa respiration diminue peu à peu. Sa voix s'éteint doucement.) "Mais même ... Je n'aurai pas dû vouloir essayer ... De me mettre à sa place ... Je crois que ... Je voulais juste ..." (Le reste est inaudible.) (Puis un silence.)

Game over.

Timidement, elle releva le casque virtuel avant de soupirer de soulagement. Étendue dans l'herbe, les larmes s'écoulaient en silence tandis que, posé à côté, le dictaphone continuait à enregistrer. Megumi prit quelques minutes pour trouver la force de l'éteindre, trop occupée à profiter des petites choses comme la sensation des rayons du soleil sur son visage ou le bruit du vent dans les arbres. Elle était exténuée. Cette douleur … Elle se demandait si Lui avait vécu ce supplice durant ses derniers instants. Elle espérait que non. Un nouveau reniflement. Y repenser n'allait pas l'aider. Faiblement, elle se massa la tempe avant de se redresser et tituber en direction du buffet, toujours sous le choc.

L'annonce lui était passée au-dessus de la tête, elle n'avait rien écouté.

(c) noctae

Battle Royale l'Examen

Wammy's House

Kismet est toujours en vie. Surprenant quand on connaît sa fragilité et sa maladresse. Pourtant il est encore là. Oh, il ne fait pas grand-chose, trop apeuré à l’idée de mourir et d’autant plus terrifié à l’idée de faire du mal à quelqu’un. De tuer. Il en a des sueurs froides rien que d’y penser.

Pour l’instant, ils ont eu de la chance, le binôme n’a rencontré personne. Absolument personne, ce qui soulage grandement le Riddle. Autant qu’on puisse être soulagé dans une situation pareille.

Kay ne pipe mot depuis le début, il ne les a pas, il ne les trouve plus. Il se sent désarmé, désemparé, impuissant. Il ne comprend pas vraiment. Lui qui voyait la Wammy’s House comme un lieu sûr, où il pouvait se sentir en sécurité, tombait des nues. Comment pouvaient-ils leur faire ça ? Pourquoi ? Alors que beaucoup d’entre eux se fichaient de L et voulaient simplement vivre une vie paisible.

Le jeune homme s’est renfermé sur lui-même. Son dernier recours pour se protéger et ne pas sombrer dans la folie. Il n’est que l’ombre de son binôme, mais s’applique à le suivre, ne voulant surtout pas rester tout seul et encore moins à la tombée de la nuit.

Les deux orphelins progressent, à pas feutrés, à moitié dissimulés dans les feuillages. Ils espèrent trouver une solution autre que la violence, autre que la mort, sans réellement savoir comment ils vont pouvoir s’y prendre; quand soudain un coup de feu retentit puis un second. Kismet a à peine le temps de tourner la tête qu’il voit son partenaire d’infortune s’effondrer.

Le monde semble alors tourner au ralenti. La respiration du blond se coupe tandis que le corps sans vie de son camarade achève de s’écrouler dans les broussailles dans un bruit sourd. Puis le silence.

Silence.

Le silence de la vie qui s’éteint, le silence que la mort laisse sur son passage. Dévastateur. Terrifiant. Les oiseaux ont arrêté de chanter, le vent a cessé de souffler, les vagues sont suspendues comme incapables de s’écraser sur le rivage. Du moins, Kismet ne les entend plus. Il n’entend même pas ses propres sanglots. Il ne s’est même pas rendu compte qu’il s’est mis à courir.

Comme si sa vie en dépend - là où le “comme si” n’a pas sa place - Kay fuit. Il fuit, court, galope presque, ignorant les branches et feuilles qui lui lacèrent le visage sur son passage. Il jette un regard en arrière, puis un autre, comme un faon pris dans les phares d’une voiture sauf que cette fois c’est dans le viseur de l’un de ses anciens camarades. Un énième regard en arrière et c’est la chute. L’adolescent s’emmêle les pieds, trébuche et s’étale de tout son long dans l’humus empreint d’humidité.

Aussi vite que possible, il se relève et reprend sa course contre la mort. Toujours tout droit. À une vitesse dont on ne l’aurait sans doute jamais cru capable. Comme quoi l’instinct de survie pousse parfois à bien des choses. Des prouesses sportives aux balles tirées dans le dos d’un ami.
Ce n’est que lorsqu’il arrive au bord d’une falaise que Kismet s’arrête. Il n’a pas le choix. Essoufflé et secoué de sanglots qui n’aident en rien l’air à gagner ses poumons, l’adolescent a l’espace d’un instant l’impression d’avoir semé ses poursuivants. Penché en avant, les mains sur les genoux, il cherche désespérément son souffle si précieux avant de cracher ses tripes à ses pieds, encore sous le choc de ce qu’il vient de se passer.

Puis soudain, des cris, des bruits de pas précipités. Il ne les a pas semés. Ils seront là d’ici quelques secondes. Il est trop tard pour fuir. Kay fait volte-face pour pouvoir les repérer sans succès. Devant lui, ses compagnons armés. Derrière lui, l’immensité de l’océan. La panique s’empare de lui alors qu’il se rend compte de l’impasse dans laquelle il se trouve. Il est pris au piège. Au fur et à mesure que la menace avance, le Riddle recule. Un pas. Puis un autre.

Arrivé au bord du précipice, l’orphelin voit pourtant celui qui a tué son binôme mettre son arme en joue. Il jette un dernier regard derrière lui et déglutit tandis que son cœur bat à toute vitesse et qu’il cherche en vain une solution pour s’en sortir, mais il ne peut que se rendre à l’évidence cruelle et implacable : il n’y en a pas. Alors, lorsque les coups de feu partent, il ferme les yeux.

Et saute.

***

La chute est longue, très longue, trop longue. Vais-je tomber ainsi éternellement ?

Le soleil m’éblouit, je ne distingue même plus les contours de la falaise. Seule la lumière persiste.

Est-ce que c’est la fin ?

Boum boum.
Boum boum.
Pourtant je l’entends battre encore.
Et encore.

Je ne comprends pas.
Mais ce n’est pas grave.
La lumière m’entoure, c’est le principal.

Un sourire étire mes lèvres desséchées.
Je me sens bien.

***

Soudain le choc. Le noir.

Non !

Où est la lumière ?
Non non non non non...NON !

