biblically accurate Angel

Description du personnage

• Physique :
Angel ressemble à une fille, parce qu'il n'a pas encore décidé de couper ses longs cheveux blonds, parce qu'il a de grands yeux bleus joyeux et niais disons le oui voilà disons le. Et aussi parce qu'il ne trouve pas son compte dans les vestiaires masculins, et tout simplement parce qu'il s'en fiche un peu. Il se contente d'exister comme il est. Il n'est pas bien gros, pas bien grand, somme toute très basique, avec des petites mains fines qui gesticulent quand il est content et les pieds un peu plats qui font qu'il est mauvais en course à pied et que son centre de gravité est décalé, ça fait galérer au yoga aussi. Il est sensible à la chaleur qui le fait devenir tout rouge parce qu'il a la peau quasi transparente. Il le sait qu'il devrait prendre le soleil, mais sa peau a décidé que c'était soit soleil soit des grains de beauté partout donc il essaye de faire attention à bien se protéger. Des fois comme ses sourcils sont blonds on dirait qu'il n'a pas de sourcils et c'est peut-être son plus gros complexe sur son apparence.  


• Mental :
Intéressé par les animaux et la nature, les classifications scientifiques et l'archéologie, les religions et les modes de pensées, par le développement personnel et la stratégie militaire, le petit blond est dynamique et déterminé à en apprendre tous les jours un peu plus, en voyant chez tout le monde leurs côtés positifs et ce qu'ils peuvent lui apprendre, et en faisant (volontairement, ou pas) abstraction des défauts. Cela peut lui donner un côté niais qui donne l'impression qu'il se fout de votre gueule ou vous prend de haut, un petit côté "il a l'air gentil mais est-ce qu'il est honnête?". Il est honnête ! Mais il peut intérioriser ses émotions très longtemps et très intensément et lorsqu'on a dépassé toutes ses limites et qu'il s'est rendu malade à ne pas oser s'exprimer il peut être extrêmement rancunier. Il va parfois, dans un esprit stratégique, scientifique, vouloir catégoriser les gens dans des boîtes. Trouver dans quelle petite case il peut les mettre pour mieux les comprendre, pour mieux les aider. Pour mieux s'aider lui-même peut-être.
D'ailleurs, il veut aider tout le monde, tout le temps, autant que possible, malgré tout. Impossible de savoir combien d'années il tiendra le coup s'il est trop souvent déçu, ou si ses attentes sont impossibles à satisfaire. Impossible de savoir s'il a conscience que les gens ne sont pas à caser dans des boîtes et que la vie n'est pas si simple. Au fond, il voudrait juste cela, une vie simple.

Histoire du personnage

Il faut se visualiser des champs de patates sans charme et des étendues sombres recouvertes de petites briques noires empilées pour former des pyramides désorganisées, sous un ciel gris d’un ennui à mourir.
Angel a cinq ans et pour lui ces plaines qui s’étendent autour de la ferme familiale, à l’ouest de la petite ville de Kenagh, sont à la fois le jardin d’Eden et des terres sauvages à explorer, grouillant de monstres magiques et de merveilles interdites.

Enveloppé dans une couverture blanche en lin qui le gratte, il court à en trébucher dans la boue, surexcité à l’idée que maintenant que son père a fini de nourrir les moutons et que sa mère a finit de préparer des sandwichs, ils vont pouvoir aller ramasser de la tourbe à l’ancienne, avec une pelle et une brouette, pour la cheminée du salon. Angel adore cette odeur. Elle est âcre, voir désagréable, elle lui fait des sensations frétillantes dans la poitrine et il est content rien que d’y penser. Les gerbiers dans les champs ne sont pas intéressants ce matin, pas plus que les animaux. Il veut plonger les mains dans la terre noire et déterrer des trésors.

Il y trouve régulièrement des petits bouts de céramique, des bouts de bois qui n’ont pas vu le soleil depuis des centaines d’années, des petits bouts d’ossements. C’est Noël tous les jours, des trésors à déterrer puis des puzzles à assembler. Sa mère n’en peut plus de le voir reconstituer des crânes de souris, il y en a trop dans sa chambre, et personne dans la famille ne s’intéresse assez à l’archéologie pour savoir si les ossements sont anciens ou récents. Qu’importe, tant que le petit s’amuse. Le petit a donné un nom à tous ses squelettes, même ceux où il n’y a qu’un bout d’humérus miniature. Il les aime tous. Il leur invente des histoires, des aventures extraordinaires. « Il a trop d’imagination » se désole le grand-père, inquiet de l’avenir de sa ferme si l’héritier préfère lire des livres sur des temps reculés et oubliés plutôt que planter des patates. « C’est ta faute ça » gronde la grand-mère sur sa fille, sur la mère d’Angel, qui passe son temps à lui raconter des histoires, mélangeant toutes ses croyances pour distraire son enfant.

