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Le vent l'emportera - Ft Spray

Zygote
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Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Mar 20 Avr 2021 - 9:14.
} Génetique en bandouillère
Des chromosomes dans l'atmosphère
Des taxis pour les galaxies
Et mon tapis volant dis? {

Il avait dévoré la classification phylogénétique du vivant qui lui avait été offerte lors de la chasse aux œufs, s’abimant les yeux dessus tout une nuit durant à la lumière tamisée de sa lampe de chevet. Des valises sombres sous les yeux, il avançait dans les couloirs de l’institut comme un zombie en pleine apocalypse, grognant dès qu’un autre le saluait au passage, seul son qu’il était capable d’émettre.
Zygote avait besoin d’un café. D’un grand café que son jeune organisme assimilerait rapidement. Un détour par le self trop bruyant et il s’était esquivé avec sa tasse fumante, choisissant d’affronter le froid matinal plutôt que la foule d’orphelins qui arpentaient les lieux dans la joie et la bonne humeur.
Trop de joie. Trop de bonne humeur.
Tel un ours mal-réveillé, il avait rassemblé ses cheveux ébouriffés en une couette ridicule à l’arrière de son crâne, trop fainéant pour prendre réellement soin de lui après une nuit blanche. Les yeux injectés de sang et les pensées vagabondes, il observa le parc silencieux, assis sur les marches d’escaliers du perron.

Le gazouillis des oiseaux apaisait son esprit en ébullition, carillonnait mélodieusement à ses oreilles emmitouflées alors que son regard couleur ciel d’orage suivait leurs vols, leurs figures acrobatiques, petits pilotes aériens.
Et de temps à autre la tasse venait réchauffer ses lèvres, le liquide sombre lui brûlant la langue et la gorge en douceur, réchauffant son corps meurtri de l’intérieur.
Trop de pensées cohabitaient sous son crâne, et la double hélice d’ADN naviguait dans ses pensées comme un navire en perdition. Il restait tant à faire, tant à découvrir ! Et pas assez de temps, pas assez de matériel ou de personnel à sa disposition pour mener à bien l’œuvre de sa vie !
Tout comme ses iris, le ciel était lourd de nuages gris fers. Un temps d’Angleterre comme il avait appris à l’apprécier, plus stable que la météo de son pays d’origine. Mais pas besoin d’être un génie pour savoir que la pluie s’abattrait bientôt sur les lieux, le renvoyant dans le joyeux brouhaha de l’orphelinat.
Triste temps pour sortir. Triste temps pour travailler auprès des bêtes. Un temps à s’enfermer dans son labo toute la journée.
A moins que quelque chose ou quelqu’un ne parvienne à le persuader d’affronter la pluie à venir…
Le vent l'emportera– ft Spray


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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Mar 20 Avr 2021 - 14:29.

le vent l'emportera

Spray & Zygote

Le vent l'emportera - Ft Spray Spray
Les pulsations de son palpitant imitaient à la perfection le tempo du rap qui se déroulait entre ses oreilles. Cavités auditives obstruées par deux écouteurs gerbant avec une force capable de lui détruire les tympans l'équivalent du dictionnaire complet de l'argot américain, la demoiselle dansait dans les couloirs de l'orphelinat en chantonnant à tue-tête; omettant soigneusement les insultes trop violentes pour ne pas se faire rappeler à l'ordre par qui que ce soit. Elle avait des plans pour aujourd'hui. De magnifiques plans. Édifices quasi-complets et composés dans son esprit apparemment supérieur à la majorité de l'Humanité, la perspective d'une journée colorée lui donnait du baume au coeur trouvable nulle part ailleurs. Entre ses phalanges aux ongles vernis tournoyait un marqueur indélébile qu'elle s'efforça de maintenir capuchonné, de façon à s'empêcher de laisser la mine se balader. Véritable maîtrise de ses pulsions, elle gardait en tête son projet pour s'empêcher de dévier. Cafétéria passée sans y repenser, elle n'avait pas une seconde à perdre avec quelque chose d'aussi inutile que nourrir son estomac. Elle devait trouver le lieu parfait pour poser son art, pour changer le triste, sombre et sobre visage de l'asphalte; son corps pouvait bien attendre quelques heures supplémentaires. Déjà que ce dernier l'avait forcé à dormir comme une masse au lieu de préparer d'autres esquisses, elle avait perdu assez de temps comme ça. Comment Spray pouvait-elle devenir une artiste mondialement renommée si elle privilégiait ce tas d'os et de chair temporaire à la Beauté éternelle de l'Art ?

Elle accéda finalement au monde extérieur, contrastant grandement avec la chaleur de l'intérieur. Fraîcheur matinale aux douces lueurs, des teintes blanches et grisâtres comparables à ses mèches inondaient un ciel menaçant de s'abattre sur sa tête. Défi de l'univers, quelques gouttes d'eau ne pouvaient l'empêcher d'accomplir ses rêves. Puis elle remarqua une forme humanoïde recroquevillée sur elle-même en train de siroter une boisson chaude, juste à ses pieds. C'était une chevelure en bataille qu'elle pouvait reconnaître les yeux fermés. Zygote ? "Zygote !" Zygote. "J'ai failli te marcher dessus !" Fit-elle avant de sauter du haut des escaliers jusqu'au sol tout en se tournant vers lui. "C'est quoi cette gueule que tu tires ? On dirait un zombie !" Un pas dans sa direction, elle retira le capuchon de son marqueur l'air de rien. "T'as taffé toute la nuit sur tes trucs de nerds, c'est ça ? Avoue c'est ça." Puis, sans prévenir, elle posa la mine du feutre sur son visage avant de dessiner un gigantesque sourire partant de la commissure de ses lèvres jusqu'au centre de ses joues. "T'as l'air moins grognon maintenant. J'vais aller taguer la zone de jeu pour gamin un peu plus loin, t'es avec moi ou pas ? Faut faire la première couche avant qu'la pluie tombe !" Gueula l'artiste en commençant à reculer vers la direction indiquée. Le sourire aux lèvres.

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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Dim 25 Avr 2021 - 21:24.
Spray Avec sa délicatesse et sa douceur légendaire. Son nom ainsi prononcé – perdu dans ses pensées, concentré sur le calme de la campagne, il ne s’y attendait pas – son corps fut secoué d’un violent frisson alors qu’il posait sur elle un regard fatigué. Au moins, son cerveau était-il à présent totalement éveillé.

« Spray. T’as la forme toi au moins.

Comme d’habitude aurait-il pu continuer. Mais il s’abstint, se contentant d’un haussement d’épaule à sa remarque critique sur l’état de délabrement évident de son corps d’adolescent. L’esprit encore trop engourdi, le corps incapable de se défendre seul, il loucha sur la mine noire qui s’approchait dangereusement de lui.
Trop tard, il fut bientôt affublé d’un inélégant sourire à l’indélébile et ce fut avec un train de retard qu’il grogna :

« Spray !
« T’étais vraiment obligé de te la jouer rondoudou ?! »


Et l’image de la boule rose pleine de mignonitude se superposa un instant sur la silhouette de la jeune fille.
Non.
Définitivement non.
Si Spray devait être un pokemon, ce ne serait certainement pas celui-là. Ou alors, il faudrait faire des essais dans le générateur de chimère disponible en ligne, mais pure rondoudou, il l’adorait, mais fallait pas déconner non plus.

Il y avait tellement d’énergie dans son corps menu qu’elle finissait par être communicative. Une grand gorgée de café et la tasse fut abandonnée sur la marche sans un regard de plus pour elle. Bondissant sur mes pieds, ne patientant qu’une unique seconde pour laisser le temps au monde d’arrêter de tanguer, il s’élança à sa suite le cœur plein d’allégresse.
Comment aurait-il pu résister à une si belle invitation ?
Quelques enjambées et il se hissa vivement à sa hauteur.

