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see you tomorrow sunshine. [pv tempest]

Mello
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see you tomorrow sunshine. [pv tempest], posté le Ven 16 Avr 2021 - 23:14.
Ça fait plus ou moins cinq minutes que Mello est réveillé. Plus ou moins, parce qu'il a essayé de dénombrer les secondes qui passent, en espérant que ça l'aiderait à se rendormir, mais il s'en est lassé au bout de deux-cent trente-six secondes exactement. (Et, pour être honnête, il a sans doute accéléré sur la fin, comme s'il suffisait de compter plus vite pour que le temps, lui aussi, s'écoule plus rapidement.) Ses paupières, résolument fermées, tressaillent. L'envie le démange d'ouvrir les yeux – tout en sachant que s'il cède à cette envie, il ne saura plus trouver le sommeil.

Pffft, dormir.
Quelle corvée.

Il craque – tant pis. Tourné dans la direction opposée à celle du mur, la première chose qu'il distingue, c'est la lumière bleuâtre qui illumine la figure de Matt, pianotant sur sa console avec une agilité effrénée. Mello plisse les yeux en grimaçant. Trop d'un coup – bordel ça fait mal.

« Putain, Matt... qu'il grommelle en même temps qu'il lui jette son oreiller en pleine tête. 'Faut que j't'apprenne à régler la luminosité de tes merdes ou quoi ? »

Sans adresser plus d'attention à son compagnon de chambre, il quitte la lourde chaleur de sa couette et grappille trousse de toilette, fringues, portable et un reste de tablette – chocolat noir piqueté de fleur de sel – qui traîne sur sa table de chevet. « 'Vais me doucher. », qu'il marmonne par-dessus son épaule avant de refermer doucement la porte derrière lui. Agacé comme il l'est, de toute façon, il préfère éviter de parler à Matt. Ou à qui que ce soit, d'ailleurs.

C'est aussi pour ça qu'il déteste dormir.
Le réveil est un calvaire.
Le repos ramollit le corps et l'esprit, alors comme empêtrés dans un marasme doux et cotonneux. Cette mollesse étourdie l'horripile au plus haut point. Il avance avec une fainéantise sous-teintée d'exaspération, traînant ses pieds nus sur le parquet grinçant du couloir. Plusieurs fois, sur le chemin, il croque dans sa tablette, mâchonnant le morceau irrégulièrement découpé d'un air boudeur.

Comme il pouvait s'y attendre, à cette heure, la salle d'eau est vide. Mello laisse échapper un soupir de soulagement. Il s'engouffre dans une cabine de douche – l'une de celles qui se trouvent à l'autre bout – et, une fois déshabillé, il abandonne toutes ses affaires dans le renfoncement prévu à cet effet, en un tas désordonné sur lequel trônent ses vêtements propres, eux soigneusement pliés, ainsi que son chapelet.

Un bruit étrange, entre le grognement et le couinement, lui échappe quand il ouvre le jet d'eau – si froid putain. Malgré tout il pousse le robinet au plus loin. Il sent ses muscles se raidir sous la vivacité glacée du flot.
Brutalement arrachée à sa léthargie, la conscience s'élance – la pensée, aiguisée, tranche les liens qui l'entravaient ; fuse aussitôt en mille et une directions, en une arborescence frénétique...

Elle est réveillée enfin. L'intelligence.
Dieu merci.

(Souvent – quand ce n'est pas ce rêve-là, celui qu'il chérit et craint entre tous, qui le hante – il rêve qu'il devient bête. Qu'un beau matin, il se réveille débile et ignorant, privé de ce cerveau exceptionnel qui fait toute sa valeur au monde. Il essaye alors de faire semblant, de paraître aussi vif et pertinent que d'habitude ; forcément Near – qui d'autre? – dévoile la supercherie au grand jour ; il est humilié, renvoyé de la Wammy's House...)

