-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

chaos is what killed the dinosaurs darling, dainty

Sulfur
Sulfur
Messages : 48
Luxons : 87
Crédit avatar : hyper, tempest, lux, moi
Autres comptes : bone, smooth
chaos is what killed the dinosaurs darling, dainty, posté le Sam 1 Mai 2021 - 20:20.
L'allure ralentie par l'activité adjacente, l'âme prise, le regard absorbé, les mains devant lui, les pieds assurés mais aux mouvements à la cadence erratique ; le livre coincé entre ses doigts dont il tourne les pages dans un geste maître. Il traverse la bibliothèque sans un mot, accompagné de la chaleur des mots, guidé par ses repères, certain de n'être dérangé car s'il relève son regard - il sera noir puis serti d'un sourire faussement conciliant. Sulfur n'aime pas être dérangé durant ses lectures, sacrées et quotidiennes. Il absorbe les mots et s'en imprègne pour les comprendre, il leur est familier et comme toutes les rencontres entre proches, elles ne sont pas faites pour être perturbées. "On dit que le plein été s'annonce, c'est possible. Je ne sais pas. Que les roses sont là, dans le fond du parc." Il prend une grande inspiration en continuant de lire. Il se détache de sa propre volonté des mots de Duras pour constater, en une fin d'après-midi de week-end, la densité des words dans le salon de lecture : moindre, mais présente. Peu importe. Il balaye les lieux d'un regard et reconnaît dans un canapé son amie, s'il peut la nommer ainsi, daignant d'esquisser un sourire qui lui paraît sans mensonge. Ce n'est pas tant un réconfort mais la certitude d'un terrain parfaitement connu et similaire à son royaume interne, pas de tabous sur les crimes engendrés par son règne avec Dainty. Malgré tout, le temps qu'il marche jusqu'à elle, il continue de lire. "Que parfois elles ne sont vues par personne durant le temps de leur vie et qu'elles se tiennent ainsi dans leur parfum écartelées pendant quelques jours et puis qu'elles s'effondrent."

Il s'assied le plus naturellement du monde à côté de Dainty, et couvre de son regard princier la blondeur de ses cheveux. Il instaure un contact naturel de sa main libre sur son bras. Bonjour. dans un français parfait, il aime toutes ces langues et s'amuse de leur prononciation. La sienne est presque parfaite pour un mot si simple. Comment vas-tu, princesse ? La tête penchée vers elle, le dos bien enfoncé dans le canapé, il l'enferme dans leur bulle rien qu'à eux dans cet espace mi-clos - ouvert à tous les words. "Jamais vues par cette femme qui oublie. Jamais vues par moi, elles meurent." Il referme le livre sur cette dernière phrase. Il empêchera la jolie rose qu'est Dainty de faner sans être admirée de cette élite enfantine qu'est l'orphelinat. Tous ses regards sont rivés vers elle, tandis que sa risette ne tarit pas.
Dainty
Dainty
Messages : 39
Luxons : 69
Re: chaos is what killed the dinosaurs darling, dainty, posté le Mer 26 Mai 2021 - 3:16.

"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose
qui fait ta rose si importante."

Le Petit Prince, Saint Exupéry


Et voici ma confession : C'est le temps que j'ai perdu à lire tous ces adjectifs en russe et en anglais qui fait mon personnage si important. Page après page, je savoure ma lecture avec une rare délectation. Cette bibliothèque est mon royaume ; mon café est bien corsé ; ce canapé est mien. Le menton accoudé sur mon poing fermé, pas une âme ne se dresse à mes côtés. Personne n'ose se jeter dans la gueule du lion. J'imagine qu'une main attentive y réfléchirait à deux fois avant de cueillir une fleur trop épineuse. Mais qui suis-je pour me plaindre ? Cette retenue craintive est un accord tacite et un terrain conquis qui me conviennent parfaitement.

En d'autres termes, j’ai donc bon espoir qu’on ne vienne pas me faire chier.

Mon autre main, elle, se montre en revanche plus productive. Je note frénétiquement quelques petits mots savants, ça et là, lorsqu'ils ne sont pas destinés à la microéconomie et au pourquoi du comment toute la petite gente que nous représentons portent ce jean au pigment bleu si particulier et si tâchant. Pour être honnête, j'aime déjà mon nouveau personnage. J'ai son style, son nom, et sa philosophie. Par conséquent, je pense que cette lubie intellectuelle lui irait bien. Hélas j'ai encore du mal à saisir entièrement le caractère de mon prochain protagoniste.

Mon Coeur balance, tangue, oscille...
Mon criterium pivote de droite à gauche.
Au final, c'est la gomme qui se retrouve entre mes dents.