Yeux ouverts. Tentative de débat.
Pourquoi c’est si difficile ?

Et la lumière qui s’éloigne.
Cri silencieux.
Juste l’eau salée et piquante qui s’engouffre.

La lumière…
Non !
Main tendue, tentant désespérément d’attraper le point lumineux qui s’estompe.

La vue qui se brouille.
La surface qui disparaît pour de bon.
J’ai peur.

Alors c’est ainsi…
Me voilà de retour à la case départ
Seul.
Dans les ténèbres.

***

L’écran de Game Over se déploya devant les prunelles écarquillées de Kismet. Les mains tremblantes, il retira le casque de réalité virtuelle et le posa sur ses genoux sans le lâcher. Son corps tremblait de toute part et des larmes silencieuses ravageaient ses joues. Assis dans l’herbe, l’adolescent était pourtant à des années-lumière de la réalité. Son regard devenu terne était rivé sur le vide ou sur un monde que lui seul pouvait voir. Ni le brouhaha de ses camarades sortis de l’examen ni l’annonce de Roger ne le firent réagir. Kismet était là au milieu du jardin, comme une statue de marbre qui se serait fissurée de l’intérieur. Il ne distingue plus rien. Rien d’autre que l’obscurité qui l’a englouti.

Code by Joy

Sa vue se trouble soudain, et d'abord il croit que c'est lui– lui qui chouine qui déchoit qui
dégénère–
il n'y a plus d'hélicoptère plus d'île plus d'orphelinat pas même d'examen – ça fait une éternité, jurerais-tu, que tu as renoncé aux contrôles et aux notes, que tout ça t'a paru futile, dénué de sens – il n'y a plus que l'opacité âcre de la fumée la chaleur avide des flammes–
et toi, toi perdu rampant mu par un instinct animal–
survivre survivre survivre
je ne veux pas je ne veux pas je ne veux pas...

« BRAVO Mello ! »

Ce dernier rouvre brusquement les yeux – il a à peine le temps de lire le message sur l'écran glitché.
Et puis le noir, la
tranquillité immobile, la
~~(solitude)~~
Mello porte une main à sa figure – rencontre une forme lourde et rectangulaire, un... casque ? qu'il retire précipitamment. Il se retrouve par terre, assis sur la douce herbe verte des jardins de
l'orphelinat.
Il abandonne le casque à côté de lui, à même le sol, se laisse tomber sur le dos. Il a mal à la tête – envie de gerber. Il entend quelqu'un rendre ses tripes non loin, tourne faiblement la tête. Héphaïstos.
(Et puis
tous les autres.)

Un examen.
Rappelle-toi.
Ce n'était qu'un
examen.
(Ce n'était qu'un – comme la pensée te paraît drôle.
Tu ne sais pas pourquoi.)

L'adolescent se relève – les jambes tremblotent, les pupilles vrillent quelques secondes, le souffle peine encore à retrouver sa saine régularité... Il se frotte vigoureusement les yeux, esquisse un – deux – trois pas ahuris.

Le retour à la réalité s'avère difficile. (Trop.)

Un
examen
rien qu'un
examen –
litanie qu'il se répète muettement tandis qu'il avance et parcourt les environs d'un regard hagard, prêtant à peine l'oreille au discours de Roger le vieux gâteux.
A-t-il réussi ?
échoué ? (comme d'habitude)
est-ce que ça lui importe encore ?
…
oui ?
Sûrement que oui.

J'arrête de prendre mes notes que quand tout est fini. Ce sera utile, ce sera important. Je veux montrer que je suis pas là pour rien. Je regarde autour de moi. Y en a pas beaucoup qui ont l'air d'avoir apprécié l'examen. Ils ont raison. C'était une purge.

Le vieux Roger vient pour faire une annonce. Il dit que L voulait nous observer, et qu'on sera plus juste notés traditionnellement. Je plisse les yeux. Y a jamais rien eu de « traditionnel », ici. Ca veut juste dire que tout va devenir encore plus bizarre.

Je plie mes notes et je les glisse dans mon soutif, et je remets le stylo volé dans la poche arrière de son propriétaire. On a pas de couverture de secours, juste un petit buffet, mais je ferai de mon mieux pour aider ceux qui ont le plus de mal à revenir à la réalité. J'aide un expert à se mettre en position latérale de sécurité à l'ombre, et je lui amène un gobelet d'eau pour se rafraîchir. Je siffle les médics pour leur pointer du doigt la meuf qui a gerbé tout ce qu'elle avait dans le bide, et je continue comme ça pendant quelques minutes. Y a déjà des adultes qui font de leur mieux, autant leur faciliter la tâche.

J'voulais aller parler à Mello pour le check vite fait, puis y a Roger qui est revenu. Je le fusille du regard, mais je pense pas qu'il me voie.

Il propose de répondre à nos questions.

Qu'on n'hésite pas.

Je m'accroupis pour planter mes doigts dans la terre. Ouais, bonne idée Roger. Je vais pas hésiter, et je vais te forcer à me regarder. Je serre le poing pour compacter une petite motte de terre un peu humide, et je la lance de toutes mes forces en direction du directeur.

OUAIS J'AI DES QUESTIONS MOI !

Bingo, je l'ai eu en plein sur le bide. Il a de la chance que j'aie pas cherché une pierre.

C'EST COMME CA QU'ON TRAITE LES GAMINS ICI ? C'EST CA VOTRE WAMMY'S HOUSE ? ON EST CHEZ NOUS OU ON EST CHEZ L EN FAIT ?!

Je crie fort, et je m'en fous qu'on me regarde bizarrement. Il voulait des questions, bah ça tombe bien, moi je veux des réponses. Parce que si ça se trouve, l'examen qu'on vient de se bouffer, c'est juste parce que leur fameux L s'est rematé deux films et il s'est dit que ce serait sympa de traumatiser un peu plus des orphelins. C'est vrai que ça doit être bien drôle, hein ? C'est super marrant, de détruire des gamins.

Je l'aurais baffé si je l'avais eu sous la main.

Battle Royale L'Examen

Wammy's House

Game Over.

Game Over ?