Mello s'ébroue d'un mouvement de tête rageur. Il enveloppe ses cheveux mouillés à l'aide d'une serviette, sort son lait hydratant et s'affaire à s'en tartiner rigoureusement – le rituel, pour tout ce qu'il a de futile, contribue à lui faire retrouver une forme de sérénité.
Ou, au moins, de neutralité.
Car, franchement, la sérénité n'est pas un luxe qu'il peut se permettre. Pas avant d'être parvenu au sommet.
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Re: see you tomorrow sunshine. [pv tempest], posté le Mar 20 Avr 2021 - 23:56.
Cette foultitude de gestes, de techniques et de coutumes socialement attribuées au genre féminin a toujours captivé Mello. Petit, il aimait regarder ses aînées se coiffer, se maquiller, se vernir les ongles. (Il y en avait une, en particulier, chez laquelle il avait secrètement pris l'habitude de se réfugier. Elle lui tressait des couronnes de fleurs, soulignait ses lèvres d'un trait de gloss espiègle ou l'aspergeait de parfum. Encore aujourd'hui il reconnaîtrait les notes de rose et de pêche. Mademoiselle de Chanel.) Une fascination qui, elle-même, devait trouver ses origines dans les quelques réminiscences fragrantes de sa vie d'avant.
Au fil de ces quelques dernières années, il a a établi ses propres rites. Il a défini ce qui lui correspondait, ce qui répondait le mieux à ses besoins spécifiques. Quelle crème, quel savon, quel anti-cernes utiliser. Ces routines plus ou moins rodées s'apparentent à une forme de méditation, sans doute car elles satisfont cette sensorialité exceptionnellement développée qui le caractérise.

Lorsqu'il entend quelqu'un – Tempest, ne tarde-t-il pas à réaliser – rentrer dans la salle d'eau, il a pour premier réflexe de se redresser de toute sa hauteur, plaquant sur sa figure un masque d'hostilité hautaine. La réaction tient de l'automatisme incontrôlé, comme un mécanisme de défense qu'il ne parvient pas à enrayer. Silencieux et immobile, toujours assis sur le rebord du comptoir, il fixe et étudie son vis-à-vis jusque dans le plus insignifiant de ses mouvements pendant quelques instants.

Et puis, peu à peu, ses épaules se détendent. Les traits de son visage se relâchent, lui conférant un air plus serein.

Ouf. Il n'est pas nécessaire – pas pour l'instant, tout du moins – de reprendre les armes.

Quittant Tempest des yeux, Mello s'affaire de plus belle à s'appliquer du lait sur ses jambes – une moue pensive lui ourle les lèvres en sentant, sous ses mains, les poils blonds qui parsèment ses mollets. A chaque fois le même dilemme.

« Du mal à dormir ? »

Pour toute réponse, un bref haussement d'épaules. La question est purement rhétorique – ils le savent tous les deux, et Mello, contrairement à son compagnon de fortune, ne fait pas dans le bavardage de courtoisie. Il se laisse glisser du bord du comptoir, jette négligemment le lait dans la trousse de toilette et se retourne, de façon à se trouver face à son reflet – se penche en avant, scrute sa figure d'un œil inflexible. Il y a encore quelques semaines, une vigoureuse poussée d'acné couvrait son front et son menton de boutons – ce fut sans doute là l'un des moments les plus difficiles de toute son existence. Il n'osait plus quitter la chambre sans s'étaler une couche épaisse de fond de teint. (Une très mauvaise idée, soit dit en passant.)

« Dormir, c'est surfait, marmonne-t-il finalement. Qui a le temps de dormir, de toute façon... »

Son regard croise celui de Tempest dans le miroir – le blond tressaillit de manière presqu'imperceptible, surpris. C'est vrai que ça faisait longtemps. Il avait pris l'habitude, pris goût à la solitude parfaite de ces nuits ou matinées muettes.
Comme une forme ironique de repos du guerrier
se débarrasser de l'armure – se mettre à nu –
pour se pomponner avec la majesté digne d'une nouvelle Cléopâtre.