« Ca se voit tant que ça que j’ai pas dormi de la nuit ? Ca craint… »

Les mains vissées dans les poches, essayant d’oublier le froid qui voulait lui mordre les joues, il enfouit un peu plus son nez dans son écharpe, presqu’inconscient de devenir ainsi incompréhensible. Si bien que son « t’as prévu quoi comme œuvre pour les petits » ressembla plutôt à « aéu ouah om oeuvr ouré péti » ou tout enchainement de son approximatif.
La prauvre Spray n’était visiblement pas au bout de ses peines ce jour là ! Quant à lui filer un coup de patte, les siennes étaient désespérément vides ! Et le marqueur limiterait vite sa créativité… S’il négociait bien, il pourrait peut-être lui emprunter l’une de ses bombes ?
La zone de jeu déjà en vue, il ne tarderait pas à le savoir.
Le vent l’emportera – ft Spray
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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Lun 26 Avr 2021 - 14:17.

le vent l'emportera

Spray & Zygote

Le vent l'emportera - Ft Spray Spray
Tracé noir sur la peau claire de son camarade, un sourire fictif qui contrastait avec sa mine déprimée, fatiguée. Spray, véritable diablotin qui illuminait les journées de ses camarades et sabotait probablement celles de ceux qui devaient nettoyer ses conneries, elle allait aujourd'hui embellir ce bel espace de jeu en compagnie de son ami. Qui la suivait de son plein gré. Evidemment. Pas légers qui s'approchèrent de sa prochaine scène de crime, vandalisme graphique et magnifique qui sortait de son esprit. Derrière elle, les insultes innocentes du récemment tatoué volèrent jusque dans ses oreilles bouchées par ses écouteurs. Malgré le beat qui martelait son crâne, elle avait entendu. Et son sourire se fit bien plus grand. Zygote se mit alors à trottiner pour rejoindre son niveau en commentant son commentaire sur ses traits cernés. "Ouaip ça s'voit. On dirait qu'tu fais un cosplay d'mort-vivant là." Se moqua-t-elle gentiment tout en ouvrant grand les bras lorsqu'une bourrasque de vent plus fraîche que les autres s'abattu sur eux deux. Elle avait froid. Enfin. Son corps. Mais pas son cerveau. Elle sentait les poils s'hérisser sur ses membres et son nez commencer à couler. Elle qui n'était vêtue que d'un simple sweat-shirt à capuche ainsi qu'un jean troué au niveau du genoux et délavé. Rhume qui allait s'installer, elle arriva au niveau des toboggans avant d'entendre son camarade dire quelque chose ... Dans son écharpe.

"… Ourépéti … Ourapéti … L'appétit ? T'as faim ? Mais tu viens d'boire un truc ! Roh, t'iras graille un truc plus tard à la cafet' on a pas le temps, r'garde les nuages !" Elle leva son doigt en direction du ciel avant de laisser tomber par terre son sac à dos pour en sortir des bombes de peintures ainsi que des pinceaux plus ou moins gros. L'attirail classique de l'artiste de rue. "Vu le torrent qui s'prépare, les adultes viendront pas nous emmerder ! D'ailleurs j'pensais que ça t'intéresserait d'savoir c'qu'on allait dessiner." Fit-elle en ricanant avant d'étudier le terrain avec attention, se couchant même au sol pour vérifier la dureté et l'imperméabilité du sol. "Rondoudou c'est pas mal comme surnom." Réflexion intense dans son esprit. "Les pokémons c'est pas mal à dessiner en vrai." Elle se redressa immédiatement avant de se tourner vers Zygote. "Ok Nerdy, t'es un génie. Fuck mon ancienne idée. On va faire ça. J'savais qu'malgré ta tête de déterré ton cerveau continuait de fonctionner. On va faire une fresque de pokémons. J'suppose que les gosses aiment ça comme on kiffait à l'époque. À moins qu'ils soient tous accroc à Fortnite auquel cas on les emmerde." La demoiselle se mit à ricaner avant de lancer une bombe de peinture à son ami, sans le prévenir. S'il se la prenait dans la gueule ou non ne lui importait pas vraiment. Elle dégaina de nouveau son marqueur tout en récupérant une seconde bombe avant de continuer. "J'veux un rondoudou tout en haut. T'as qu'à mettre l'poké qui t'ressemble le plus au pied du truc comme chacun son côté et on se rejoint au milieu de la glissade ! Et, j'te préviens d'avance, on va pas s'arrêter même s'il pleut ! Si on fait de l'art, on l'assume jusqu'au bout même si on en crève !" Et elle se mit à escalader le toboggan par la rampe pour finir en haut de la descente. Debout au sommet de la structure, Spray commença à rire à gorge déployée. Heureuse de s'amuser. Heureuse de vivre. Heureuse d'exister.

Zygote
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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Mar 27 Avr 2021 - 21:24.
Un cosplay de mort-vivant. C’était une idée mais pas vraiment son délire à la base. Pas qu’il n’aimait pas la japanimation, les conventions en son honneur et tout ce qui avait trait à ça, bien au contraire. Mais il n’avait jamais versé dans l’art du cosplay. Par manque de temps. Ou peut-être parce que la seule fois où il aura essayé de repriser ses chaussettes il se sera piquer dix fois – si ce n’est cent fois – les doigts.
Maladresse oblige.
Alors coudre un costume parfois riche en détail, très peu pour lui. Et l’acheter… Jamais de la vie ! C’était soit handmaid soit rien le cosplay !

N’en donnant pas l’impression et pourtant observateur, il remarqua bien que la tenue légère de la jeune fille ne la protégeait pas du froid. Lui s’était engoncé un peu plus dans ses nombreuses couches de vêtements sous la bourrasque.
Frileux comme il était, une couche de plus ou de moins faisait une sacré différence ! Pourtant, pas assez égoïste pour ignorer les besoins de son ami, il ne tarda pas à se délester de son blouson, prêt à le lui glisser sur les épaules.
Mais déjà la distance entre eux s’était creusée alors qu’elle interprétait mal ses paroles en carton et se munissait d’une bombe de peinture. Avant de se coucher sur le sol.
Un soupir. C’était peine perdue semblait-il. Il faudrait l’envelopper de force dans le vêtement s’il voulait l’y mettre au chaud !

« Non je parlais pas de faim. Mais ouai on a intérêt à se magner si on veut pas finir trempés et glacés jusqu’aux os ! Et enfile-moi ça avant de choper la mort, veux-tu ?! »

Mais déjà sa turbulente amie, toute à ses réflexions, ne l’écoutait pas. Du moins, c’était l’impression qu’il avait. Haussant un sourcil sceptique il finit par hausser les épaules et lâcher le-dit blouson en frissonnant pour mieux attraper la bombe de peinture qu’elle lui lançait.
Il s’en fallut de peu qu’il rate son coup et qu’elle ne rebondisse contre ses doigts pour mieux s’écraser au sol, rattrapée in-extremis par l’adolescent maladroit qui grimaça. Spray avait déjà grimpé le toboggan pour mieux se mettre hors de portée de ses bras et de son geste chevalresque.
Bon, il posa sa veste à côté du sac de l’artiste, se disant que si elle avait froid, elle n’aurait qu’à se servir et l’enfiler ! Lui supporterait d’être un peu dévêtu quelques temps. Son sang irlandais l’empêcherait de tomber malade pour si peu, il en était persuadé !

« Mouai, c’est sûr qu’à choisir je préfère dessiner des pokemon que fortnite. Et puis des armes sur le béton de l’air de jeu… Jcrois pas que ce soit très accurate. Quoiqu’à leur façon les pokemons en sont aussi… Rah, je m’égare !»

Il s’était totalement désintéressé de spray en haut de son perchoir et décida que plutôt que de dessiner un pokemon qui lui ressemblait – Amphinobi, pour l’écharpe certainement – il allait faire plus simple, plus basique, ce qu’il connaissait. Car s’il passait son temps à gribouiller partout, en témoignait ses mains couvertes d’encre, il était loin d’égaler le talent de l’alter !
Non, il allait faire un beau pikachu là. Et ensuite il commencerait par dessiner les starters, dans l’ordre des générations. Il espérait juste avoir le temps et la place pour dessiner sa génération précédente, la troisième !
Pssscchiiit commença à faire la bombe et au loin, le roulement du tonnerre lui répondit.
Ouais. Ca puait grave cette histoire.
Ils allaient définitivement finir trempés comme de pauvres clebs vivants dans la rue ! Et Galahad ne le verrait pas venir à l’infirmerie pour une énième coupure cette fois mais pour un bon gros rhume des chaumières !
Le vent nous portera– ft Spray

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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Mer 28 Avr 2021 - 11:08.

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Elle n'avait pas remarqué son geste chevaleresque. Cerveau en ébullition, l'intense appel des chromatiques lui faisait perdre pied avec la réalité. Et même si la nature s'apprêtait à se déchaîner sur eux, même si la tempête venait à éclater, même si le monde entier venait à s'écrouler, Spray serait toujours en train de dessiner. Sa raison d'exister, sa raison d'être, son moyen d'extérioriser des émotions refoulées, de donner vie à quelques centimètres de béton armé. Pile survoltée arrivée au sommet, Reine de l'univers et de toutes les couleurs qui le composaient, ses yeux se posèrent sur son sujet dans un sourire étincelant. "Ptetre que ce sont des armes, mais en tout cas j'trouve ça moins bizarre de caresser et d'parler à un Salamèche qu'à un AK-47. Enfin, j'penserais surement l'inverse si j'étais Américaine !" Se moqua-t-elle en retirant ses écouteurs. Coup de surin amical dans les côtes du cousin de sa chère patrie.

