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De l'autre côté du clavier

Naja
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De l'autre côté du clavier, posté le Ven 30 Juil 2021 - 19:43.
Clac clic clac clac clic clac...

clic...

clic ?

"Mh."

Les doigts de Naja s'interrompent, contemplatifs. Qu'est-ce qu'elle a pu rater ? Est-ce que le bug viendrait de plus haut, avant la génération du fichier ?

Une pression commence à se faire sentir derrière ses tempes. Elle pousse contre le bord du bureau, fait rouler sa chaise en arrière, et s'étire de tout son long. Toute la colonne de ses vertèbres craque en une série de "pop !" satisfaisants. Elle attrape un piment et le mâchonne, contemplative.

"Escape, ouvrir terminal, heure." Elle demande dans son micro.
"21h54" Lui répond obligeamment sa machine.

Oh, déjà ? Elle retire son casque et le laisse pendre autour de son cou, et tend l'oreille. Derrière le ronronnement de ses machines, on entend au loin le chant des criquets. C'est déjà l'été. Maintenant qu'elle y prête attention, il y a aussi un moustique dans la pièce. Naja jure, se lève et ferme la fenêtre d'un coup sec. Les criquets se taisent aussitôt, ainsi que la petite brise d'air nocturne. Elle devrait se mettre un rappel de fermer la fenêtre à la nuit tombée.

Kerbéros gémit, un court instant, presque poliment.

"Ouais le gros, je sais."

Avec des gestes rapides et pratiqués, elle fait passer son harnais à Kerbéros, glisse la dragonne de sa canne autour de son poignet, et fourre une poignée de piments dans sa poche. Pour la route.

La nuit est fraiche et silencieuse, si ce n'est le murmure du vent et le chant des criquets. Les muscles de Naja apprécient d'enfin pouvoir s'étirer, alors que son esprit se force à se relaxer. C'est le parc de WH. Un vase clos. Le pire qu'il puisse lui arriver, c'est qu'un autre membre du personnel choisisse de se promener au milieu de la nuit, et veuille discuter avec elle.

L'air frais l'aide à se détendre.

Elle suit le chemin pavé qui part du bâtiment principal, la boucle autour de la serre, le potager. Quand elle longe à nouveau le bâtiment principal, Kerbéros lui donne le signe qu'il est prêt à faire ses besoins. La besogne exécutée, et le sac plastique jeté dans une poubelle, Naja demande à Kerbéros de la guider jusqu'à un banc, puis le libère.

Kerbéros s'ébroue, aboie juste pour le plaisir, parce qu'il en a le droit, et part comme un fou. C'est son heure de liberté, et il ne manque jamais d'y faire le zouave. Naja ricane, gobe un piment, et se laisse aller contre le dossier du banc.

La nuit est agréable. Il y a un petit vent frais, mais qui n'a ni l'odeur ni la force d'un orage en approche. Aucun bruit de voiture. Elle a eu du mal à s'y habituer, elle qui a toujours vécu dans de grandes villes. Le silence avait quelque chose d'oppressant, au début. Mais elle arrive enfin à trouver ça reposant.

Dans la nuit silencieuse et solitaire, elle peut baisser sa garde et humer le parfum des chênes et des pommiers.

Ce serait bien, si ce moment de paix pouvait durer.

[pour Nol]
Nol
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Re: De l'autre côté du clavier, posté le Lun 2 Aoû 2021 - 21:25.
De l'autre côté du clavierNaja & NolNol appuyait frénétiquement sur les touches de sa switch. Un peu plus tôt dans la journée, le geek faisait le tour du Nintendo store à la recherche d’un nouveau jeu pour passer le temps et il était tombé sur un jeu de rythme dont il n’avait encore pas entendu parler.Les examens passés, son emploi du temps s’était allégé et la vitesse à laquelle les journées passées avaient considérablement ralenti. Il était devenu vite urgent, quasiment vital même, de trouver une occupation pour son cerveau qui fondait et tourner en sous-régime dans sa boîte crânienne. Alors depuis l’heure du goûté, le geek avait le regard fixé sur son écran, les yeux grands ouverts et le front plissé, comme si faire ça lui permettait de mieux enregistrer les informations que lui crachaient au visage les retours visuels sous forme de nuage de petites étincelles de pixel coloré, lorsque en rythme, il touchait les notes avec un timing parfait.