« Et toi ? relance-t-il, scrutant les doigts rougeâtres et écorchés de son aîné d'un air vaguement curieux. »

C'est que les blessures lui paraissent bien singulières – suffisamment pour que ça l'intéresse.  Il attrape sa trousse et en extirpe de la pommade cicatrisante et une boîte de pansements qu'il pose du côté de son interlocuteur. A force de surmener et malmener son corps à l'extrême, il a appris à toujours avoir de quoi se prodiguer les soins les plus élémentaires. Perdus quelque part entre le correcteur, le parfum et le lait hydratant se bousculent l'arnica, la biafine et l'alcool désinfectant.

« Ça ne te ressemble pas de t'abîmer... »

La remarque pourrait être railleuse – elle demeure cependant d'une neutralité songeuse, factuelle. L'Asiatique est renommé pour sa délicatesse. (Une gracieuse fragilité que, parfois, Mello lui envie un peu.)

« Si tu demandes à l'infirmerie, je pense qu'ils voudront bien t'en passer, remarque-t-il en désignant la crème cicatrisante d'un signe de tête rapide. Ils doivent avoir du rab. »

Là-dessus, il saisit brosse à dents et dentifrice – lave ses quenottes avec la rigueur craintive de celui qui rêvait souvent, quand il était enfant, qu'elles tombaient toutes et que, se retrouvant tout à fait édenté, il lui devenait impossible de manger du chocolat. Une peur qui le hante, encore aujourd'hui.
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Re: see you tomorrow sunshine. [pv tempest], posté le Jeu 29 Avr 2021 - 1:14.
Les lèvres du blond s'incurvent en un faible sourire de connivence. Lui-même n'avait que trop l'habitude de traîner ses chevilles foulées épaules déboîtées côtes fêlées à l'infirmerie – tout du moins, jusqu'à ce qu'il apprenne à panser la plupart de ses blessures tout seul. Il ne supportait plus les remontrances indulgentes, les regards désabusés du toubib. Fais attention mon cul.
Faire attention, c'est bon pour les lâches et les fragiles – un aveu de faiblesse, d'impuissance.
Et toi, Mello, tu n'es rien de tout ça – toi, tu sais que l'épiderme se régénère, que les os se replacent et reconstruisent ; que le corps se brise et se rafistole aussi bien que n'importe quelle autre machine. Mieux, même.

« Garde, alors, qu'il souffle après s'être rincé la bouche. J'en récupérerai au Q.G. »

De toute manière, c'est à lui qu'incombe généralement le devoir de veiller à ce que les trousses de secours et premiers soins soient réapprovisionnées, toujours prêtes à l'emploi. Parce que personne, ou presque, n'y pense. Comme qui dirait, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. 

« Et... merci. »

Ça a failli lui rester en travers de la gorge. Il se penche vers le lavabo, se rince et nettoie minutieusement le visage ; après quoi il retourne à sa cabine, se rhabille en quelques mouvements rapides. A cette heure, il se contente d'un jogging et d'un vieux tee-shirt informe. (Le spectacle, sans son public, n'a aucun intérêt.) Et puis il revient, nouant ses cheveux humides en une queue de cheval – la facilité avec laquelle il rejoint Tempest, comme s'il s'agissait d'un ami, le surprend. Ce que ce dernier incarne, au grand jour, l'exaspère et l’écœure.
Cette fausseté–
cette douceur molle et sucrée, comme un fruit trop mûr dont la chair spongieuse fondrait sous la dent–
ça le rend malade.

A la lumière pâle de la lune, cependant, rien de tout ça.

« Mello... »

L'intéressé, qui lisait distraitement les instructions inscrites au dos d'un des masques, relève les yeux, les posant sur son vis-à-vis avec la vivacité intriguée et vigilante d'un suricate.

