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Adora - Ft Jinx

Zygote
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Adora - Ft Jinx, posté le Mar 13 Juil 2021 - 15:05.
Adora

} Là, Je réalise Que tu me fais mal Mais que j'aime ça
Moi, j'idéalise Quand tu me fais mal Mais que j'adore ça {


L’île était loin derrière eux, dans leurs souvenirs, comme un mauvais rêve. Il était bien incapable de se souvenir combien de temps leur calvaire avait duré, ni combien de temps ils avaient dû survivre tous les quatre, sur leur petit ilot de verdure.
Ensemble, ils avaient appris à revivre, s’épanouissant dans un bonheur doux-amer, leur petite communauté prospérant de rien. Les débuts avaient été durs, douloureux, mais ils avaient fini par s’en sortir.
D’autres n’avaient pas eu cette chance.

Dans le somptueux jardin, une pierre érigée, gravée aux noms de tous ceux qui étaient tombés ce jour là, face à la mer.
Zygote y avait tenu, revoyant ses plans pour son futur : il avait troqué son idée de ferme dans les terres pour un cottage en bord de mer. Jinx n’avait pas eu le choix, c’était ça, sinon rien. Que pouvait-on faire contre l’obstination faite homme, de toute façon ?
Il posa une main sur la pierre, regardant  l’horizon au loin, les quelques rayons de soleil tentant de percer l’épaisse masse nuageuse illuminaient la mer de reflets pâles. Contre sa hanche, un léger gémissement lui rappela où il était et pourquoi. Sa main libre et son regard se posèrent sur la tête de l’imposant chien, assit contre sa hanche. Un sourire, doux, triste et il se détourna pour retourner à ses tâches quotidiennes.
Bien sûr, il avait connaissance du cimetière. Bien sûr il savait que chacun pouvait être célébré à cet endroit… Mais il n’avait pas le courage nécessaire de s’y rendre, se cachant derrière le labeur qui l’attendait chaque jour, les animaux à nourrir, les bâtiments à nettoyer, les graines à semer, à voir grandir, à récolter… Les clôtures ou les stalles à réparer, les chevaux à harnacher, à entrainer…
Il fallait que l’amour de Luigi soit réellement profond pour supporter l’homme droit et borné que Zachary était devenu.
Mais chaque jour, à sa manière, il savait le lui rendre, en de petites attentions touchantes qui se passaient de mots.

} Toi Tu m'apprendras Que mon heure est grave
Je ne te quitterai jamais
Je reste en vie et je réussis à grandir et à sourire
Ça fait quand même un mal de chien d'être bien {


Marcher. Marcher encore, les chiens à ses côtés. Au loin, le bêlement des moutons résonnaient contre les montagnes proches, pays rêvé de son enfance, écrin de verdure sous ciel d’orage en miroir de ses iris assombries par la mélancolie qui ne l’avait jamais quitté.
Un sifflement modulé et les borders s’élancèrent. Ils connaissaient leur travail et les moutons, dociles, furent bientôt réuni en un seul essaim calme et grouillant.
Il fallait rentrer avant que l’orage n’éclate. Déjà le vent, violent, agitait les longs cheveux attachés en queue de cheval dans son dos, faisait claquer ses vêtements sur son corps nerveux.
Déjà, les premières gouttes.
Et bientôt le déluge.

A l’abri, les chiens à leurs places, les moutons, les vaches, les chevaux aussi, l’homme de la terre pouvait enfin profiter du calme de sa fin de journée. Sous cette tempête qui lui en rappelait une autre, il n’y avait plus de tâches qui puissent être effectuée.
Alors, l’eau chaude de la douche ruissela bientôt sur son corps fatigué, lavant les douleurs, les pleurs et les blessures de son cœur qui ne s’étaient jamais refermés.
Ils avaient tant perdu.
A quoi bon y penser encore.
La serviette autour de sa nuque pour éponger ses pointes trempées, des vêtements simples pour couvrir sa peau humide.
Et déjà il n’était plus seul.
Le bonheur avait franchi le seuil de la maison, sa douceur apaisant le tumulte de son esprit. Un sourire sur les lèvres du plus jeune, des corps se frôlant en une étreinte familière.
Sans lui, que serait-il devenu ?
Sans lui, Zachary se sentait perdu.