À peine eut-elle le temps de lire ces mots que Jewel arracha le casque VR pour le balancer sans ménagement dans l’herbe. Elle se retourna pour regarder les autres autour d’elle. Est-ce que c’était une putain de blague ? La blonde étudia ses camarades du regard, pour la plupart ils étaient à terre, dévastés par cette expérience immonde qu’ils venaient de vivre. Les autres, comme elle, ne savaient pas trop quoi faire, quoi dire, tentaient vainement de rassurer les plus troublés. Les plus traumatisés.

Juliet, elle, s’en sortait plutôt bien malgré son cœur qui refaisait des siennes, mais rien de très alarmant encore. Elle fut d’ailleurs rassurée de trouver ses pilules dans sa poche et en prit une immédiatement, histoire de calmer le jeu tout de suite. D’essayer du moins. Car une colère noire s’emparait de la jeune femme alors que ses yeux se baladaient sur ses camarades.

Pour une fois, la danseuse n’était pas en colère contre elle-même parce qu’elle avait perdu. Elle se fichait d’avoir perdu. Elle n’avait même pas eu peur de mourir, elle n’en avait jamais eu peur. Elle avait défendu son binôme autant qu’elle l’avait pu, n’attaquant que pour se défendre. Ils étaient une poignée à avoir perdu ainsi dont Ace. Dernière personne que Jewel avait mise hors jeu. Tout ce qui importait d’en l’instant c’était de préserver son binôme et c’était ainsi que la Shape était morte. En protégeant sa partenaire.

Ce qui la mettait hors d’elle, c’était ce jeu. Le fait qu’ils aient osé jouer avec eux ainsi, les obligeant à s’entretuer, à faire face à la mort, la leur et celle des autres. Qui étaient-ils pour jouer avec la vie des orphelins ? L ? Roger ? Les profs ? De quel droit ? Aucun ! Aucun d’entre eux n’avait aucunement le droit de pareilles choses. C’était inhumain. Tss. Ironique pour des gens qui prônaient sans cesse la bienveillance, l’altruisme. Mon cul oui !

Diamond aurait lui aussi été indigné par cette mascarade, Jewel en est certaine. Et il n’aurait certainement pas laissé passer ça. Peu importe que ce fût les adultes à l’origine de tout ça ou même le grand L. Le grand L...quelle honte. Cet homme n’avait de grand que son ego, à croire que tout le monde voulait être comme lui. Après ça en plus ? Qui le voudrait encore comme modèle ? Near, Mello, Matt ? Le top 3 se battrait-il encore avec autant d’ardeur pour ressembler à un homme qui se fout de leur admiration ? Peut-être. Sans doute. Jewel n’en savait trop rien. Elle espérait juste que les trois orphelins y réfléchiraient à deux fois.

Dans un soupir visant à tenter de garder son calme - chose peine perdue - Juliet passa une main dans ses cheveux décoiffés, en proie à une réflexion certaine. Puis soudain, des cris se firent entendre. Un cri plus précisément. Rageur, destiné à Roger et légitime. Complètement légitime. La danseuse se retourna pour découvrir Fallout faisant face au directeur. Tout le monde avait à présent les yeux braqués sur elle et aucun ne l’ouvrait. Qu’est-ce qu’ils attendaient ?

“Elle a raison !”

La voix de Jewel s’était élevée, d’abord légèrement puis plus fort alors qu’elle lançait un regard empli de haine aux professeurs. Elle leur en voulait terriblement.

“Comment avez-vous pu nous faire ça ? Comment avez-vous pu consentir à ça ? Comment avez-vous osé ? Nous qui plaçons notre confiance, nos rêves, nos doutes en vous depuis notre enfance. Comment avez-vous pu ? Vous devriez avoir honte ! HONTE !”

Elle se posta ensuite à côté de Fallout, fixant Roger de ses prunelles azurées qui brûlaient face à l’injustice, à l'abomination dont ils avaient tous été victimes.

“Elles sont belles vos valeurs hein ? Bienveillance, altruisme, monde meilleur, blablabla. ELLE EST OU LA BIENVEILLANCE HEIN ? ELLE EST OÙ ? Vous prônez des valeurs et vous écrasez vos élèves comme de vulgaires insectes derrière. Tout ça pour quoi ? Pour L ? Lui aussi n’est-il pas censé être un symbole de justice, de dévotion pour rendre le monde meilleur ? Oh, mais en fait, il se fout de nous, tout comme vous vous foutez de nous. Tout ce qui vous intéresse c’est cette PUTAIN DE SUCCESSION. Qu’est-ce que ça vous apporte à la fin ? QU’EST-CE QUE ÇA VOUS APPORTE DE METTRE DES GAMINS PLUS BAS QUE TERRE HEIN ?”

Sentant son cœur s’affoler dans sa poitrine, Jewel tourna la tête pour croiser le regard de Fallout et hocher la tête en guise d’assentiment. La Riddle avait entièrement raison de se dresser contre ce système dégueulasse et la Shape avait bien l’intention de ne pas laisser passer ça non plus. Quel fucking droit avaient-ils de faire ça ?

Code by Joy

Battle Royal L'ExamenNol & EveryoneIl avait mal au coeur là.
Et au crane aussi.

L’écran de Game Over restait affiché devant ses yeux, la lumière blanche des lettres lui irritant la rétine un peu plus chaque seconde.

Aish

Le riddle leva ses bras engourdis et chercha sa tête sauf que.. sauf qu’en fait, il n’avait aucune idée d’où elle était, sa tête. Sa tête et ses jambes aussi. Il n’avait aucune idée de comment son corps était positionné, son sens de l’espace ayant été totalement balayé par la simulation de l’examen.

Ah oui, l’examen…
C’était un jeu...

Le geek laissa retomber ses bras sur les côtés, qui heurtèrent rapidement le sol. Bon, il était allongé apparemment. Maladroitement, il prit appui sur un coude, puis l’autre et se redressa tant bien que mal. Il se sentait engourdi des membres. Il avait l’impression que son coeur vibrer dans sa poitrine. C’était… étrange. Pas très agréable. Le riddle secoua légèrement la tête, puis porta de nouveau ses mains à sa tête. Le contact avec le métal le surpris un peu. C’était froid. Il s’était senti froid, lui aussi. Il tâtonna l’objet qui lui enserrer le crâne et fit tourner la roulette à l’arrière pour enlever le masque VR. Il s’était attendu à être ébloui par le soleil mais ce ne fut pas le cas. En fait, il était à l’ombre, assit dans l’herbe, près d’un arbre.