L’asiatique était dans son lit, allongé sur le dos et les jambes croisées en tailleur, appuyé contre le mur vers le plafond. Il tenait la console au-dessus de son visage, mais à une distance bien trop proche. Mauvaise habitude dont il n’avait jamais fait l’effort de se débarrasser. C’était d’ailleurs à cause de cette façon de jouer que le garçon avait fini par s’abîmer les yeux. Ça et une multitude d'autres facteurs, comme le fait de ne pas faire de pauses pendant des périodes trop prolongés, de ne jamais illuminer correctement la pièce et bien d’autres. La cornée de ses yeux commençait doucement à lui rappeler que peut-être, il serait sage de poser l’appareil et de prendre en compte le facteur sommeil, seulement le picotement ne le dérangeait pas assez pour nuire à son jeu. Donc Nol continua à écraser les touches pendant une bonne trentaine de minutes. Ou quarante, à vrai dire il n’en avait pas une idée très nette. L’avantage notable avec les jeux vidéo, c’était qu’une fois entamé, il était difficile de pouvoir s’arrêter et que par conséquent, le temps semblait passer plus vite. Effet totalement désiré donc. Faudrait-il encore que le jeu soit assez prenant. Et Nol se faisait chier, disons-le. Il ne continuait à jouer que parce qu’il s’ennuyait moins en jouant à ce jeu à la qualité douteuse qu’en faisant autre chose.

Malheureusement (ou pas, c’est même une bonne chose en fait), son corps lui fit comprendre qu’il fallait arrêter les bêtises et être raisonnable. Le riddle roula sur le ventre et s’étira de toute sa longueur en baillant. Mollement il s’assit et soupira, fixant sa console abandonné à sa droite. Il resta comme ça sans bouger, attendant et ne sachant pas trop quoi faire. Le geek était vaguement fatigué, mais se connaissant, l’idée de dormir était à remettre à plus tard. Son cerveau étant encore sous les effets de la lumière bleue des écrans, Nol ne ferait que mourir d’ennui dans son lit en attendant vainement que les hormones du sommeil daignent faire leur travail. Non décidément, quelque chose devait déconner dans son système endocrinien. Peut-être devrait-il aller en parler à Shark ou Galahad un jour, de ses problèmes à s’endormir.


Nol balaie sa chambre du regard, las. Son coin de chambre est un ingénieux agglomérat de fils électriques, d’écrans et de divers bouquins et boîtes de jeux imbriquer et empiler les uns sur les autres, dans un équilibre calculé au poids et aux centimètres près et dont les posters de jeux vidéo et d’anime ont remplacé la tapisserie originelle commune à toutes les chambres. Il en avait même accroché au plafond, des posters. Le geek aimait beaucoup son coin de chambre, il s’y sentait comme une larve dans son cocon et s’il le pouvait, il y resterait indéfiniment. Seulement la vie faisait qu’on ne pouvait pas rester affalé dans son lit, au grand dam de l’asiatique. Il se frotta les yeux et soupira une nouvelle fois. Le garçon n’avait envie de rien, mais son corps lui réclamait du mouvement. Il ne pouvait plus supporter son état léthargique et il le ressentait, au plus profond de lui (de ses muscles si on peut dire). Alors il sortit du lit, lentement, sans énergie. C’était comme si l’air avait quadruplé en densité et qu’il devait se frayer un chemin dans une pièce rempli de gelée anglaise. Comme si se mouvoir lui demandaient des efforts colossaux. L’adolescent était mou de lassitude.


