something just like this || End

End
hey

End
excuse moi davoir rakroché bruskement, cétai un peu compliké

End
on se voi ajd aprè les cours?? jvoulai te dir un truk.

Après les cours, le temps était passé trop vite, et Angel lui avait répondu joyeusement, sans s'inquiéter particulièrement, qu'ils pouvaient se retrouver ce samedi après-midi à l'exposition sur l'art et la culture mexicaine dont ils avaient discuté quelques jours auparavant.

A y repenser, il ne comprenait pas bien l'appel d'End, au milieu de la nuit, avec de la musique forte en fond, et Tempest qui lui tenait compagnie. End lui avait demandé s'il était un garçon ou une fille, mais sans doute s'agissait-il d'une petite blague ? Ayant une fâcheuse tendance à paniquer pour la plus petite des mésaventures, multipliant par mille la gravité d'un moment sans importance dans sa tête, s'inquiétant dans tous les sens pour des pensées sans fondement, le petit blond a aussi cette mauvaise manie de ne plus paniquer du tout quand il sent que l'anxiété serait trop forte. Il passe alors dans une phase de déni absolu, il intériorise totalement, et ne sera plus que sourire et paillettes pour ne pas avoir à affronter en face le problème.

Ici donc, aucune raison, absolument aucune, de s'inquiéter ! End était un garçon timide et gentil, foncièrement adorable, drôle, serviable, et la liste pouvait continuer longtemps, ce qui rendait Angel tout chose, avec les petits papillons dans le ventre (ou les gros ptérodactyles, vu l'effet qu'ils faisaient). Aucune raison de paniquer, rien ne pourrait mal se passer. N'est-ce pas ?

Il l'attend devant l'entrée du musée (parce qu'il voulait prendre les tickets en avance et avoir le temps de se regarder un peu dans un miroir, et en fait il se rend compte que c'est totalement un date et ça le rend tout joyeux). Son portable dans les mains, il porte une tenue conseillée par Tempest, et il trépigne presque devant l'entrée du musée en écrivant des sms nerveux à son ami.

Angel
J'attends End devant le musée !!!! j'espère qu'il ne va pas s'ennuyer avec moi j'ai lu des livres toute la soirée sur la culture mexicaine pour pouvoir l'impressionner !!!

Angel
J'espère que ça va bien se passer !!!!!!!! something just like this || End 1f64c

Une oreille attentive de la part de Tempest, une bonne nuit de sommeil après la gueule de bois foudroyante que lui avait causé sa sortie au bar, quelques jours de répis à faire le deuil sur Angel, des petites larmes étouffées sous l'oreiller...End sentaient que ses idées s'étaient désormais remises en place. Il avait accepté la vérité : Angel était un garçon et les films qu'il s'était fait sur lui ne se réaliseraient jamais. Peut-être avait-il été en déni, peut-être l'avait-il toujours su mais il ne voulait pas analyser le pourquoi du comment, c'était ainsi, action, réaction. Peut-être avait-il toujours des sentiments, cela l'avait terrifié au début mais l'explication était claire : Il avait encore le souvenir de Angel étant une fille, alors il lui fallait juste du temps pour digérer la vérité. Son monde n'était pas ébranlé, non, c'était simplement une erreur de parcours, de calcul, il tomberait amoureux d'une fille un jour, fonderait son foyer et tout ceci ne serait qu'un mauvais souvenir. "Mais ça serait sympa de rester en contact avec Angel" se dit-il alors qu'il marchait en direction du musée de Winchester. En attente du petit bonhomme vert sur un passage piéton End attrape son téléphone et envoie un sms à Tempest.

End
Je rejoi1 Angel on va pouvoir parlé

End
Jte dirai !!!