Mais où est ce qu’il était exactement ?
Qu’est ce qu’il s’était passé ?

Nol balaya les environ du regard. Un regard fatigué. Il se sentait vieillit. Le décor détonnait totalement de ce qu’il s’était habitué à voir dans la simulation. Il faisait relativement beau. Une petite brise empêchait le soleil d’alourdir l’air ambiant. C’était agréable. Il avait l’impression de ne pas avoir ressentit ça depuis des jours. Le brun baissa les yeux sur le casque qu’il tenait toujours dans les mains. Des gants. Il les observes, les examinent. Mmh, c’était ça qui rendait les impressions de touché.

Putain...

Il essaya de se souvenir, de rassembler les quelques bribes d’images qu’il avait de son expérience de jeu… spéciale.
Une catastrophe.
Une véritable catastrophe.

L’introduction avait été brute. L assassiné, des militaires, un test final, une île éloigné, une bataille à mort. Nol n’avait rien compris. Il avait été conscient que tout n’était que virtuel mais quelque chose n’allait pas. Ca avait été bien trop brutal, bien trop précipité. Il n’avait pas eût le temps de procéder que les évènements s’enfilait sans qu’il puisse mettre pause. Pourtant il avait cherché, à mettre pause. A arrêter. Un des militaires lui avait fourré une arme dans les mains et un sac à dos sur le dos et il avait été pratiquement jeté dans la boue avec un autre orphelin qui ne lui avait été que trop vaguement familier. C’était la pire introduction de jeu qu’il avait testé. Ça a été l’un des pires expérience qu’il ai eut à tester.

Le vent, la pluie, la sensation de froid et d’inconfort n’avait été que trop réaliste, c’était dérangeant. Il avait eu des vertiges, il avait failli rendre son repas de la veille. Ce n’était pas la réalité, mais d’avoir été forcé à une telle immersion lui avait fait monté de l’anxiété. Il n’avait jamais d’anxiété. La boue lui collait aux vêtements, il trébuchait souvent sur le sol mou. On aurait dit un animal qui venait de naître. Putain mais c’est quoi ce merdier. Il s’était retourné vers son binôme mais rien. Il était partit. Nol était seul.

Tout seul.

Inspire

Ok, calme toi. C’est rien, c’est qu’un jeu.

Expire

C’est un jeu de survie, rien d’autre.

Inspire

T’en as finit des centaines des comme ça.

Expire

Réfléchis. Tu sais faire ça. Réfléchir.

Expire
Inspire
Inspire
Expire
Bloque
Inspire

Ca tourne

Il était tombé au sol. Une explosion avait résonné. Loin, ou pas. Il ne savait pas trop, l’écho lui parvenait de partout en même temps. Le vent avait porté le son. Étrangement, le bruit de la détonation lui avait remis les idées en place. Il s’était calmé. Il fallait être concentré. Bon, un drapeau, il fallait trouver un drapeau. Sauf qu’il s’en foutait en fait, de ce putain de drapeau. Lui, il voulait se barrer, retourner dans sa chambre et jouer à Fire Emblem. Putain de prof. Putain de L.

Avance.

Non.

C’est un jeu, faut avancer.

Mais ce n’est pas un jeu auquel il voulait jouer. Il ne voulait pas devenir L et on l’avait jeté dans une arène pour le devenir. Lui et plein d’autre.

Pourtant il n’avait pas le choix. Et il détestait ça, ne pas avoir le choix.

Enfoirés.

Il agrippa son arme et foutu le camp de la zone où il se trouvait. Il avait une pelle. Mais qu’est ce qu’il allait foutre avec une pelle ? Creuser un trou et s’y jeter dedans pour attendre la fin de l’examen ? Ils voulaient qu’il creuse sa propre tombe ?
Pendant un temps indéterminé, Nol erra sans savoir où il allait. Il n’avait qu’une idée en tête, sortir. Mais comment sortir quand on sait même pas où on se dirige ? Le riddle avait bien une carte, mais il n’avait aucune idée de comment s’orienter avec. Abruti, tu sais même pas te servir d’une carte. Alors il avait courut, sans savoir. A de nombreuses reprises, il glissa, dérapant sur des feuilles ou des cailloux mousseux. Pendant longtemps il ne croisa personne, au point de se demander s’il n’était pas tout seul sur cette foutu île au final. Mais il avait finit par apercevoir un crane roux, au loin.

-Matt !!

Le brun avait crier mais l’autre geek n’avait pas eu l’air de l’entendre. Nol se mit alors à le suivre en courant. S’il y en avait bien un qui devait savoir comment sortir de ce merdier, c’était le 3eme du classement. Sauf qu’en lui courant après, le riddle ne faisait pas attention à où il mettait les pieds. Il y eut des coups de feu derrière lui mais proche, très proche. Son coeur fit un bond dans sa poitrine. Par instinct il se baissa et ferma les yeux, toujours en pleine course. Aveugle, il finit par poser le pied sur.. du vide. Il tomba dans une sorte de ravin et la dévala en roulé boulé. Il finit sa course au fond. Il avait mal, partout. Le riddle mit du temps à se relever, à reprendre ses esprits. Il était au bord d’une petite rivière. Les roches étaient mousseuses. C’est en s’approchant de l’eau pour boire que la partie prit fin. Saleté de cailloux. Il aurait été plus attentif, il l’aurait vu, la mousse glissante sur le sol. Mais non. Un pas de travers et le crâne qui vient s’exploser contre une roche un peu trop pointu. C’est fou à quel point mourir peut être facile. Il avait eu besoin de personne pour se tuer. Tout seul, comme un grand.

[Nda: TW évocation de sang pour le paragraphe v]
Une vive douleur lui lança dans le crâne, comme une fine lame extrêmement aiguisé. Puis une sensation de mouiller moite, chaud. C’était désagréable. Il se mit à frissonner, puis il eut des nausées qui lui soulevèrent douloureusement le cœur. Lentement, sa vue se brouilla en une myriade de pixel qui s’éclairait parfois de flash lumineux. Un liquide chaud s’écoula par une de ses oreilles et au loin, il avait l’impression d’entendre le sifflet d’une locomotive. Il n’était jamais monté dans une locomotive. Il ne se souvenait même pas d’en avoir déjà vu en vrai. Puis le froid vint. Un froid grandissant qui effaça les douleurs, comme des bras qui l’enlaçait. Il n’avait pas spécialement peur, mais il y avait quelque chose qui lui tordait les boyaux. Des regrets. Sur quoi ? Plein de chose mais son esprit mourant n’arrivait plus à mettre de l’ordre. Les pensées fusais et s’évanouissait en même temps. Nol était fatigué. La dernière chose qu’il vit de la simulation de l’examen fut un papillon sphinx de nuit posé là, paisiblement.

