Rien qu'un coup de chaud (avec Shark)

Ce matin, impossible de se lever. La nuit fut terrible pour Micro. Sous la couette, c’était comme dans un four, et en dehors, comme dans une chambre froide. En sueur, tremblante, prise depuis le nez jusqu’en haut du crâne. Bref, Micro est tombée malade. Les raisons peuvent être multiples, peut-être un microbe, qu’elle a manipulé avec trop peu de précautions ? Ce n’est pas son genre, mais ce n’est pas impossible. Ou alors, c’est simplement un coup de froid. La météo, elle change tout le temps, et surtout ici. Un coup de vent, alors qu’elle ne portait pas de vêtements assez couvrants et paf !

Dans tous les cas, ce n’est certainement pas très grave. Pour tout dire, Micro ne s’inquiète pas. Ce n’est pas son premier état grippal, ce ne sera pas son dernier non plus. Elle connaît la procédure : il faut bien dormir, boire beaucoup d’eau, peu manger mais principalement du bouillon de poule, et prendre des cachetons. Un peu de paracétamol, rien de plus, juste pour s’assurer une nuit tranquille et calmer les symptômes. Alors, elle cherche sous son lit, sa trousse à pharmacie. Elle l’ouvre et, le drame : plus d’antalgique. Même pas une vieille boîte de générique. Micro se met à douter : quand est-ce qu’elle a oublié d’en acheter ? Ce n’est pas son genre, d’oublier. Alors, elle note tout de suite, sur un bloc de post-it jaune qu’elle conserve préciseusement sur sa table de nuit : “paracétamol : à acheter”. Mais là, tout de suite, elle est trop fatiguée pour sortir. La pharmacie n’est pas très loin, mais elle n’est pas non plus tout près. Elle opte pour l’infirmerie, juste à bonne distance. Et au pire, si elle a besoin de dormir, là-bas, il y a des lits !

La plaie...

L’adolescente sort de son lit avec difficulté et se traîne jusqu'à sa penderie. Elle attrape d’une main ferme un pantalon large et confortable, une chemise et le haut d’un survêtement de sport pour se couvrir. Elle ne tient pas à en rajouter une couche. Elle sort de la chambre, le pas hasardeux, direction l’infirmerie !

Et si elle connaît le chemin, la balade ne se fait pas sans quelques encombres. A trois reprises, Micro s’arrête pour se reposer un peu et tenir la tête entre ses mains. Vivement qu’elle le prenne, ce médicament. Puis, non sans peine, elle arrive devant la porte de l’infirmerie. Fermée. Micro n’espère qu’une chose : qu’à l’intérieur s’y trouve bien l’infirmier. Elle ne tient pas à dormir là-bas, elle veut avaler son cachet, et repartir aussitôt s’effondrer sur ses draps. Elle tape à la porte :

Excusez-moi, il y a quelqu’un ? C’est pour une petite fièvre.