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when we collide - Mello

Near
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when we collide - Mello, posté le Sam 15 Mai 2021 - 1:15.
ft. mello & near

Dans sa main gauche il tient un oeuf Fabergé bleu, serti de petites pierres brillantes et d'anneaux en argent. Dans sa main droite, ornée d'un petit pansement en forme de panda qui recouvre un gros bleu, il serre doucement le petit morceau de papier qui était contenu à l'intérieur. Ses yeux passent alternativement de l'un à l'autre, alors qu'il est couché sur le ventre sur le sol de sa chambre, les bras tendus devant lui. Le sol est lui-même recouvert de jeux et de jouets éparpillés n'importe comment. Sur le mur du fond est accroché un jeu de fléchettes, et les fléchettes sont dispersées en dessous, comme si elles avaient été lancées et avaient pitoyablement manqué leur cible.

La sérénité de sa chambre solitaire lui permet d'échapper à l'hystérie collective de la salle commune dans laquelle il s'évertue pourtant à aller régulièrement. Pourquoi finit-il toujours par y passer du temps alors qu'il est conscient des risques ? Probablement à cause de cette sensation sourde qui persiste plusieurs longues minutes à son réveil tous les matins, le vacarme assourdissant du silence. Mello lui avait lancé d'un ton moqueur qu'il ne faisait probablement pas de rêves, comme un robot. Il aurait préféré que le blond ait raison. Les rêves sont une partie parfaitement irrationnelle de son existence dont il se passerait volontiers.

Alors qu'il regarde l'oeuf Fabergé sans vraiment le voir, les événements des derniers jours passent dans sa tête comme un film, il y réfléchit pour apprendre de ses erreurs, ses erreurs de débutant.
S'associer à Stun, d'abord, reste un choix discutable. Au-delà de ses qualités de garde du corps et de son efficacité indubitable, il ne se fie qu'à son instinct et son propre intérêt, ce qui ne fait pas de lui un allié stable. Mais il valait mieux l'avoir de son côté que l'inverse. Si plus offrant se présentait à lui, Near ferait une contre-offre. Near savait qu'il avait affaire à un animal sauvage. Il le surveillerait d'autant plus. Quelque chose lui disait qu'il fallait le garder à l'oeil.

Ensuite, rester dans la salle commune en présence de Kharon et d'un chien. Il avait pourtant repéré plusieurs portes de sortie pour ne pas avoir à interagir ni avec le professeur, qui se faisait un malin plaisir à le regarder peiner, ni avec l'animal qu'il n'était pas capable de gérer sans se figer à cause de son appréhension pour les gestes un peu brusques ou un tant soi peu d'agitation imprévisible. Mais non, il n'avait pas su prendre assez rapidement sa décision et s'était retrouvé coincé. S'entendre dire par Kharon qu'il devrait interagir davantage avec la petite créature poilue à l'avenir l'exaspérait au plus haut point.

Et enfin, d'avoir cru qu'il pourrait avoir une conversation de plus de quelques minutes sans heurts avec Mello. Parfois, il lui semblait que presque, peut-être, ils parvenaient à un terrain d'entente. Et puis, sans vraiment le préméditer, le petit génie lâchait quelques mots malheureux qui mettaient le feu aux poudres, et la fragile paix instaurée disparaissait aussi vite qu'elle était arrivée.

Le petit prodige se redresse paresseusement en position assise et remet le petit morceau de papier dans l'oeuf, puis le pose sur le sol devant lui.
D'une main, celle où il a un pansement, il ramasse une fléchette pour la jeter sur la cible sur le mur, et c'est un échec cuisant. Mais ça l'amuse, donc il recommence.