-Puis plus rien-

Nol rouvrit les yeux. Il s’était assoupi. Soupir. Le geek enleva les gants et les posa par terre, dans l’herbe avec le casque VR. Il se leva, engourdi et des fourmis dans les jambes et se passa une main derrière le crâne, là où, de souvenir, il s’était fracturé le crâne. Rien. Il fût soulager. Soulagé de quoi ? Bref.
Il y avait des orphelins partout, beaucoup avait encore le casque sur la tête et courait partout. Ça criait, ça pleurait. Au milieu, des professeurs aux airs sévère, tablette à la main. Ceux qui avait perdus c’était rassemblé en petit groupe dispersés. Nol les observa de loin. Il n’avait pas envie d’aller se mêler à la foule. Il n’avait pas envie de voir ce qu’il se passait, dans la simulation. En fait, il avait bien envie de se rasseoir et de se rendormir. Il était fatigué. Mais à la place, il s’adossa à l’arbre et attendit que l’examen se termine. Il faisait partit des premiers à avoir perdus. Indifférent, de toute façon il ne voulait même pas y participer, à la base, à cet examen.

Plusieurs heures s’écoulèrent alors. Au bout d’un moment, le riddle s’était laissé glissait contre le tronc, mais n’avait pas bougé. Il regardait les feuilles de l’arbre, dont il n’avait absolument aucune idée de l’espèce. Un chêne ? Peut être, mais il pourrait confondre un platane avec un noisetier alors bon. Finalement, vint le moment de l’annonce finale, la fin de l’examen. Enfin. Une voix mécanique s’élève dans les hauts parleurs. Mais qu’est ce que… Donc l’examen, c’était.. quoi, obsolète ? Et L s’en doutait depuis Pâques ? Mais.. il pouvait pas s’en rendre compte plus tôt ?

Un sentiment monta en Nol. Quelque chose comme de la rage.

Le geek se releva d’un bon et décidé, se dirigea vers le rassemblement d’orphelins à présent tous sorti de cette foutu simulation. Quelque chose tournait pas rond et ça travaillait les méninges de Nol. Il ne savait pas quoi, mais cette histoire sentait le foin et il n’aimait pas ça.
En se rapprochant, il reconnut certains visages. D’un coin de l’œil il aperçoit Roger qui, après sa prise de parole s’était rapproché des deux gagnants. Spray ! Alors c’était elle qui avait gagné ? Il lui faut aller la voir, lui demander comment elle va. Mais la graffeuse s’éloigne et il la perd de vue. Rah.. bon, il ira la voir plus tard de toute façon.
Alors il se retrouve là, au milieu des orphelins et l’ambiance est lourde. Le riddle ne sait pas trop quoi faire. Il est mal à l’aise. Il pourrait partir et retourner dans sa chambre, seulement il a l’impression de devoir faire quelque chose. Mais quoi. Il pivote, et son regard croise celui de Nox. Il ne s’y attendait pas. Une chose lui saute alors aux yeux. Le visage du professeur.e est neutre, mais transpire la déception envers le groupe dont iel est en charge. Le garçon à l’impression d’y voir du dégoût, même. Nol se détourne, il ne veut pas avoir à faire à un tel individu. Il n’a pas besoin qu’on lui dise que ça performance à été misérable. Nol le sait et cet examen la mit face à une réalité qu’il n’avait jamais vraiment envisagé jusque là. Sans ordinateur, sans technologie, le brun n’est rien. Incapable de tenir 24h seul. Totalement inutile. Il ne s’était jamais rendu compte à quel point il était faible et ça le faisait brûler de l’intérieur.

Une voix retentit. Non, plus qu’une voix, c’était un cri. Un cri de rage poussé par un des orphelins. Nol se rapprocha alors, abandonnant un verre de jus sur la table. Nol se fraya un chemin entre les enfants, pour voir qui avait hurlé. Il ne la connaissait pas plus que sa mais sa coiffure était largement reconnaissable. Fallout. Une riddle, comme lui. Les têtes étaient toutes tournées vers la jeune fille. A sa suite, une autre voix s’éleva. Son regard cerné se posa sur la blonde qui s’était avancé pour rejoindre Fallout à ses côtés. Jewel. La shape était remontée elle aussi. Et a raison. Elles avaient raison de réagir ainsi. L’examen avait été violent, trop violent pour des enfants comme eux. Ça allait laisser des marques chez nombres d’entre eux. Pas lui, lui était mort assez tôt pour ne pas avoir été confronté à des situations difficiles. Mais les autres, ceux qui avait continué, qui ont tués, qui sont morts d’horrible façons. Eux, ils étaient les plus marqués. Il espérait seulement que ceux qui en auraient besoin serait accompagné psychologiquement. Tout ça pour une putain d’histoire de succession. Pour un con qui se cache derrière une lettre et une voix trafiqué. Il se croyait invincible ce détective ? Parce qu’il était un détective intelligent il croyait avoir le droit de faire subir ça à des gosses ? Des putains de gosses ?

Nol crissa des dents. Non, ce n’était pas juste d’imposer ça à des orphelins. Pourtant la justice, c’était un des mots d’ordre de cet établissement. Œuvrer pour la justice. A quel moment de l’examen ils avaient œuvré pour la justice, hein ? Aucun. A. Aucun. De. Putain. De. Moment. Ils s’étaient battus pour leur vie, rien d’autre. Fallout et Jewel avait raison.

-C’est vrai.

Sa voix s’était élevé sans qu’il s’en rende compte. Il n’avait pas crié, contrairement aux deux jeunes filles. Elle avait été calme, froide, cinglante mais on sentait la colère qui bouillonnait. Pourtant il en avait envie, de leur hurler son dégout et son sentiment d’injustice à s’en déchirer les cordes vocales. Le riddle fit un pas en avant.

-Moi aussi j’ai une question.

Un autre pas en avant. Il se dégage de la foule d’orphelins mais reste en arrière par rapport aux deux filles. Il veut leur apporter son soutien, leur montrer qu’elles n’étaient pas les seules à être révolter.

~~Pourquoi ? Ne soit pas idiot, c’est la mauvaise question.~~ Il ferme le point, ses jointures se blanchissent.
-C’est quoi votre problème au juste ? Qui à eu cette idée ? C’était L ? il planta ses yeux quasiment noir dans ceux du vieil homme. Ou c’était vous ?

Le « vous » claqua. Le vouvoiement n’avait rien de respectueux. Non, du respect, il n’en avait plus pour le directeur. Et qu’importe la réponse au final, Roger avait cautionné ça. Nol était déçu. Extrêmement déçu. En fait, il se sentait trahi. Il avait eût confiance en lui, cet homme qui était venu le cherché dans cet orphelinat en Corée du Sud pour le ramener ici. Qui l’avait consolé pendant le trajet en avion parce que du haut de ses 3 ans, il était terrifier par l’engin volant. Alors certes, ils n’avaient jamais eut plus de contacts que ça, mais Roger avait été ce qui pouvait se rapprocher le plus de ce qu’aurait pu être un père. Pff, il s’était vraiment remplit le crâne d’illusion tout seul. Pathétique.

-C’est quoi le projet de traumatiser des gosses en fait ? Non parce que perso j’ai pas bien saisit l’idée de nous envoyer sur une île nous entretuer pour un drapeau à la con en fait. Il pourrait pas ramener son derch le détective et choisir lui même son successeur ? Non mais ça serait vachement plus pratique, quand même.

Puis une pensée lui vint à l’esprit. Et si ça avait était réel ? Et si un jour, L était vraiment assassiné, il se passerait quoi ? Ils leur faudra un successeur rapidement. Est ce qu’ils referaient pareil ? Les envoyer sur un champs de mine et attendre de voir lequel ne se fait pas arracher les membres ? Qu’est ce qui assurer leur sécurité, au final. S’ils avaient déjà fait ce choix pour une simulation, qu’est ce qui les empêcherait de faire le même genre de choix pour de vrai ?
La nausée lui prit les tripes. Il eut envie de vomir, de tout foutre en l’air, de balancer les tables et leur putain de crevette au visage. Le riddle serra encore plus les poings, tremblant. Et Roger qui regarde ces putains d’insectes.:copyright:️ 2981 12289 0

Il garde son masque quelques minutes, le temps de reprendre son souffle. L'écran glitché lui fait mal aux yeux, lui donne le mal de mer. Sa petite main tente de l'attraper, maladroitement, pour le retirer, et l'écarter de son visage. Il reste couché par terre, dans l'herbe fraîche, sous un soleil tendre.
La douleur à son épaule était factice, la contrariété et la frustration sont bien réelles et lui mangent les entrailles. Quand ses forces reviennent, petit à petit, il se met sur le côté, en position fœtale, pour que ses palpitations, sa sensation de suffocation, son mal de ventre, ses frissons ne se voient pas.

D'un mouvement las, il se redresse quand la crise est terminée.

Les cris et les injonctions envers Roger lui arrivent par bribes. D'autres se sont sentis trahis, frustrés, et abandonnés.

Pas lui. La contrariété et la frustration sont dirigées vers lui-même. Qu'aurait-il dû faire autrement ? Quelles erreurs a-t-il commises ? Quels choix aurait-il pu faire pour prendre un autre chemin ? Ce n'était qu'un jeu. Il déteste perdre.

Son regard se pose sur Zygote, Jinx et Saga qui émergent aussi de cet univers parallèle que L leur a imposé pour les jeter, froidement, dans une réalité censée les préparer au monde extérieur. Des alliés imprévus qui lui ont évité un échec encore plus cuisant, il lui faudra peut-être les remercier plus tard.

Puis Near se perd dans ses pensées de longues minutes.
Etait-ce vraiment un échec d'ailleurs ? Un échec ridicule, après un moment passé à patauger lamentablement pour fuir la défaite ? Ou était-ce un simulacre de victoire, tout juste bon à sauver les meubles ? L est-il vraiment satisfait de cette performance tragi-comique ?

Ses réflexions traversent toute une arborescence d'idées et de questions qui n'en finissent plus, avant qu'il ne parvienne à contrecœur à la conclusion qu'il fuyait depuis longtemps et que son ego meurtri refusait d'accepter : successeur de L ou pas, il n'y arrivera pas tout seul.

Ses yeux cherchent Mello et le mot "dépit" n'est pas suffisamment fort pour décrire ce qu'il ressent.

Tout te semble si lointain et futile à cet instant.
Les bruits alentours, les mots acérés de Pure à Spray, les derniers perdants reprenant pied avec la réalité, la crispation de MadMax à ton geste. Tu n’es pas des plus tactiles en tant normal - pas avec n’importe qui - tu comprends la répugnance mais tu l’ignores parce qu’en cet instant tu as besoin de réconfort.
Quelque chose de cassé, d’ignoré, de trop ombreux en toi s’est brisé. C’est comme si tu sortais d’un long rêve cotonneux et mélancolique. L’angoisse et la douleur sont toujours là mais elles sont moins terrifiantes au milieu de ce noyau d’émotions bienveillantes envers toi.

Tu en vaux la peine, Ginger.
Pour certains. Ici. Tu as ta place.

Etrange comment mourir peut être une épiphanie.

Les mots de L t’apparaissent si futiles. La colère et la violence qu’ils génèrent chez les autres n’éveillent pas la plus petite molécule d’indignation en toi.
Pourquoi sont-ils furieux ? Si trahis ? Si amers ?
Ils avaient pourtant accepté la compétition en mettant le casque. Toi aussi comme tous les autres malgré le fait que dès ton premier jour dans cet ancien manoir, tu as essayé d’escalader les grilles pour retourner dans ton pays. Que tu l’as refusée, t’en es rendue malade, as dirigé cette violence contre et pour ta passion. Même si tu haïssais L et cet endroit, toi aussi, tu as accepté les règles.

Jusqu’à ce que tu tires sur ton collier.