Accroupie au-dessus de sa nouvelle toile, le reflet de son imagination se posa comme par magie sur le plastique de la glissade. Secousse de la bombe et elle démarra. Boule de douceur avec un beau sourire, Spray s'était même octroyée la liberté de rajouter quelques détails démarquant ce rondoudou particulier du reste de ses congénères. Quelques mèches blanches sur la tête, une bombe de peinture à la place d'un micro dans la patte. S'ils devaient se représenter, l'artiste comptait le faire à la perfection. Amusement enfantin, vandalisme bénin, elle jeta un oeil à son camarade qui venait à peine de commencer avant d'entendre au loin le tonnerre résonner. "Tu dois avoir du sang indien pour réussir à invoquer l'orage. Ou alors c'est parce que tu as chanté sous la douche hier soir ?" Elle pouffa avant de jeter un oeil à sa création qui prenait peu à peu forme. Pikachu ! Un excellent choix. Elle approuvait. Il possédait un style différent, pour sur, mais cela changeait et offrait un souffle de variété dans la composition. Même si les détails n'étaient pas parfaits, par exemple les reflets de la lumière, le pétillant dans le regard, les positions plus ou moins claires; Zygote restait un excellent acolyte et la jeune adulte appréciait énormément sa compagnie. Rares étaient ceux qui arrivaient à voir à travers l'art les intentions cachées, les messages dissimulés. "T'sais, je t'aime beaucoup Zyg. Si jamais t'as besoin de conseil ou d'aide pour quoi qu'ce soit j'suis là hein ! Même si c'est pas en rapport avec la peinture !" Fit-elle sans le regarder. Sheryl n'était pas forcément la meilleure des camarades et elle le savait pertinemment. Elle riait beaucoup, souriait énormément cependant cela ne suffisait pas à consolider des amitiés solides, basées sur la confiance et le respect. Toujours en mouvement, incapable de se poser et méditer, elle avait du mal à se connecter mentalement avec les autres. Elle ne manquait pas d'empathie, loin de là. Mais elle n'était pas très intéressante, mis à part lorsqu'il s'agissait d'art. Les gens la connaissaient pour ses conneries et ses oeuvres, peu pour sa personnalité. Est-ce qu'elle en avait une ? Parfois elle se demandait.

Puis, une goutte. Une seconde et dix-sept autres. Regard ambré levé en direction du ciel menaçant, l'Alter enfila sa capuche sans un mot avant de se redresser. Comme si cette pointe de mélancolie s'était manifestée dans sa réalité. "Ça commence." Elle se racla la gorge, chassant ses pensées, reprenant son nez rouge et sa perruque de clown de service. "Allez matelot, un peu de courage, on quitte pas le navire avant qu'ce soit fini !" Et elle entama un second pokémon en silence, laissant la pluie qui s'annonçait battante meubler la discussion à sa place.

Zygote
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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Mar 4 Mai 2021 - 13:36.
Zyg acquiesça silencieusement à ses propos, partageant visiblement son opinion. C’était une réflexion dans le vent, un truc lâché trop vite mais oui, lui aussi préférait imaginer la douce fourrure d’un salamèche sous ses doigts que le contact froid du métal d’une arme à feu.
Déjà, son amie avait concentré toute son attention sur la première pierre de son œuvre et il détourna son regard sur la propre surface vierge qu’il s’apprêtait à embellir. Salir ? Non, l’art, qu’importe la forme qu’il prenait, ne pouvait qu’améliorer les choses. Même quand son talent en la matière était limité.
Et puisqu’on parlait de salamèche, il serait le prochain à prendre forme aux côtés de son ami pikachu ! Et s’il se débrouillait assez bien, il parviendrait peut-être à lier leurs pattes sous le signe de l’amitié !

Le nouveau commentaire humoristique de Spray lui tira un sourire dépassant à peine de sa grosse écharpe. De là où il était, il ne pouvait pas voir le rondoudou qui avait pris forme et vie sous les doigts habiles de sa camarade. Il irait voir plus tard, quand, trempé, il grelotterait de froid d’avoir sacrifié son vêtement en vain ! Ils allaient se retrouver tous deux à l’infirmerie avec quarante de fièvre pour la beauté de l’art.
Son pragmatisme scientifique au placard, Zyg se rendit compte qu’il s’en fichait. Pire, ça lui faisait même plaisir d’avoir été embringué dans cette aventure !

« Dans ce pays, je dout qu’il faille rater ses vocalises pour invoquer la pluie. L’Angleterre l’attire comme un aimant. Mais je préfère la météo lunatique de ma terre natale… Les ciels d’orage sur les vallées, du vert, du bleu et du gris à perte de vue. Et soudain, un rayon de soleil à travers d’épais nuages… »

Il semblait parler seul alors que la toile d’un paysage Irlandais typique du Connemara se dessinait sous son crâne de petit génie. Il n’avait malheureusement pas assez de compétence en matière de peinture pour réaliser ce genre de chef d’œuvre. Au moins savait-il dessiner des pokemons, pour aider Spray dans son projet.
Une bombe noire dans les mains et le voilà à essayer de dessiner une écharpe épaisse autour du cou inexistant de son pikachu.
Oui, comme ça, il avait de l’allure !
Il avait pris l’orange, allait attaquer Salamèche lorsqu’il s’interrompit, écoutant les paroles amicales, enfonçant un peu plus sa tête dans son écharpe. Etait-ce du rouge, là, sur ses joues rondes ? Heureusement, Spray ne le regardait pas.
Zygote était beaucoup de chose. S’il parlait peu habituellement mais ne taisait jamais ce qu’il avait à dire, il était pourtant pudique en ce qui concernait ses sentiments les plus purs et les plus profonds.
Et les mots de son amie lui firent tant plaisir qu’il préféra les enterrer profondément dans son cœur, la bouche muette de longues minutes. Avant de finir par relever le nez vers elle pour la remercier.

« Merci… C’est un sentiment réciproque, tu sais ? »

Plic. Ploc. Ploc.
Un battement de cil pour chasser une goutte particulièrement mal tombée, emmêlées dans les longs poils sombres et fins. Le tonnerre, au loin, roula comme un tambour de guerre, annonçant des festivités moins réjouissante.
Il s’ébroua comme il avait vu les moutons le faire tant de fois, puis, en miroir, se remit à sa tâche. Le rhume l’attendait à la sortie et pourtant, un doux sourire était dissimulé par son écharpe. L’allégresse d’un cœur comblé et rempli de joie au bord des commissures, le « clac clac clac » de la bombe secouée se faisait parfois entendre avant qu’il ne se mette à fredonner.
Un air rock’n’roll qui lui correspondait si bien, le genre de chanson qu’un néophyte qualifierait de « cassage de tympans en règle ».
Puis…

« Y a bien que toi qu’arrive à me faire faire des trucs aussi barge, tu le sais, ça Spray ? On va chopper la mort par la beauté de l’art et j’ai même pas les boules d’avoir froid ! »

Une déclaration maladroite mais une déclaration d’amitié quand même ! Et le salamèche semblait d’autant plus joyeux que son créateur parachevait les derniers reflets de ses yeux et son sourire. Une grande feuille peut-être, pour le protéger de la pluie ? Clin d’œil à un épisode de son enfance particulièrement larmoyant.
A ce rythme, ils finiraient par ne plus sentir le froid. Et peut-être rentreraient-ils avant la nuit…
Le vent l’emportera– ft Spray

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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Mer 5 Mai 2021 - 1:57.

le vent l'emportera

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Le vent l'emportera - Ft Spray Test5
Elle n'avait même pas besoin d'y réfléchir. Les couleurs prenaient formes seules sur la toile glissante. Coup de bombe aussi naturel que respirer pour la demoiselle, ses bras se mouvaient sans même qu'elle ne s'en aperçoive, donnant vie à des dessins de son enfance tandis que son ami parlait avec passion de son ancien chez-lui. Hélas, elle ne pouvait comprendre ce qu'il ressentait. Elle avait toujours connu la météo pourrie de l'Angleterre. Gamine née ici, élevée ici et qui risquait fortement de crever ici, Sheryl avait l'habitude de voir le soleil quarante jours par an et passer la moitié de l'année à l'attendre. Les averses étaient ses amies, la pluie, sa muse et le béton mouillé, son quotidien. Odeur de pétrichor qui l'accompagnait où qu'elle allait, aurores boréales et autres magnifiques ciels orangés se tenaient éloignés de ses yeux ambrés. Il avait de la chance Zygote, avoir un but, un endroit où aller une fois que ses années à la WH seraient terminées. "Tu parles à une Sassenach, alors gaffe à tes paroles, Paddy." Répondit-elle sans même lever les yeux.