Il frotta ses yeux picotant et sortit de sa chambre, attrapant au passage une boîte de Pocky Cookie & Cream dans un des caissons de bois qui lui servait de fourre-tout et une bouteille d’Ice Tea vide. L’illustration de panda sur l’emballage avait fait souffler du nez Nol et il ne lui en avait pas fallu plus que ça pour le convaincre d’acheter le produit. Il suffisait de peu pour le convaincre de plier face à l’appel de la consommation. Il en était conscient mais qu’importe, s’il estimait que l’emballage était joli ou le faisait rire (souffler du nez) ça voulait dire les concepteurs avaient fait un bon job et donc, il achetait. Simple, pas de prise de tête. Le riddle est le genre de personne à acheter un livre si la couverture est jolie et au diable le proverbe qui conseille le contraire, dans le pire des cas, ça faisait un bel objet de décoration.


Le brun se dirigea vers les salles d’eau, traînant ses pieds à moitié chaussés sur le sol des couloirs brillamment entretenu par Abbey. Parfois, le contact de la semelle en caoutchouc crissait et résonnait en écho. Il faisait sombre au-dehors, l’air était frais, la nuit était calme, les orphelins étaient pour la plupart ou dans leur chambre ou secrètement partie s’amuser dans Winchester malgré le couvre-feu interdisant les sorties en ville aux heures tardives. Grand bien leur face, Nol n’était pas de ce dernier groupe. La soirée était bien avancée mais l’heure permettait encore aux adolescents d’errer dans les murs de l’orphelinat. Sa quête pour se désaltérer n’était donc pas illégale. Arrivé à destination, le garçon fit couler l’eau d’un des robinets et après avoir rincé la bouteille de soda, il en remplit le contenu. Il but quelques gorger directement au lavabo et se rafraîchit le visage, ses frictionnant rapidement la peau comme pour se réveiller et effacer la mollesse dont il était engourdi. Aveugle, il tâtonna un peu sur les côtés. Le garçon n’avait pas pris de serviette, zut. Tant pis, son t-shirt fera l’affaire. Il se sécha avec, agrippant le bas du tissu puis se regarda dans le miroir face à lui. Pfouh, il avait une sacrée tête. Il ébouriffa ses cheveux. Ça faisait quelque temps que son brun terne ne lui plaisait plus et il songeait à se faire une couleur, histoire de changer un peu. Il avait le temps, à présent, mais ne s’était pas encore arrêté sur un choix en particulier.


Nol sortit de la pièce, toujours en trainant les pieds et se questionnant sur sa prochaine folie capillaire, un biscuit entre les dents. Du rose ? Ou du violet ? Mmmh, peut-être du bleu.. ou juste une décoloration, de toute façon il allait devoir passer par cette étape s’il voulait recolorer par-derrière. La malédiction des cheveux foncés que d’être obligés de se dépigmenter la chevelure pour obtenir de jolies couleurs visibles et ne pas se contenter que de vagues reflets cuivrés ou prune imperceptibles au final. La seule chose qui l’embêtait vaguement était que le processus abîme les cheveux… De toute façon il pouvait toujours se raser la tête et porter des bonnets si vraiment ses cheveux étaient morts. Quoique s’il pouvait éviter, ce serait bien.


Le riddle se retrouva devant le pas-de-porte de sa chambre. Inconsciemment, il s’était redirigé vers les dortoirs, sauf qu’il n’avait toujours pas envie de dormir et encore moins que lorsqu’il était parti en premier lieu. En fait, il était totalement réveillé maintenant et il devait trouver quelque chose à faire. Un autre biscuit entre les dents et le garçon s’avança dans la chambre. Lire, il pouvait lire. Il posa la bouteille d’eau sur son bureau et saisit un des livres posés en pile à côté du meuble, le premier qui lui tomba sous la main, un épais manuel sur la programmation quantique. Il l’ouvrit à l’endroit où un marque page avait été glissé et commença à lire, s’asseyant lentement dans le siège de son gros fauteuil de gaming mais il ne fût même pas assis qu’il referma d’un coup sec l’ouvrage. Non en fait il ne voulait pas lire, surtout pas de la programmation quantique. Nol poussa un soupir bruyant d’exaspération. Son camarade de chambre n’était pas là, donc le garçon ne s’inquiétait pas de déranger qui que ce soit. Son regard vint se poser sur la fenêtre au volet ouvert.

Dehors, il pouvait aller dehors.

Alors l’adolescent ouvrit la fenêtre. Un courant d’air frais lui caressa le visage et il prend appui sur le rebord pour pouvoir se hisser et attraper une prise sur une des pierres du mur extérieur. Il s’assure que la pierre ne branle pas puis ramène le reste de son corps contre l’édifice. Le paquet de pocky entre les dents et la bouteille sous le menton, Nol s’élève, une prise après l’autre vers le toit de l’orphelinat. Il n’est pas très sportif, mais ce chemin d’escalade pour atteindre les hauteurs il le connaît par coeur pour l’avoir fait de nombreuses fois, parfois seul, parfois accompagné de Spray ou de Siren. Il est confiant lorsqu’il pousse sur ses jambes et tire sur ses bras. L’effort le fait un peu suer mais lui procure aussi un certain plaisir. Il n’est pas bien lourd, donc c’est sans trop de mal qu’il se hisse sur les tuiles du toit. Il prend une grande inspiration. Ça y est, il est dans son endroit favori, après sa chambre. Le toit de la Wammy’s House. Le ciel bleu encre est dégagé et s’étend à l’infini au-dessus de la tête de Nol. Il aime cette sensation qu’il éprouve lorsqu’il lève les yeux et observe l’immensité de l’espace dans lequel ils flottent. L’univers est grand, lui est riquiqui et ça le fait se sentir bien. Alors Nol s’allonge, un bras sous le crâne et il se délecte du spectacle paisible des étoiles qui brille, accroché au dôme céleste. Son esprit divague et il repense à cette scène dans Ratatouille, quand Rémy est sur les toits de Paris et qu’il regarde le restaurant d’Auguste Gusteau. Il aime bien Rémy, visionner le film lui avait donné envie d’adopter des rats. Ah bah c’est malin, maintenant il a la bande son dans la tête, super.

Les minutes passèrent et le riddle commença doucement à s’endormir quand soudain un aboiement résonna. Brusquement il se relève et tourne rapidement la tête de gauche à droite pour trouver la source du bruit, le cœur battant frénétiquement dans sa poitrine. Un chien ! Mais bon sang à qui appartient ce chien ? C’est pas une heure pour sortir les chiens ? Quelle heure est-il d’ailleurs ? Le pic d’adrénaline le fait bondir sur ses pieds et accroupit, il s’approche du bord du toit pour regarder dans les jardins. Il se fige un instant, un adulte ! Oh merde merde merde ! Précipité Nol attrape ses affaires et se laisse glisser sur les tuiles, son esprit anticipant le parcourt le plus court à utiliser pour regagner sa chambre sans se faire voir. De nouveau, il se retrouve contre le mur en pierre. Un nouvel aboiement se fait entendre et son cœur palpite un peu plus vite. Prise après prise, il descend le plus rapidement qu’il peut. En semi apné à cause du boushon de bouteille qu'il a entre les dents et de l’adrénaline, il pose le pied contre le vieux crépi du mur manquant une crevasse qui aurait dû s’y trouver. La chaussure dérape et se déchausse du talon. Merde ! Le riddle serre les dents sur le bouchon de la bouteille et d’une main, il essaie de remonter la basket. Ses doigts tremblent sur la pierre et les muscles de son bras s’échauffent douloureusement. Re merde ! Le garçon jure en coréen mais sa voix se fait entendre par le chien qui se remet à aboyer pour prévenir d’un potentiel danger.

« Mais tais-toi !! » marmonne Nol qui commence à céder à la pression de se faire attraper par un surveillant de nuit. En d’autres circonstances il aurait été gaga de l’animal mais là il allait le mener à la punition. Il abandonne l’idée de remettre sa chaussure et s’agrippe à deux mains à la prise pour soulager son bras qui menaçait de lâcher. En jetant un coup d’œil derrière lui, le riddle remarque que le chien s’avance vers lui en humant l’air, méfiant. Le canidé finit par remarquer qu’il y a quelqu’un sur le mur et il se met à grogner, plus agressif. Alors Nol ne réfléchit plus, ou alors trop vite. La fenêtre est proche et il lui suffit de descendre en deux bonds pour l’atteindre, il peut le faire. Il s’écarte du mur, tends le bras et la jambe et se pousse vers les prochaines crevasses en contrebas. Dans l’élan, la bouteille qu’il retenait par le bouchon lui échappe et elle tombe dans les buissons au sol. Par un réflexe stupide, il essaie de la rattraper au vol, mais se manque. Il heurte le mur et sa respiration est bloquée, son pied tendu ripe de nouveau et déséquilibré et seulement retenu par son bras engourdi, tout lâche.

La chute n’est pas très importante, l’adolescent tombe dans les buissons pour rejoindre la bouteille de plastique. Les jambes échouent à le rattraper et c’est son coccyx qui vient heurter le sol lourdement. D’abord rien, juste un grand craquement de branche et un « ouf » à peine retenu mais une douleur vive vient se lancer dans le poignet droit de Nol. Le garçon a voulu amortir sa chute mais est mal retombé. Il saisit son poignet et se recroqueville dessus, se mordant la lèvre inférieure pour contenir tout bruit de lui échapper. Il a mal mais moins que si ça avait été une fracture. Doucement il essaie d’examiner son poignet mais dans l’obscurité ce n’est pas facile alors il juge à la sensation. A priori rien de grave mais il n’est pas tellement sur, il n’ose pas bouger le poignet. Autour de lui, il sent que quelque chose se rapproche et entre les feuilles il distingue la silhouette d’un gros chien dont le garçon n’est pas sûr de la race. Une angoisse vient le saisir au ventre. Ce n’est pas la peur de se faire attraper et être punie mais celle de se faire attaquer par un chien qui sent le danger. Silencieusement, Nol pousse sur ses jambes et colle son dos contre le mur derrière lui. Il ferme les yeux et serre fermement son poignet en espérant que l’animal soit rappelé par son propriétaire. Il n’avait jamais eu peur des animaux, certainement pas des chiens. Le brun était conscient du potentiel danger que représentaient les descendants des loups pourtant il n’en avait jamais craint l’agressivité. Mais là, là il avait peur et il aurait cent fois préféré être puni de tableaux Excel que de faire face à ce chien. Et alors il attend, recroquevillé contre le mur, prêt à si enfoncé si comme par magie la pierre se changeait en quelque chose de mou. Il attend que le chien parte, ou qu'une tuile lui tombe sur le coin de la figure pour ne pas être conscient lorsqu'il se ferait manger vivant. Si quelque chose ou quelqu'un devait intervenir, c'était maintenant ou jamais.
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Naja
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Re: De l'autre côté du clavier, posté le Mar 10 Aoû 2021 - 15:55.
L'air frais est relaxant. Il fait si chaud la journée, prise en tenaille entre le soleil qui frappe la vitre et les machines qui vrombissent autour d'elle.

Elle pourrait presque s'endormir.

Kerberos aboie comme un fou. Il avait bien besoin de sa promenade. Pauvre patapouf.

Il aboie beaucoup.

Naja se redresse d'un coup, électrisée, sa canne en main, les oreilles aux aguets.

Ce sont des aboiements d'appel. Kerberos est confronté à quelque chose.

Naja suit les aboiements, le pas lent et silencieux, sa canne suivant la bordure des pavés. Kerberos n'est pas loin, et elle a tôt fait de se rapprocher assez de lui pour qu'il cesse d'aboyer et à la place, commence à grogner. Il y a quelqu'un.

Elle lève la tête, fronce les sourcils, mais dans la pénombre nocturne impossible de distinguer la moindre silhouette. À sa gauche, le mur du bâtiment principal, ainsi que quelques buissons. Face à elle, le chemin pavé en faisant le tour. La personne sur qui Kerberos grogne n'est vraiment pas loin.

Du bruit, dans les buissons qui bordent le bâtiment. Trop gros pour être un animal. Quelqu'un qui se cache dans les buissons ? Bizarre. Louche. Dangereux ?

Elle siffle Kerbéros. Il revient vers elle, se place contre sa cuisse, et se retourner pour continuer de grogner vers l'individu mystère. Naja glisse rapidement une main sur la tête du chien pour confirmer sa direction. Ouais, quelqu'un dans les buissons.

Elle empoigne sa canne blanche plus fermement, le doigt sur le bouton permettant de l'électriser.

"T'es qui ?" Elle aboie en direction de l'intrus, espérant l'intimider, qui qu'iel soit. Probablement un pensionnaire faisant le mur... Mais dans cet endroit bizarre, la possibilité que ce soit un attaquant n'est pas totalement déraisonnable. Elle espère pouvoir déterminer son âge à sa voix.

"Je sais que t'es là, débile." Elle ajoute, peut-être trop vite, poussée par l'adrénaline. "Sors de là. Tu préfères que je laisse mon chien aller te chercher ?"

Kerberos, avec un parfait sens du timing, grogne de plus belle pour ponctuer la menace. Il est parfait. Elle passe sa main libre dans sa fourrure pour le complimenter. Elle serait beaucoup, beaucoup moins à l'aise sans son instrument de persuasion à fourrure.
Nol
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Re: De l'autre côté du clavier, posté le Sam 21 Aoû 2021 - 20:58.
De l'autre côté du clavierNaja & Nol
Recroquevillé, le garçon passa ses bras autour de ses jambes et appuya contre son torse pour se faire le plus petit possible. Il retient sa respiration, ferma les yeux et cacha son visage entre ses genoux. En face de lui, il sentait toujours le chien proche, méfiant. Nol ne tremblait pas, ses muscles étaient contractés, tétanisés. Il sentit dans son dos que ça lui tirait, alors il resserra un peu plus ses jambes contre lui. Il aurait dû rester sur le toit, il ne se serait pas fait griller s’il s’était contenté de se cacher là-haut au lieu de dés-escalader en vitesse. Mais quel abruti. Ça lui aurait évité un poignet foulé. Le garçon jura contre lui-même dans sa tête. Jamais il ne se serait fait chopper ! Là, il allait se faire allumer, c’était sûr ! Trop peu d’options de fuite se présentaient à lui maintenant.


Finalement, un sifflement et il ne faut pas longtemps avant que l’animal ne décide de retourner auprès de son propriétaire. C’est un chien obéissant et à l’écoute, il n’a pas eu d’hésitation ou de réticence à répondre à l’appel. Les muscles de Nol se relâchèrent un peu et il osa une inspiration. Le brun ne relèva pas la tête tout de suite. Il tendit l’oreille pour pouvoir percevoir le moindre bruit. Qui est le maître du chien ? Un homme ? Une femme ? Vu le bruit qui avait été fait, quelqu’un allait forcément venir voir. Dans sa tête, Nol se mit à énumérer quels étaient les adultes encore présent à la Wammy’s House pendant les vacances d’été et qui était propriétaire d’un grand chien. En temps normal, il n’y avait pas beaucoup de gens accompagnés d’un animal. Ça ne pouvait pas être Kharon, il s'était prit des vacances. Mais alors qui ? Il y avait bien l’informaticienne qui en avait un apparemment, mais c’était connu que celle-ci ne sorte jamais. Après, le gabarit du chien pourrait correspondre aux rumeurs. Il n’était pas trop sûr de lui. Ou sinon, c’était l'un des surveillants qui avait ramené son chien pour passer les vacances, c'était possible.


-T'es qui ?


La voix claque et surprit un peu Nol qui relèva la tête par réflexe. Au travers des branches, il plissa les yeux et tenta d’apercevoir la personne qui avait parlé. Une femme, au timbre de la voix. Par contre, le ton ne le rassurait pas plus. Ce n’était pas une voix qui lui était familière. Quelqu’un d’extérieur à l’orphelinat ? Non, impossible. Mais alors qui ?


-Je sais que t'es là, débile. Sors de là. Tu préfères que je laisse mon chien aller te chercher ?

-Ça ira.


Plus que la menace, ce fut le grognement qui le fit sortir de sa cachette, tel un Taupiqueur sauvage venant d’apparaître des herbes sauvages. Il se tenait droit, les mains légèrement relevées, comme pour montrer qu’il était inoffensif. Venait-il de se faire traiter de débile ? Eh beh super, ça fait toujours plaisir. Bon en même temps, ce n’était pas tellement faux. Fallait vraiment être un abruti pour avoir dévalé du toit et s’être explosé le coccyx et le poignet en tombant. Mais pour sa défense, il n’était pas un shape et il ne le serait peut-être jamais d’ailleurs. Ça l’aurait bien aidé d’avoir fait plus d’efforts en cours de sport mais ça, c’était autre chose. Ça n’empêche qu’il devrait vraiment arrêter d’avoir la flemme, enfin. Son poignet le lança et il contint sa douleur en se pinçant les lèvres. Fait chier… Le riddle n’était pas dans une position très avantageuse. Il allait devoir s’expliquer sur sa présence dehors alors que l’heure du couvre-feu venait de passer. Tss.


-C’est Nol. Je suis tombé de ma fenêtre, désolé d’avoir fait aboyer votre chien.


En soi, il n’avait pas menti. Pourquoi il était tombé par contre, il ne savait pas encore comment l’expliquer. Évidemment, il n’allait pas avouer qu’il se trouvait sur le toit du bâtiment quelques minutes plus tôt, autant éviter de s'autoflageller dès le début. Le geek se réserva le droit de garder le silence sur ce point. Il n’allait pas répondre à des questions qui n’étaient pas encore posées et puis avec un peu de chance, son interlocutrice n’allait pas lui demander. Pour ne pas avoir de problème, il allait devoir la jouer fine et à la limite, il passerait pour un gamin un peu chelou mais ça, ça ne lui posait pas de problème. Avec la ribambelle de gamins entre ces murs, les adultes en charge avaient dû en voir des cas spéciaux, au point de ne plus être étonnés de rien. Et puis, ce n’est pas comme s’il revenait de boîte et qu’il essayait de rentrer en passant par la fenêtre de sa chambre. Elle pouvait ne pas le croire mais de toute façon, Nol aurait de quoi la convaincre un minimum. Rien que par son aspect, on pouvait voir qu’il ne venait pas de dehors. T-shirt trop grand pour lui dont les manches lui tomber sur les coudes et short jogging gris, il était en pyjama. Même ses cheveux ébouriffés lui donnaient l’air d’être sorti du lit.


Dans la pénombre, il essayait de voir à qui il avait à faire. Son regard vint se poser en premier sur le chien, collé à la jambe de sa propriétaire qui avait l’air d’avoir arrêté de grogner. Avait-il vu que Nol ne représentait aucun danger ? Peut-être. En tout cas, maintenant qu’il n’était plus assis contre le mur et que le chien n’était plus en mode « alerte danger », le garçon le trouvait beaucoup moins effrayant. Il avait même beaucoup de charisme, avec son oreille en moins, peut-être que c’était un chien de police avant ? Nol n’aurait pas su dire si l’animal était âgé ou pas, mais en tout cas, il avait l’air plutôt gentil.

Lorsque ses yeux passèrent sur la femme, la première chose qu’il remarqua vu la cane qu’elle tenait fermement à la main. Oh, elle était aveugle… Bon, il n’allait pas pouvoir trop compter sur son pyjama pour prouver qu’il n’était pas en train de rentrer en scred. Mais du coup, le chien était un chien de guide, ça faisait sens. La faible luminosité qui venait des éclairages environnants ne lui permit pas de bien détailler le physique de son interlocutrice, cependant il put tout de même discerner les détails les plus importants. Elle n’avait pas l’air d’être très âgée mais sa peau avait quelque chose d’un peu étrange, comme si elle était plissée. Des cicatrices ? Ça ne pouvait pas être des cicatrices d’acné, ça ne laissait pas ce genre de marque et puis pas sur une surface aussi étendue. De brûlures alors ? Plus probable, enfin il ne pouvait pas trop s’avancer non plus. Combiné à ses longs cheveux lisses, ça donnait une aura très particulière à la femme, mais pas dans le sens négatif. Non, il avait l’impression d’être en face un vétéran militaire, mais le riddle n’expliquait pas d’où lui venait cette sensation. En tout cas, elle imposait le respect et l’intimidait un peu. Il avait de quoi être intimidé de toute façon, le garçon n’était pas dans une posture bien avantageuse et à tout moment le chien pouvait lui sauter dessus. Pas question de jouer au plus malin, surtout que la femme avait l’air bien sur la défensive.