End

Il n'était pas un rustre, il ne voulait pas être de ce genre de personnes qui disparaissent d'un coup, ne parlent plus aux filles (aux mecs pour le coup) lorsqu'ils apprennent qu'une relation amoureuse n'est pas possible avec elles. Non, c'était le End du passé ça. Et puis il voulait parler avec Angel, ils pourraient être amis ? Qu'est ce qui les en empêchaient ? Potes, bros, alors une sortie au musée n'avait rien d'étrange, c'était ce que les bros font ensemble. Et il devait à Angel une explication pour son comportement, il n'avait pas été très gentleman, et puis il pourrait mettre les choses au clair afin de terminer toute cette histoire. Voilà, très bon plan.
Il aperçoit l'objet de ses pensées à l'entrée du musée et sourit pour lui même, se dirigeant vers Angel qui l'attend et semble regarder son sms. Il pleut, End se dirige d'un pas rapide sous l'arcade protectrice du batiment, se posant à côté d'Angel.

End : Salut ! euh.

Il s'approche pour lui faire un hug puis se recule, lui tend la main, la serre, pose sa main sur son épaule pour lui faire une tape de bro. Tout ça de façon extrêmement awkward, même si dans la tête du shape cela montrait son amitié virile. Et être si proche de lui, avoir son coeur qui battait ne s'expliquait que par son impatience de lui annoncer qu'il voudrait être ami.

End : Comment ça va ? Tu attends depuis longtemps ? Allez viens te mettre au chaud ça caille ici

Il lui fait un signe de tête pour qu'ils entre dans le musée, End rabat sa capuche qu'il avait gardée jusque là et s'avance dans le hall jusqu'aux tickets, avant de s'apercevoir qu'Angel les avait déjà pris.

End : Oh mais non fallait pas, bon je te revaudrai ça ! Merci...mec !

Il prend le ticket alors qu'ils se dirigent vers la salle de l'exposition. Un homme en costume à fort accent du Yorkshire leur poinçonne leurs tickets. L'exposition sur l'archéologie et l'art des cultures du Mexique avait l'air réellement intéressante et End se remercia intérieurement de lui avoir proposé cette activité, un peu de calme lui donnerai du temps de parler à Angel.

End : Je pensais que je serai ton guide sur cette expo mais je pense que tu vas m'apprendre plus de trucs que le contraire.

Il lui sourit et entre dans l'exposition.

End : Salut ! euh.

Son date arrive d'un pas rapide pour échapper à la pluie, juste à temps pour ne pas être trop trempé, et Angel a l'impression qu'il fait un soleil radieux tellement il est content d'être là, debout dans l'air frais et humide de Winchester.

End le touche pour lui dire bonjour, ça lui fait des étincelles partout.

L'anxiété a disparu comme par magie au profit d'une agressive affection qui le grignote de l'intérieur et qui comme la vapeur brûlante dans une cocotte minute ne tardera pas à chercher un moyen de s'évacuer. Il a l'impression d'être à sa place à cet instant précis.

Il a juste dit "salut" comme un crétin et Angel est sur un petit nuage.

End : Comment ça va ? Tu attends depuis longtemps ? Allez viens te mettre au chaud ça caille ici.

La romance idéalisée et le bonheur sans histoires lui paraissent plus accessibles que jamais alors qu'il lui a juste demandé poliment s'il allait bien et qu'il fait preuve du minimum syndical d'attention. C'est le revers de la médaille de l'anxiété : au lieu de voir tout ce qui pourrait mal se passer, son imagination va inventer tous les scenarii positifs possibles et imaginables et s'y accrocher désespérément.

Angel : "Juste le temps d'acheter les billets, ne t'inquiète pas ! Viens, j'ai repéré l'ordre de la visite, on n'a plus qu'à prendre les casques audio pour la visite guidée ! "

Son bras s'agrippe, impudique, à celui d'End et il l'entraîne vers l'intérieur du musée, au milieu de quelques touristes et groupes scolaires.

End : Je pensais que je serai ton guide sur cette expo mais je pense que tu vas m'apprendre plus de trucs que le contraire.

Le petit blond lui jette en oeil en marchant dans les grands corridors blancs du musée et sourit joyeusement, comment a-t-il deviné qu'il s'était renseigné pendant des heures sur l'art mexicain alors qu'il ne connaît pas grand chose à l'art ? Qui lui a dit ???? Est-ce qu'il est déçu ???... Sans se départir de son sourire, il passe sa main de l'avant bras d'End jusqu'à son poignet, glissant quelques phalanges de ses doigts sur la paume de sa main comme par inadvertance, mais en l'attirant toujours avec lui dans les couloirs.