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Mello
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Re: when we collide - Mello, posté le Dim 30 Mai 2021 - 2:34.
Dans tout l'orphelinat, Mello est connu pour cette nature perpétuellement hargneuse qui fait frémir jusqu'aux épaules les plus solidement bâties. Personne ne s'étonne donc de l'humeur exécrable qu'il affiche au cours de cette dernière semaine ; ça fait des années que l'on ne prend même plus la peine d'observer, comme on le ferait avec n'importe qui d'autre : « Oh, il a l'air énervé aujourd'hui... » C'est vrai, après tout, qu'il est si rare de voir l'éternel second sourire avec une sincère insouciance... Ainsi a-t-il ruminé et ressassé on ne sait trop quoi, enfermé dans un mutisme empli d'une animosité acrimonieuse.
Une passivité sourde,
menaçante,
au sein desquelles ses rancœurs ont, petit à petit, bouillonné et fermenté.

Le blond avance à pas feutrés, longeant le couloir du dortoir des garçons – d'une œillade prompte par-dessus l'épaule, il vérifie régulièrement que personne ne se trouve dans les environs. Pour ce qu'il s'apprête à tenter, il lui faut absolument veiller à l'absence de tout témoin.
Puis il marque une halte – se plante face à une certaine porte, d'une certaine chambre.

Il prend une profonde inspiration, après quoi il colle l'oreille contre la surface boisée en fermant les yeux. (Verrouiller un sens afin d'en exacerber un autre.) Il s'écoule bien une minute, durant laquelle il ne perçoit pas le moindre...
Ses paupières closes tressaillent légèrement.
Il perçoit un bruit étouffé – quelque chose de si faible et de si bref qu'il doute même d'avoir bel et bien entendu quoi que ce soit. Surtout, dans une bâtisse aussi ancienne que celle-ci, les meubles, les murs et les boiseries tendent à laisser échapper une myriade de sons infimes.

Pourtant c'est avec une vigilance lente que Mello rouvre les yeux... tend une main vers la poignée de la porte–
que ses doigts en étreignent la froideur métallique–
Il tergiverse quelques instants – ce n'est pas le moment ce n'est pas le moment s'écrie la raison indignée ;
il. est. là.
Peut-être.
(Au moins, cette fois, pas d'intermédiaire indésirable.)

Tant pis.
Advienne que pourra.
(Amen.)

Lui qui y avait tout de même consacré un peu de temps, à ce plan promptement ébauché, avec quelle rapidité, avec quelle facilité il y renonce ! (C'est sans doute pour ça, sermonne à nouveau la raison, dédaigneuse et cruelle, que tu ne succéderas pas à L. Même pas foutu de te tenir au plan que tu as toi-même monté.) Il tourne la poignée, pousse la porte...

Mello se fige alors que ses prunelles dardent Near avec une placidité fébrile. « Bien évidemment... », siffle-t-il entre ses dents serrées, plus pour lui-même qu'à l'adresse du concerné. Ça ne sert à rien, d’échafauder des plans – il trouvera toujours le moyen, sans même le vouloir consciemment, de les déjouer.
Autant foncer.

Et d'ailleurs, comme si le destin, dans sa grande mansuétude, consentait à lui donner un coup de pouce, l'objet de son désir se trouve là, lui aussi. Une lueur de convoitise ravive le ciel brumeux de ses yeux. En quelques mouvements subreptices il referme la porte – à clé – derrière lui. (C'est bête, il le sait – s'il ne s'agissait que de récupérer l’œuf de Fabergé, il aurait été plus pertinent de se garder la porte ouverte afin de fuir plus efficacement. Tout comme il aurait été plus intelligent de prendre son mal en patience et d'attendre un moment plus opportun.)

« Tiens, remarque le blond avec une désinvolture gouailleuse, je suis presque déçu de ne pas avoir trouvé ton clébard à l'entrée... »

Cette seule mention suffit à raviver chez-lui une colère âcre. (Moins orageuse qu'insidieuse – une bile dont l'acidité lui ronge les nerfs.) Ses poings se serrent – ses dents creusent douloureusement la pulpe de sa lèvre inférieure.

« Mais, rassure-toi, si tu te montres coopératif, tout ira très vite. »

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