Puis une dose d'amitié, piqure de rappel que la vie n'était pas faite pour être vécue en solitaire, que les plus belles choses se créaient à deux et parfois à plus. Couverture offerte par la nature, sa pointe de faiblesse fut recouverte par la manifestation physique de la tristesse des nuages qui les surplombaient; mais pas avant que l'Expert ne lui renvoie la balle. Soulagement qu'elle passa sous silence, un sourire en coin fut son unique réponse, camouflé par sa tête baissée.
Spray entre ses mains, l'Anglaise se mit à dessiner d'autres pokémons en silence, celui-ci uniquement brisé par le bruit de la pluie s'écrasant contre la structure avant d'être accompagné par un air fredonné. Puis d'une voix. Les paroles du mignon mouton la firent souffler du nez. "Je me doute oui. Peu d'gens ont mon charisme, ma belle gueule et mon style absolu du coup ça m'étonne pas qu'ça accepte d'me suivre dans les pires conneries. J'suis une poké' légendaire quoi. Mais ça, j'en doutais pas." Puis un instant. Le temps de refléter sur la place de la peinture dans sa vie. "Faut bien mourir pour quelque chose. Y'a plus triste et grave plus merdique qu'de crever pour l'Art. Franchement, quitte à choisir, autant partir en faisant quelque chose de grand, histoire que les gens se souviennent de ta face." Dans une explosion de couleur par exemple, dans les flammes ardentes et flamboyantes d'un volcan ou même foudroyée par un éclair lors d'une tempête. Sa dernière oeuvre, sa mort, devait être parfaite. Disparaître avec sa propre signature était son souhait, surtout quand on savait que la plupart des grands artistes étaient reconnus comme tel à titre posthume. Sheryl connaissait son destin, elle savait pertinemment ce qu'elle avait à faire pour rejoindre le Panthéon des peintres. Ce jour allait arriver, mais son heure n'avait pas encore sonné. Pas mainteant. Il était trop tôt. Elle était trop jeune, trop inexpérimentée. Elle n'avait pas encore assez créé.

Un coup de vent glacial la sortit de ses pensées et voilà qu'une autre créature avait vu le jour. Elle ne pouvait plus rien rajouter sans se coucher de toute sa longueur pour atteindre le moindre centimètre de rampe libre. Et avoir la tête à l'envers ne l'aiderait pas à dessiner quelque chose de convenable d'après ses standards. Elle avait donc terminé. Mais cela ne voulait pas dire qu'elle comptait rentrer, loin de là, au contraire même. Depuis son perchoir, elle observa Zygote s'atteler à ses dessins puis vit derrière lui une magnifique flaque qui n'attendait que d'être dérangée. Pile dans l'axe de la glissade. "Zyzy ?" Commença la tagueuse, pointant du doigt quelque chose situé dans son dos. "On dirait pas trop un mouton le buisson là-bas ?" Puis, lorsque le garçon osa détourner le regard, Spray sauta par-dessus ses graffitis pour ne pas abîmer le produit de son dur labeur, surfa brièvement sur le toboggan puis prit impulsion sur ses jambes pour esquiver ceux du nerd avant de sauter sur lui pour le renverser. Et ils terminèrent tous les deux dans l'immense flaque. Complètement trempé. Et son rire résonna, une nouvelle fois.

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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Mar 11 Mai 2021 - 14:40.
Une Sassenach, rien que ça ? Ce n’était pas très grave, une fois sortie d’ici, Spray aurait toute la liberté nécessaire pour voyager si elle le désirait. Et, du fond du cœur, il espérait le meilleur pour elle : le monde à ses pieds, le monde entier pris pour toile. Qu’importait qu’elle tague Mumbaï, Shangaï, Londres, Paris ou winchester ? Qu’importait où, elle avait le talent pour aller loin.
Un léger éclat de voix, comme un rire de gosse, s’échappa de l’écharpe avant qu’il ne vocalise ses pensées, condensées en une autre invitation.

« Tu es une artiste, ta seule limite, c’est ton imagination. Demain ou dans trois jours, qu’importe ? Tu iras où bon te semble pour que tous puissent apprécier ton art, non ? Et si d’aventure, même dans dix ou vingt ans, tu poses tes valises dans cette bonne vieille Irlande, tu trouveras chez moi un toit, un couvert, un bon feu de bois… Et un ami avec qui refaire le monde à coup de mots à défaut de coups de bombes ! »

C’était l’allégresse qui servait son cœur et ses pensées sur un plateau. L’allégresse de la joie, l’allégresse de l’amour porté à son prochain. Du fond du cœur, Zyg aimait Spray. Pas de cet amour passion qu’éprouvaient les amants, non ; de cet amour sans barrière et sans haine qui liaient les âmes d’une amitié, envers et contre tout. Envers et contre tous.
Une fois la première impression passée, la muraille effritée, effondrée, on pouvait découvrir chez lui un amour de son prochain grand comme un océan. Aussi attaché à son prochain qu’à sa terre, l’expert ne pouvait imaginer un monde où cette famille inopinée ne serait plus. Un monde sans Spray, sans Zadig, sans Angel, sans Nihil et tant d’autres ! Un monde sans Abbey, sans Galahad, et même sans Vin qu’il n’affectionnait pourtant pas tant. Et même un monde sans End pour qui il éprouvait une rancœur farouche !

La pluie trempait ses fringues et ses cheveux, ruisselait dans son cou sous son écharpe, faisait frémir son corps, trembler ses mains et pourtant il ne cessa pas de peindre. Il ne cessa pas, malgré l’asphalte humide et son odeur particulière qu’il aimait presque autant que celle d’une prairie grasse trempée par l’orage.
Le geste mal-assuré, il avait troqué l’orange pour le vert, s’attelant à ce qui devrait bientôt ressembler à un bulbizar et qui pour le moment n’avait de ça qu’une vague forme fantomatique. Et une bonne dose d’imagination.
En entendant son surnom – rare parmi les rares celui-là d’ailleurs – il releva la tête vers son ami avec un « hm ? » interrogatif, pour mieux laisser son attention être détourné par la question.
Son regard se posa sur ledit buisson, plissant les yeux et battant frénétiquement des paupières pour chasser les gouttes envahissantes de ses cils, tentant de voir ce qu’elle voyait. Il était vrai qu’il était bien touffu comme une épaisse toison de laine, et que sa forme pouvait laisser deviner une tête éventuelle de ce côté et… SPLASH !
Tout à son inspection, il n’avait pas prêté attention aux bruits provoqué par l’alter qui venait de le percuter pour qu’ils finissent tout deux la tête la première dans une énorme flaque.
Trempé comme jamais.
Tremblant de froid comme jamais.
Il émergea pour mieux aspirer l’air humide qui manquait à ses poumons, toussotant et recrachant la tasse qu’il n’avait pu s’empêcher de boire par surprise. Puis…

« SPRAY ! »

… Comme si cette exclamation allait pouvoir changer quelque chose à la situation. Furax ? Un peu mais lui en voulait-il vraiment au fond ? Peut-être pas tant. Quant à la bombe de peinture verte dans sa main, elle avait échappé de peu à un bain elle aussi et gisait proche du bulbizar avorté.
Bientôt, le rire de Spray résonna et, communicatif, l’entraina dans cet étrange concert de vocalise. Puis, comme s’ils n’étaient pas assez trempés, il se jeta sur elle pour mieux la renvoyer dans la flaque, la trempant encore plus comme si leur premier bain n’avait pas suffit.
Foutu pour foutu, quelle importance ?
Ils allaient sacrément se faire enguirlander par les adultes chargés de s’occuper d’eux mais ça aussi, Zygote s’en fichait. Il était là pour vivre et chaque jour, chaque expérience, chaque échange, chaque jeu était une manière de ressentir et de se souvenir qu’il était bien vivant !

« Tu es totalement timbrée, tu le sais ça au moins j’espère ?! »

Mais le bon genre de folie. Le genre qui faisait plaisir et lui faisait oublier où ils étaient et pourquoi. Grosse intelligence ou pas, ils n’étaient encore que des enfants, incapables de prendre ce monde trop au sérieux.
Et ces mots qui auraient pu faire mal dit sur un autre ton, étaient pourtant remplis de l’amitié qui les liait pour toujours.
Si bien qu’il l’éclaboussa pour lui rappeler que lui aussi, pouvait chahuter s’il le souhaitait.