Angel : "Oh, tu sais moi l'art, je n'y connais pas grand chose, mis à part quelques exceptions par rapport aux utilisations des squelettes et crânes d'animaux dans l'art préhistorique, du coup je me suis juste renseigné un peu sur cette exposition !... et j'ai trouvé quelques petites merveilles, est-ce que tu connais Gabriel Orozco ?"

Ils finissent par traverser un couloir rempli d'oeuvres de Diego Rivera et David Alfaro Siqueiros, qu'ils pourront observer plus en détail plus tard, et ils arrivent devant des tableaux et des oeuvres immenses et en 3D de l'artiste que le petit blond a mentionné ; des poissons éthérés en épis de blés et un squelette de baleine sur lequel l'artiste a tracé des traits noirs. Les yeux brillants devant la grandeur de chaque création, Angel se tourne vers End et essaye de se rappeler de ce qu'il a lu. Evidemment, l'artiste utilise des squelettes et des crânes pour exprimer ses messages, Angel ne pouvait qu'adhérer.

Angel : "Si je me souviens bien "

(et il se souvient très bien)

Angel : "c'est un artiste contemporain mexicain postminimaliste !"

S'en suit une répétition quasi mot pour mot de plusieurs articles qu'il a lu sur le personnage et ses différentes oeuvres. En parlant, il profite de chaque occasion pour entraîner End par la main vers un côté ou l'autre du couloir avec les tableaux.

Au bout de quelques minutes, il s'interrompt parce qu'il se rend compte qu'il monopolise la conversation et il regarde End avec un air ravi de pouvoir partager ce moment avec lui, mais il ne veut surtout pas le déranger et il s'approche un peu pour lui poser de nouveau la main sur le bras en inclinant un peu la tête.

Angel : "Arrête moi si je parle trop !..."

Ce n'est qu'une excuse pour le toucher et il a le coeur qui bat à tout rompre derrière sa façade joviale, mais il a bien l'intention de passer à l'action avant la fin de la visite. La peau d'End est chaude et il est tout proche de lui et il se sent rempli d'une sensation de douceur qu'il voudrait pouvoir ressentir toujours.

Vous savez ces photos sur facebook, ou instagram, où on voit une fille de dos entrainer la main d'un garçon vers de fabuleux paysages à l'autre bout du monde ? Et bien voilà comment End se sentait à cet instant alors que Angel l'attirait avec lui dans le musée. Il n'avait jamais trouvé un musée aussi joli. Et d'un autre côté il se demandait si c'était...normal d'être aussi tactile avec...son pote ? Mais c'était Angel, il le savait tactile...amical, chaleureux. Oui voilà, c'était un pote...un peu spécial. Comme les potes filles qui aiment faire des câlins, mais pour qui ça ne signifie pas grand chose. Il avait été clair avec Angel, enfil il le pensait. Alors les joues roses, le grand sourire, les mains autour de son bras....oui, Angel faisait ça en tant que pote c'était sûr.

End jeta des regards inquiets autour de lui, il avait quand même un garçon accroché à son bras....mais il devait avouer que l'apparence de Angel les faisait passer pour un couple hétéro complètement basique, End essaya de se détendre. Etait-ce vraiment le regard des visiteurs, des gardiens qui l'inquiétaient après tout ? Ou étaient-ce les mains chaudes, la chaleur du corps de Angel si près du sien ? Il devait bien avouer qu'il appréciait son odeur... était-ce un parfum ? Un shampoing ? Son odeur naturelle ? Un tour dans la forêt ? Il sentait le tilleuL Mélangé à de la framboise...qu’avait-il mangé ce matin ? End avait envie de lui poser tout un tas de questions personnelles et inutiles...juste pour le plaisir de parler...et de le connaître. Voilà à quoi pensait End alors qu’il restait muet et stoïque pendant que Angel lui agrippait le bras. La présence de l’Alter semblait être la seule chose qu’il remarque, il en oublia un instant de montrer son ticket alors que le vigile les arrêta. End et Angel gloussèrent alors qu’ils entrèrent dans le musée après s’être fait sermonner. End oublia l’incident aussitôt, d’ailleurs il avait énormément de mal à se préoccuper des objets d’art alors qu’ils avançaient dans l’exposition...le visage et le sourire du blond étaient des œuvres d’art qu’il aurait pu observer des heures.
Heureusement, l'ange, ne se contentant pas seulement de sentir bon et de sourire, avait le don de dire des choses intéressantes qui ramenèrent un peu End à l’objet de leur visite. End lui répondit d’un air un peu gêné qu’il ne connaissait pas Gabriel Orozco mais Angel ne semblait pas s’en offusquer et prenait plaisir à décrire tout ce qu’il connaissait du sujet. Il sent le dos de la main du blond toucher la sienne, parfois le contact le déconcentre et lui fait rater une des références que le blond lui donne. Mais sa bonne humeur est contagieuse et End se détend, est réellement intéressé par le sujet. Ils arrivent devant une des très anciennes statues mexicaines, un buste stylisé d’un homme semblant dormir.