« Je me demandais. Le vernis, les talons, le maquillage... tout ça... Ce que ça te fait. »

Il fronce les sourcils, à la fois perplexe et... incertain. Voilà un sentiment qui ne lui plaît guère – l'incertitude. Le doute. Le bleu de ses yeux se voile d'une grisaille trouble, comme ces cieux, aussi lourds et sombres que du plomb, qui enferment en leur sein éclairs et tonnerre. Ceux-ci, peut-être, n'écloront jamais – ou peut-être bien que si. Dieu seul sait.

« Je... ne me suis jamais posé la question. »

Ce n'est pas tout à fait un mensonge. Il serait toutefois plus juste de dire que, si la question émerge régulièrement en son esprit survolté, il n'a jamais su – peut-être jamais voulu – y répondre d'une façon qu'il jugerait satisfaisante.

« Ce ne serait pas plutôt à toi de me le dire ? »

Réflexe de l'intelligence orgueilleuse qui s'opiniâtre à ne pas s'avouer dépassée.
(Troublée.)

« Si je me contente de te dire que ça me fait du bien, renchérit-il pourtant, j'imagine que je réponds sans vraiment répondre. »

Il sort un serre-tête de sa trousse, s'en servant afin de tirer et maintenir sa frange en arrière ; après quoi, d'un bond preste, il se rassoit au bord du comptoir et pose le masque sur son visage, ferme les yeux.

« C'est une façon différente... d'être au monde. Si ça fait sens. »

Il croise les bras contre sa poitrine – les jambes l'une sur l'autre. Garde les paupières closes. L'introspection n'est pas une pratique à laquelle il aime se livrer. Pour un esprit comme le sien, inflexible et incorruptible, s'interroger soi-même équivaut fatalement à comprendre des choses qu'on ne préférerait pas savoir.
Et Mello n'a jamais su oublier ou se mentir à lui-même.
Ce qu'il sait, il sait. La connaissance est ineffaçable, irréversible.
Alors autant ne pas savoir.

« Et puis, je veux dire... pourquoi pas, tout simplement ? C'est que des fringues. Ou du maquillage. Ou je sais pas quoi d'autre, peu importe. »

Il rouvre les yeux. Scrute quelques instants son interlocuteur d'un air indescriptible – songeur, inquisiteur.

« Non ? »

A nouveau cette irrésolution qui l'horripile. Quelque chose, dans sa réflexion, le laisse avec une terrible insatisfaction – il connaît par cœur cette frustration sourde, fébrile, qui le lancine. Celle qui lui chuchote d'une voix doucereuse ton raisonnement est incomplet bancal il manque un élément tu es dans le faux. Comme s'il était planté face à une porte verrouillée, qu'il avait entre les mains un trousseau d'une dizaine, centaine de clés, et qu'il lui fallait trouver celle qui lui permettra d'accéder à ce qu'il y a de l'autre côté.
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Re: see you tomorrow sunshine. [pv tempest], posté le Jeu 5 Aoû 2021 - 23:14.
A chaque moment, Mello est sur le point de se renfermer (de se réfugier) dans cette rudesse impérieuse qui le caractérise. Un élan en lui, comme progressant le long d'un fil qu'il sent trembler dangereusement sous ses pieds – plutôt se jeter soi-même dans le vide que de se laisser surprendre par la chute. A plusieurs reprises, une remarque moqueuse ou dédaigneuse lui vient – et lui reste sur le bord des lèvres.
Il pourrait, à n'importe quel instant, faire ce choix – celui d'éclater la bulle, de les arracher tous deux à cette faille spatio-temporelle – et ce serait un choix irréversible, irrémédiable. Une fois la réalité de leur animosité retrouvée, plus de retour en arrière.
Il pourrait, à n'importe quel instant, faire ce choix.
Et ne le fait pas.
(pourquoi ?)