Catholique, pratiquante, un peu perchée, superstitieuse et se rattachant à tout ce qui pourrait indiquer une entité supérieure quelconque, elle reste attachée à l’histoire de son pays et toutes ses légendes autant qu’à Jésus. Des histoires d’artefacts, de dieux, d’anges, de créatures incroyables qui partent dans des épopées pour devenir meilleurs. Des légendes, des concepts, des réussites et des échecs de personnages plus truculents les uns que les autres. La maman aurait rêvé d’une vie différente, probablement, qu’à ramasser des pommes de terre et regarder le ciel irlandais toujours sous le même angle. Son petit blond émerveillé a les yeux qui brille et ses petits trésors antiques pêchés dans la terre deviennent des objets magiques ou des animaux hybrides parfaitement invraisemblables.

Sa mère lui raconte que la tourbe est ce qui reste de toutes les larges forêts qui jadis recouvraient sa terre natale. L’enfant se demande pourquoi il n’y a plus d’arbres. Ça ne lui convient pas qu’ils ne soient plus là. Il veut planter une forêt sur la tourbière. « Et voilà, tu lui mets des idées saugrenues en tête… » le grand-père essaye de changer les idées du petit en lui lisant la Bible. Des bonnes valeurs ça, simple. Le petit fait des cauchemars parce qu’il ne comprend pas les concepts et prend tout au pied de la lettre. Il se réveille avec plein d’idées pour réécrire la bible avec des personnages plus fascinants. Il apprend à écrire aussi vite que possible pour pouvoir tout coucher sur le papier. « Mais qu’est-ce qu’on va faire de ce gamin ! » le père est amusé et fier. Il joue du violon parfois. Personne ne s’inquiète de savoir que le petit est possiblement très en avance sur les autres.

Angel a six ans et les grands parents sont décédés à quelques mois d’intervalle. Angel comprend qu’ils sont partis au paradis rejoindre les anges. Sa grand-mère disait qu’elle les entendait arriver, sur son lit de mort. Elle avait l’air soulagée. La maman d’Angel continue de lui raconter des histoires, ils en inventent ensemble. Il lui montre sa dernière trouvaille, c’est un morceau plat et étrange. « C’est un bout d’un bois de Wapiti irlandais maman, un Megaloceros giganteus.  C’est un animal du sous-embranchement des Vertebrata, de la classe des Mammalia, de l'ordre des Artiodactyla, de la Famille des Cervidae. » Sa mère fait le nécessaire pour qu’il soit dans une classe adaptée. Elle a peur qu’il se fasse embêter et voler son goûter. C’est qu’il est tout petit, qu’il ressemble un peu à une fille, et qu’il croit que tout le monde est gentil. Elle s’inquiète un peu pour lui. Il n’a pas été très entouré d’enfants dans sa petite enfance et il ne réagit pas toujours correctement aux stimuli extérieurs. « Haut potentiel émotionnel », lui baragouine le pédopsychiatre, en lui précisant que c’est quand même un peu vague et difficile à diagnostiquer. « Vous le surprotégez. » Angel l'entend dire ça et ne comprend pas que ce soit une mauvaise chose de protéger.  

Angel a des notes excellentes, mais il est terrorisé par la pression. Il est timide et n’arrive pas à arrêter de sucer son pouce. Il tripatouille tout ce qu’il peut avoir sous la main, des tissus, des cheveux, des objets métalliques. Sa mère lui offre un petit bijou en forme de triskèle pour qu’il arrête de toucher à tout. Elle lui rappelle que c’est un objet magique qui l’apaisera quand il en aura besoin. Il perd sa première dent après avoir trop croqué son bijou, mais en échange il aura une pièce de deux euros toute neuve, alors il ne pleurera pas trop longtemps.

Il est assis sur la Corlea trackway, près de la ferme familiale, il fait moche, mais il voit tout l’horizon et il essaye d'y trouver la sérénité. Il est emmitouflé dans la même vieille couverture depuis qu’il a 3 ans. Il fait nuit et il attend que ses parents reviennent. L’anxiété le dévore de l’intérieur et il a mal au ventre, ils ne sont jamais en retard d’habitude. Angel a sept ans quand une voiture de police arrive et qu’une dame le fait venir dans la maison et lui explique calmement que papa et maman ont eu un accident de voiture. Un autre monsieur lui explique qu’il ne pourra pas rester dans la maison tout seul et qu’une grande maison avec plein d’autres enfants l’attend. Le petit blond se rappelle les grandes épopées de ses héros et de ce que ces étranges créatures volantes aux multiples yeux disaient : il faut passer par la mort pour renaître, et il ne faut pas avoir peur.