tw transphobie | que le meilleur gagne • stun
Il y avait Stun, qu'il observait souvent. Il le regardait régulièrement de loin parce que son humeur semblait toujours être prête à exploser et changer brusquement. Il l'appréciait, il était sympa lorsqu'il était de bonne humeur, mais lorsqu'il l'était pas... Et puis, il osait pas trop l'approcher. Parce qu'il était pas là depuis longtemps et qu'il ne savait pas comment il réagirait si jamais il apprenait ce... pourquoi il portait toujours un "t-shirt". Oh, avec un peu de chance il réagirait pas trop mal, mais il n'était jamais sûr avec qui que ce soit. Mais en même temps... Il était si rapide sur le mur que faire la course avec lui serait vraiment cool !! Alors il prit son courage à deux mains, un jour où il ne semblait pas être de trop mauvaise humeur.
Une paille en silicone au coin de la bouche, il s'approcha de lui sans être réellement sûr de ce qu'il faisait. Hey Stun... Ses doigts touchèrent la paille et la tirèrent en-dehors pour que ses paroles soient un peu plus compréhensibles, il savait qu'il avait encore un peu de mal avec l'anglais et son accent allemand était assez compliqué à comprendre pour qu'un objet dans la bouche complique cela. Je me demandais!! Est-ce que tu voudrais bien faire la course avec moi ? D'un mouvement de tête, il désigna le mur sans le quitter du regard, ses doigts tournant la paille avec une pointe d'anxiété. Est-ce qu'il réagirait bien ? Il l'espérait. Je cherchais quelqu'un avec qui le faire! Et vu que t'as l'air assez fort et doué je me disais que ce serait cool!!
Un peu de compétition
Il n’est pas vraiment habitué à ce que l’on vienne lui parler, Stun. Lui, il fait peur, lui, il impressionne. Pourtant, quand on le regarde, on pourrait presque penser que c’est un type abordable. Sourire qui pourrait faire craquer n’importe qui… Yeux d’un bleu profond qui ferait pâlir l’océan, et peau halée. Probablement le genre de beaucoup de filles, et d’hommes. Mais voilà, Stun parle avec ses poings. C’est sûrement le seul langage qu’il connaît, avec le portugais. C’est compliqué d’avoir une discussion correcte avec lui si l’on ne parle pas la même langue que lui. Plus vous frapperez fort, et plus vous aurez son attention. Pourtant, toi, tu es venu lui parler.
Tu as ignoré l’appréhension qui faisait battre ton cœur pour lui proposer une chose peu commune. Qu’est-ce qui t’est passé par la tête ? Tu te le demandes sûrement un peu lorsque tu as enfin son attention. Son regard ne semble plus si avenant. Il a l’air d’un chien qui attend un ordre, et c’est sans doute le cas. Il semble effacé quand il n’a rien à frapper, quand son esprit n’est pas occupé à détruire. C’est qu’en plus, il en impose, Stun, avec ses 1m82, et sa stature. C’est compréhensible que tu n’aies pas osé venir lui parler. Mais, il faut saluer ton audace. Pardonne d’avance son accent à couper au couteau.
-La course ?
Il ne comprend pas ce que tu lui demandes, personne n’a jamais fait la course avec lui ; si ce n’est les pauvres bougres qui se faisaient poursuivre par le molosse qu’il est.
-Tu veux que je te cours après ?
Ah, il passe pour un abruti. Mais tu lui montres le mur d’escalade et il suit ton regard, comme une bête idiote, il regarde d’abord ton doigt avant de lever les yeux vers l’imposant rempart qu’il faut gravir. Enfin, l’idée arrive jusqu’à son esprit. Excuse-le, ce n’est pas qu’il est idiot… Mais il ne sait pas ce que c’est, que de vivre.
-Hm, si ça t’amuse, on peut le faire.
Il te rétorque en roulant ses épaules. Ses doigts plongent déjà dans sa sacoche pleine de talc et il se met en place. Il n’attend pas bien longtemps avant que tu ne donnes le top. Déjà, il gravit la « montagne ». Il fait preuve de rapidité, il ressemble à un singe. C’est que c’était commun pour lui, dans les favelas, que de grimper. Il évolue avec aisance, il te dépasse même. Alors, tu regrettes un peu ? Lui en tout cas, rien ne semble l’empêcher de gravir jusqu’à sa victoire. Mais un excès de confiance est toujours signe d’échec. Ses doigts ratent une prise difficile qu’il pensait atteindre. Il perd l’équilibre. Par chance, il est assuré, et c’est toi qui retiens son corps. Vous tombez tout les deux sur le tapis en contre-bas, et tu as l’occasion d’apprendre une insulte en portugais. Tu es chanceux.
Un frisson d'horreur parcourut son corps directement parce qu'il réalisa qu'il était juste en large sweatshirt et l'un des t-shirts que zara lui avait donné. Parce qu'il ne se passait rien de spécial aujourd'hui et que pour une fois, il n'avait pas envie de le porter tout simple, ne ressentant pas de dysphorie à son réveil.
Sauf que ça.
Quelqu'un sur lui.
Quelqu'un qui pourrait sentir sa poitrine.
Quelqu'un qui ne le connaissait qu'en garçon, parce que c'était ainsi qu'il s'était toujours présenté, qui découvrirait directement ça. Enfin. "Ça". C'était simplement qu'il ne savait pas comment il réagirait parce qu'il ne savait pas de quel environnement il venait et qu'il était... intimidant, que Stormy ne saurait pas comment réagir selon ses propres réactions.
Les joues rouges, il se releva brusquement et tira sur son sweatshirt, racla sa gorge. Hum. Pardon. J'espère que tu t'es pas fait mal ? Alors qu'avant cela allait, tout à coup il se rendait compte d'à quel point il était tout sauf masculin. Il regrettait tant d'être sorti comme ça. Son instinct lui donnait envie de croiser ses bras sur sa poitrine pour dissimuler tout ce qu'il détestait chez lui et il porta ses doigts à ses lèvres pour les mordre (pourquoi n'avait-il pas pris ce collier qu'il avait acheté il y avait quelques jours ?) ne sachant pas quoi faire. Tu-t'es fort en tout cas et rapide ! Comment tu fais? Se comporter normalement, essayer de ne pas trop paraître suspect ? Il ne savait pas. Il ne s'était pas senti comme ça depuis si longtemps.
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