End : Quand Abbey t’appelles pour te lever mais que tu veux rester dans ton lit.

Et ils rient, et commencent à plaisanter sur les œuvres. Angel repart dans des explications, End enchaîne, tout semble si naturel….End a l’impression d’être heureux...que c’est le meilleur moment de sa semaine… c’est vraiment un bon ami se dit le brun.

Angel : "Arrête moi si je parle trop !..."

End : Non !! tu plaisantes, c’est cool, j’apprends plein de choses….. je connais pas bien le sujet...en fait je connais aucun artiste mexicain ? Ah non attends à part la meuf avec son monosourcil là hahaha me dis pas. Ah oui Frida khalo !!!! Hehe tu vois j’arrive à dire des trucs aussi. Mais bon ouais je peux pas trop te parler de toutes ces statues…. tu sais je me suis jamais vraiment intéressé au...mexique ? On allait jamais aux expos avec ma famille, je crois que j’avais jamais mis les pieds dans un musée avant Wammy’s House ? C’était pas un truc qui les intéressaient mes parents l’Histoire du pays et la culture, tous ces trucs…

End reste silencieux un moment en se rendant compte qu’il parle peut-être trop...il ne s’était jamais vraiment confié de la sorte auparavant. Cela lui fait bizarre de parler de sa famille...doit-il mentionner que son père est toujours en vie mais en prison ? Un frisson parcours son échine, que se passerait-il si Angel apprenait son passé ? Serait-il dégoûté par lui ? Aurait-il peur ? Ces statues mexicaines qui le regardent d’un air sévère semblent connaître tout son passé et le juger….

End : Enfin bref c’est pas très joyeux de parler de famille et de notre passé….mais tu sais quoi, franchement maintenant je suis heureux...et aller au musée comme ça avec...un ami…. C’est rien mais ça me paraît énorme.

End : bref t’inquiète je m’éparpille

Il sourit au blond d’un air détendu, car il se sent réellement détendu. Oui, c’était un ami, et ça lui faisait du bien de passer du temps avec son ami. Il avait été clair et maintenant ils s’étaient réconciliés.
Ils empruntent un nouveau couloir et End aperçoit une statue représentant un visage humain. A sa vue, End glousse bêtement et attrape Angel par l’épaule et le pousse doucement vers l’oeuvre d’art, appuyant sur son dos.

End : vas y je te prends en photo, fais la même tête que la statue !! On le mettra sur le réseau WH...attends je vais tagguer « qui se ressemble s’assemble, le nouveau petit ami d’Angel ».

Et il prend Angel en photo, riant joyeusement et diaboliquement , taquinant clairement le blond.

la photo

End : waaah la tête. Attends, attends je vais envoyer à TOUT le monde.

Il rit, commençant à pianoter sur son téléphone, provoquant le petit blond, commençant à s’éloigner même pour l’inciter à le courser dans le musée. Vous avez donc deux idiots qui se courent après et hurlent dans un musée à Winchester.

End aperçoit une sorte de petite porte dont l’entrée est cachée par un rideau noir. Il y entre, pour se cacher, même si Angel a probablement dû l’apercevoir.