Parce que tu croyais que votre entité omnipotente ne pourrait pas vous dicter un jeu aussi cruel d’aberration alors que des amis proches comme Pure, Mello ou Jewel y participaient. Aussi parce que tu as toujours eu cette petite pensée mortelle accrochée à tes plumes, jamais loin du sillage de tes ambitions et du nihilisme de ton « moi ».

Mourir c’était une rébellion, un désir et un début.

Pour aller où ? Tu ne sais pas encore mais ça sera là où tu veux. Et ça ne sera pas seule.
Genoux encore tremblant de ton expérience, tu te redresses - une main furtive sur l’épaule de Pure pour la remercier d’être là - et fais quelques pas vers l’agitation. Tu aperçois au coin de ton regard Mello avec Nihil et deux autres filles. Tu iras les voir mais pas tout de suite.
D’abord il faut te faire entendre.

— Monsieur Roger, j’aurais des questions. Mais c’est à L que je voudrais les poser.

Ta voix tremble encore un peu, quelques têtes se tournent vers toi menaçant de te faire plier mais tu redresses le menton, dos droit, corps de danseuse et élève plus la voix.

— Si L a imaginé cet examen pour changer les règles de la compétition, j’accepte...mais il serait normal que nous puissions lui parler directement et non par des intermédiaires ou un écran. Même si on ne veut pas devenir L...on est ici et on doit participer à un classement qu’on change en cours de route. Lui aussi a grandi dans cet orphelinat. V-vous ne croyez pas que c’est légitime qu’on puisse lui parler ?

Peu importe ce qu’il adviendra ensuite.
Toi,
tu as décidé
de te vivre en « je ».

Le directeur reçoit la motte de terre sur l'estomac, et frémit à cause du choc, son attention se dirige immédiatement vers la source de cette agression d'une impertinence rare.

Fallout : « OUAIS J'AI DES QUESTIONS MOI ! C'EST COMME CA QU'ON TRAITE LES GAMINS ICI ? C'EST CA VOTRE WAMMY'S HOUSE ? ON EST CHEZ NOUS OU ON EST CHEZ L EN FAIT ?! »

Comment se permet-elle de hausser ainsi la voix sur le directeur de l'établissement qui la nourrit, la loge, la blanchit, aux frais de la princesse ? Comment ose-t-elle l'attaquer ?

Décidément, il n'a jamais réussi à comprendre ni vraiment apprécier les enfants, et chaque jour qu'il passe en leur présence l'incite à ne même pas essayer.

Jewel :« Elle a raison ! Comment avez-vous pu nous faire ça ? Comment avez-vous pu consentir à ça ? Comment avez-vous osé ? Nous qui plaçons notre confiance, nos rêves, nos doutes en vous depuis notre enfance. Comment avez-vous pu ? Vous devriez avoir honte ! HONTE ! Elles sont belles vos valeurs hein ? Bienveillance, altruisme, monde meilleur, blablabla. ELLE EST OU LA BIENVEILLANCE HEIN ? ELLE EST OÙ ? Vous prônez des valeurs et vous écrasez vos élèves comme de vulgaires insectes derrière. Tout ça pour quoi ? Pour L ? Lui aussi n’est-il pas censé être un symbole de justice, de dévotion pour rendre le monde meilleur ? Oh, mais en fait, il se fout de nous, tout comme vous vous foutez de nous. Tout ce qui vous intéresse c’est cette PUTAIN DE SUCCESSION. Qu’est-ce que ça vous apporte à la fin ? QU’EST-CE QUE ÇA VOUS APPORTE DE METTRE DES GAMINS PLUS BAS QUE TERRE HEIN ? »

Et en voilà une deuxième... Le directeur a les mains croisées dans le dos et rien dans son expression ne trahit la moindre émotion, à l'exception peut-être d'une lassitude toute britannique.

Nol : « Moi aussi j’ai une question. C’est quoi votre problème au juste ? Qui à eu cette idée ? C’était L ? Ou c’était vous ? C’est quoi le projet de traumatiser des gosses en fait ? Non parce que perso j’ai pas bien saisit l’idée de nous envoyer sur une île nous entretuer pour un drapeau à la con en fait. Il pourrait pas ramener son derch le détective et choisir lui même son successeur ? Non mais ça serait vachement plus pratique, quand même. »

Les trois adolescents se sont précipités sur Roger les uns après les autres, déversant sur lui un flot de paroles pour exprimer leur saine colère.

Roger : « Vous êtes tous priés de baisser d'un ton. Peu importe la légitimité de votre indignation, votre immaturité et votre insolence ne vous font pas honneur. La bienveillance dont nous faisons preuve dans votre éducation au quotidien ne vous exempte pas d'être évalués et de vous soumettre aux conditions mises en place par L, sans qui vous ne seriez pas ici. »

Roger : « Fallout, vous me retrouverez dans mon bureau demain à 8h30 pour que nous décidions de votre punition suite à cette agression physique inadmissible.»

Il époussette son veston.

Roger : «Cet orphelinat a pour but premier de vous guider vers un objectif précis, celui de devenir L, ou bien à défaut, de vous aider à trouver votre voie dans ses équipes. On ne rend pas le monde meilleur en vous enfermant dans une bulle comme il semblerait que nous l'ayons fait jusqu'ici. Vous devriez être capables d'encaisser quelques difficultés pour affronter le monde extérieur.»

L'insubordination et la vulgarité de Jewel le déçoivent.

Roger : « La façon dont a été préparé cet examen ne vous regarde pas.»

Les questions de Nol sont ainsi balayées.

Roger : « Alors à moins que vous ne souhaitiez terminer votre semaine à l'ombre dans le bureau des surveillants à réfléchir à votre comportement, je vous déconseille de continuer à faire preuve d'une telle insolence envers votre directeur. »

C'est alors qu'une quatrième orpheline entre dans le débat, moins agressive que les trois autres. Roger lui jette un œil mais il semble s'être fermé comme une huître.

Ginger :«Monsieur Roger, j’aurais des questions. Mais c’est à L que je voudrais les poser. Si L a imaginé cet examen pour changer les règles de la compétition, j’accepte...mais il serait normal que nous puissions lui parler directement et non par des intermédiaires ou un écran. Même si on ne veut pas devenir L...on est ici et on doit participer à un classement qu’on change en cours de route. Lui aussi a grandi dans cet orphelinat. V-vous ne croyez pas que c’est légitime qu’on puisse lui parler ?»