Personne ne voit ma création, mais je la visualise désormais si bien qu'elle pourrait briller au plus profond de mes pupilles. Si mes paupières étaient closes, je la verrais. Son visage déterminé, son doux regard angélique, ses tics nerveux, et puis ces lèvres qui en appellent à des désirs inavoués...Un sourire s'empare de mon visage. De comédienne, je deviens la chirurgienne qui dissèque le plus petit détail de mon expérience. Le fait est que mon meilleur jeu doit être un mensonge. Il sera le résultat d'heures de travail acharné, de lecture assidue et d'observation pointue, quand il m'arrivera de fermer ma grande gueule pour cesser de contredire le premier venu.

Ô, j'aurais pu rester des heures à façonner une vie comme Dieu crée l'Homme ! Quand soudain, une voix résonne. Une voix que je ne reconnais que trop bien.

"On dit que le plein été s'annonce, c'est possible. Je ne sais pas. Que les roses sont là, dans le fond du parc."

Son verbe claque. Le berger approche, et les brebis suivent ses indications, mais cette perspective m'amuse. Une seule parole, et nous sommes séduits.

"Que parfois elles ne sont vues par personne durant le temps de leur vie et qu'elles se tiennent ainsi dans leur parfum écartelées pendant quelques jours et puis qu'elles s'effondrent."

Quand je lève les yeux, j'aperçois le corbeau et son plumage noir; un chanteur d'un autre genre et son chant envoûtant aux allures d'épopée. Son français est impeccable, mais son accent ne surprend plus personne. Et lorsqu'il passe un bras autour de mes épaules, je ne frissonne pas. Je ne suis pas étonnée. Sulfur a toujours fait preuve d'une tenue parfaite, autant dans ses gestes que dans ses mots. Il est Word, bien sûr, mais il est aussi acteur à ses heures perdues. C'est peut-être cela qui nous rapproche: je crois qu'il a ce drôle d'amour pour les choses complexes, cassées, et fragiles. Il a l'amour qui décortique la moindre situation, la moindre facette d'une personnalité pour lui en attribuer tous les éloges et tous les maux de la Terre.

J'en suis consciente. Passivement, je l'entends me rejoindre à pas feutrés, et sa chaleur me rappelle que je ne suis pas seule dans ce Purgatoire sans parents.

« Bonjour, bel ami. », lui répondis-je avec complicité, également en français. De la pointe de mon crayon, je désigne avec la plus grande délicatesse le fruit de mon labeur, dans l'espoir d'illustrer mes propos comme ils se doivent. « Je passe le temps, ou disons je façonne. De quoi donner un joli coup de pied à cette ruche humaine devenue, hélas, trop calme récemment. »

Je délaisse totalement mes notes sur la petite table, pour m'étirer comme un chat la seconde suivante. On eut certainement dit que je sortais tout droit d'une course des plus éreintantes.

«Sinon... j'ai le sentiment d'être chanceuse, ces derniers temps. Et toi, avec Vénus ? » Mes doigts défilent distraitement sur le col de mon ami, que mes yeux océans ont le plaisir de fixer. On a cette manie de jouer avec l'autre et ses affaires, comme un petit duel amical qui détient en son sein pourtant tellement, tellement plus de significations. «Je suppose qu'on t'a déjà mis au courant pour Pâques ?"

Pâques, oui. Pâques et ses œufs qui ont cheminé vers moi plus rapidement qu'un jeune orphelin. Pâques et sa compétition ayant tourné au vinaigre.

Codage par Libella sur Graphiorum
Sulfur
Sulfur
Messages : 48
Luxons : 87
Crédit avatar : hyper, tempest, lux, moi
Autres comptes : bone, smooth
Re: chaos is what killed the dinosaurs darling, dainty, posté le Ven 4 Juin 2021 - 0:22.
Les corps alanguis, ramollis par leur simple présence dans un canapé moelleux, ils ressemblent à une peinture grotesque de deux amants ; l'œuvre sera sous-titré pour clamer leur prétendu amour. Il n'en est rien, ou du moins, ils s'amusent à voler leurs éclats à ces portraits chéris et encadrés, effectivement. Très précisément, la main ainsi prise par un carnet et l'autre à son col - et puis Sulfur et ses airs d'artiste maudit, ils ont tout de la dépravation morale des naturalistes. Des Thérèse et Laurent maudits et bienheureux.

Le regard de Sulfur est guidé par l'indication de Dainty qu'il suit. Il observe son art sans le comprendre n'y être sensible mais sait en reconnaître sa finesse. Il sourit et Dainty sait qu'il n'y a pas besoin de plus. Il n'a rien à dire sur ce qu'elle produit. A la place, il remonte ses yeux vers elle et attrape son regard avec intensité, sans raison aucune plus que le tumulte mimé, leurs élans de comédiens subtilisés à eux-mêmes, toutefois normalement sur scène. Cela se passe à merveille. Elle est divinement soumise, divinement brisable, divinement fragile sous ses paumes de titan - et quand il la serre doucement, tout doucement, en lui susurrant qu'il l'adore, et que sa peau rougit - et qu'elle résiste à son regard - et qu'elle fuit la violence de ses mots avant d'y céder sans une plainte - et qu'elle l'aime - ah

Ah.