«  Ca a été ta journée ? Tes élèves ne t’ont pas trop surmené ? »

} Dis-moi Est-ce que tu voudras Encore Te pencher sur moi
Dis-moi Est-ce que tu sauras Encore Te coucher sur moi {


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Re: Adora - Ft Jinx, posté le Mer 14 Juil 2021 - 18:31.
Adora

«-Et c’est par la totale création d’un univers parallèle, bien que très proche de la réalité, que l’on se rend compte que l’écriture du texte de Suzanne Collins est une critique complète de la société américaine.» Marque une pause, regarde leurs visages qui ne comprennent pas pourquoi tu parles avec tant de violence dans tes mots, pourtant ils apprécient ce que tu dis, les gamins qui mangent tes paroles. Ils sont majoritairement plus vieux que tu l’étais lorsque toi tu étais plongé dans cette situation dystopique. «Mais. Mais il n’est pas impossible que cet univers parallèle en reste un. Peut-être que l’on peut déjà en trouver des miettes quelque part, des enfants qui disparaissent. On peut déjà trouvé des situations où les gens doivent se battre pour leur société dans d’autres pays du monde.» Redresse les lunettes sur ton nez, regarde les gamins avec insistance, certains grattent le papier. «Et je ne parle pas simplement des pays du tiers monde, que certains pensent arriérés, certains de ces pays ont plus de bon sens que les pays riches.» Pose le livre sur le bureau de l’auditorium. «On ne sait réellement jamais ce qui se passe derrière les politiques américaines ou bien européennes.» Bien que ton histoire ne repose même pas sur de la politique. Un sourire simple tandis que tu t’assois sur le bureau. «On ne sait jamais.»

***

Le sang qui fracasse contre la tempe, ta main vient malaxer cette dernière une minute avant d’ouvrir ton sac pour saisir la boite de cachets que le médecin t’as prescrit pour cette situation. Habitude désagréable que tu aimerais bien voir disparaître mais qui vit dans ton coeur depuis des années déjà. Période de migraine qui peut durer des jours mais t’as ni le temps ni l’effort de les chasser aussi loin que tu puisses. Une vie à laquelle retourner. T’aimes cette vie. T’aimes les gens qui la font, tu n’aurais jamais cru te retrouver dans cette situation un jour, dans la possibilité d’avoir un futur alors que vous vous laissiez couler sur votre radeau.
Souvenir des jours pluvieux où t’avais l’impression que tout allait s’éteindre. La pâleur du visage de Zygote, le manque de réaction de Near et l’attitude désabusée de Saga. T’as bien cru qu’aucun de vous ne verrait le jour suivant. Mais vous l’avez vu ce jour. Plus que le jour vous avez vu cette vie. Eu la vie que tu pouvais rêver parfois au plus profond de ton lit.

L’esprit turbine tandis que tu fais tout pour rentrer au plus vite chez toi. La maison qui te manque, la sensation du corps familier de l’homme que tu aimes contre toi. Comme une habitude que tu ne veux pas voir disparaître. Tu l’aimes et tu donnerais ta vie pour lui, à penser qu’un jour t’avais pensé à lui faire du mal te donne envie de vomir.
Tu prends la pluie sur ton véhicule, chaussée dérapante et t’as plus peur du malheur maintenant. C’est ce soir. Qu’à t-il de particulier à un autre? Personne ne le sait vraiment mais c’est ce soir. L’esprit qui dérape lui aussi, des rêves plein la tête et pourtant tu sais ce que tu veux faire pour lui, pour vous. Tu lui donneras toute ta vie cet amour qu’il te rend.

***

Une joie incompréhensible tandis que tu rentres chez toi. La simple sensation du foyer dans lequel tu rentres. Sourire sur tes lèvres tandis que tu te débarrasses des vêtements humidifiés par la pluie.
Simple respiration dans ton chez toi.
Monte à la recherche de celui qui partage ta vie.
Sourire sur les lèvres tandis que t’entoures tes bras autour de sa figure, dépose lui un baiser dans le cou. Peau humide mais son odeur, comme un rappel quotidien que c’est ici chez toi.

«Aussi turbulent qu’à leur habitude. Je plains parfois les adultes qui nous ont élevés.»

Resserre ton étreinte un peu plus avant de venir te décoller simplement pour regarder l’autre homme, pousse tes lunettes sur le haut de ton crâne avant de venir caresser la courbure de son visage.

«Et toi, comment fut ta journée?» T’as pas envie de lui dire que tu laisses des indices par ci et par là pour que les gamins se rendent compte qu’ils vivent dans une société dont ils ne connaissent qu’un ridicule bout. Non là t’as juste envie d’être avec lui, de t’occuper de lui et de l’aimer autant qu’il le mérite. Dépose un baiser sur le haut de son crâne.