« Mais t’as raison, mourir pour l’amour de l’art n’est pas une mauvaise idée ! Même si à choisir, je préfère mourir pour ma science ! Mais on est un peu jeune tu crois pas ? Y a trop de gens qui ont besoin de voir ton art dans ce monde ! Pas question que t’y passes maintenant ! »

Alors, déjà debout, il lui tendit la main pour l’aider à se redresser. Et qu’elle ne croit pas pouvoir tirer dessus pour le renvoyer dans la flotte ad patre ! Zyg était bien campé sur ses jambes, prêt à esquiver de nouvelles facéties, l’œil brillant, bien plus réveillé qu’auparavant.
Et si la demoiselle acceptait, il la tirerait vers le haut, et la sortirait de là, la pluie lavant la boue dont ils étaient tous deux couverts.
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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Mer 12 Mai 2021 - 0:45.

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Mots emportés par le vent mais gravés dans le coeur de la jeune femme, les paroles de Zygote ne la laissèrent pas de marbre. Perspective de vie gigantesque, parfois, s'imaginer voler aux quatre coins de la planète l'effrayait. Vivre partout et nulle part à la fois, avoir un style de vie volatile ferait d'elle une éphémère. À trop vouloir s'immortaliser elle allait finir par disparaître aux yeux de ses proches, de sa possible future famille et de ceux pour qui elle comptait aujourd'hui. Sheryl ne supportait pas l'idée de voir son héritage disparaître doucement, voir l'encre de son histoire se faire balayer par le torrent, être réduite à un simple souvenir que l'on se remémorait de temps en temps. Eternité et immortalité dont elle rêvait quotidiennement, savoir que quelqu'un allait attendre sur le bord de la route son retour lui procurait un doux sentiment ... De joie. "Tu sais ... L'Irlande ne me paraît pas si mal à taguer." Seule réponse dont son esprit fut capable de donner face à cette gentillesse complètement inattendue et rare dans sa vie. Spray était une lâche quelque part. Elle n'avait jamais été douée, ni même éduquée, pour faire face à ce qu'elle ressentait. Pulsion violente dans sa poitrine, se sentir exister aux yeux de quelqu'un était magique. Véritablement. Magnifique. "Tu seras invité à mon premier vernissage et tous ceux qui suivent. Je te le promets." Mieux que des parents biologiques, mieux que les faux frères et soeurs de ceux adoptifs, elle avait trouvé à la Wammy's House une famille. Et elle se sentait ... Aimée. Oui, aimée. Pas le type d'amour que lui avait autrefois octroyé Jinx, ni même Dainty, mais celui que l'on ressent envers une personne que l'on appréciait réellement.

Dans les films, il s'agissait de la scène où le héros et la héroïne commençaient à se rouler une pelle sous une magnifique pluie printanière. Spray aurait pu le faire, sincèrement. Mais à la place, son index se raidit en direction d'un buisson juste avant que son corps ne soit propulsé à l'avant et qu'elle termine sa course sur son ami. Irrésistible envie qu'était celle de faire une connerie, l'artiste préférait être un clown que de dévoiler tout haut l'étendue de ses pensées. Et elle se mit à rire, lui aussi. Choeur venant du coeur, joie de vivre et bonheur résonnaient dans cette aire de jeu taguée de couleurs. Puis le garçon se vengea, la renvoyant tête la première dans cette soupe de terre et de poussière qu'était cette flaque. "C'est pour ça qu'on m'aime !" Tenta-t-elle de répondre tout en essayant de ne pas avaler par inadvertance l'eau sale, en vain. Et hélas c'en n'en n'était pas, du vin. Goût affreux dans la gorge, une toux violente lui fit recracher quelques horribles gouttes avant de se prendre l'équivalent d'un tsunami dans la face.

Puis Zygote se redressa en lui dévoilant une nouvelle fois l'étendue de sa sagesse -en même temps, comparé à elle ...-. Main tendue dans sa direction, Sheryl observa un instant ses phalanges sales avant de relever les yeux vers son doux visage. Doucement, son rictus de clown se changea en un sourire un peu plus timide et bien plus doux. Lentement, la demoiselle accepta son geste avant de se redresser, lâchant un soupire soulagé. "Au moins, je sais que dans le pire des cas, quelqu'un se rappellera de moi." Car là était son réel objectif au final. Disparaître sans laisser de trace la terrifiait. Elle voulait que les gens sachent qu'elle avait foulé cette Terre, elle voulait faire rager ses parents de l'avoir abandonné. Comment le faire, si on la laissait derrière ? "Et toi, crève pas avant de recevoir un prix Nobel. Tu le mérites déjà à mes yeux. Et j'veux pas t'voir dans les Darwin Award, capiche Zyzy ?" Elle n'arrivait pas à formuler des paroles aussi mielleuse que les siennes mais ... Le coeur y était. Puis, elle tira sur sa main. Non pas pour le faire tomber, non, mais pour l'attirer dans ses bras. Et elle le serra. Fort. Très fort. Les yeux fermés.

Mais Spray ne savait pas rester sérieuse. Elle ne pouvait pas. Elle avait peur de l'être. Alors ... "Tu pues le chien mouillé par contre."

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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Sam 15 Mai 2021 - 18:34.
Taguer l’Irlande, ou juste un petit bout de ferme irlandaise… Après tout pourquoi pas. Zygote l’envisageait avec facilité, ce bâtiment ignoble de vieilles briques et de vieilles tôles qui avait bien besoin d’un lifting coloré ! Un hangar à fourrage un peu branlant, à moins que ce ne soit celui du stockage des machines. Un triste truc qu’il garderait intact pour que son amie puisse y déverser toute l’étendue de son art.

« J’espère bien ! Le premier à qui tu enverras une invitation même ! »

Un peu présomptueux le garçon, mais au fond, où était le mal ? Aimer et être aimé, n’était-ce pas l’aspiration secrète qu’ils cachaient tous au fond de leur cœur ? Les plus brutaux ou les plus doux, les plus francs et les plus faux. L’amour, toujours, leur faisait défaut.
Zyg rêvait en grand et bientôt ce fut la flaque sale de la réalité qui le rattrapa, les chahuts enfantins et les rires adolescents.
La quinte de toux l’inquiéta un instant mais déjà son geste amorcé renvoyait une gerbe d’eau dans la figure déjà bien barbouillée de la pauvre alter. Comme elle n’eut pas l’air de s’en plaindre et que sa langue bien pendue semblait toujours là, il se rassura de cette facétie qui ne la quittait jamais.

L’artiste attrapa enfin sa main, presque hésitante, une expression qu’il ne lui avait encore jamais observée sur le visage. Incapable de sourire plus tant le froid lui glaçait les os et se saisissait de lui, l’expert serrait les dents pour que Spray ne les entende pas claquer ! Mine de rien, il avait sa fierté et ne voulait pas qu’elle pense qu’il allait finir terrassé par si peu !
Mais les mots le frappèrent bien plus que la pluie diluvienne qui trempait ce qui restait d’eux. Surpris, les yeux légèrement écarquillés face à l’aveu, il l’accueillit contre lui sans même sourciller. Jusqu’à ce que ses neurones connectent, avec un temps de retard, et qu’il ne passe un bras dans son dos, gauche et maladroit, tapotant le sweatshirt dégoulinant, lui tirant des gémissements déchirant de tissu à l’agonie. Avant de remonter sa main pour la perdre dans les courts cheveux pâles, pas très doué dans les démonstrations d’affection.

« Je suis sûr que je ne serai pas le seul. Après tout, l’art ne rend-t-il pas son auteur immortel ? Certains fantasmeront ton image quand d’autres, plus rares, auront eu le privilège de connaître ta personnalité haute en couleur. »

Les mots étaient hésitants, loin de l’assurance qu’il avait glissée dans son invitation irlandaise. Dans ces moments là, son accent reprenait ses droits et il chuintait certains mots, les rendant plus difficile à comprendre. Mais qu’importaient les mots ou les sons au fond, leurs deux corps avaient un langage propre.
N’en déplaise à la réflexion de la jeune fille. Un grognement lui répondit alors qu’il rétorquait, du tac au tac.

«Tu t’es pas sentie ma p’tite ! »

Il aurait voulu la hisser sur son épaule comme un sac à patates et lui dire « zou ! à la douche ! » mais il était trop maladroit, avait trop peur de se louper, de lui faire mal. Et peut-être aussi, au fond, se disait-il qu’il n’avait pas la force et qu’elle se sentirait insultée, malgré son poids d’oiseau.
Alors, il se contenta de la repousser en douceur pour plonger ses prunelles dans les siennes, sourcils légèrement froncés, diablement sérieux.