La pièce est baignée dans l’obscurité, des étoiles artificiellement produites par un projecteur parsèment le plafond, ils sont seuls dans cette partie de l’exposition. Une voix douce provenant d’une sorte de magnétoscope parle de l’importance des étoiles dans les croyances religieuses aztèques, c’est une sorte d’installation artistique reposante, End observe les étranges silhouettes projetées par l’écran alors que Angel entre dans ce mystérieux sanctuaire.

Spoiler:

Leurs échanges lui réchauffent la poitrine. Difficile de garder sa contenance et feindre une assurance désintéressée quand on a les jambes qui faiblissent sous la nervosité et le sourire bloqué sur les lèvres, sourire qui lui brûle les zygomatiques. Avec une plaisanterie bien placée par-ci, une remarque mignonne sur son passé par là, des yeux pétillants et une façon espiègle de le taquiner, la personnalité du mexicain lui apparaît petit à petit, comme une pierre qu'on coupe en deux lentement pour y découvrir mille couleurs opalines.

Cette fois-ci c'est le bon. Cette sensation de bonheur corrosif ne peut pas être une fausse alerte.

End lui distille quelques détails sur sa famille et sur son passé, pendant qu'ils marchent distraitement dans les corridors décorés de dizaines d'œuvres multicolores, et Angel s'interrompt dans sa marche, à côté d'une statue à l'expression mystérieuse, pour lui répondre que s'il est heureux maintenant c'est le plus important. Que des enfants perdus comme eux puissent finir par atteindre un semblant de joie, un ersatz de sérénité, dans cet environnement compétitif et avec un avenir incertain, c'est une lueur d'espoir à laquelle il s'accroche depuis qu'il est tout gamin.

Avec un peu de chance, ils pourront reparler plus en détail de leur enfance quand ils se connaîtront mieux. Angel veut tout savoir.

La statue est immonde et parfaite, presque comme son expression quand il essaye de l'imiter, mais la photo ne le met pas à son avantage et le fait éclater de rire et NON TU SUPPRIMES END et leurs éclats de voix de gosses perturbent la tranquillité du musée. Pour une fois et pour la première fois depuis longtemps, le jeune irlandais n'a pas peur de déranger.

Sa poursuite s'achève dans une petite pièce à l'ambiance feutrée dans laquelle End s'est faufilé pour le fuir. Les petits points lumineux sur les murs sombres lui rappellent ses nuits à la belle étoile dans les champs de tourbe quand la tombée du jour le surprenait au milieu de ses escapades archéologiques d'enfant. Son désir de supprimer la photo s'estompe momentanément, dans cette pièce qui semble les transporter hors du monde réel.

Une vidéo aux allures vintage défile sur le mur du fond pendant que la voix douce et profonde d'un narrateur à l'accent espagnol prononcé raconte l'histoire aztèque. L'ambiance tamisée de la pièce apaise le petit blond, et il rejoint End, qui s'est assis sur l'un des petits bancs.

Ils sont seuls, dans la semi pénombre.

End ne semble pas le regarder, son attention focalisée sur son téléphone et la photo incriminante. Sa silhouette plaisante à l'oeil se découpe dans la lumière vacillante.

L'irlandais sent son cœur s’accélérer, lui ordonner de faire quelque chose. N'importe quoi.
L'absence de lumière crue lui donne l'impression que tout est permis et il n'a jamais vraiment eu peur d'envahir l'espace vital des autres. En quelques pas et en silence, il le rejoint, et en s'asseyant à côté de lui, son épaule droite se presse contre celle de l'autre garçon, tout comme sa cuisse, son genou, son pied.

Angel : "La photo.. je préfère que tu la gardes la pour toi. D'accord ? "

Amusé, il avance sa main gauche et la pose doucement mais sans hésitation sur le poignet d'End pour faire mine de l'empêcher de commettre l'irréparable avec son téléphone. Ses doigts glissent sur sa peau et sans prévenir, lui subtilisent le téléphone, qu'il écarte d'eux et qu'il met en veille, supprimant la lumière agressive de l'objet.