«Je suis content d’être rentré.»

Zygote
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Re: Adora - Ft Jinx, posté le Mer 21 Juil 2021 - 13:48.
Adora

} Nor the pain and the sorrow Caused by my mistakes Won't repent to a mortal Whom is all to blame?
Now I know I won't make it There will be a time We'll get back our freedom They can't break what's inside
I'll face it 'cause it's the heart of everything {


L’éclat d’un regard pourtant fatigué plongea dans le sien, les doigts venant effleurer sa peau en une promesse de tendresse dont l’apothéose fut un baiser. Zachary avait souligné les cernes de son amant de la pulpe des pouces, doucement, tentant de les lisser pour mieux les voir disparaître. Il pouvait lire la fatigue sur ce visage aimé et pourtant, Luigi avait ce quelque chose de rayonnant qui ne le quittait jamais. Même au plus profond des ténèbres, son aura parvenait à apaiser l’irlandais.
Ses mains se perdirent dans les courts cheveux colorés, ses bras se mêlant sur sa nuque alors que leurs lèvres se séparaient pour mieux se retrouver encore. Il ressentait le besoin viscéral de se noyer dans ces témoignages d’affection, d’en extraire tout le suc pour mieux le stocker au plus profond de son cœur.
Ils s’étaient séparés une fois, adolescents, stupidement. Quelque part, Zachary avait peur qu’un jour ou l’autre, malgré la profondeur des sentiments qu’il semblait éprouver pour lui, Luigi ne disparaisse pour ne jamais revenir. Qu’il ne finisse par céder à la rancœur qui était sienne et ne l’abandonne, seul, derrière lui.
Alors il remplissait ses journées de tâches et d’autres, inlassablement, péniblement. Il trainait sa jambe abimée aux quatre coins de leur ferme sans jamais broncher. La pénibilité de la vie n’était rien comparée aux nombreux bonheurs simples qui parsemaient ses jours et ses nuits : le chant des oiseaux le matin, les bergeronnettes qui sautillaient dans la cours sur leurs pattes grêles, le glapissement des renardeaux au petit matin dans le sous-bois proche, le vol des mouettes et leurs cris qui trouvaient écho dans les becs des unes et des autres…
Mais rien qui puisse être comparé à la présence de Luigi à ses côtés.
Il lève les yeux sur lui, lui offre un doux sourire.

« Je reste persuadé qu’ils savent la chance qu’ils ont de t’avoir comme professeur. C’est leur manière à eux de marquer leur passage dans ton existence. »

Cependant, lui ne plaignait pas ceux qui les avaient élevés. Quelque chose s’était brisée en lui le jour funeste du BR. Et chaque jour passé dans l’épreuve de l’Enfer alors qu’ils n’étaient que des mômes trop paumés pour voir la réalité en face avaient brisé un peu plus cette part de lui.
La confiance qu’il avait pu avoir dans ceux censé veiller sur eux était morte, victime collatérale de leur examen.
Et maintenant, il était l’adulte censé veiller sur les plus jeunes.
Il en était incapable.

Ses mains glissèrent le long de ses bras pour venir nouer leurs doigts, ses yeux se fermant un instant sous la chaleur de ce baiser, sur sa peau avant de s’ouvrir pour mieux lui faire face. Zachary parlait peu de ses sentiments, ses je t’aime étaient aussi rares que précieux. Pourtant, tout ce qu’il taisait était nettement lisible dans son regard, se devinait dans son attitude.
Il n’avait jamais su faire semblant.

« Une journée bien remplie qui ressemble à toutes les autres. Les moutons ont été exemplaires pour rentrer à la bergerie, sous la menace de l’orage. »

Avec l’humidité ambiante, la douleur lancinante de sa cuisse s’était réveillée. Comme à son habitude, il n’en laissait rien paraître, toute son attention tournée vers le seul et l’unique qui partageait son quotidien.
Un éclat rieur au fond des yeux et il revint l’embrasser avant de répondre en écho :

« Je suis content que tu sois rentré. »

Enfin il le relâcha, sépara leurs deux corps mais pas leurs doigts liés, l’attirant à sa suite, démarché légèrement claudicante alors que l’exosquelette qui l’aidait dans son quotidien reposait contre une chaise de bureau.

« Il faut préparer le repas, tu cuisines avec moi ? Tes copies pourront bien attendre quelques heures… »

} Open up your eyes Save yourself from fading away now Don't let it go
Open up your eyes See what you've become, don't sacrifice It's truly the heart of everything {


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