« Les gens t’aiment pour plus que juste ton masque de clown. Mais là… »

Il attrapa sa manche pour l’entrainer à sa suite, s’arrêta près de leurs affaires pour rassembler les bombes, les remettre dans leur sac et lui poser d’autorité son blouson sur les épaules. S’il était humide à l’extérieur, la pluie n’avait pas encore réussie à en pénétrer toutes les couches. C’était une maigre consolation, mais au moins aurait-elle un peu plus chaud !
« … Il est temps de cesser nos babillages et de courir prendre une douche. Le dernier arrivé à un gage. GO ! »

Et déjà il s’était élancé en rigolant, les bombes de peintures s’entrechoquant dans un joyeux tintamarres dans le pauvre sac malmené en bout de paume. Un regard pour lui apprendre si Spray le suivait bel et bien ou si son défi avait été ignoré !
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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Mer 26 Mai 2021 - 16:29.

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Étreinte qui réchauffa son coeur dissimulé sous cette masse de chair et de tissus trempés. Douceur humaine tandis qu'une tempête naturelle s'abattait. Dans ses bras, yeux fermés. Demoiselle au génie artistique incontesté pourtant suffisamment débile pour peindre sous le déluge sans même y repenser, les éclairs qui allaient bientôt se déchaîner ne l'inquiétaient. Tristesse passagère dégagée au profit d'une promesse d'amitié éternelle et surtout réelle, Spray souriait. Puis, un peu de légèreté pour ne pas sombrer dans une mélancolie dont elle ne saurait se dégager; une blague un peu facile qui ne tarda pas à être renvoyée et une caresse dans ses cheveux enneigés. "Fais gaffe à ce que tu dis, c'est moi l'adulte ici." Et pourtant, elle était généralement celle qui entraînait tout le monde dans les pires bêtises, dans les idées les plus risquées, les plans les plus branlants. Reine des chromatiques et de la stupidité, elle devait prouver une fois de plus que son saint-titre était mérité. Son ton n'avait pas été violent, encore moins menaçant. Le tout avait été susurré dans la bonne humeur et l'amusement.

Désormais détachés pour ne pas rendre cet instant de douceur gênant, l'expert rassura une ultime fois l'artiste avant de la provoquer en duel de course en la tirant par le bras. Le but étant de se rendre en premier vers les douches sous peine de recevoir un gage qui allait probablement s'avérer cruel -du moins c'était si Spray gagnait, elle avait rarement pitié dans ce contexte.- Néanmoins les derniers mots du jeune homme suffirent à la déstabiliser une énième fois, l'empêchant de partir correctement. Course bien plus lente qu'habituellement, elle ne portait certes pas le poids physique du sac mais celui psychologique de cette conversation. Plus le manteau à moitié imbibé d'eau qui l'alourdissait. Attention qui la réchauffa un peu plus que prévu par ailleurs. Sheryl, malgré toute la bonne volonté et la détermination du monde n'arrivait pas à rattraper Zygote qui semblait sous stéroïdes voir même coke tant il allait vite. Ou alors c'était elle qui était lent comme un escargot. Une réponse semblait plus logique que l'autre, mais "l'adulte" n'était pas du genre à aimer perdre et encore moins à accepter ses faiblesses. Corporelles comme mentales.

Après plusieurs minutes à fuser à travers les couloirs de l'orphelinat, la demoiselle arriva en seconde à la porte menant à la salle de bain des garçons. Complètement essoufflée, fatiguée, lessivée et quelque part déjà lavée par les litres de pluie qui l'avaient nettoyé, posa ses mains sur ses genoux et prit quelques secondes pour respirer. Puis elle jeta un oeil vers la traînée d'eau qu'ils avaient fait. Abbey allait avoir du travail ce soir. "C'est pas juste." Se plaignit-elle faussement avant de lui rendre le manteau. "Regarde comme il est lourd !" Son sac devait l'être tout autant, si ce n'est plus. Mais la mauvaise foi était son second langage. "Bon ... Maintenant qu'on est là j'imagine que va falloir se laver. T'as le temps d'la douche pour trouver le gage okay ? On se retrouve dans la salle commune, ça te va ?" Et, sans attendre sa réponse vocale, elle récupéra son sac à dos rempli d'eau et de bombes usées avant de partir de son côté, en direction de sa chambre pour chercher des affaires de rechange pour derrière aller se décrasser correctement.

Ginger et Pure n'allaient pas être ravies de la voir débarquer ainsi, couverte de terre et de pluie. Mais bon. Tant pis.

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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Mar 1 Juin 2021 - 11:04.
Les cils battant la chamade sous la pluie diluvienne, il tenait ce corps frêle contre lui avec maladresse et pourtant, une volonté de fer. Il y avait dans ce geste toute la douceur et la tendresse dont était capable le cœur innocent dissimulé dans sa poitrine. Tout ce qu’il montrait rarement, trop sensible au fond pour ne pas finir par être blessé par les autres s’il les laissait tous rentrer dans son palpitant.
La boutade de Spray trouva son écho en réplique cinglante. Et la réplique cinglante trouva son écho dans une veine tentative de prise de pouvoir. A nouveau, le jeune homme ne put s’empêcher de répondre du tac au tac, rigolant à moitié.

« Pff ! L’a-quoi ? Désolé, ce mot n’est pas dans mon dictionnaire ! »

Et le sourire sur ses lèvres signifiaient bien qu’il se moquait gentiment d’elle. Est-ce qu’avoir dix-huit ans c’était être adulte d’abord ? Et Spray était-elle capable d’être une adulte ? Quelque part au fond de lui, l’irlandais doutait. La personnalité électrique et haute en couleur de son amie était une bouffée d’air frais, un rayon de soleil dans le gris du ciel anglais. Et il ne voulait pas que ça change. Cette touche enfantine et pétillante qui faisait toute la richesse de son âme… Oui, il l’aimait ainsi, extravertie pour cacher ses failles et ses blessures. Pleine de joie de vivre dans son absence de sérieux. A tagguer tous les murs du monde.

Puis ce fut le signal du départ et la course entre les gouttes, le sac ballottant sur son épaule dans un joyeux tintamarre de bombes métalliques s’entrechoquant. Le sourire lui, ne disparaissait pas alors qu’il avait dégagé son menton de son épaisse écharpe pour laisser l’air froid lui brûler les poumons. Il avait le diable aux trousses ou le feu aux fesses, et s’il trébucha, Spray ne parvint tout de même pas à le rattraper.
A un moment et à un autre, il avait quand même jeté un œil par-dessus son épaule pour vérifier que l’alter avait accepté son défi, étonné de ne pas être aux coudes à coudes.
Mais non, elle était bien là, peinant visiblement plus que lui malgré sa condition – nuit blanche qui donne des ailes finalement.
Et enfin, enfin ! Après avoir laissé une trainée d’eau crade et de gouttes de boue qui allaient faire friser les poils de nuque d’Abbey – et peut-être aussi créer des accidents cataclysmiques à base d’orphelins qui glissent et se cassent la figure – il posa sa main sur la porte de la douce des garçons, rouge et essoufflé mais heureux de cette journée étrange.

Un regard sur son amie qui arriva quelques instants plus tard tout aussi essoufflée que lui et il se redressa pour mieux attraper sa veste et la troquer contre le sac. Le poids était effectivement équivalent mais il n’avait pas pensé à ça en la lui mettant d’autorité sur les épaules. Lui avait d’ailleurs déjà les lèvres bleues et le corps tremblant et il se contenta d’acquiescer à ses propos. L’avait-il vexée ?
Non, il y avait autre chose, il en était convaincu. Quant au gage, il n’y avait pas même réfléchi en lançant cette idée, presque assuré de perdre son pari.

Une fois des affaires propres et de quoi se laver récupérés dans sa chambre, il se glissa avec délice sous l’eau chaude de la douche, réchauffant sa peau froide pleine de chair de poule, ainsi que ses doutes et la fièvre qui menaçait de le saisir pour son audace et son arrogance. Il savait que le ciel allait leur tomber sur la tête et il avait quand même persévéré dans sa bêtise, malgré les risques. Galahad n’allait pas être très content…
Habillé de sec, sobrement – t-shirt gris foncé et jeans bleu classique – sa précieuse écharpe avait été mise au sale avec le reste de sa tenue. Il avait pris son temps et pourtant il fut le premier à arriver à la salle commune, déjà animée à cette heure de la journée.
Saluant ceux qu’ils portaient dans son cœur, il échangea deux-trois mots rapides avec eux avant d’aller s’installer dans un fauteuil non loin de la porte. Et lorsque Spray arriva, c’est un visage énigmatiquement sérieux qu’il lui offrit avant de déclarer.