Il a l'impression de précipiter un peu les choses, mais au fond, il n'est pas très doué pour attendre, et alors que le mexicain tente probablement de récupérer son téléphone, le blondinet s'avance, se redresse, et du bout des lèvres, lui vole un bisou.

TW Homophobie et transphobie (désolée bientôt y’en aura plus autant- )

Ils sont seuls dans la semi pénombre. Complètement seuls. Même le musée semble vide et les rares visiteurs se trouvent dans l'exposition permanente. End et Angel n'entendent personne à la ronde, simplement la voix de la vidéo, vieillotte, donnant le ton d'un instant hors du monde et hors du temps. End se sent bien à côté d'Angel là, c'est tout décidé dans sa tête : Angel est un ami. Rien de plus. Il faut juste qu'il laisse un peu de temps passer pour s'habituer à cette idée.....couper les ponts ? Pas question. Comment imaginer perdre ces moments avec Angel, son rire, ces moments complices, les discussions, les sourires....Il ne fait rien de mal n'est ce pas ? End repense à son père à cet instant. Un père terrible qui pouvait, pour un simple regard de travers, un comportement louche le qualifier d'un nom injurieux et homophobe. End avait adopté ce comportement copié, imité, caché, pour survivre ?

Caché ?

Angel : La photo.. je préfère que tu la gardes la pour toi. D'accord ?

Il sent le corps d'Angel se presser contre le sien, contre sa cuisse, son épaule. Le contact le brûle, l'électrise alors même qu'il n'y a aucun contact de peau. End se tend. Alors quand le blond pose sa main sur lui, à même sa peau, c'est une éruption de chaleur, de frisson qui se déverse en lui et raidissent son corps. Il y a ces moments de la vie, choquants, incroyables, effrayants, puissants qui restent gravés dans la mémoire. Pour toujours. Le monde semble aller au ralenti. La lumière du téléphone s'éteint. End est paralysé alors que ses yeux suivent Ange. End déglutit et se penche pour récupérer son téléphone, comme pour changer de sujet quand soudain il sent la douce pression de lèvres se pressant contre les siennes. Le moment est extrêmement rapide, à peine une seconde mais il semble durer une dizaine de minutes. Il ressent les moindres plis de ses lèvres. C'est comme un électro choc dans son cerveau qui le tétanise. Peut-être, un jour, avec du recul, End comprendra ce qui se jouait en cet instant pour lui et sa liberté.

Pour l'instant le choc est tellement fort, violent, l'état de dissociation si profondément construit depuis des années, que End ne ressent qu'un ouragan d'émotion brutales qui le submergent.

Il se recule brusquement, buttant contre le dossier si bien qu'il manque de tomber du siège. Immédiatement sa manche vient essuyer sa bouche comme s'il venait de se faire contaminer par une maladie incurable. Son visage est déformé par l'incompréhension, l'horreur et la colère.

End : Que....Qu'est ce que tu fous

Le brun perd ses mots, en état de choc violent. Quelqu'un de sûr de son attirance romantique aurait probablement seulement dit calmement que ça n'allait pas être possible. Ce corps meurtri par des années de frustration lui faisait mal et il interprétait sa douleur comme une violence de la part d'Angel.

End : Ca va pas?? T'es fou, t'as....t'as cru que j'étais....j'étais comme toi

End: T'as fait genre t'étais une fille pour...pour me draguer, et ça a marché.....et maintenant j'arrive plus à...
Il recule. Ne finissant pas sa phrase. Se rendant compte de ce que cela impliquerait. Choqué, tétanisé, End se relève, visiblement en état de choc.

End : "Tu me dégoutes !!!! Ecoute on va faire ça parce qu’on peut pas être potes visiblement : tu m'approches plus à WH, on se connait plus, t’as compris ? T’as... compris ? C’est de ta faute...tout ce qui m’arrive.

L’émotion le submerge...sa voix est tremblante, le brun n’arrive presque plus à parler. Peut-être s’ils n’étaient pas dans l’obscurité Angel aurait vu les larmes qui coulaient sur les joues de son ami. End tourne les talons, écartant violemment le rideau de la petite pièce pour sortir le plus vite possible.