« … quand quelqu'un a cramé ma maison... »

Ses mains, alors qu'il s'apprêtait à enlever le masque, se roidissent – un faible tressaillement court jusqu'au bout de ses doigts.
Le feu–
une ombre brûlante qui lui colle à la peau,
le suit à la trace ;
une omniprésence funeste, une
chimère de
cendres et de fumée
toute faite.
(Persuadé, secrètement – préparé, résigné déjà –, qu'un jour les flammes réclameront leur tribut. Que sa chair retournera, non pas à la terre,
mais au feu.)

C'est presqu'avec brusquerie qu'il retire le tissu de sa figure. La tranquillité feutrée, doucement éclairée, de la salle d'eau lui paraît étrangère. (L'impression de revenir à soi, après un mauvais rêve.) Mello tourne lentement la tête vers Tempest, assis à côté de lui – l'observe, l'interroge de ses yeux brouillardeux. Une fois n'est pas coutume, il essaye de comprendre ce que l'autre lui livre de soi. Il y a néanmoins quelque chose, dans la nonchalance avec laquelle il s'exprime, qui l'irrite.

« Toi, au moins, t'en as des souvenirs, de ta mère. »

Ah, voilà. La rancune souterraine – la colère muselée, jamais tout à fait oubliée. Ce sentiment d'injustice, quand il entend les autres se souvenir, là où lui doit se contenter de quelques réminiscences éparses que seul le sommeil peut raviver en lui. De songes morcelés.
Et au réveil, toujours les mêmes questions.
(Toujours ce doute insupportable.)

Un sourire morose fleurit sur ses lèvres.

« On a pas tous le luxe d'avoir un avant bien défini. »

Parfois, le jeune garçon aimerait pouvoir se dire qu'il n'y a pas eu d'avant – qu'il n'a jamais rien été de plus ou de moins qu'un enfant perdu de la Wammy's House, comme apparu de nulle part dans le seul but de succéder à L. Ce serait à la fois plus simple et plus glorieux. La genèse même de son existence contribuerait à enrichir la légende que l'on retiendrait de sa vie.

« Je crois qu'elle était blonde... souffle-t-il en passant une main distraite dans ses cheveux à lui – qu'il imagine hérités d'elle… et qu'elle avait les cheveux très longs... Je crois. »

Pourquoi ces souvenirs, qui n'en sont peut-être même pas, lui échappent-ils ? pourquoi maintenant, pourquoi face à quelqu'un comme Tempest ? Peut-être, s'il les partage avec quelqu'un – peu importe qui –, ces remembrances deviendront-elles plus vraies ? La possibilité d'en douter, en tout cas, s'en trouverait fortement amoindrie. Quel bien ça lui ferait, de pouvoir déclarer sans hésiter : « Elle était blonde et sentait la violette. »

(Et quelle tristesse, de devoir reconnaître que c'est bien là, semblerait-il, tout ce qui subsiste d'elle en lui. Elle était blonde et sentait la violette.)

« La servitude n'est jamais éternelle. Quel que soit le genre de servitude dont on parle. Les esclaves s'affranchissent, les paysans se révoltent... Il faut bien se libérer de Soi un jour. »

Il hausse les épaules, comme si cela tenait de l'évidence la plus indiscutable. Car c'est bien de cela qu'on parle, n'est-ce pas ? de cette immense tapisserie qu'à la manière de Pénélope, on tisse chaque jour pour, chaque nuit, mieux la défaire ? Soi. « Je ne peins pas l’être. Je peins le passage... »

« La servitude consciente ne peut être que volontaire. »

En disant cela il se dissimule et se trahit. Les mots sont doubles – souvent ils se défont de nos bouches, de nos têtes, de nos cœurs, pour devenir propres à eux-mêmes. Alors leur seule existence, toute de voyelles et de consonnes, de fricatives et de nasales, précède l'essence de nos pensées.

« non un passage d’âge en autre, [...] mais de jour en jour, de minute en minute. »
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