« Prête pour le grand défi ? »

Il n’était pas sûr que la demoiselle allait apprécier car ça allait lui demander de rester calme un certain laps de temps. Mais au fond, il la savait trop droite et fière pour refuser !

« On se débrouille mais tu m’accompagnes lors de mon prochain TP à la ferme. Et tu vas mettre la main à la patte* avec moi ! »

Ce ne serait pas la première de ses camarades à l’accompagner, Angel venaient avec lui de temps en temps par exemple. Mais là, il imposait sa volonté et ça lui faisait un peu bizarre, dans le fond. Ils commençaient à bien se connaître tous les deux mais jamais encore il n’avait partagé cet aspect de sa vie avec elle. Rarement lui parlait-il de ses recherches ou de ce qui lui tenait à cœur.
C’était sa manière à lui de l’inclure un peu plus dans sa vie et de lui montrer que ses mots n’étaient pas que des paroles en l’air.
Et tant pis si ça ne plaisait pas à l’alter. Elle avait perdu, il avait choisi le gage en conséquence.

« Met pas tes plus beaux vêtements. Tu vas sentir le mouton mouillé, t’es prévenue ! »

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*Le patte à la place de pâte est volontaire 8)
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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Jeu 3 Juin 2021 - 22:02.

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"J'suis désolée les filles, j'suis trempée mais que d'passage promis juré." Avait-elle lâché en entrant dans la chambre partagée. Vêtements de rechanges récupérés, sous les regards curieux des deux autres demoiselles qui n'osaient pas la questionner, elle s'enfuit jusqu'aux douches pour filles afin de finalement se libérer de cette froideur qui la collait. Vêtement retirés, robinet d'eau chaude ouvert, elle se laissa glisser le long du mur de façon à ce que le liquide bouillant la recouvre entièrement en silence. Soupir de soulagement qu'elle évacua, ses membres glacés reprirent leurs couleurs et elle fut de nouveau maîtresse de ses mouvements, sans être gênée par les occasionnels tremblements qu'offraient ce corps qu'elle malmenait. Tas de chair que son âme créative habitait, elle le poussait trop souvent à bout dans l'unique but de s'amuser. Un jour, il finirait par lâcher. Elle le savait. Mais ce jour n'était pas encore arrivé. Alors pourquoi s'inquiéter de ce que demain réservait ? Pour elle, le présent primait.

Saleté qui disparut de sa chevelure enneigée pour finir dans le drain, la demoiselle sortit des douches complètement changée. Tâche dans les couloirs, les regards s'attardaient sur elle mais pour les mêmes raisons que la plupart belles-gosses de son âge. Ses habits n'étaient pas normaux. Pour cette période de la journée. Encore moins pour aller voir du monde en salle commune. Long bas de pyjama aussi doux que la soie, tee-shirt ample sombre, pas de soutien-gorge et des chaussons, on aurait dit qu'elle venait de sortir du lit, l'esprit encore dans les draps. Tête rivée sur son téléphone portable le temps du trajet, elle arriva finalement dans la salle commune avant de la balayer des yeux pour retrouver son camarade. Qu'avait-il trouvé comme connerie à lui faire faire ? Elle anticipait. 
Sheryl se souvenait parfaitement de ces soirées arrosées lorsque les gages allaient beaucoup trop loin. Expériences passées sous silence, pas besoin de mentionner qu'elle avait déjà régurgité son repas. Dignité éternellement tâchée à cause de ça, c'est stressée qu'elle aborda son ami à l'expression mystérieuse. "Ouais ouais, j'ai l'habitude t'inquiète." Fit-elle faussement sereine.

Puis la sentence tomba. Une bien plus douce et savoureuse que prévu. Mais qui restait une contrainte pour une amoureuse de la liberté. "Sérieux ?" Un instant de réflexion. Les animaux. Sheryl n'avait jamais entretenu de liens particuliers avec eux. Habituée à bouger de familles en familles, les petits caniches de compagnie et les chatons furent plus qu'éphémères dans sa vie. Et le reste du royaume animal semblait si éloigné qu'elle n'avait jamais tenté de les rencontrer. Zygote allait donc en devenir l'Ambassadeur. Très bien. Poignée de main offerte de façon à officialiser ce gage qui allait s'avérer ... Particulier, l'artiste haussa un sourcil. "J'accepte ce gage. Tu me présenteras donc tes fidèles sujets, Monsieur Zygote le charmeur de serpents et de ... Moutons." Sa remarque quant à l'odeur ne l'effraya pas. Elle avait l'habitude de puer la saleté, l'alcool et surtout la peinture. "Oh ça, t'en fais pas. Dis, tu crois qu'j'pourrais mettre d'la peinture qui part à l'eau sur leur laine ? J'suis certaine de pouvoir les transformer en oeuvres d'arts vivantes. Au pire, ce sera juste un brushing un peu pimpé, qu'est-ce que tu en dis ?" Ton blagueur auquel s'était mêlée une réelle question, elle s'approcha de son camarade avant de s'asseoir sur ses cuisse, utilisant l'un des accoudoirs du fauteuil comme dossier et l'autre comme repose-pieds. Son bras passa par-dessus l'épaule de son camarade de façon à l'enlacer un peu. Elle le regarda avec un grand sourire. "Hey t'es confortable, en vrai ! J'espère qu'j'suis pas lourde. Si j'le suis, l'dis pas. Sinon tu l'regretteras." 



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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Sam 12 Juin 2021 - 19:29.
L’expression sur le visage de son amie avait quelque chose d’inhabituel, une légère crispation dans son sourire peut-être ( ?) qui indiquait à l’expert que Spray avait mine de rien la trouille de savoir ce qui l’attendait dans ce mystérieux défi. Elle pouvait se donner toute la contenance du monde, Zygote n’était pas dupe. Il ne se démonta pourtant pas et laissa retomber la pression en énonçant ce qu’il avait choisi : une après-midi à la ferme en sa charmante compagnie.
Mais que l’on ne s’y trompe pas, c’était loin d’être un rendez-vous romantique et bucolique qu’il lui proposait là mais bien une entrée dans le monde agricole qu’il affectionnait tant !
Spray devait s’attendre à tout sauf à ça et sa surprise se répercuta dans un « sérieux ?! » rhétorique auquel il répondit par un lent hochement de tête avant de tendre la main pour sceller l’affaire, main qui fut saisie rapidement d’une poigne assurée alors qu’il laissait échapper un rire aussi bref que joyeux en entendant sa déclaration.

« Malheureusement ces sujets ne sont pas les miens, je ne suis que leur humble serviteur, ne te trompe pas ! »

Car, y avait-il meilleur esclave pour les bêtes que celui qui récurait leur logement et remplissait leurs auges ? Laissez-moi émettre des doutes. Mais les animaux le lui avait toujours bien rendu, dans le concert de leurs bêlements ou de leurs mugissements, dans le bruit des sabots qui frappaient le sol en joyeuses foulées lorsqu’il était l’heure de sortir des étables et autres bergeries pour mieux aller paître dans les vastes hectares attenants à la ferme ou encore dans les petits cris des agneaux joueurs qui grimpaient sur leur mère couchée en train de ruminer…
Le travail était dur, éreintant même parfois, mais il relevait d’une poésie que seule celles et ceux qui y mettaient tout leur cœur pouvait saisir et contempler.
Dès lors, chaque levé et chaque couché de soleil relevait d’une saveur particulière, souvenirs impérissable et intemporels du temps qui passait, au rythme des saisons et des tâches qui leur correspondaient.

Spray prenant ses aises sur ses genoux le ramena à la réalité, le tirant de sa rêverie alors qu’elle enlaçait ses épaules, ses joues s’empourprant légèrement face à une telle proximité. Il aurait pourtant dû être habitué en comptant une telle énergumène dans sa bande d’amis !
Mais comme il ne pouvait souffrir de redevenir sérieux, emporté dans cet élan d’euphorie, ses bras déjà coincés sous le corps filiforme, il s’empara de sa taille et se positionna mieux sous ses genoux pour mieux la soulever des siens, quelques secondes, juste le temps de lui rétorquer, rieur :

« Olala mais tu pèses au moins une tonne ! Mes bras m’en tombent ! »

Et de la laisser retomber de sa faible hauteur sur ses cuisses tout en riant devant son air outré ou de concert avec elle. Habitué aux charges lourdes et malgré sa taille, elle ne pesait pas plus qu’une plume pour lui.
Inconscient des regards éventuels que leur étrange tableau attirait, il pouffa encore un peu avant de reprendre un peu plus sérieux.

« Je doute que le vieux Paul apprécie de te voir tatouer ses moutons ! Même avec de la peinture à l’eau, crois-moi. Une laine immaculée fait bien meilleur effet lorsque le tondeur vient la prendre ! »

Puis, une idée germant immédiatement dans son esprit optimiste et décidément rêveur, il ajouta.

