[FINI]Nous errons dans la nuit | Galahad

Galahad est l’ombre de l'infirmerie, Galahad est le protecteur des enfants malmenées, il vient tarir les pleurs issus des blessures, vient apaiser vos maux de son sourire si franc et de ses mains agiles. Galahad a trop souvent répandu la misère pour la voir s’appliquer ici.

Galahad est doux, Galahad est tendre, de ses caresses de vos anciens amants, d'une nostalgie qu'il prétend passagère mais qui n'a plus rien d'éphémère. La cruauté est étrangère au cœur malmené par le temps. Galahad vous bercera de sa gentillesse, vous chuchotera de profiter et d'aimer, de satisfaire chacun de vos désirs car c’est l’une des rares choses qui en vaut la peine.

Galahad est parfois regret, souvenirs souvent, nostalgie tout le temps.  Galahad fut une tempête et un ouragan, fait de rage et d’idéaux, fait d’envie et de désir. Mais face à l’océan de ses décisions, Galahad vous confiera qu’il vaut mieux parfois renoncer - que la vie vous lamine et qu’il faut vous y préparer.

Galahad est calme, mais Galahad n’hésite pas à sortir les crocs. Sa rage, il l’a étouffé sous les feux du combat, mais l’homme n’oublie pas ce qu’il a vu et subi, n’oublie pas l’amertume au fond de ses entrailles.  Parce que Galahad a choisit d’être bon - mais les choix s’effacent et se meuvent et Galahad peut être cruel de ces adultes qui ont trop vu pour épargner les autres. Galahad est une âme essoufflée et échevelée qui vous achèvera si vous osez effleurer ceux qu’il protège.


Malgré les facéties de son caractère, malgré son sourire angélique et la noblesse de ces traits, Galahad reste de ceux qu'on oublie. Galahad s'efface des esprits, se cachant dans les ombres comme il l'a toujours fait. Son attention s'égrène en même temps que son charisme et Galahad a du mal à se concentrer, le corps parcouru de spasmes, car Galahad a besoin de bouger pour exister, aspirant au mouvement, exécrant le calme et la paix auxquels pourtant, il s'adonne en secret. Ne reste que du personnage coloré, ses tics et ses tocs, cette incapacité à ne pas se mouvoir, et ses grands éclats de joie.  Parce qu'au final, Galahad est joie, parce que pour survivre, Galahad s'est démené à aimer la vie, à la servir de cette passion enfantine, à chercher le soleil en lui.

x Né le 23 juin 1982 à Tunis, fils d’un immigré Anglais (Johnas Morgan) et d’une institutrice tunisienne (Nour Ben Ammar). Benjamin d’une fratrie de 4, il grandit au côté de ses deux grandes sœurs qui l’éduquent lorsque ses parents ne sont pas là.

x(1982 - 1987) Grandissant dans la post-indépendance de la Tunisie, Galahad connaît l’agitation des révoltes et de la famille. Ses parents travaillent, et rentre rarement, il grandit avec son frère et ses deux sœurs dans une ambiance de peur et de crainte.

x(7 Novembre 1987) Le coup d’Etat de Ben Ali entraîne l’extradition de la famille vers les contrées anglaises. Ils emménagent à Leicester avec l’aide des institutions anglaises. L’acclimatation est difficile. Les enfants et adolescents passent d’un univers fait de violence et de crainte à un autre proche de la xénophobie.

x (1997) Galahad a douze ans et vit avec sa mère et ses adelphes. Son père, lui, a rompu le mariage pour partir loin de la famille et loin des exigences. Galahad aide sa mère, son frère plus âgé travaille et ses sœurs finissent leurs études. Le gamin est doué, très doué - mais personne n’est là pour se rend compte de son talent. Aussi les prunelles bleues se contentent d’absorber tout ce qu’il peut lire.

x(2003) Galahad a 18 ans, son diplôme en poche et sa mère toujours présente. Son frère est devenu un fantôme, versant de l’argent occasionnellement et son père plus qu’un souvenir qui génère une colère destructrice. Galahad est seul dans sa famille - seul intégré à un pays car il n’a pas vraiment de souvenir de sa terre natale. Ses sœurs se marient, l’une retourne en Tunisie. Sa mère, elle, espère pouvoir revoir sa famille.

x(2007) Années universitaires excellentes, il s'engage finalement dans l’armée. Il est formé comme médecin militaire durant deux ans et envoyé dans les terres afghanes pour participer aux opérations de l’armée anglaise.

x(2010) Après trois ans de services, entrecoupées de quelques pauses, Galahad se repose enfin en Angleterre. Sa mère est finalement rentrée en Tunisie, tout comme ses deux sœurs. Son père, lui, est décédé d’un accident de voiture. Galahad n’assistera pas à l’enterrement car il est mobilisé des milliers de kilomètres plus loin. Il garde un contact très proche avec le reste de sa famille, rendant visite dans les rares occasions autorisées. Il leur verse de l’argent régulièrement.

x(2011) Printemps arabe qui enflamme l'Afrique du Nord et qui emporte sa mère dans l’explosion d’une école. Le deuil est abrasif et douloureux et c’est sans pouvoir refermer les plaies que Galahad est de nouveau mobilisé.

x(2014) Fin définitive de sa mobilisation, Galahad rentre enfin en Angleterre, las et épuisé - brisé par trop de violence et de sang. Un an complet de réhabilitation médicale, et finalement c’est pas le bouche à oreille qu’il est recruté comme médecin à la Wammy House

x(2021) Il faut du temps à l’homme pour se faire à la vie civil, pour effleurer la douceur et la tendresse. Finalement l’inhabituel devient quotidien et Galahad se range et s’apaise - s’ouvre aux plaisirs de l’existence.