L’adolescent baissa les bras et se gratta la base du crâne de sa main non blessé. Il ne savait pas trop quoi faire et était un peu acculé contre le mur de la Wammy’s House. Il baissa les yeux vers ses pieds pour voir où se trouvait sa bouteille et son paquet de gâteaux. L’un était sur sa droite et l’autre légèrement derrière lui, le carton complètement écrasé par la chute. Les Pocky's devaient être à présent à l’état de poussière, triste. Il ne lui restait qu’un seul paquet de cette saveur-ci, il allait devoir en chercher d’autres, soupir. Il releva la tête et attrapa son poignet droit regardant un peu curieusement le chien. A bien y regarder, il avait l’air vraiment mignon, ce berger allemand. Nol lui aurait bien dit bonjour pour lui grattouiller l’arrière de l’oreille mais ce n’était pas tellement le moment. Pourtant, il en avait très envie. Ses yeux revinrent se poser sur la femme, attendant une réponse de celle-ci. Allait-elle le renvoyer dans sa chambre ? Il l’espérait, si possible en évitant des coups de cane qu’Abbey lui aurait certainement mis si ça avait été la concierge qui l’avait attrapé. Il n’avait aucune idée de la réaction qu’elle pouvait avoir. Elle n’avait pas l’air méchante mais elle n’inspirait pas non plus l’apaisement, surtout à ce moment de la nuit. Peut-être que c’était l’informaticienne qu’il avait devant lui, au final. Elle correspondait plutôt bien aux rumeurs sur la  salle informatique « hantée » et de son fantôme, les exagérations mises de côté. Il lui était arrivé de parler avec quelqu’un à l’intérieur du réseau de l’orphelinat et en avait déduit que c’était le responsable de celui-ci, vu la façon de s’exprimer et l’anonymat total du pseudonyme, cependant il n’avait pas du tout imaginé son interlocuteur comme ça. En fait Nol n’avait rien imaginé du tout mais s’il ne se gourait pas totalement, ça restait bien loin de ce qu’il aurait pu penser.



Maintenant, restait à voir s’il allait pouvoir retourner dans sa chambre sain et sauf ou si en plus du poignet, il allait devoir demander de l’arnica pour des coups de cane.
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Naja
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Re: De l'autre côté du clavier, posté le Mer 1 Déc 2021 - 17:26.
"Ça ira."

Le pouls de Naja tressaute en entendant la confirmation de la présence de quelqu'un. Les buissons gémissent, et Kerbéros relève la tête. La personne s'est relevée. Mais face au mur sombre du bâtiment, impossible de distinguer ses contours. Elle se tend, juste au cas où la personne tenterait une attaque...

"C’est Nol. Je suis tombé de ma fenêtre, désolé d’avoir fait aboyer votre chien."

Un pensionnaire. Rien de dangereux, donc. Naja se détend d'un millimètre. En plus, elle est tombée sur quelqu'un qu'elle connait. Quelqu'un de pas bien méchant, à en juger par les conversations qu'elle a pu observer. C'est même quelqu'un qui pourrait lui être utile. Elle peut bien penser à quelques opérations délicates où elle pourait mettre à profit le talent pour la discrétion de Nol. Tant qu'aucun des deux n'en parle à Roger, ça ne devrait pas causer de problèmes.

"âi kwaai..." elle grommelle entre ses dents. "Tu fous quoi dans les buissons à cette heure? Tu chasse les bugs?"

Elle ne réagit pas à sa propre blague.

Une caresse le long de la tête de Kerberos. "Pạkh̄lạk" Le chien arrête de grogner et remue doucement la queue, curieux de rencontrer cette nouvelle personne.

Maintenant qu'elle sait que la personne face à elle ne présente aucun danger pour elle, elle se détend dans sa posture. Elle laisse sa canne pendre à la dragonne et glisse la main dans sa poche, et gratouille le cou de Kerberos de l'autre main.
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Re: De l'autre côté du clavier, posté le .


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