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tw gore/ je cherche le coeur de mon amant pour y planter mes dents, tempest (vampire au)

Sulfur
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tw gore/ je cherche le coeur de mon amant pour y planter mes dents, tempest (vampire au), posté le Sam 24 Juil 2021 - 22:52.
(musique) Sangha trouve sublime l'image de cette nuit qui fuit perpétuellement en avant. La nuit n'a pas peur, elle ne se retourne pas quand elle court ; et une fois disparue, lui aussi se met en retrait sur ce monde. Le jour ne le terrifie pas : le jour lui est létal et sans pitié. Il préfère vivre aux côtés de la nuit. Dans cette nuit-ci, les lumières des lampadaires se reflètent nettement dans les flaques sur le trottoir, creusées à même les reliefs du béton. Le bitume luit et laisse échapper une odeur lourde. Sangha est envahi par cette bouffée d'humidité citadine accentuée par la chaleur qui fait transpirer même le sol.

Et lui n'émane rien. Son corps est neutre et insensible aux changements de température, éternellement froid, ses mains frigorifiées saisissent le cou de ses victimes avant de les mordre. Elles meurent sans amour. Tuées par un monstre inhumain qui les toise avec désintérêt, une fois au sol. Les cadavres comme les vivants ne lui font rien, l'amusent à peine ; l'éternité l'ennuie mais la petitesse des humains aussi. Rien ne le satisfait, rien ne le comble, et il n'arrive pas à pleurer ce sang qui dégouline de sa bouche revigorée ; il n'a pas d'affection pour cette race qui le méprise et le craint. Mains dans les poches, il surplombe la ville sans la survoler. Il n'a pas besoin d'être au ciel pour régner, impuni et déjà légende urbaine de cette ville d'Angleterre. Personne ne le soupçonne car il existe qu'à travers des rumeurs propagées et innommées, se fait connaître que brièvement du monde de la nuit, noue des passions à sens unique (qu'il ne délivre jamais, elles lui sont toujours dédiées. Il se promet un jour d'essayer de les déclencher si fort qu'ils s'arracheront le coeur pour le déposer sur cet autel de fortune et sans prétention). Ses mots sont des poèmes, ses fausses identités des litanies pour qu'il soit aimé inconditionnel : et puis parfois, ils meurent de ses mains d'idole.

Le cadavre frais d'une petite heure est disposé dans une impasse haute et sinueuse, à son extrémité. C'est une jeune femme dont la bouche est entrouverte : le spectacle n'est pas très beau, car cela reste une morte, mais n'est pas affreux. Elle est presque prête à être enterrée, bafouée et viciée par cette morsure seulement visible en déposant sa main sur sa joue pour faire basculer sa tête lourde de l'autre côté. Elle ressemble à tous les autres crimes qu'il a pu faire. Et maintenant, Sangha attend. Il attend car il se sait accompagné de loin, il sent cette présence qui perpétue ses crimes minutieusement, comme un instinct de survie qu'il décide de ne pas suivre. Sangha est nécessiteux de confronter celui qui le poursuit sans courir, sans se précipiter. Il rêve de la surprise ou alors de cette certitude qui naîtra, cet air soudain qui dit : "je le savais". Parce que lui n'est pas immuable comme la nuit et se retourne toujours sur ses pas en se sentant poursuivi. Il veut le voir, il veut plus, il veut -

Il est immobile et dissimulé. Il sent son odeur qui passe non loin puis les bruits de pas. Sangha n'a aucune notion de temps depuis le début de ce monde long, très long, qu'est le sien ; si bien qu'au moment où il patiente, il ne se rend pas compte de l'ampleur ou non de ce silence jusqu'à ce que l'autre vienne. Une fois qu'il le sent assez près, assez enfoncé dans l'impasse, il perpétue ses pas dans un bruissement si infime qu'il ne le verra ou le sentira seulement si le chasseur est équipé de détecteurs. Sa main, immédiatement, se positionne en une fraction de seconde sur l'épaule de l'homme, si bien qu'il entoure ses épaules d'un bras, tête penchée au-dessus de celui qui est face au cadavre. Il finit par le regarder.

Vous la connaissiez ?

Le ton est poli, distingué, courtois, rond, comme curieux et inquiet. Son sourire l'est aussi, dévoile toutes ses dents dans l'obscurité - dont les deux canines qui tranchent avec l'obscurité du lieu, dessinent davantage la monochromie de la scène, le sang encore au coin des lèvres provocatrices.  

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