Roger : « Je vois. Mademoiselle Ginger, vous devriez pouvoir comprendre que L est un homme occupé. C'est à l'équipe pédagogique que vous vous adresserez pour vos questions. Une intervention directe de L n'est pas à l'ordre du jour. Pour l'instant. »

Le directeur, visiblement fatigué mais imposant sa force tranquille, se tait et n'a plus l'intention de répondre à la moindre remarque déplacée.

Non loin, l’indignation gronde. Ce n’est pas lui, cette fois, qui mène l’insurrection – qui refuse et réfute les règles édictées. D’ailleurs tout cela lui paraît bien vain. En d’autres circonstances, sans doute aurait-il au moins gratifié le geste de Fallout d’un sifflement appréciatif. Dans ta gueule Roger aurait-il narquoisement aboyé avant de se tirer pour s’épargner les remontrances du vieillard.
Mais la vérité, c’est que Mihael se sent comme
vidé
de toute essence propre.
Et tout lui paraît
bien vain.

Ils disent vous vous foutez de nous vous ne vous intéressez qu’à la succession de L – Mello s’entend ricaner sombrement. S’il avait la force il leur répondrait. Qu’est-ce que vous croyiez au juste ? Il n’a jamais été question que de ça – succéder à L.
Vous–
nous
que serions-nous
(que serais-tu)
sans L ?

Dans tout ce tumulte, autour de lui et en lui, ses prunelles sont comme happées par celles de Near – abîmes sombres et impassibles. (Impassibles, vraiment… ?) La négociation houleuse, l’impossible entente lui reviennent en mémoire. Les choses se seraient-elles déroulées autrement si… ? Il serre les poings. Non. Impossible, l’entente l’était dès le début – elle le sera toujours.

La victoire n’aurait eu aucune valeur s’il avait fallu la partager avec lui.

(Il vaut mieux oublier, Mihael, oublier cet univers alternatif dans lequel gagner et perdre, succéder ou pas à L – tout cela n’avait plus de sens. Oublier ce qui ne peut être qu’un bug dans la matrice.)

Tandis que Roger répond aux accusations du bas-peuple, Mello se rapproche subrepticement. Il se faufile entre celles et ceux qui se tiennent là – ne montre pas une once d’intérêt pour ce qui se dénoue sous ses yeux hagards. (Seule la vision de Ginger, bel et bien vivante, le détourne quelques instants de son objectif. Il lui adresse un regard – voudrait dire quelque chose – mille choses – se tait.) Il agit comme régi par des commandes précises, en dehors de toute volonté propre.

« Moi aussi j’ai une question, Roger. »

Ses mots lui échappent teintés d’une indolence vaguement dédaigneuse.

« Pourquoi les abeilles ? … L’examen n’est pas terminé ? »

Un parfait prototype de bon élève.

Pourquoi a-t-il accepté ce poste déjà ?
Par amitié pour ces années de complicité avec Quillsh ?
Par pure fierté de contredire Abbie ?
Par désir de voir jusqu'où le projet si démesuré de leur vieil ami irait ?
Par faiblesse ?

Il était heureux en tant que professeur, cela ne lui demandait point d'effort, seulement transmettre. Elever et comprendre des enfants, il n'a jamais su faire. Hormis peut-être avec la petite Pearl. Il a essayé pourtant, mais il faut se rendre à l'évidence qu'il comprend bien mieux les insectes que tous ces pensionnaires ayant laissé leurs empreintes sur la Wammy's House. Malgré, l'attachement à force de se côtoyer entre ces murs et ces jardins il ne sait comment agir et réagir aux besoins des orphelins.

Alors il se ferme et cache derrière son flegme britannique et son masque d'autorité, les plus imperceptibles doutes sur son vieil ami et lui-même.
Non. Il n'a rien à se reprocher.
C'est eux qui comprendront en grandissant.

Soudain, la question de Mello interrompt le ressac des frustrations de Roger. Le directeur pose son regard gris sur le Shape qui n'a pris nulle part à cette insubordination puérile (étonnant de sa part, aurait-il grandi ?) et l'ombre d'un sourire énigmatique s'esquisse lentement sur son visage.

Roger : « Si. Maintenant, il l'est. »

Alors, Roger sort de l'intérieur de son veston un étrange objet fin et enroulé soigneusement dans du papier. Un bref instant, il fronce les sourcils, hésite à donner un objet qu'il avait lui-même offert à Quillsh mais les mots de son vieil ami lui revienne et il dépose le présent dans les mains de Mello.

Roger : « L souhaitait mettre en place une dernière énigme et Mr. Wammy voulait féliciter avec un cadeau spécial celui qui saurait déceler les détails. Ils seront fiers de toi, j'en suis sûr Mello. Fais en bon usage.»

Puis, mains derrière le dos, le directeur de la Wammy's House rentre dans la vieille bâtisse pour aller dans son bureau où il entretiendra un long appel téléphonique avec les organisateurs de cet examen. Tant pis pour les questions en suspend et les frustrations sans réponses, lui a fait ce qu'il sait faire de mieux. Transmettre.

BATTLE ROYALE L'EXAMEN ▬ Event n°2 [FINI] - Page 2 Broche-insecte3

A l'intérieur du foulard Mello, vous découvrez une fine pince cravate dorée et surmontée d'une abeille avec une pierre rouge, peut-être une grenat ou une cinabre, sur son abdomen. L'ensemble est à la fois simple et délicat, patiné par le temps et l'affection qu'on porte aux objets qui nous sont cher. Sous une des ailes vous pouvez y trouver graver : Q.W . Les initiales de Quillsh Wammy.

_________

Ainsi s'achève l'examen du...

BATTLE ROYALE L'EXAMEN ▬ Event n°2 [FINI] - Page 2 Br10

HRP | Bravo à Mello pour avoir résolu la dernière énigme ! Merci, merci encore à tous d'avoir participé aux deux events ! Merci mille fois pour votre enthousiasme, votre implication, vos mots et vos personnages <333

BATTLE ROYALE L'EXAMEN ▬ Event n°2 [FINI]

Exam Royale with everyone

Spray & Ephélide

Exam Royale with everyone

Spray & Ephélide

Exam Royale
with everyone

Exam Royale
with everyone