« Mais ce n’est pas grave, tu auras ma permission, le jour où j’aurai les miens ! Et tu lanceras une mode, devenant une instagrammeuse célèbre ! »

Non, décidément cette journée ne ressemblait à aucune autre !
Ses mains avaient retrouvé leur place, sagement, sur les accoudoirs du canapé alors qu’il la taquina un peu plus :

« Mais bon, là, c’est plutôt le mode princesse qui attend son serviteur pour la coiffer et l’habiller, que le mode artiste que tu as choisi ! »

Et il était quoi ? Neuf heures ? Dix heures ? Peut-être même moins, comptait-elle retourner dormir après leur douche sous la pluie diluvienne et leurs éclats de rire ?
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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Mer 16 Juin 2021 - 10:23.

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Spray & Zygote

Le vent l'emportera - Ft Spray Test5
Assise sur les genoux de son ami, Sheryl souriait à pleines dents. Elle s'imaginait déjà dans la ferme avec un grand chapeau de paille et un bout d'herbe entre les lèvres, en train de probablement brosser une cheval ou quelque chose comme ça. Univers qu'elle ne connaissait qu'à travers les représentations romancées des médias, elle voyait surtout ça comme des vacances au soleil plutôt que comme une tâche s'annonçant périlleuse et physique. Même si ce dernier point n'était pas un problème pour elle, puisque le parkour la musclait énormément, son endurance et sa patience allait être mise à rude épreuve. Dire qu'elle avait hâte serait une hyperbole, néanmoins une pointe d'excitation l'animait.

C'est alors que le jeune homme la souleva brièvement pour ensuite blaguer sur son poids; remarque qui la fit faussement froncer des sourcils. Vu la facilité avec laquelle il avait pu la déplacer, il mentait assurément. La demoiselle retomba sur lui avant de lever les yeux au ciel face à son rire, sans pour autant perdre son sourire. "T'es vraiment pas sympa. Dire qu'moi j'te complimente en tant que siège confortable." Blagua-t-elle simplement. Et visiblement, son idée de laine colorée n'allait pas plaire au propriétaire de ces terres. Néanmoins, un interdit ou un refus ne l'avait jamais empêché d'accomplir ses désirs. "Pfff. Ce Paul est naze, comme le tondeur. Ils pigent rien à l'art. Au contraire, les gens rêveraient de porter des trucs que j'ai tagué." Créer une marque de vêtement serait une excellente alternative à cette idée cependant. Sheryl imaginait déjà une horde de fans portant ses créations. Puis Zygote décida de lui octroyer le droit d'effectuer ses bêtises le jour où il possèderait des moutons. L'artiste se mit à doucement ricaner. "Deal, t'auras 50% des bénéfices en échange." Car si Lux lui avait appris une seule chose, c'était que rien n'était gratuit dans la vie. Raclement de gorge face à ses dernières paroles, il souleva un sourcil avant de le toiser. "Quoi, t'aimes pas mon pyjama ?" L'un de ses bras se glissa entre son cou et le dossier du fauteuil tandis que l'autre attrapa ses joues pour le forcer à la regarder dans les yeux. Elle-même ignorait complètement les regards curieux qui les assaillaient; tant que Sheryl connaissait la vérité, elle n'avait pas peur de laisser les rumeurs couler. "J'le trouve parfait mon pyj' d'abord. Et en plus j'suis canon dedans. N'est-ce pas, hein ? Heiiiiin ?" Ses canines se dévoilèrent alors, tandis que son regard perçant dévisagea l'expert puis ensuite le reste de la pièce qui les observaient comme des bêtes de foire. Le laissant reprendre le contrôle de sa mâchoire, ses phalanges abîmées et cicatrisées le lâchèrent avant de se loger dans sa propre crinière argentée. Une princesse, c'était une belle façon de la voir effectivement et elle le remerciait pour ces mots. "On verra si j'arrive à accéder à la famille royale. Je serais une belle-fille parfait pour la Reine." Ria-t-elle avant de se redresser, les deux pieds sur terre. "Bon j'crois qu'il est temps pour moi d'retourner dormir. J'ai pas assez dormi la nuit dernière et toi non plus vu la gueule que tu tirais lorsque j'suis arrivée." Bras qui se croisèrent, son poing droit soutint sa lourde tête. "Envoie moi un message quand tu veux qu'j'fasse mon gage Nerdy. Ou juste si tu veux parler. Catch you later !" Quelque chose qu'ils n'avaient pas fait depuis un bout de temps en y repensant. Fausse révérence avec une robe invisible, elle croisa ses jambes avant de repartir par la porte d'où elle venait, les mains dans les poches et l'esprit dans les nuages. Tout était bizarre ces derniers temps. Faire comme si rien ne s'était passé était effectivement la meilleure façon d'oublier. 

Zygote
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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le Mar 22 Juin 2021 - 17:22.
Spray la néophyte en matière d’agriculture démontrait dans ses paroles toutes l’étendue de sa non-connaissance. Mais cela ne dérangeait pas Zygote, le brun savait qu’on ne pouvait pas tout connaître, tout savoir et que toutes les disciplines rattachées au travail à la ferme étaient bien éloignées des spé de la jeune femme.
De vrais idiots n’auraient mérités ni son temps ni sa patience ; mais Spray était loin d’être idiote. Et surtout, il tenait à elle.
Alors, il haussa les épaules en tentant une brève explication.

« Ce n’est pas sur la laine des moutons qu’il faut que tu œuvres pour ça. Il y a beaucoup d’étapes avant que la laine ne parvienne sur les étales sous forme de pelotes ou de vêtements. Ton travail serait gâché par ces étapes, ce serait dommage… En plus de faire râler Paul et le tondeur ! »

Esquisse d’un sourire amusé et entendu alors qu’il ébouriffait les courts cheveux argentés et ajoutait qu’elle ferait ce qu’elle voudrait quand il aurait son chez lui. Brimer la liberté n’était ni dans sa nature ni dans ses cordes de toute façon. Il préférait ménager la chèvre et le chou en permettant à l’alter de rêver du jour où son art s’exprimerait de cette manière !
Au naturel.
Puis ses mots provoquèrent une indignation feinte chez sa camarade qui continua de l’amuser. Un débat sur son pyjama et à quel point elle était belle dedans. Elle s’était même saisit de lui pour le forcer à plonger son regard dans le sien.
Comme s’il avait besoin qu’elle le force pour ça.
Et Zygote, qui n’avait aucun tact, pas plus qu’il n’avait d’expérience avec les filles, ne prit aucune pincette pour déclarer :

« C’est un beau pyjama effectivement. Sur une belle fille. Mais n’empêche que t’as la tête de la pochtronne qui revient d’une nuit blanche trop arrosée et qui tente de se camoufler en ayant pris une douche bien chaude ! »

Les autres qui les observaient ? Ca lui importait peu, il n’y avait pas d’ambigüité dans sa tête ni dans son cœur. Et ça lui faisait énormément de bien de pouvoir rire et blaguer à nouveau naturellement avec son ainée. Ils avaient traversé une phase difficile récemment et il en gardait des stigmates encore frais.
Il s’était d’ailleurs saisi de sa main pleine de cicatrices avant qu’elle ne puisse la récupérer, posant un regard assombri de culpabilité dessus.
Elle aurait pu se briser les phalanges ce jour-là. Se briser le crâne aussi. Il était arrivé avant, et son corps avait pris la place du mur sous la rage de sa colère et de sa douleur. Une autre scène de pluie diluvienne alors qu’ils avaient finis trempés, les vêtements et les mains tâchées de sang.

Il avait relâché ses doigts, l’avait observé parcourir sa tignasse grise mais son sourire avait fané, s’était brisé sur les récifs de ses souvenirs. Mais elle ne se démonta pas, rebondit à nouveau à sa conversation et se releva d’un bond plein d’une grâce qu’il n’aurait jamais.
Oubliée la salle commune, il ne voyait plus qu’elle, rayonnante, resplendissante dans toute son envie de vivre et d’exprimer sa créativité.
Dormir. Oui, c’était une bonne idée.
Mais pas tout de suite. Non, tout de suite, il ferait de mauvais rêves.
Un signe de tête, assentiment, alors qu’il se levait à son tour pour lui offrir une dernière étreinte – surprise – et de répéter à son tour :

« Catch you later, princess. »

Et il la laissa s’échapper, un goût de bile amer envahissant ses papilles.
Le vent l’emportera– ft Spray
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Re: Le vent l'emportera - Ft Spray, posté le .

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