Il n'y a rien de plus beau. Son sourire s'élargit à cette pensée. En quoi es-tu chanceuse ? Que se passe-t-il, de si bien fait pour contenter les caprices de Dainty ? Oui j'ai cru comprendre que tu avais de belles places pour aller au théâtre. J'ai hâte d'y être. Ainsi marque-t-il l'évidence de sa présence, il lui fait un clin d'oeil et recoiffe Dainty, d'une mèche qui était parfaitement à sa place mais qui est mieux maintenant - puisqu'il l'a arrangée lui-même. Mh ? Ils sont beaux ainsi, deux roses épineuses : cueillir leur jeunesse, ils entretiennent les mythes qui ne vieillissent jamais, résistent aux vers de Ronsard. Les maux comme eux sont éternels.
Dainty
Dainty
Messages : 39
Luxons : 69
Re: chaos is what killed the dinosaurs darling, dainty, posté le Ven 2 Juil 2021 - 1:26.
Ce canapé est douillet et le regard d'autrui est soumis comme il faut. En présence de Sulfur il est toujours comme je l'aime : il résiste un temps, puis il s'envole à la seconde note. Incapable de s'adapter, incapable de cerner ce qui règne au plus profond de nous et qui gronde, gronde, gronde en silence et sourit en apparence !

Ah, Sulfur est un prédateur qui a trouvé de quoi ronger sur sa proie...

Dans ses pigments d'obsidienne, je m'y perds. Son regard m'est toujours familier. Quelque part, il ressemble au mien quand je déchire les débuts d'une romance avec autant de confettis qu'on ne compte d'étoiles dans le ciel. Seulement, il ne m'effraie pas. J'y décèle même une pointe d'amusement malsain quand il me parle, sinon une nécessité dans ses actions. Un besoin vital de jouer avec tirer les ficelles d'une poupée avec si peu de caractère. En silence, j'acquiesce. Je n'ai pas envie de tirer mon ami hors de ses rêveries.

"Va savoir. La chasse a été involontairement bonne. Les lots aussi, dont ces tickets dont tu as déjà eu connaissance, visiblement." La surprise est morte. Ma déception est palpable. "Mais oui, comment aurais-je pu y aller sans toi ?"  

Mon hyperbole scénique est une demi-vérité. Les autres gâcheraient mon plaisir, et Sulfur, bien sûr, le sait très bien : le théâtre n'est pas objet à rire en ma présence. Mais j'ai foi en lui, et j'extirpe de ma poche une petite feuille pleine de banalité, qui trahit pourtant la tangibilité d'un présent durement gagné. Et quand il m'arrive enfin de saisir celle de Sulfur, ce n'est que pour lui confier l'une des places que nous partagerons ensemble.

"Les Caprices de Marianne de Musset me semble être un bon programme, mais j'hésite avec Phèdre."

Cela lui fait-il plaisir ?
Je l'espère.
Du regard, je le questionne : je suis ouverte aux propositions. Mais il le comprendra mieux, quand je raconterai enfin les terribles méfaits.

"Ton ami a voulu m'aide. Il avait le rouge aux joues, le bégaiement sur le bout des lèvres! Et puis il a dit..." Ma gorge prépare un timbre d'une autre tonalité. Une petite moquerie sans prétention.  "Tu n'es pas Sulfur !"

Un rire m'échappe.
Il n'inspire rien de bon.
A ces mots, mes lèvres s'étirent avec autant de malice que le chat de Chessire. Avec Sulfur, je retrouve le goût des jeux interdits. Le goût des petits mensonges avec beaucoup de conséquences. Et puis les masques, toujours ! Tout en feignant l'ignorance, Sulfur attendra et profitera de ces quelques secondes de silence pour tirer ses conclusions par lui-même.

"Je suis sûr qu'il apprécierait refaire un autre article sur toi. Tant de popularité...J'ai pourtant essayé de lui dire qu'il n'est pas très judicieux de me parler de vos...malentendus." Les murs ont des oreilles. Mais surtout, je nous pense indissociables. Alors le mot m'échappe. "Wave, Sulfur. "

Je n'ai rien contre le journaliste, mais je m'ennuie cruellement ces derniers temps.
Alors, divertissons-nous.
Codage par Libella sur Graphiorum
Contenu sponsorisé
Re: chaos is what killed the dinosaurs darling, dainty, posté le .

- Sujets similaires

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum